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24/01/2011

L'affaire Céline : une polémique bien franco-française

Louis Ferdinand C__line_modificato-1.jpghttp://www.lepoint.fr/debats/celine-vainqueur-par-ko-mitt...

(Je serais assez d'accord avec le point de vue final de cette recension, signé Ladybird).


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06:52 Publié dans Idées | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : céline

Commentaires

PAVLOV

> Je pense aussi que Ladybird a raison. Les crises d'hystérie hexagonales sont pavloviennes. A tel point qu'on se demande à quoi elles servent. De diversion, peut-être, pour ne pas s'occuper des vraies choses graves.
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Écrit par : Jean Hemmerlin/ | 26/01/2011

GENIE SALAUD

> Oui, Céline génie et salaud à la fois, comme pas mal de génies dans l'histoire. Il y a une grosse contradiction : éditer Céline dans la Pléiade mais refuser qu'ils fasse partie de la (longue) liste des commémorations nationales.
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Écrit par : quemeneur/ | 26/01/2011

LA CORRESPONDANCE

> Lire la correspondance de Céline est instructif et oppressant. C'est là qu'on voit les fêlures psychologiques du personnage.
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Écrit par : luça/ | 26/01/2011

JÜNGER FACE A CELINE

> " Paris, 7 décembre 1941
L'après-midi à l'Institut Allemand, rue Saint-Dominique. Là, entre autres personnes, Merline [Céline]... Il y a, chez lui, ce regard des maniaques, tourné en dedans, qui brille comme au fond d'un trou. Pour ce regard, aussi, plus rien n'existe ni à droite, ni à gauche ; on a l'impression que l'homme fonce vers un but inconnu. ''J'ai constamment la mort à mes côtés'' - et, disant cela, il semble montrer du doigt, à côté de son fauteuil, un petit chien qui serait couché là.
Il dit combien il est surpris, stupéfait, que nous, soldats, nous ne fusillions pas, ne pendions pas, n'exterminions pas les Juifs - il est stupéfait que quelqu'un disposant d'une baïonnette n'en fasse pas un usage illimité...
J'ai appris quelque chose, à l'écouter parler ainsi deux heures durant, car il exprimait de toute évidence la monstrueuse puissance du nihilisme. Ces hommes-là n'entendent qu'une mélodie, mais singulièrement insistante. Ils sont comme des machines de fer qui poursuivent leur chemin jusqu'à ce qu'on les brise...
La joie de ces gens-là, aujourd'hui, ne tient pas au fait qu'ils ont une idée. Des idées, ils en avaient déjà beaucoup ; ce qu'ils désirent ardemment, c'est occuper des bastions d'où pouvoir ouvrir le feu sur de grandes masses d'hommes, et répandre la terreur. Qu'ils y parviennent et ils suspendent tout travail cérébral, quelles qu'aient été leurs théories au cours de leur ascension."

(Ernst Jünger, 'Journaux de guerre', Julliard).
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Écrit par : schnauzbart / | 26/01/2011

100 pour 100 d'accord avec Ladybird et PP.

> Chez Céline, la source du mal est son nihilisme, refus de la vie qui mène à la haine puisque c'est un refus de la Vérité.
Parallèlement, j'en a "un peu" marre de "l'indignation sélective" et je fais remarquer que Jean Genet, en vente dans toute les librairies, est au moins aussi scandaleux et le style en moins.
Je retrouve ds mes notes d'étudiant (sur le sujet "écrivains et totalitarisme, écrivains et esprit bourgeois") des extraits (et j'expurge !) des apologies de la pédophilie et du Nazisme.
Je ne vous transmets que ceux sur le Nazisme, le reste est trop dégoutant
"On me dit que l'officier allemand qui commanda le massacre d'Oradour avait un visage assez doux, plutôt sympathique. Il a fait ce qu'il a pu - beaucoup - pour la poésie. Il a bien mérité d'elle" et plus loin :"J'aime et respecte cet officier"
"J'aime les miliciens(...) Ainsi j'eus, pendant trois ans, le bonheur délicat de voir la France terrorisée par des gosses de seize à vingt ans (...). J'aimais ces gosses dont la dureté se foutait des déboires d'une nation (...) J'étais heureux de voir la France terrorisée par des enfants en armes, mais je l'étais bien plus quand ces enfants étaient des voleurs, des gouapes. Si j'eusse été plus jeune, je me faisais milicien. Je (j'ai censuré) les plus beaux, et secrètement je les reconnaissais comme mes envoyés, délégués parmi les bourgeois pour exécuter les crimes que la prudence m'interdisait de commettre moi-même"
Cf le livre Pompes Funèbres, en vente dans toutes les Fnac !
Les passages supprimés ne changent rien au sens du texte.
Et je ne vous transmets pas ses délires pédophiles
Ses admirateurs disent que c'était pr choquer les bourgeois. Serait-ce une raison ?

Z.

