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25/08/2011

Taxer les boissons sucrées ? Excellent contre l'obésité de masse ! mais il faut aller plus loin et frapper le système

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Comme prévu, les industriels crient à l'étatisme. Mais les sodas sont coupables de l'obésité actuelle, fléau sans précédent :


 

François Fillon vient d'annoncer une taxe supplémentaire sur les boissons sucrées. Le président de Coca-Cola France est donc "sous le choc", disent les radios :  "il s'est enfermé chez lui et refuse de répondre aux journalistes". Va-t-il mobiliser Claude Allègre, Pascal Bruckner, Ruwen Ogier et autres penseurs libéraux pour lever l'étendard antitotalitaire ?

Pour sa part, le président de l'Association nationale de l'industrie agro-alimentaire nie que la mesure Fillon ''corresponde à quelque chose de fondé et de logique". Il déclare à Europe 1 : "Nous ne sommes pas l'alcool, nous ne sommes pas le tabac ni la drogue. Nous ne voulons pas être des produits sur lesquels s'appliquent des politiques coercitives de ce type."

Pas la drogue, sans doute (quoiqu'il y ait addiction chez les enfants) ; pas le tabac non plus (quoique l'obésité soit la cause de maladies graves). Bon : et alors ? L'Etat est responsable du bien commun, dont fait partie la santé publique, qui est menacée par l'obésité. Laisser la santé à la discrétion des intérêts commerciaux serait une abdication de la part du politique.

Le Dr Judith Feldman, nutritionniste, déclare au cours de la même émission : "Si on parle des problèmes alimentaires des jeunes, on peut aussi revoir les céréales, les barres chocolatées, les fast-food... Pourquoi seulement les sodas ? Ce ne sont pas les seuls responsables de l'obésité."

Pas "les seuls", non : mais les principaux ! En 2009 déjà, une étude de l'université de Californie les désignait comme le coupable n° 1 de l'épidémie d'obésité nord-américaine. Les chercheurs expliquaient cela  sur les sites nutritionnistes :

 << ''Pour la première fois, nous avons des preuves scientifiques solides que les sodas sont l'un des - sinon le plus important - contributeurs à l'épidémie d'obésité", déclare le Dr Harold Goldstein, directeur exécutif du Centre de santé publique de la Californie. La suspicion d'un lien entre les sodas et l'obésité n'est pas une nouveauté, mais les auteurs ont déclaré que leur étude est sans précédent de par sa grandeur : 43 000 adultes et 4 000 adolescents californiens ont été interviewées.

L'étude a révélé que 24% des adultes californiens boivent une ou plusieurs boissons gazeuses par jour, et sont 27% plus susceptibles d'être en surpoids. Les résultats chez les enfants californiens sont encore pires : 62% des adolescents de 12 à 17 ans et 41% des enfants de 2 à 11 ans boivent au moins une boisson sucrée par jour.

"Une bouteille de soda n'est rien de plus qu'un dispositif de livraison de sucre", souligne le Dr Goldstein. Il ajoute que la clé pour combattre l'épidémie d'obésité est d'éliminer la consommation des sodas, parce que de nombreuses boissons sucrées et gazeuses sont très caloriques et ne font rien pour réduire la faim.

La consommation des sodas a été en constante progression aux Etats-Unis. Par rapport à il y a 30 ans, les Américains consomment en moyenne 278 calories de plus par jour, dont presque la moitié (140 calories) provient des sodas. Dès le milieu des années 1990, la consommation des boissons sucrées par les enfants américains a dépassé celle du lait. Et pour chaque verre de soda consommée par jour, la probabilité d'un enfant de devenir obèse augmente de 60%.

La grande étude américaine n'a pas analysé les taux de diabète et de perte osseuse, ainsi que les autres risques et effets secondaires les plus souvent relevés par les consommateurs de sodas contenant de l'aspartame (les sodas sans calorie). >>

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Commentaires

LIBERALISME ET SANTE PUBLIQUE

> Les libéraux ne voient pas que la vie en société ne se résume pas au déploiement des appétits privés. D'où leur vision artificielle de la société, et le crime commis en poussant les Etats à se nier eux-mêmes. En voilà les retombées même dans la santé publique.
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Écrit par : agata / | 25/08/2011

FORMER LES PARENTS

> Il faut freiner cette consommation. Le "plus loin" le plus utile serait avant tout l'information, voire la formation des parents.
En particulier chez des arrivants récents pour qui l'embonpoint est culturellement un signe extérieur de prospérité et de bons soins des enfants, voire d'élégance; la sylphide n'est pas leur idéal, ainsi je suis épouvanté par l'obésité d'enfants d'amis africains.
A noter l'hypocrisie rentable qui consiste à autoriser les publicité pour les soda au dessus d'un bandeau invitant à manger des fruits et légumes.
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Écrit par : Pierre Huet / | 25/08/2011

