26/02/2011
Pays arabes : "un changement prometteur" que nous devons aider "sans peur", déclare le Vatican
Cette "grande révolution" promet un "printemps", souligne le P. Federico Lombardi dans Octava Dies :
« La vraie croissance des peuples arabes dans la liberté et la démocratie doit naître avant tout de l'intérieur, sans interférence extérieure contreproductive » : mais certains Occidentaux « ont surtout peur et tendent à se fermer sur eux-mêmes »... Au contraire, dit le P. Lombardi, nous avons à proposer aux peuples arabes « une aide concrète, dans ces difficultés que porte en elle l'évolution profonde, ainsi que l'amitié et le dialogue entre les peuples et les cultures, aujourd'hui plus que par le passé.»
Comme le P. Samir et le P. Faysal (ici notes du 22/02 et du 23/02), le P. Lombardi voit, au sein du printemps arabe, « deux composantes importantes dans la requête de nouveauté de la part des jeunes » : « grâce aux liens avec l'émigration, beaucoup ont une idée positive du monde européen, des droits humains, de la démocratie et de la liberté. Grâce aux nouvelles possibilités de communication, beaucoup se sentent ouverts au dialogue et désireux de s'insérer dans une communauté mondiale... Tout près de nous, sur la rive méridionale de cette mer désormais très étroite qu'est la Méditerranée, il y a d'innombrables jeunes désireux de grandir humainement dans une plus grande liberté... Nous ne pouvons pas ne pas tout faire pour entrer sans peur dans un dialogue positif avec eux. »
07:03 Publié dans Monde arabe | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : monde arabe, christianisme
Commentaires
SI SEULEMENT
> Si seulement tous les catholiques de notre pays pouvaient se mettre en phase avec l'ouverture d'esprit du Vatican, au lieu de patauger dans la trouille sur tous le sujets comme le reste des Français.
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Écrit par : gaëlle/ | 26/02/2011
LA SEULE MANIERE
> Je pense plutôt qu'il s'agit de gérer sa peur. Quand on voit ce que nous vivons dans les zones à majorité musulmane, il est difficile de ne pas avoir peur. Peut-être dans un centre-ville cossu ou dans sa maison de campagne, on peut se dire que la peur de l'islam est un fantasme.
Le catholique n'a pas à dire: "Tout le monde est beau et gentil." Il doit aimer même au risque de la vérité et de sa propre vie. Sa propre vie, certes, mais pas au delà, je ne peux choisir le martyr pour mes enfants. Mon devoir de père est de les protéger. L'islamisme, la dhimmitude, l'absence de liberté religieuse dans les territoires musulmans sont à dénoncer.
L'islamisme fait peur à cause de ce que subissent les non-musulmans. Le quotidien dans une zone musulmane peut être difficile: insultes, jets de pierre, vols, destructions diverses, agressions physiques,... L'oppression des non-musulmans n'attend pas la majorité pour être effective. Quand le rapport de force est en faveur de l'islam, l'oppression commence. Même une minorité unie et organisée peut en imposer à une majorité désunie, inorganisée et individualiste.
Nous ne savons pas sur quoi vont déboucher les révolutions arabes. C'est une bonne chose pour les arabes musulmans d'accèder à la démocratie, même pour une société islamique. Nous ne savons pas si ce sera une bonne chose pour les chrétiens arabes.
Pour le moment, depuis la révolution en Egypte: un prêtre égorgé à Assiout, une famille chrétienne assassinée près d'El Fayyoum, 2 islamistes impliqués dans le meurtre des 6 chrétiens à la sortie d'une église en Janvier 2010 libérés, au moins 2 chrétiens blessés par balle par l'armée au cours de la destruction d'un mur de protection d'un monastère copte du 5° siècle.
Certains n'ont pas peur. Tant mieux pour eux s'ils sont bien protégés. Moi, j'apprends à gérer ma peur, sans naïveté, dans la prière quotidienne, dans l'amour de chaque musulman que je vais rencontrer chaque jour.
En fait, je pense que l'islam progresse là où le christianisme est divisé ou défaillant. La France retrouvera sa foi catholique ou deviendra musulmane. La laïcisme, le consumérisme et le sexisme ne feront pas le poids devant l'islam; seule la profondeur spirituelle, anthropologique et psychologique de la foi chrétienne sauvera la France de la dhimmitude.
