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11/09/2011

Dix ans après le11 septembre : Brzezinski condamne Bush

Zbigniew Brzezinski au forum international de Medvedev à Yaroslavl :


 

Sur le 11/09 et son interprétation par les conservateurs US :

<< Nous avons sur-généralisé et théologisé la nature de cet acte terroriste, que nous avons transformé en un affrontement avec le monde musulman, en adoptant un discours très général sur le jihad et le terrorisme islamique. Il est alors devenu très difficile d'isoler les terroristes au sein des pays musulmans, et d'obtenir le soutien des gouvernements musulmans. >>



Sur l'Afghanistan :

<< J'avais dit à l'administration Bush, très clairement, compte tenu de l'expérience soviétique : nous devons y aller, nettoyer les talibans, mettre la main sur le commandement d'Al-Qaida, et repartir. Ne pas nous impliquer dans un processus à long terme...>>



Sur l'Irak :

<< Pire, au bout d'un an et demi, l'effort militaire en Afghanistan a été dilué et compliqué par la décision de partir en guerre en Irak pour une fausse raison. Saddam Hussein n'était pas un allié d'Al-Qaida.... Cette nouvelle guerre en Irak n'était pas nécessaire, elle a été expliquée au peuple américain par un mensonge et elle a accru le ressentiment arabe. Aujourd'hui, l'influence de l'Iran en Irak est plus forte qu'il y a dix ans. Et le coût de ces deux guerres, en Afghanistan et en Irak, a été supérieur au déficit budgétaire des Etats-Unis. >>



Sur les USA :

<< L'influence américaine est aujourd'hui plus faible qu'à n'importe quel moment depuis que les Etats-Unis ont fait irruption dans le jeu du Moyen-Orient après la deuxième guerre mondiale... Et bien sûr, l'incapacité constante des Américains à promouvoir une quelconque solution au conflit israélo-palestinien a constitué un autre facteur de l'affaiblissement de notre influence dans la région. >>



Sur le « printemps arabe »  :

<< Ce que l'on appelle le " printemps arabe " n'est pas pro-américain. C'est une réaction contre des régimes corrompus, inefficaces et répressifs. C'est une réaction profondément émotionnelle... >>

 

 

Source : Le Monde.fr

http://www.lemonde.fr/11-septembre/article/2011/09/11/zbigniew-brzezinski-nous-avons-sur-generalise-et-theologise-la-nature-de-cet-acte-terroriste

 

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Commentaires

INTELLIGENT

> Les américanolâtres en Europe (il en reste, pas les plus malins) ne veulent pas savoir que Bush était désapprouvé par les Américains intelligents comme Brzezinski.
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Écrit par : Edouard Nowak / | 11/09/2011

EN SON TEMPS

> Les échecs rendent clairvoyant.
Mais ce ZB n'était-il pas un doctrinaire de la suprématie américaine?
Aller en Afghanistan et en repartir rapidement sans avoir l'air vaincu, était-ce possible?
Et le mensonge sur l'Irak, que ne l'a-t-il pas dénoncé en son temps?
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Écrit par : Pierre Huet / | 11/09/2011

LA PREUVE ?

> Tout cela est bien vu, mais totalement inefficace politiquement parlant, à moins de vouloir faire savoir qu'une autre Amérique existe. Et il lui faut, si cette autre Amérique veut être entendue, d'abord faire la preuve de sa capacité à agir sur les événements.
A défaut d'agir sur la scène extérieure, que ces "sages" comme Brzezinski oeuvrent à transformer de l'intérieur les coeurs et les intelligences de leurs concitoyens.
Au lieu de voir le traumatisme du 11 septembre comme l'occasion de méditer sur la vulnérabilité des hommes et des puissances de ce monde, et chercher à l'apprivoiser, les Américains ont réagi en psychopathes qui nient la réalité dans une crise de démence où ils saccagent tout autour d'eux.
Au lieu d'accepter l'idée que d'autres cherchent ,après la chute de l'URSS, la nature ayant horreur du vide, la géopolitique aussi, à se positionner comme leur adversaire privilégié,(et dont l'appel à l'Islam n'a finalement pas beaucoup plus de profondeur qu'en Amérique les références chrétiennes,juste de la "com"), ils ont voulu y voir un combat eschatologique.
C'est à un travail de "désidéologisation post-soviétique" qu'ils doivent s'atteler, tant il est vrai que la victoire, bien plus que la défaite, est dangereuse en matière de réalisme.
Combien de défaites encore leur faudra-t-ils pour qu'ils se penchent sur leurs propres blessures d'orgueil et accueillent enfin leurs faiblesses? Notre monde a besoin d'humbles (et joyeux!)pèlerins pénitents, pas de shérifs arrogants.
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Écrit par : Anne Josnin / | 11/09/2011

JUSTEMENT

> C'est aussi parce que ZB a été un chantre de l'impérialisme que sa sévérité envers les divagations de Bush est intéressante.
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Écrit par : chrubusco / | 12/09/2011

à Anne

> « ...Combien de défaites encore leur faudra-t-il pour qu'ils se penchent sur leurs propres blessures d'orgueil et accueillent enfin leurs faiblesses? Notre monde a besoin d'humbles (et joyeux!) pèlerins pénitents, pas de shérifs arrogants... »
Chère Anne, merci, une fois encore, pour la justesse de vos mots !
Ils m'inspirent de vous envoyer ce lien vers l'intégralité du merveilleux film de Frank Capra « Mr Smith au Sénat » (Mr Smith goes to Wasinghton), avec le bouleversant James Stewart. Peut-être l'avez-vous déjà vu. Les films de Capra, véritables hymnes à la vie, sont plus que jamais à redécouvrir.
Jefferson Smith, rempli des idéaux de la démocratie américaine des origines, promu sénateur, se trouve plongé au cœur de l'arène politique à Washington. Sa fraîche, douce et fragile naïveté éprouve le milieu des maîtres politiciens-requins, rôdés à l'art de la combine et de la compromission. Soulevé par le miracle de la grâce, ne craignant plus rien, il traverse jusqu'au bout la couche du mensonge. Habité par le souffle de l'espérance évangélique rugissant des tréfonds de sa vulnérabilité, il va faire trembler les murs et les certitudes de la noble assemblée...
http://www.youtube.com/watch?v=fG42qemDtKE
PS : le film est en VO sans les sous-titres, mais la vérité de la langue et des acteurs parle d'elle-même.
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Écrit par : serge lellouche / | 12/09/2011

UN IMPERIALISTE U.S. RUSSOPHOBE

> Vous avez bien fait, chère Anne, de mettre des guillemets en qualifiant Brzezinski de "sage". Comme d'autres l'ont soulevé, Brzezinski a toujours été un chantre de l'impérialisme américain. Et notamment, après la chute de l'URSS, il fut l'un des théoriciens les plus enthousiastes d'un nouveau "Drang nach Osten" US résolu, la théorie d'un "roll-back" vis-à-vis de la Russie, non seulement dans sa sphère d'influence traditionnelle (Caucase, Asie centrale et de façon plus ténue dans les Balkans), mais sur le sol même de la Fédération de Russie. Profondément russophobe, il s'était même fait l'apôtre d'un dépecage de la Russie 'résiduelle' post-soviétique - "beaucoup trop grande" que pour pouvoir être gouvernée efficacement - en plusieurs nouveaux Etats...
Nul besoin de préciser que cette "nouvelle guerre froide" discrètement démarrée vers 1995 sous l'administration Clinton, et accentuée sous Bush junior, n'a pas contribué à la stabilité de ces régions.
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Écrit par : J. Warren / | 14/09/2011

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