INDUSTRIE CONTRE POLITIQUE SANITAIRE

> Pour rester dans la même veine, un article intéressant dans Le Monde de ce jour: "L’industrie édulcore la politique sanitaire de l’ONU".
L'article n'est pour le moment accessible en ligne qu'aux abonnés, ou bien entendu dans la version papier. Quelques extraits suivent.

http://abonnes.lemonde.fr/planete/article/2011/08/24/l-industrie-edulcore-la-politique-sanitaire-de-l-onu_1562849_3244.ht

"Elles représentent un coût humain impressionnant en termes de morbidité et de mortalité, mais sont les grandes oubliées des programmes de financement internationaux. Ce sont les maladies non transmissibles, avec au premier rang les affections cardio-vasculaires, le cancer, les maladies respiratoires chroniques et le diabète.
Elles sont responsables de 36 millions de décès par an dans le monde, soit 63 % des décès totaux, et de plus de la moitié des morts dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. En 2020, elles tueront quatre fois plus que les maladies infectieuses dans le tiers-monde.
Pourtant, elles ne mobilisent que 3 % de l’aide mondiale dans le secteur de la santé. Elles n’ont pas été incluses dans les Objectifs du millénaire pour le développement. Et les industriels, notamment de l’agroalimentaire, freinent des quatre fers la mise en place de politiques contraignantes.
La prise de conscience de l'ampleur du problème a conduit l'Assemblée générale des Nations unies à programmer une "réunion de haut niveau" consacrée aux quatre principales maladies non transmissibles, les 19 et 20 septembre à New-York.
Le British Medical Journal (BMJ) publie , mardi 23 août, une enquête et un article de commentaire fustigeant l'attitude des gouvernements des pays riches (Etats-Unis, Union européenne, Japon, Canada...) Ceux-ci refusent de fixer des objectifs quantifiés, un calendrier, et, surtout, des mesures fermes à l'encontre des facteurs de risques, pour la plupart communs aux quatre maladies: mauvais régime alimentaire, manque d'activité physique et consommation excessive d'alcool. Seul le tabac fait déjà l'objet, mais pas partout, de législations drastiques.
Cette position résulte, selon le BMJ, d'un lobbying soutenu des entreprises des secteurs concernés. Industriels et gouvernements des pays les plus développés privilégient les mesures volontaires, les partenariats public-privé et la promotion de la santé. Ils mettent en garde vis-à-vis des effets négatifs que des mesures coercitives auraient sur l'emploi et l'économie. (...)
Fondée par quatre organisations non gouvernementales (Fédération internationale du diabète, Union internationale contre le cancer, Fédération mondiale du coeur et Union internationale contre la tuberculose et les maladies pulmonaires), l'Alliance contre les maladies non transmissibles a écrit, le 16 août, au secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon. Elle qualifie d' "inacceptable" la manière dont "sont systématiquement supprimées du projet de déclaration, édulcorées et atténuées, les propositions judicieuses d'inclure des engagements et des objectifs datés".
Dans un communiqué, l'Alliance se dit "particulièrement préoccupée par les actions des Etats-Unis, du Canada et de l'Union européenne de bloquer les propositions d'inclure un objectif global: diminuer de 25% d'ici à 2025 les morts évitables".
Le journaliste du BMJ indique avoir eu accès au dernier état, daté du 5 août, du projet de déclaration qui circule entre les Etats membres des Nations unies. (...)
Sur la question de la nutrition - la plus épineuse -, le "G77", qui regroupe les pays en développement dont l'Inde, la Chine, le Kenya et le Brésil, défend la réduction de la teneur en graisses saturées, en sel et en sucre des aliments préparés. Une recommandation à laquelle s'opposent les Etats-Unis, le Canada, l'Australie et l'UE (...)"
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Écrit par : J. Warren / | 25/08/2011

"CHOQUANT"

> Le PDG du groupe Orangina Schweppes se plaint lui aussi sur Europe 1 : "Faire un lien entre l'industrie du tabac et des alcools et celle des boissons sucrées nous paraît totalement choquant." Ce qui paraît choquant aux nutritionniste, c'est que le businessman se dise choqué.
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Écrit par : Amicie T. / | 25/08/2011

