15/12/2010
Voici le ton catholique pour parler des immigrés
Il est donné par le Vatican. A partir de là, un discernement à opérer :
<< Les immigrés constituent une « injection d'enthousiasme » pour la société qui les reçoit, a déclaré Mgr Maria Vegliò, président du Conseil pontifical pour la pastorale des migrants et des personnes en déplacement, lors du congrès « Brique sur brique », organisé vendredi dernier, au Capitole, à Rome, dans le cadre du projet de coopération transnationale entre l'Italie, l'Espagne et les Philippines.
« Leur créativité, leur ingéniosité et leur désir de succès, sont généralement de grands atouts pour le développement du pays qui les accueille, a-t-il expliqué, soulignant que la présence de travailleurs étrangers et de leurs familles constitue « un élément propulseur pour le développement de certains secteurs comme le logement, la restauration, les agences de voyage et les points internet ».
Sans oublier, a-t-il ajouté, que « tant de sociétés de destination, vivent, grâce à l'immigration, un nouveau printemps démographique, caractérisé par une augmentation de la fécondité et de la natalité et par un ‘rajeunissement' général de la population ».
Par ailleurs, a poursuivi Mgr Veglio, « la vie commune entre différents groupes ethniques sur un même territoire, offre une grande opportunité d'échanges culturels à différents niveaux : linguistique, littéraire, religieux, artistique, gastronomique et autres ».
Pays d'origine
De plus, les migrations internationales, a relevé le représentant du Saint-Siège, sont porteuses aussi de transformations économiques positives pour les sociétés d'origine, dans la mesure où elles « contribuent à diminuer le taux de chômage au niveau national », et favorisent les envois de fonds qui sont « une précieuse entrée » pour la stabilité de la monnaie locale et un remboursement de la dette extérieure.
Mgr Veglio relève également « une amélioration des conditions de vie chez les familles des migrants, surtout en termes de pouvoir d'achat, ces dernières achetant plus ».
Dans tant de pays, a-t-il ajouté, « les administrations locales de provenance des migrants bénéficient de la solidarité et de la générosité philanthropique de leurs citoyens résidant à l'étranger », avec des « injections de capitaux » qui font du bien au développement de l'économie locale.
Les ombres
Mais le phénomène migratoire a aussi des ombres, a reconnu Mgr Vegliò, qui ont des retombées sur la société d'origine des migrants.
« Si d'un côté, l'argent envoyé par les migrants à leurs familles permet à celles-ci de subvenir à leurs besoins, dans tant d'autres cas, cet argent ne paraît pas avoir le pouvoir de sortir les familles de leur situation générale de pauvreté ».
Par ailleurs, l'augmentation de la présence féminine dans les mouvements migratoires « a engendré dans beaucoup de cas un bouleversement des rôles traditionnels au sein même de la famille », des études récentes montrant, par la même occasion, que les pères arrivaient difficilement à remplacer les mères dans l'attention qu'elles portent à leurs enfants.
Et puis, il faut considérer, selon Mgr Veglio, « le départ massif de jeunes, en pleine force de l'âge » qui représente déjà en soi un appauvrissement du capital humain, et les répercussions négatives que cela a sur tout le développement local.
Cette fuite des nouvelles générations, a-t-il relevé, pose entre autres « le sérieux problème des personnes âgées dont le sort reposaient habituellement sur les enfants ou les petits-enfants ».
Et puis, il nous faut reconnaître « la perte substantielle de confiance des migrants dans l'Etat et le gouvernement qui les a poussés à émigrer », un état d'esprit, a dit Mgr Veglio, qui peut avoir des conséquences néfastes sur la disponibilité même des migrants à collaborer activement au développement de leur propre pays.
Objectifs
Dans ce contexte général, « l'enseignement de l'Eglise, particulièrement attentive à promouvoir et protéger toute vie humaine, même celles de ceux qui sont impliqués dans les phénomènes migratoires, fait appel aux devoirs de solidarité et d'accueil des sociétés de destination des flux migratoires ».
Cela dit, l'Eglise ne manque pas de « mettre en avant les devoirs qui incombent aux migrants, de parler de réciprocité, rappelant que l'intégration constitue un engagement pour celui qui accueille mais aussi pour celui qui est accueilli, et de proposer une intégration sociale qui soit le résultat d'une ‘synthèse culturelle' ».