[ De PP à Z. - Et le passage de pur délire porno-nazi, avec l'Allemand dans le métro...]

réponse au commentaire

Écrit par : zorglub/ | 26/01/2011

HENRIOT

> Le texte de Jünger est profond voire prophétique : "Ce qu'ils désirent ardemment, c'est occuper des bastions d'où pouvoir ouvrir le feu sur de grandes masses d'hommes, et répandre la terreur. Qu'ils y parviennent et ils suspendent tout travail cérébral, quelles qu'aient été leurs théories au cours de leur ascension."
Ainsi Philippe Henriot, la "grande voix " de la Fédération Nationale Catholique avant la guerre, qui se retrouve milicien, éditorialiste vedette de Radio Paris et finalement incorporé à la machine de guerre nazie. Il a "suspendu tout travail cérébral" dès qu'il est parvenu à un pouvoir, et sa vraie nature a pris le dessus. Ce qui lui a valu finalement une balle dans la tête. C'est une leçon de l'histoire valable aussi pour l'avenir.
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Écrit par : sten/ | 26/01/2011

JÜNGER

> Ernst Jünger, oui. Ernst Jünger qui a essayé pendant la guerre de faire effacer l'inscription "mort pour le Führer" sur la tombe de son fils. Cela demandait du courage à cette époque.
Je dis cela car Jünger manifeste une telle pudeur face à la guerre que cela peut apparaître comme de l'indifférence face aux horreurs. Mais non...

pour PP : je n'ai pas transcrit les délires pédophilo-scatologiques où il parle de "ces enfants que je remercie", et ces livres sont en vente partout ! et il a un jardin public à son nom dans Paris !
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Écrit par : zorglub / | 26/01/2011

JÜNGER ET LA SHOAH

> Pas si "pudique" que ça dans sa vision des abattoirs hitlériens, Jünger. Témoin dans son 'Journal de guerre' une page que les négationnistes veulent ignorer et qui se fait l'écho de l'évolution de la Shoah par balles vers la mort industrielle :

"J'ai été bouleversé par les détails qu'il m'a donnés sur le ghetto de Lodz ou, comme on dit maintenant, de Litzmannstadt... Cent vingt mille Juifs vivent dans ce ghetto, compressés au maximum, et y travaillent pour l'armement... Cependant, les Juifs déportés affluent sans relâche des pays occupés. Pour les liquider, on construit des fours crématoires à proximité des ghettos. On y transporte les victimes dans des voitures inventées, dit-on, par le nihiliste en chef Heydrich : les gaz d'échappement y sont refoulés vers l'intérieur, transformé ainsi en cellule de mort...
On est arrivé à ces méthodes parce qu'il s'est trouvé que les SS chargés d'abattre les victimes à coups de feu dans la nuque ont souffert de troubles nerveux et s'y sont, à la fin, refusés [1]. Ces fours crématoires n'exigent qu'un personnel restreint : on dit qu'y sont à l'oeuvre des sortes de maîtres diaboliques, entourés de valets. C'est donc là que disparaissent les masses de Juifs qu'on déporte d'Europe pour les "établir ailleurs". Paysage où la nature de [Hitler] se révèle sans doute le plus crûment...
Le nom de "Litzmannstadt" montre quel genre d'honneurs [Hitler] est capable de décerner. Il a lié à tout jamais ce nom d'un général couvert de gloire à celui d'un équarrissoir. J'ai compris, dès ses débuts, qu'il fallait redouter avant tout les honneurs qu'il décernait, et j'ai dit avec Friedrich Georg :
'Il n'y a point de gloire
à combattre dans tes batailles,
tes victoires sont méprisables
comme des défaites.' "

[1] Historique. Cf allocution de Himmler aux chefs SS, 'Discours secrets', Seuil 1980.
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Écrit par : schnauzbart / | 26/01/2011

pour schnauzbart :

> Mille pardons mais vous faites une erreur de vocabulaire. Je parle de sa pudeur donc de réserve sur ce qui concerne sa personne. Il estime que ça le regarde.
En revanche pour ce qui concerne autrui, c'est différent.
Ne pas parler d'horreurs touchant autrui est indifférence, inconscience, refus de la vérité, lâcheté, refus du réel, se mentir à soi-même d'autant plus qu'il s'agit de son journal.
Ne pas parler de choses sous prétexte qu'elles sont laides alors que le sens de la justice ("indignez-vous") exige d'en parler peut être éventuellement appelé de la pudibonderie, mais pas de la pudeur.
Dire que parler de choses même si elles sont laides par simple sens de la justice, c'est ne pas être pudique revient à dire que c'est de l'exhibitionnisme de dire la vérité.
Jünger est pudique et juste.
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Écrit par : zorglub/ | 26/01/2011

CECI ET CELA

> Faut-il s'étonner de voir des sites "catholiques" foncer tête baissée pour défendre Céline,en bloc et sans nuances ? Hélas non, il ne faut pas. Même si Céline fut l'un des grands antichrétiens de la littérature du XXe siècle... mais un antichrétien d'extrême droite... alors évidemment ceci rachète cela, aux yeux de certains...
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Écrit par : rezo/ | 26/01/2011

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