Je pense même que Dieu fait cadeau des musulmans à l'Europe , pour les aider à retrouver leurs racines. Peut-être y aura-t-il un phase douloureuse?
La meilleure chose à faire, finalement, c'est d'évangéliser les français et nos frères musulmans. La seule manière d'évangéliser, c'est d'aimer. On ne répand l'amour que par l'amour. Comment évangéliser? En approfondissant notre relation avec Jésus, par l'oraison, la lecture de la Bible, les sacrements, la prière personnelle et l'exercice de la charité.
Une autre chose à faire, c'est d'utiliser son vote pour orienter la politique de l'Etat.
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Écrit par : elqana/ | 27/02/2011
A elqana
> Je suis en phase avec ce que vous écrivez (au détail près que, pour ma part, je considère l'utilisation du vote "pour orienter la politique de l'Etat"...chimérique).
J'ai bien peur toutefois que la foi seule (ou ce qu'il en restera !) ne suffira pas à recréer une France chrétienne...à partir d'un pays devenu majoritairement musulman. Nous ne ferons peut-être pas l'économie d'une reconquista...virile. A-t-on déjà vu l'Islam reculer pacifiquement ? Je pense qu'il ne faut pas avoir de complexes à ce niveau-là. Après tout, sans les Rois catholiques, il n'y aurait pas eu d'Ignace de Loyola.
Pour finir sur une note d'espoir (?) : voici le lien vers un site très sympa sur les fins dernières, qui m'a été recommandé par un des contributeurs du présent blog :
http://eschatologie.free.fr/
Sur le sujet qui nous intéresse, le petit conte (rubrique Théologie en contes/ (3) Fin du monde) : l'épreuve de l'Islam...
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Écrit par : Feld / | 27/02/2011
@ Feld
> Je trouve votre commentaire un peu 'surréaliste', sinon complètement décalé, surtout après toutes les analyses pertinentes sur les événements en cours, offertes par PP à notre réflexion ces derniers jours.
Un des dénominateurs communs de ces analyses, et de bien d'autres encore (cf. Olivier Roy dans 'Le Monde') semble être le caractère 'post-islamique' de ces révolutions, mais aussi la nécessité pour un catho qui se respecte de sortir d'une "culture de la peur". Il y a 20 ou 30 ans, c'est l'islam politique qui aurait très probablement constitué l'étendard du ras-le-bol des populations révoltées. Ce n'est plus le cas. Même si les idéologies dites "islamistes" (qui recouvrent une grande diversité) gardent de l'influence, il y a un désenchantement certain à leur égard, de Téhéran à Tunis.
Quant à "nos" musulmans, s'il y a dans nos banlieues une violence le plus souvent liée à des jeunes d'origine immigrée - surtout musulmane -, ceux d'entre eux qui se réclameraient de "l'islam", en ont une connaissance très basique, pour dire le moins. Il s'agit le plus souvent d'un marqueur identitaire. Et - au-delà des "labels" commodes et des raccourcis sémantiques -, comment ne pas voir que ces gamins ultra-violents sont - aussi - en rupture scolaire et proviennent de familles déstructurées, économiquement et sociologiquement sinistrées ?
Et la propension de l'islam radical à attirer des sympathisants est - aussi - directement lié aux injustices de notre système (sociales, économiques et politiques, en métropole et au-delà).
L'Espagne des Rois catholiques est certes une période historique passionnante, mais je ne suis pas persuadé que cela constitue la grille de lecture la plus appropriée pour envisager nos rapports avec les musulmans, en France et ailleurs...
Quant à rappeler Massu, Bigeard et ressortir les gégènes...
Une fois encore, on est dans l'amalgame et une version 'monolithique' et 'statique' d'un "islam" intemporel à démoniser. C'est - pour le dire aimablement - un petit peu léger d'un point de vue intellectuel, pour ne pas parler de la dimension spirituelle...
JW
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Écrit par : J. Warren/ | 28/02/2011
à feld
> Je pense un peu comme J. Warren, mais surtout "recréer une France chrétienne" me paraît un peu théorique. D'abord c'était quoi au juste, la "France chrétienne", celle de saint Vincent de Paul ou celle des abominables carnages sadiques pendant les guerres de religion ? (relisez ce qu'ont fait les vaillants guerriers huguenots ou ligueurs, c'est digne d'Hannibal the Cannibal).