Mgr Veglio indique par ailleurs la nécessité d'une juste répartition des biens de la terre, soulignant que « tant que le principe de co-responsabilité dans le développement de l'humanité, qui est le principe de base d'une claire conscience de la destination universelle des biens, ne sera pas respecté, il ne pourra y avoir de lecture positive de ce binôme émigration-développement ».
Mgr Veglio invite donc à mettre en œuvre « des politiques et des programmes qui tiennent compte du caractère central de la personne humaine et du caractère inviolable de sa dignité », et « à réaffirmer sans cesse l'inviolabilité des droits humains fondamentaux, indépendamment de la situation migratoire contingente ».
« S'engager à protéger et à promouvoir la dignité humaine, a conclu Mgr Veglio, ne saurait dépendre d'intérêts économiques ou de questions de sécurité nationale ». >>
Source : Zenit
19:48 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (33)
Commentaires
> Extrêmement intéressant, où peut-on lire le texte original, s'il-vous-plaît?
HH
[ De PP à HH - Sur le site du Vatican, quand ils l'auront mis en ligne ! ]
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Écrit par : Hubert Houliez/ | 15/12/2010
Question:
> concrètement, sur quoi doit porter ce discernement, et sur quoi doit-il déboucher?
G.
[ De PP à G. :
- il doit déboucher sur... ce que recommande l'Eglise, de tous les côtés et depuis des années ; reportez-vous à toutes les déclarations papales, cardinalices et épiscopales. Il y en a beaucoup. Ne faisons pas semblant de ne pas comprendre ce que le Magistère nous dit : l'immigration est un fait inéluctable, que les gouvernements des pays d'origine et des pays de destination doivent réguler avec lucidité et justice. Voilà le discours catholique sur la question.
- La justice commande, entre autres, de refuser toute connivence avec les groupes xénophobes qui, faute de pouvoir chasser les immigrés (utopie) cherchent à envenimer la situation un peu plus (provocations).
- Le discernement consiste à constater cette connivence là où elle existe, et à s'en détourner, ce qui est la moindre des choses. ]
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Écrit par : grzyb/ | 16/12/2010
LA DICHOTOMIE
> J'ai toujours pensé que les difficultés de l'évangélisation en France provenait de cette dichotomie : d'un côté des personnes respectant la liturgie et luttant contre l'idéologie de mort mais pour des raisons non raisonnables luttant contre les immigrés, et de l'autre des personnes reniant la foi catholique mais qui au nom de cette foi reniée viennent en aide aux immigrés.
L'avenir est dans l'expression d'un foi entière qui respecte Dieu dans ses cultes et dans ses créatures (êtres humains mais aussi l'environnement).
PAC
[ De PP à PAC - 100 % d'accord avec vous. ]
Écrit par : PAC/ | 16/12/2010
JAMAIS UNE BONNE CHOSE
> "Injection d'enthousiasme": c'est bien vrai, il suffit de voir ce que nous avons gagné en la matière avec notre Rom, car c'en est un, de Président de la République.
Plus sérieusement, permettez-moi de trouver les propos de Mgr Maria Vegliò un peu convenus, et c'est normal puisque les migrations sont la raison d'être de sa fonction, car en soi, ce n'est jamais une bonne chose d'être obligé de quitter son pays pour survivre ou faire vivre sa famille.
D'autre part, cela contribue à une dissolution accélérée des cultures, à une américanisation du monde, pendant culturel du libéralisme financier. C'est pourquoi l'Amérique s'intéresse de plus en plus aux minorités cultuelles... chez les autres, tout en construisant un mur le long de sa frontière mexicaine.
Dieu et l'Argent, même combat?
PH
[ De PP à PH - Les faits ont sans doute tort, mais ce sont les faits...]
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Écrit par : Pierre Huet/ | 16/12/2010
LE DEFI
> La déclaration parle également de "synthèse culturelle" à laquelle sont appelés les migrants. La plus belle manière de réaliser cette synthèse est de reconnaître nos racines chrétiennes et de pousser, librement, les migrants à les adopter. Un chemin vers une véritable assimilation. C'est un des grands défis de l'Eglise d'Occident que d'y parvenir et de faire en sorte qu'il n y ait plus "ni juifs, ni païens, ni grecs etc...", mais des fils d'un même Père. Mais c'est un défi inaccessible dans une société et avec Etat qui renient publiquement ses racines depuis des décennies.
