25/08/2011
USA : l'avocat de Goldman-Sachs se prend pour le chevalier de Maison-Rouge
Cette information venue de Washington vient d'atteindre la France :
...et elle va conforter nos dadais dans leur dogme : défendre l'argent contre "l'étatisme" et les "juges de gauche", c'est poursuivre la "croisade contre-révolutionnaire" contre le "totalitarisme jacobin".
Voici en effet Me Reid Weingarten, avocat américain qui plaide pour les grands pirates de la finance (Enron, WorldCom, Tyco). Il se charge aujourd'hui de défendre Goldman Sachs dans le procès que la justice américaine intenterait à cette banque pour son rôle dans la crise financière de 2008, et notamment pour avoir spéculé contre ses propres clients lors de la vente de prêts immobiliers toxiques. À propos de cette dernière affaire, le PDG de Goldman Sachs, Lloyd Blankfein, est accusé d'avoir menti sous serment devant la commission parlementaire. Précisons que M. Blankfein se fait lui-même gloire de jouer les féroces en public. [*]
Et voilà que l'avocat, défenseur des hyper-fraudeurs, déclare froidement aux journalistes : "je suis un aristocrate combattant des hordes de sans-culottes lors de la Révolution française."
Stupeur générale.
On ne le voyait pas en chevalier de Maison-Rouge, mais on aura plaisir à l'entendre chanter l'air du Richard Coeur-de-lion de Grétry, entonné par les « aristocrates » aux Tuileries le 10 août 1792 :
Ô Richard, ô mon roi / l'univers t'abandonne...
...air dont les premières mesures ressemblent à celles de l'hymne américain, chose normale puisque l'auteur du Star spangled banner (1814) avait puisé à la même source que Grétry : une chanson populaire anglaise. Après ça on offrira une perruque à Me Weingarten, ça plaira dans les rues de Washington.
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[*] Moyennant quoi Goldman Sachs reste aujourd'hui n° 8 des « entreprises les plus admirées au monde » selon le dernier classement du magazine Fortune. Les critères d'admiration de la sphère financière ne sont pas ceux du monde de l'économie réelle.
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11:01 Publié dans Histoire, La crise | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : goldman sachs, révolution française, crise
Commentaires
AHURISSANT
> Ahurissant quand on consulte les sites US :
" Reid H. Weingarten is a partner in the Washington office of Steptoe & Johnson LLP and is part of the firm's White-Collar Criminal Defense group. Prior to joining the firm, Mr. Weingarten served as a trial attorney for the Public Integrity Section of the US Department of Justice and as a deputy district attorney for Dauphin County, Pennsylvania.
Mr. Weingarten represents clients in complex criminal matters in both state and federal courts at the pre-trial, trial, and post-trial stages, including cases involving public corruption, the Racketeer Influenced and Corrupt Organizations Act, bank fraud, bribery, government procurement fraud, antitrust, healthcare fraud, and tax and securities fraud. "
Si c'est l'idée qu'il se fait de l'aristocratie française en 1789, alors son modèle n'est pas le chevalier de Maison-Rouge mais le Père Duchêne !
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Écrit par : limoëlan / | 25/08/2011
A ce sujet :
> JAMES GALBRAITH (UNIVERSITE DU TEXAS) souligne la continuité des crises américaines et européennes. Il y a 10 ans, les Etats-Unis faisaient face à un problème stratégique de croissance : le vieux projet d'une classe moyenne de propriétaires était achevé. Un nouvel horizon allait se dégager : un vaste marché pour les mauvais crédits, pour les prêts à des individus qui ne pourraient pas rembourser. L'abandon de la surveillance des institutions financières en conditionnait la rentabilité. Le fonctionnement de ce réseau criminel a été rendu possible par de bienveillantes agences de notation accordant un triple A à ces déchets, par des banques d'affaires qui ont vendu ces titres, et par l'existence de victimes de cette sinistre industrie financière. En Europe, après l'effondrement des faux-monnayeurs, les investisseurs se sont précipité vers la qualité et la sécurité, notamment vers les bons du trésor américain. Pour acheter ces titres sains et saufs, ils vendent des titres grecques, portugais, irlandais, etc... Aujourd'hui pour en sortir, il faut d'abord que justice soit faite, que s'ouvrent des procès à l'échelle des crimes qui ont été commis.
http://www.dailymotion.com/video/xfifs6_economistes-atterres-james-galbraith_news
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Écrit par : serge lellouche / | 25/08/2011
85 %
> S'il prenait le temps de se renseigner il verrait que 85% des victimes de la Terreur étaient issues des classes populaires (un peu plus de 8% de nobles et 6% de prêtres), que la bourgeoisie d'affaire et la haute aristocratie ont été à l'origine de la Révolution et qu'Hébertistes, Girondins, Montagnards puis Thermidoriens etc étaient en grande partie issus des classes aisées et n'ont jamais cessé de faire des affaires.
L'opposition à la Révolution a des origines qui n'ont rien à voir avec la finance.
La politique anti-religieuse, la levée en masse (les soit -disant "volontaires" de 92 ...) sont à l'origine de révoltes populaires auxquelles les nobles sont venus se joindre dans un second temps et il s'agissait de petit hobereaux, sans le sou et peu nombreux d'ailleurs.
Cette incapacité à comprendre que le monde puisse tourner autour d'autre chose que l'argent, qu'on puisse se battre pour autre chose que son tas d'or est absolument affligeante.
Si cde type avait vécu il y a 220 ans, il aurait évidemment été copain de Danton puis des Thermidoriens et ils auraient volé et baffré ensemble pendant que les Français crevaient de faim.
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Écrit par : zorglub / | 29/08/2011
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