HUMEUR

> Cela commence à être gonflant de rejeter systématiquement la faute au Grand Capital Qui Obèsifie Nos Têtes Blondes : combien d'enfants achètent eux-mêmes leur sodas ? Ne sont-ce pas les parents d'abord, citoyens dits-libres et votants ? Et si la taxe est effectivement un bon plan (effet de masse), sa moralisation par la santé publique est l'aveu clair de la dictature en place : "les gens sont incapables de gérer, nous devons le faire à notre place".
Malheureusement, je ne vois pas beaucoup, et en autre sur ce blog, l'éducation et l'appel à une véritable responsabilisation individuelle.
Quant aux vierges effarouchées étonnées par les cris d'orfraies, la naïveté n'a pas de limites...

yts


[ De PP à YTS - Entre deux "humeurs" façon 1982, vous arrive-t-il de vous interroger sur le fonctionnement de l'industrie alimentaire ? et sur les responsabilités des pouvoirs publics ? ]

réponse au commentaire

Écrit par : yts / | 28/08/2011

à yts

> Vous arrive-t-il d'écouter autre chose que les émissions des cacochymes libéraux sur Radio Courtoisie ?
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Écrit par : leoluca / | 28/08/2011

> yts, déconnecté de l'époque actuelle, vous vivez dans quel monde ?
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Écrit par : jeanne / | 28/08/2011

à YTS:

> Où voyez-vous de la liberté quand on sait que les enfants sont matraqués de pubs qui les poussent à consommer dans quasiment tous les aspects de leur vie ? Les parents? idem. Et ces pubs sont la base même du système. Alors, ne pensez-vous as que vous êtes largement hypocrite quand vous parlez de dictature...
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Écrit par : VF / | 28/08/2011

LA PLUS BÊTE DU MONDE

> Faire la leçon aux milieux défavorisés au nom de la "responsabilisation individuelle" est grotesque. Pour qu'il y ait responsabilité individuelle, l'individu doit pouvoir s'appuyer sur une culture. Or les cultures populaires ont été laminées par le "Grand Capital" si cher à "yts". Elles
ont été remplacées par le bulldozer du marketing, cause directe de la malbouffe entre autres nuisances.
Evidemment yts n'en sait rien, n'ayant aucune idée du système économique imposé aux peuples.
Nous avons vraiment la droite la plus bête du monde. Jusqu'à ce terme de "gonflant" qu'on retrouve si souvent dans une certaine presse (qui croit que ça fait moderne et désinvolte) pour vilipender tout ce qu'on ne comprend pas ! quels abrutis.
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Écrit par : pol / | 28/08/2011

à ysm :

> Vierge effarouchée et orfraie toi-même, vieux machin. Retourne dans ta réserve.
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Écrit par : Nati / | 28/08/2011

PERSISTONS ET SIGNONS

> Au vu des argumentaires constructifs, je persiste et signe.

1- le travail à mener n'est en aucun cas de se lever de façon générale contre le grand capital, seul système jouable,
2- mais bien plus l'éducation des consciences et des caractères, tant politiques (décideurs des taxes et autres régulations) qu'informatif (typiquement ce blog) et lambda (l'acheteur dans son rayon, dernier décideur). Travail de longue durée et très concret dans les familles et les écoles de tout niveau... que l'Eglise semble avoir un peu laissé tomber, et que le net permet enfin à nouveau.
Les logiques de postures bien françaises contre le grand capital, les gouvernements, le système, les responsabilités des gouvernements ne fonctionnent pas contre les logiques concrètes (à l'anglo-saxonne) agissant de façon précise et active (et ce dans tous les sens, les US/anglais étant parfois ultra modernes et limitateurs sur certains points, exemples fournissables).
Sans nier le caractère agrssif des grosses boîtes, concrètement, qu'est-ce qu'on a sur cette affaire de sodas ?
=> le gouvernement lève une taxe qui va renchérir le prix : c'est déjà pas mal, le sujet n'est plus tabou...
=> les responsables du secteur pleurent et se dressent : que feraient-ils d'autre ? Leur position individuelle n'est pas si facile, pour en connaître certains : où est leur limite, que doivent-ils faire ? Limiter la production de Coca-Cola en raison d'états d'âme moraux ? Barrer de noir en annonçant "pas plus d'un verre par jour cause danger cardio-vasculaire" ? Soyons sérieux !
=> le vrai scandale ce sont plutôt et aussi :
* les journalistes et experts de tout poils qui réfutent le bien fondé de cette mesure de limitation et ne poussent pas les gouvernements à pousser les feux encore plus loin,
* la dépendance précise de certains (gvt, infos, ...) des grands industrieux... et non un système général,
* et en final, à son tout petit niveau mais des millions de fois, l'acte d'abdiquation de l'acheteur final en bout de rayon.
Plaindre les "couches défavorisées" en les positionnant en victime, c'est déjà les soumettre, alors que c'est une libération qu'il faut, non pas du système, mais de leur, de notre propre esclavage, de leur propre abdication face à un système qui sera toujours agressif.
Car (cf CEC 1755 & seq) la morale n'est pas seulement une affaire de grandes choses uniquement absolue (Tu ne tueras pas etc...), déclinable assez facilement de façon étatique, mais aussi relative (qu'est-ce qui est moral pour moi à cet instant, dans mon cas). Et là commence le vrai boulot !
Enfin, il faut voir le progrès fait sous la pression de lobbbyistes... d'origine anglo-saxonne : tableaux caloriques, signes partout (femme enceinte etc...) etc...
PS : pour info à PP, en 82 j'avais 12 ans, je ne vois pas trop l'allusion... par contre, depuis, j'ai pas mal vécu en pays dits émergents, et ai vu ce que le libéralisme bien réglé sait y faire, entre régulation, lobbying industriel et individuels et marché, très loin des bricolages para-étatiques à la française. Il me semble que la philosophie politique sous-jacente ango-saxonne fait une part bcp plus forte à la moralité individuelle que notre système franc-maçon français qui n'aime pas les hommes libres.