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Écrit par : xav007/ | 16/12/2010
LES FAITS
> Les faits. Moi je veux bien, mais quels sont-ils, les faits ? Cher PP, je serais toute prête à vous suivre en ce domaine, et à suivre le Vatican bien sûr, si je n'avais l'impression que l'immigration heureuse ne concerne que les couches supérieures de la population. Ce que je vois dans ma ville, c'est quelques jeunes étudiants étrangers qui s'intègrent plus (ou moins) bien dans le tissu local, beaucoup d'étrangers pauvres qui galèrent, des familles éclatées, etc. Alors l'immigration heureuse, moi je veux bien, mais j'aimerais qu'on me donne des chiffres, ou du moins des faits concrets. Parce que les beaux discours c'est facile, l'optimisme des évêques aussi, mais on sait bien que cet optimisme ne recouvre pas forcément la réalité (on l'a vu dans d'autres domaines).
Qu'on ne me fasse pas ici de faux procès, je n'ai aucune affinité avec les jeteurs de Roms par la fenêtre et autres "enfermons-nous dans notre belle France éternelle". Je me sens bien plus soeur des chrétiens d'Afrique ou d'Orient, même si j'ai vraiment du mal avec leur culture qui n'est pas la mienne je dois dire, qu'avec le français moyen dont l'horizon indépassable est de pouvoir s'acheter la dernière télé à écran plasma (ou que sais-je, ça ne m'intéresse pas).
Mais là je rejoins Pierre Huet, je trouve ce discours manquant d'ancrage dans le réel justement.
à moins, hypothèse que je n'exclus pas, que la manière habituelle de nous présenter la situation ne soit tronquée et que les "vrais" faits, si je puis dire, ne me donne tort. J'en serais plus que ravie.
Voudriez-vous bien éclairer notre pauvre lanterne chers amis ? Merci !
PS : Et en attendant, je prends ce discours comme un appel à nous, chrétiens de la base, à aller accueillir et intégrer les migrants qui se présentent dans nos villes / villages / églises, ...
P.
[ De PP à P. :
- Les faits ? L'immigration continuera. Elle va même s'amplifier si les Etats d'origine ne prennent pas leurs responsabilités... Voyagez un peu en Afrique et vous le constaterez vous-même.
- Votre PS énonce exactement ce que le Vatican attend de nous. Il faut cesser de se croire capables de résoudre par nous-même les problèmes de l'immigration. Comment ? en votant xénophobe ? en distribuant de la soupe au cochon pour que les SDF musulmans ne puissent pas la manger ? (non, je ne l'invente pas et il y a des sites "catholiques" pour applaudir ça). Ce qui est à notre portée, donc notre devoir d'état, c'est ce que vous énoncez vous-même : nous comporter en chrétiens vis-à-vis des immigrés que la Providence nous envoie. Point final. Toute autre intention est présomptueuse, et fait sortir de l'attitude chrétienne pour déraper dans on sait quoi. ]
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Écrit par : Pema / | 16/12/2010
à Pema
> vous voyez juste dans votre post-scriptum. C'est en accueillant chrétiennement l'immigré de tous les jours que vous ferez ce que vous avez à faire. Mais se désoler devant les faits-divers, fréquenter compulsivement les sites anti-immigrés qui ne parlent que des délits et crimes, etc, c'est de la délectation morose et c'est littéralement une faute contre l'évangile.
Ceux qui nous disent qu'il suffit de voter pour eux et qu'ils résoudront le problème, nous mentent ouvertement. Le problème est bien trop massif pour être "résolu", surtout dans le sens de l'utopie du retour à une France monocolore. En plus je ne vois rien dans l'Evangile et les épîtres qui sacralise l'ethnie. Je vois plutôt l'inverse.
Se crisper contre la marche du monde est une très grave erreur humaine. Si la marche du monde nous déplaît ou nous fait peur, ça n'empêche pas le monde de marcher. Il y aura toujours des provocateurs pour dire qu'en prenant les armes on pourrait arrêter la marche du monde, mais on sait où mènent ce genre de choses.
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Écrit par : Ramon / | 16/12/2010
LES MEMES
> De toute façon, ceux qui hurlent à l'invasion sont les mêmes qui défendent bec et ongles le libéralisme-libertarien qui est à l'origine de la ruine des économies, surtout rurales, de ces pays et donc entraîne les migrations. Migrations facilitées voire encouragées par nombre d'entrepreneurs libéraux qui y trouvent une main d'oeuvre peu chère et corvéable à merci tout en ayant un moyen de pression sur les salariés déclarés et les syndicats.