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Écrit par : fillepouche/ | 28/02/2011
LA POSITION EXIGEANTE DE L'EGLISE
> Comme souvent, je remercie J. Warren pour ces commentaires réalistes, loin des fantasmes idéologiques si répandus... "Peut-être dans un centre-ville cossu ou dans sa maison de campagne, on peut se dire que la peur de l'islam est un fantasme" ? Elqana ("celui qui comprend vite" ?), je fais partie des victimes d'une des facettes de l'Islam... et pourtant, je défends la position exigeante de l'Eglise, qui est de tendre la main pour dialoguer tout en restant parfaitement lucide quant aux difficultés.
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Écrit par : Ren'/ | 28/02/2011
ESCHATOLOGIE.FREE.FR
> J'ai aussi découvert ce site eschatologie.free.fr récemment, et j'ai regardé toutes les vidéo en quelques semaines (mes nuits ont parfois été un peu... trop courtes...)
Je n'ai pas encore de mots pour décrire ce que ça a pu m'apporter !
Courez-y !
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Écrit par : PMalo/ | 28/02/2011
A Warren et Fillepouche :
> En relisant à froid mon commentaire, je ne peux m'empêcher de penser : comment ai-je pu écrire ça ? Je me suis laissé emporter par la colère et le désarroi que je ressens de plus en plus, face au spectacle lamentable qu'offre notre pays. Un pays entré dans une logique suicidaire, irrémédiablement.
Certes, le salut de la France ne peut passer que par notre conversion. Mais n'est-il pas trop tard ? Les fruits amers de notre tiédeur ne sont-ils pas déjà mûrs ? Notre apostasie n'est-elle pas un boulevard pour l'islam ? J'ai lu il y a quelques semaines, dans FC, un petit article très intéressant, où l'islam(isme) était analysé comme un pendant du nihilisme contemporain... vêtu de transcendance. Comme Daniel-Ange (qui n'est ni un cinglé ni un minus habens), je suis tenté de voir en l'islamisme un successeur direct du communisme, en tant qu'idéologie persécutrice et mortifère. Et lorsque un Joseph Fadel (qui sait a priori de quoi il parle) affirme en substance que l'islam est une arme de destruction massive au même titre que le feu nucléaire, là, je le crois sur parole.
Bon, j'arrête, car je recommence à m'énerver...pour rien (ou plutôt, pour des choses sur lesquelles je n'ai pas totalement prise). Ce que je peux faire : trouver la paix, et la faire partager. Ce qu'on pourrait appeler : un défi.
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Écrit par : Feld/ | 28/02/2011
LE DIALOGUE ET L'ANNONCE
> La position de l'Eglise envers les religions non révélées est le dialogue et l'annonce.
Depuis Vatican II, l'Eglise a précisé ses relations avec les autres religions non révélées pour sortir de la confusion d'une certaine lecture relativiste de Nostrae Aetate (1965). Le judaïsme a un statut à part dans le dialogue car pour nous, c'est une religion révélée. Ces textes (relativement courts, mais denses) sont: Le dialogue et annonce (1991), Dominus Iesus (2001), Note doctrinale sur certains aspects de l'évangélisation (2007).
Certains ont cru que l'Eglise renonçait à évangéliser les musulmans car il y avait dans cette religion certaines paroles positives. Certes, mais l'Eglise a aussi dit qu'il y avait des paroles et des pratiques négatives dans l'islam, incompatibles avec le christianisme.
Se priver d'annoncer l'évangile aux musulmans revient à dire que la révélation du Christ est inutile pour le salut. Certes, "des" musulmans trouvent un chemin de Paix intérieure en accueillant les paroles positives et en rejetant les paroles négatives du Coran, et en écoutant leur conscience. Mais, d'autres musulmans ont besoin de l'annonce de l'évangile car ils ne trouvent pas la Paix intérieure dans le Coran, ou ils trouvent une compréhension du Coran qui en fait des personnes remplies de haine et de violence.
On respecte la liberté religieuse en parlant de notre foi. On est prêt à écouter l'autre. L'annonce de l'évangile n'a jamais tué personne, au contraire, l'évangile aide à éclairer la conscience qui se doit de chercher la Vérité. L'Esprit-Saint éclaire l'homme de l'intérieur par la conscience, et la Parole de l'Eglise, par la présence du Christ en Elle, est une aide dans la recherche de la vérité.
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Écrit par : elqana / | 19/03/2011
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