02/04/2011
Notre propre existence quotidienne concrète... et Dieu
Du P. Cantalamessa,
prédicateur de la Maison pontificale,
deuxième homélie du Carême 2011 :
Dieu nous libère de nos peurs
<< Saint Paul nous suggère une méthode pour appliquer la lumière de l'amour de Dieu à notre existence concrète. Voici ce qu'il écrit : « Qui nous séparera de l'amour du Christ ? La tribulation, l'angoisse, la persécution, la faim, la nudité, les périls, le glaive ? [...] Mais en tout cela nous sommes les grands vainqueurs par celui qui nous a aimés » (Romains 8, 35-37). Les périls et les ennemis de l'amour de Dieu qu'il énumère sont ceux qu'il a, de fait, expérimentés durant sa vie : l'angoisse, la persécution, le glaive... (cf. 2 Corinthiens 11, 23 ss). Il les passe en revue dans son esprit et constate qu'aucun d'eux n'est assez fort pour l'emporter dans une confrontation avec la pensée de l'amour de Dieu.
Nous sommes invités à faire comme lui : à regarder notre vie, telle qu'elle se présente, à faire remonter à la surface les peurs qui s'y cachent, les tristesses, les menaces, les complexes, tel défaut physique ou moral, ce souvenir pénible qui nous humilie, et à tout exposer à la lumière de la pensée que Dieu nous aime.
L'Apôtre fait passer son regard de sa vie personnelle au monde qui l'entoure. « Oui, j'en ai l'assurance, ni mort ni vie, ni anges ni principautés, ni présent ni avenir, ni puissances, ni hauteur ni profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu manifesté dans le Christ Jésus notre Seigneur » (Romains 8, 38-39). Il observe « son » monde, avec les puissances qui le rendaient alors menaçant : la mort avec son mystère, la vie présente avec ses illusions, les puissances astrales ou infernales qui inspiraient tant de terreur à l'homme antique.
Nous pouvons faire la même chose : regarder le monde qui nous entoure et qui nous fait peur. La « hauteur » et la « profondeur » sont pour nous aujourd'hui l'infiniment grand, vers le haut et l'infiniment petit, vers le bas, l'univers et l'atome. Tout est prêt à nous écraser ; l'homme est faible et seul, dans un univers tellement plus grand que lui et devenu même encore plus menaçant après les découvertes scientifiques qu'il a faites et qu'il ne réussit pas à maîtriser, comme nous le montre de façon dramatique l'affaire des réacteurs nucléaires de Fukushima.
Tout peut être remis en question, toutes les sécurités peuvent venir à nous manquer mais jamais celle-ci : que Dieu nous aime et qu'il est plus fort que tout. « Le secours me vient du Seigneur qui a fait le ciel et la terre... » >>
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19:18 Publié dans Témoignage évangélique | Lien permanent | Tags : christianisme, catholicisme, cantalamessa, benoit xvi, carême, religions