Je n'arrivent pas à comprendre cette schizophrénie de certains cathos tradi ou intégristes. Du moins, ce que je n'arrive pas à saisir, c'est leur cloisonnement mental. Comment peut-on défendre l'Eglise, la beauté de la liturgie, etc (comme le dit un autre commentaire) et en même temps, trahir aussi facilement l'Evangile et l'enseignement de l'Eglise? Je suis d'une nature trop entière pour saisir cette structure mentale. Si on pouvait m'expliquer...
VF
[ De PP à VF - Je crains que ce ne soit trop infra-rationnel pour être expliqué. Un commentaire que je n'ai pas mis en ligne prenait à partie très sarcastiquement le texte de Mgr Veglio, avec cet argument massue : "mes amis catho réacs" ne peuvent pas admettre cette façon de voir. Voilà en effet qui devrait impressionner Mgr Veglio ! Le mépris de ces gens pour les responsables de l'Eglise - qu'ils prétendent servir - est stupéfiant. Pour qui se prennent-ils ? ]
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Écrit par : vf/ | 16/12/2010
TOUT EST GRACE
> Tout est grâce; le don d'intelligence, qui n'est pas de naïveté!, est de savoir discerner dans ce que nous ne choisissons pas les signes d'amour de la Providence pour nous, pour maintenant. Ainsi du phénomène de l'immigration :soit nous le déplorons, nous lamentons, subissons ce qui deviendra alors une calamité pour tous, soit nous y voyons l'occasion proposée par la Providence d'inventer de nouvelles formes de société plus humaines, plus fraternelles, parce que d'abord plus humbles dans leurs prétentions et plus modestes dans leur manière de vivre. Non pas un monde de Parfaits à la traçabilité impeccable pur Occidental cent pour cent Droits de l'Homme ou catho-réglo, mais un monde de petits, de blessés, de boîteux,de paumés et de bâtards ratés et joyeux!!(dont Jean Vanier par exemple est un des prophètes)
On me dira: et la chienlit des banlieues? Je répondrai: comment ne pas voir( ce que disait elle-même une ex et future candidate aux Présidentielles), comment ne pas y reconnaître nos propres débuts en libéralisme, que ce règne de toutes les mafias s'appuyant sur la religion pour mieux asseoir leur autorité, sans autre règle que le code d'honneur? Et oui, la vision aux portes de nos quartiers chics de nos origines douteuses nous fait mal, nous qui faisons tant d'efforts à nous montrer policés...
Inventer en se réjouissant avec ce qui est ou subir en maudissant ce qui est et en rêvant stérilement à ce qui ne sera jamais: à nous de choisir...
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Écrit par : Anne Josnin/ | 16/12/2010
AUCUNE CONTRADICTION
> Voici d'autres points de vue pour préciser la pensée de l'Eglise sur l'immigration:
26 octobre 2010 - Benoît XVI : Les immigrés ont le devoir de s'intégrer dans le pays d'accueil.
Le pape Benoît XVI a présenté son message pour la Journée mondiale du migrant. Il a rappelé que :
"les Etats ont le droit de réglementer les flux migratoires et de défendre leurs frontières, en garantissant toujours le respect dû à la dignité de chaque personne humaine. En outre, les immigrés ont le devoir de s'intégrer dans le pays d'accueil, en respectant ses lois et l'identité nationale".
"Je voudrais adresser enfin une pensée particulière (...) aux étudiants étrangers et internationaux. Il s'agit d'une catégorie qui revêt elle aussi une importance sociale, dans la perspective de leur retour, en tant que futurs dirigeants, dans leurs pays d'origine. Ils constituent des ponts culturels et économiques entre ces pays et ceux d'accueil, et tout cela va précisément dans la direction de former une seule famille humaine".
5 septembre 2010 : Homélie du cardinal Vingt-Trois à propos des nomades et des migrants:
" La question est complexe et il y a de nombreux aspects à considérer. Pour ceux qui commettent des délits, il est juste que le gouvernement dispose qu'ils soient reconduits à la frontière. Les municipalités demandent des lois pour pouvoir expulser les nomades, mais ma préoccupation est où iront ces personnes. Alors plutôt que de susciter une nomadisation permanente, ce qui signifie que ces personnes continuent à se déplacer d'un endroit à l'autre sans jamais s'installer, le gouvernement français a décidé une politique de retour dans leur pays d'origine.
