"Des écolos contre nature"

Intéressante lettre d'un lecteur savoyard dans Le Monde (16 juin) :

 

<<  En proclamant qu'Europe Ecologie - Les Verts allait « faire de la politique autrement », les Verts ne croyaient pas si bien dire. En effet, pour ne pas changer, pour ne pas déroger à la tradition politicienne qui est la leur, celle d'un parti qui  dès le début hélas, dès les années 1980, s'est construit à l'écart des associations de protection de la nature, les Verts ne font que répéter, mais en pire, les travers de la politique politicienne. Les petites phrases et les grandes ambitions, les querelles d'égo ou de courants, la prédominance de personnalités arrivistes sans lien avec la protection de la nature, la propension inlassable à ânonner le catéchisme un peu triste de l'extrême gauche libertaire, tout cela l'emporte sur l'écologie proprement dire, le mot « nature » ne faisant plus partie de leur vocabulaire militant. L'écologie, les rares fois où elle est évoquée, se réduit à la sortie progressive du nucléaire, mais sans réflexion suffisante, semble-t-il, sur la nécessité encore plus impérative de diminuer fortement les émission de gaz à effet de serre, les deux devant être menées en même temps. Quant à Nicolas Hulot, en dépit de ses motivations et de ses compétences réelles en matière d'écologie, il est loin de se départir de sa consternante naïveté politique, comme le confirme son calamiteux dérapage relatif à Jean-Louis Borloo. Et l'on ne peut que sourire en entendant Eva Joly bredouiller que, contrairement à Nicolas Hulot, elle se réclame des « combats historiques » de l'écologie, elle qui n'a rejoint le mouvement qu'en 2009. Or, cette dérive politicienne se retrouve au niveau local : en Savoie, nous avons une eurodéputée écologiste qui ne parle jamais d'écologie, préférant le plus souvent pérorer sur la Palestine ou l'immigration. Il est à craindre qu'Europe Ecologie - Les Verts ne finisse par se réclamer de la politique sans l'écologie. >>

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