yts


[ De PP à yts :
- Si vous aviez commencé par développer comme vous le faites ici, je ne vous aurais pas pris pour un senior du Cercle des Libéraux Disparus - ce que votre évocation du "Grand Capital" laissait croire. D'où les vivacités de jeunes intervenants, que j'appelle à plus de modération dans les termes.
- Je partage une grande partie de ce que vous nous dites maintenant. Mais je vous suggère de le nuancer : on ne peut pas porter au crédit du casino financier contemporain les réalisations locales de la libre entreprise;
- Mieux : le pire ennemi de la libre entreprise, en 2011, n'est pas l'Etat (??? où ça ???) mais le casino financier. Là, moi aussi je persiste et signe !
- Libre entreprise et libéralisme sont deux choses différentes.
- Le consumérisme de masse (dont l'affaire des sodas n'est qu'un exemple caricatural) fut l'avant-dernier stade du capitalisme tardif, dont le casino financier est le stade ultime - qui va provoquer l'explosion du bazar. ]

réponse au commentaire

Écrit par : yts / | 29/08/2011

LE SENS DES MOTS

> Oui, il faut arrêter les invectives qui prennent un ton inadmissible dans certains échanges.
Et surtout sur un blog chrétien !
Mais peut-être viennent-elles de ce qu’on désigne maintenant par capitalisme recouvre des choses bien différentes, et qu’il en va donc de même de «l’anticapitalisme » d’où des incompréhensions.
Si le capitalisme c’est, au sens marxiste, la propriété privée des moyens de production, alors l’anticapitalisme est le communisme, c'est-à-dire un des plus grands échecs de l’histoire humaine, malgré le quasi esclavage d’une partie des populations concernées et le sacrifice de l’environnement (Ô Mer d’Aral!).
Mais si maintenant le terme s’applique au délire financier actuel, qui provient d’une diminution progressive de l’actionnariat personnel ou familial des entreprises au profit d’institutions financières, souvent américaines, alors oui, il est destructeur..
Il faut donc savoir de quoi on parle.
Il faut aussi comprendre (tant pis si je passe pour un néo-ultra-libéralo-populiste) qu’il n’y a pas nécessairement opposition entre la concentration financière et la croissance de l’Etat, non en tant que souveraineté libre, mais en tant que machine administrative, ce à quoi il se réduit de plus en plus.
Les deux pouvoirs se renforcent en effet : l’inflation règlementaire qui a en grande partie son origine dans le super-état européen oblige les entreprises à un travail de mise en conformité complexe, dévoreur de temps et peu supportable par les petites structures. Dans l’autre sens, la disparition des PME facilite le contrôle de l’économie par l’appareil administratif. Etats-Unis et France offrent des exemples éloquents quoique différents de symbiose entre les deux pouvoirs.
Enfin, il faut signaler que ce sont les entreprises, même grandes, à direction et actionnariat personnels et familiaux motivés qui surmontent mieux les difficultés que celles tombées au pouvoir de financiers gourmands. L’automobile est à cet égard un cas d’école avec la débâcle de General Motors et Chrysler face à la résistance de Peugeot, BMW, Michelin etc.
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Écrit par : Pierre Huet / | 29/08/2011

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