D'autres éléments à considérer sont la prise en charge sanitaire et sociale . En effet, la loi prévoit pour tous les résidents sur le territoire français, le droit à l'assistance, mais aussi le paiement des contributions. Il s'agit d'un coût considérable. Pour toutes ces raisons, le gouvernement français a l'intention de réduire le nombre de Roms. Donc la question est légitime . Il ne s'agit pas d'expulsions gratuites, parce que reconduire les roms à la frontière coûte cher. Le gouvernement français a annoncé une aide financière de 300 euros par personne, ce qui équivaut à trois mois de salaire en Roumanie, en plus de 100 euros par enfant, et des frais de voyage.
Cela dit, il y a un problème sur la façon de mettre en œuvre ces expulsions, qui doivent être effectuées dans le respect des personnes, en garantissant les principes d'humanité et surtout en évitant des mesures collectives. Nous devons dire non à un traitement global et massif, il faut un traitement individuel. C'est ce que nous demandons au gouvernement français, et nous espérons qu'il le fera."
28 novembre 2010 - Blog de l'Observatoire sociopolitique du diocèse de Toulon
On y trouve une analyse sur l'immigration. Extrait :
"La difficulté actuelle de l’immigration, est double. Tout d’abord, un pays comme la France n’a plus forcément les moyens de bien accueillir. La question légitime se pose alors de savoir s’il y a ou non une limite à l’accueil. La réponse est assez évidente. La solidarité ne suppose pas de se mettre soi-même en péril. Que signifie alors se mettre en péril ? La pauvreté est relative. L’étude récente menée par l’Union Européenne sur le seuil de pauvreté en Europe le montre bien. Un pauvre de France n’est pas le même pauvre qu’en Roumanie. Dès lors le seuil de péril pour une nation n’est pas non plus le même. Et, il est contraire au bien commun de l’humanité de faire régresser une partie du monde, même pour en faire avancer d’autres. Ce n’est pas en partageant plus le gâteau qu’il y aura à manger pour tout le monde, mais bien en augmentant la taille du gâteau. En revanche, cette croissance ne doit pas se faire sans l’ensemble des populations du monde. Pour en revenir à l’immigration, il n’est pas concevable et de toute façon utopiste, de demander à un pays entier de sacrifier sa croissance et son équilibre, au profit d’autres personnes ou pays. L’immigration doit nourrir la richesse propre du pays et apporter à l’immigrer le nécessaire à son épanouissement et à sa dignité. Il faut tenir les deux, sinon le déséquilibre devient néfaste. De même Il faut avoir conscience qu’un immigré prive de ses compétences son propre pays."
JMR
[ De PP à JMR - Ces "points de vue" ne contredisent en rien (évidemment) la parole du président du conseil pastoral du Vatican pour les migrants. ]
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Écrit par : Jean-Michel Rudent / | 17/12/2010
> Merci de vos commentaires. Je précise une chose, parce que je crois que je n'étais pas assez claire dans mon premier post.
Les faits : effectivement, l'immigration est un fait massif, et qui n'est pas prêt de s'arrêter pour les raisons qu'on sait. Il est illusoire de croire qu'il va suffire d'un vote pour y remédier. Il s'agit donc de savoir ce qu'on va faire de cette réalité. Et là, je trouve que le discours de l'Eglise nous appelle à quelque chose d'exigeant et beau : faire en sorte que l'immigration soit un enrichissement mutuel, etc.
Mais j'avais l'impression que le texte de cet évêque était un constat de la réalité (du genre, en simplifié : l'immigration, c'est tout beau tout rose, que du bonheur quoi). Et là, je constate que non, la réalité est loin d'être rose. Bien sûr, après c'est aussi ce qu'on fait de cette réalité.
Soit on la rejette, et alors tout est bon pour rejeter ces personnes humaines qui contrarient notre vision des choses (du style la soupe au cochon, et je ne vous explique pas à quel point ça m'écoeure).
Soit on s'engage à la mesure de nos moyens là où nous sommes pour faire évoluer les choses.
Vous aurez compris que je choisis sans réserve la deuxième solution.
