Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

29/01/2011

L'euthanasie divise aussi la gauche

...Témoin cette tribune de médecins (Marianne2), intitulée L'euthanasie n'est pas compatible avec les valeurs de la gauche :


Extraits

<< Impliqués professionnellement dans l’accompagnement de patients en fin de vie, nous sommes aussi des citoyens engagés, qui nous reconnaissons dans un grand nombre des valeurs incarnées sur la scène politique par la gauche. Aujourd’hui, nous voulons dire notre indignation vis-à-vis de la proposition de loi visant à légaliser les injections létales et le suicide assisté, signée par de nombreux sénateurs « de gauche ». Nous l’avions été tout autant il y a un an par la proposition de loi déposée à l’Assemblée nationale par le groupe socialiste. Nous sommes également choqués de retrouver ces propositions dans le texte de la convention « égalité réelle », validée par le Parti socialiste comme base programmatique pour la future élection présidentielle.

Ces différents textes laissent entendre que la seule solution pour mourir dans la dignité serait de bénéficier d’une assistance médicale provoquant la mort. C’est une négation inacceptable du travail de celles et ceux qui accompagnent les mourants, dans le respect de leur dignité mais sans provoquer leur mort. La loi d’avril 2005 représente à cet égard une avancée considérable (limitation des soins déraisonnables, priorité au soulagement des souffrances y compris avec sédation si nécessaire, recours à une personne de confiance…). Certes, nous savons que bien des progrès restent à accomplir pour que cette loi soit connue, diffusée et enfin respectée, et c’est sur cette question que devraient, à notre sens, porter les propositions, avec notamment le développement de structures de soins palliatifs et de centre de lutte contre la douleur.

[…] Nous voulons rappeler que, sur ce sujet comme sur d’autres, il paraît impossible de trouver des solutions simplistes à des questionnements complexes. D’ailleurs, l’expérience des pays européens dont la loi permet le suicide assisté ou l’euthanasie montre les limites d’une telle autorisation. L’analyse attentive montre qu’aucun des dispositifs législatifs existant ailleurs n’échappe à des dérives inquiétantes. Ainsi en Suisse, les pratiques déviantes de l’association Dignitas ont fait l’objet de nombreuses investigations : pratique de tarifs prohibitifs, organisation lucrative d’un véritable tourisme de la mort, suicide de personnes non atteintes de pathologies graves et/ou victimes d’une erreur de diagnostic, etc. En Belgique, des publications scientifiques démontrent que la loi n’est en fait pas respectée. Elles révèlent que la moitié des cas d’administration de produits destinés à provoquer la mort ne répondait à aucune demande explicite du patient (surtout pour les personnes âgées). D’autres articles scientifiques avaient également révélé la pratique d’euthanasies de nouveau-nés et même l’organisation de prélèvements d’organes sur des patients ayant subi une euthanasie. Aux Pays-Bas, la pratique des euthanasies vient d’être l’objet d’une sérieuse polémique entre les autorités et les commissions régionales de contrôle, car celles-là n’engagent pas de poursuites même en cas de non-respect des dispositions légales. Par ailleurs, le projet d’ouverture d’une « clinique de l’euthanasie » par les militants du droit au suicide assisté fait polémique.

[…] De telles lois nous paraissent incompatibles avec les valeurs traditionnelles de la gauche qui demandent à l’Etat de protéger les plus vulnérables, comme le sont les patients en fin de vie.
Nous sommes surpris que soit mis en avant par des parlementaires appartenant à la gauche un principe aussi fondamentalement ultralibéral que la prééminence absolue de l’autonomie individuelle.
Une telle démarche génère toujours une majoration de l’inégalité entre forts et faibles. […] Pour nous, ceux qui pensent qu’il n’y a rien d’autre à faire que de supprimer celui qui souffre ne partagent pas les mêmes valeurs éthiques, voire morales, que ceux qui espèrent une société où la solidarité permettrait aux malades de garder leur dignité et leur place sociale, y compris à la fin de leur vie.  >>


* Laure Copel, cancérologue, responsable des soins palliatifs à l’Institut Curie de Paris ; Anne-Marie Dickelé, psychologue en soins palliatifs au CHU de Montpellier ; Bernard Devalois, ancien président de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (Sfap) ; Martine Ruszniewski, psychologue et psychanalyste ; Gérard Terrier, chef du service d’accompagnement et de soins palliatifs du CHU de Limoges.