Merci PP pour ce lieu où nous pouvons nous aider à aller toujours plus loin dans la compréhension concrète de l'exigence évangélique.
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Écrit par : Pema / | 17/12/2010
OUI MAIS
> D'accord avec Anne Josnin pour relever avec enthousiasme le défi de la réalité que Dieu permet, en prenant chacun sa part de responsabilité dans l'accueil de l'étranger.
Mais j'aimerais aussi que cet acquiescement joyeux à la réalité ne s'accompagne pas non plus d'un aveuglement sur une autre réalité : nos étrangers sont à 90 % musulmans.
Non, je ne suis pas islamophobe, mais j'ai assez voyagé et étudié pour savoir que là où les musulmans devenaient majoritaires, là où l'Islam avait un rapport de force favorable, très souvent, la liberté de conscience reculait, et les minorités religieuses s'en trouvaient broyées.
A cet égard, si les autorités ecclésiastiques font l'erreur de sous-estimer les craintes de nos concitoyens sur ce fait religieux incontestable, elles seront de plus en plus inaudibles. D'ailleurs, je suis désolé de ne pas accorder comme vous le crédit de la parfaite lucidité sur ces problèmes à la Curie romaine, ni d'ailleurs aux évêques français. Car l'Histoire nous a vacciné contre la croyance en l'infaillibilité de la chose politique et pastorale des autorités romaines et des évêques (Cf. l'égarement des évêques de France sous Vichy, à la philosophie éloignée de l'irénisme actuel; ce dernier étant selon moi tout aussi périlleux...)
Ce qui ne m'empêchera pas, en conscience, de leur obéir dans le concret de ma vie par l'amour de l'étranger. Mais c'est une autre chose que d'adhérer à l'ensemble de leurs analyses sur cette question... Car certaines pressions diverses semblent parfois les empêcher d'avoir une parole vraiment libre dans ce domaine...
Oui ce fait migratoire est un signe de la Providence. Il est un appel à la conversion personnelle de chaque chrétien, à aimer l'étranger comme son prochain infiniment aimé de Dieu.
Mais n'oublions pas non plus qu'il a son revers sombre : une sorte de fléau islamique venu réveiller nos consciences chrétiennes occidentales, endormies par plus de 30 années de consumérisme et d'hédonisme immoraux, et invitant ainsi chaque chrétien à s'examiner, à regarder en lui-même, pour comprendre à quel point il a dilapidé sa part d'héritage, et qu'il ne retrouvera son identité qu'en revenant vers le Père ! (Parabole du fils prodigue)
Vous auriez tort cher PP de sous-estimer ce facteur religieux et de mépriser ceux qui relèvent son importance. Un musulman se soumettra très difficilement aux principes républicains quand sa communauté religieuse est majoritaire. Même le bienheureux Charles de Foucault l'avait compris...
C'est pourquoi il faut avoir une politique généreuse mais claire, ferme et lucide sur l'accueil des populations étrangères. On ne peut pas jouer aux apprentis sorciers, en transmettant à nos enfants une société susceptible d'imploser dans 20 ans ! A moins de vouloir poursuivre le suicide de l'Europe jusqu'à son terme, ce que je refuse de mon côté...
En espérant monsieur que mon message, reflet sincère de ma pensée et de ma foi, ne vous ait pas blessé... Merci pour votre blog.
AB
[ De PP à AB :
- Vous ne me blessez pas du tout. Ma personne n'est aucunement le sujet de ce débat !
- Je suis d'accord avec vous sur à peu près tous les points...
- ... sauf en ce qui concerne votre mépris envers le Magistère. Je crois que vous avez tort de mélanger les ivresses de l'Eglise de France sous Pétain (ou de l'Eglise d'Espagne sous Franco) et l'attitude constructive du Vatican envers l'immigration.
- Celle-ci est un fait, à peu près universel. Condamner ce fait ne mène à rien.
- Il entraîne certes de nombreux problèmes, dont celui de l'islam. Mais si ce dernier problème devait grandir jusqu'à devenir une épreuve pour les chrétiens, c'est que Dieu l'aurait voulu. Je ne sache pas que les martyrs de Dioclétien se soient dérobés au témoignage de foi...
- Nous n'en sommes pas là et je ne pense pas que nous y allions ; mais si c'était le cas, nous serions de drôles de chrétiens si nous en refusions a priori l'éventualité. N'est-ce pas ?