 

Commentaires

SES ENNEMIS SONT NOS AMIS

> Aujourd'hui la dictature de l'argent a pris de telles proportions que tous ceux qui sont ennemis de son pouvoir deviennent nos amis!
La version humaniste de ce que nous dit Jésus est en effet universelle: on ne peut servir l'homme et l'argent. On peut même généraliser davantage en déclarant qu'on ne peut servir la Vie et l'argent.
Je crois, contrairement à ce que dictent nos peurs et à ce que nous montre les médias dont nous cathos sommes victimes autant que les non-cathos ( faute de connaître nos contemporains parce que nous vivons trop souvent sur le mode clanique, nous croyons naïvement qu'ils vivent tous comme dans le loft ou Plus belle la vie), que nombre de nos concitoyens sont beaucoup plus proches du christianisme que nous le croyons et qu'eux-mêmes le pensent.
Cher PP c'est la conversion que je vis en ce moment: je ne cesse de me laisser évangéliser par des non-chrétiens, à leur insu, et les Béatitudes, je vois des mécréants les vivre sans tambour ni trompette; en même temps j'en vois se décourager , "trop bons trop cons": que ne puis-je leur apporter alors le secours de la foi et les soutiens de l'Eglise!
______

Écrit par : Anne Josnin / | 29/01/2011

EUTHANASIE

> Mon commentaire n'apportera pas grand chose ici... C'est plutôt une requête. J'ai écrit, comme beaucoup, un article sur le sujet ( http://dialogueabraham.wordpress.com/2011/01/22/suis-je-le-gardien-de-mon-frere/ ). Cet article m'a amené à débattre avec un fervent défenseur de l'euthanasie. Or -comme je lui disais ce soir- je ne m'étais guère penché sur le sujet jusqu'à ces dernières semaines. Si certains lecteurs de ce blog pouvaient m'apporter leur éclairage sur cet échange (quels points m'auraient échappés ?), je leur en serais très reconnaissant.
Et bon dimanche à tous !

"Cherchez le SEIGNEUR,
vous tous, les humbles du pays
qui faites sa volonté.
Cherchez la justice !"
______

Écrit par : Ren'/ | 29/01/2011

ENTHOUSIASME MAIS NEANT

> La lecture de ce texte m'a enthousiasmé... mais le soufflé est vite retombé en parcourant la soixantaine de commentaires.
Pas un pour relever le niveau, un vrai tout à l'égout, le néant intellectuel prétentieux, hargneux et vindicatif.
______

Écrit par : PMalo/ | 30/01/2011

JE FAIS CIRCULER

> Merci de vous faire le relais d'une telle tribune, que je fais circuler auprès de mon entourage! Enfin des médecins qui osent dire tout haut ce que pas mal de gens de gauche pensent sans oser le dire de peur de se faire traiter de réacs suppôts du pape.
______

Écrit par : Et cetera / | 30/01/2011

AU GRAND ORIENT

> Un peu dans le même ordre d'idée, quelque chose qui m'avait troublé, à l'époque (2002) : l'organisation par le Grand Orient de France d'un colloque sur "le polyhandicapé, gardien du temple humain"
On y fait allusion dans ce document (à partir de la page 15) :
http://ns20965.ovh.net/~godf/uploads/assets/file/publication/handicap_societe.pdf
______

Écrit par : Feld / | 30/01/2011

Les commentaires sont fermés.