- Or ce refus est impliqué dans l'attitude violente et obsessionnelle que je vois poindre en ce moment chez certains catholiques français. Ils feraient bien d'interroger leurs arrière-pensées... et de se demander si elles sont réellement religieuses. ]
réponse adressée au commentaire
Écrit par : A blandin / | 17/12/2010
UN MANQUE ?
> Comme il y a quelques mois à propos du message de la Pastorale du tourisme, je trouve (peut-être de manière présomptueuse, n'hésitez pas à me tirer les oreilles) qu'il manque ne serait-ce qu'un petit paragraphe qui rappelle quelques principes toujours bons à rappeler : l'immigration est toujours un déracinement, la grande majorité des immigrés sont des personnes qui quittent la terre de leurs pères parce qu'ils n'ont déjà plus rien à perdre, ceux qui souffrent le plus dans ce drame sont bien les migrants, qui eux risquent parfois leur vie. Ces quelques lignes seraient bien utiles pour désamorcer ces propos des excités accrochés à leur train de vie comme quoi l'immigration est une "invasion de hordes sauvages" prêtes à nous bouffer tout cru, nous autres "Fils de Chrétienté".
Bien sûr, face à cette dure réalité de l'immigration, face à la personne immigrée, l'état d'esprit et les préconisations de Mgr Veglio sont ceux à adopter, et je n'ai rien à ajouter aux précédents commentaires. Je remercie beaucoup leurs auteurs pour leurs réflexions.
Dernière chose : ce petit passage du commentaire de JMR me pose problème :
"Et, il est contraire au bien commun de l’humanité de faire régresser une partie du monde, même pour en faire avancer d’autres. Ce n’est pas en partageant plus le gâteau qu’il y aura à manger pour tout le monde, mais bien en augmentant la taille du gâteau. En revanche, cette croissance ne doit pas se faire sans l’ensemble des populations du monde. Pour en revenir à l’immigration, il n’est pas concevable et de toute façon utopiste, de demander à un pays entier de sacrifier sa croissance et son équilibre, au profit d’autres personnes ou pays."
Il reprend la vulgate bien-pensante et positiviste de la croissance, avec tous ses mots piégés ('régresser', 'sacrifier', 'utopiste', 'contraire au bien commun' (!), 'augmenter la taille du gâteau'...). La seule phrase sur laquelle je n'aurais rien à redire serait 'cette croissance ne doit pas se faire sans l’ensemble des populations du monde', et c'est justement bien là le problème !
Pardon de dériver sur ce sujet, mais le problème de la croissance et de l'immigration sont intimement liés ; souhaiter augmenter l'un pour réduire le deuxième me paraît être une erreur de raisonnement : ce qui se passe depuis plusieurs décennies maintenant le prouve.
Comprenons-nous bien : une réelle croissance mondiale et partagée, donc concernant essentiellement les pays pauvres, ne pourra se faire qu'à la condition que les pays riches voient leurs propres exigences de consommation à la baisse. Et donc passent par une période de décroissance, qui demande à être bien gérée pour éviter justement le krach généralisé.
Si on veut réellement augmenter la taille du gâteau, il s'agirait de penser à mieux répartir les ingrédients.
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Écrit par : PMalo/ | 17/12/2010
à PMalo
> Manque peut-être qqch, mais je suis enchanté de voir un langage du Vatican qui rende "catholico-incompatible" la rhétorique xénophobe ethniste qui se répand sous couleur de "résister à l'islam".
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Écrit par : maksoud/ | 17/12/2010
@ Maksoud
> Moi aussi, j'en suis ravi.
Mais je persiste à croire que cette vision "rose-bonbon" de l'Eglise ne PEUT PAS être comprise si l'on n'a pas proposé AVANT une analyse réaliste de la situation : "l'immigration est toujours un déracinement, la grande majorité des immigrés sont des personnes qui quittent la terre de leurs pères parce qu'ils n'ont déjà plus rien à perdre, ceux qui souffrent le plus dans ce drame sont bien les migrants, qui eux risquent parfois leur vie" (je m'autocite), et si l'on n'ajoute pas clairement, comme élément de "démonstration" et de réflexion que ce ne sont pas les arrivants qui posent problème, ce ne sont pas eux la "chienlit des banlieues", mais bien leurs enfants, la deuxième ou troisième génération ; eux sont un pur produit de ce déracinement et de cette perte de repères évoqués plus haut cumulé à un gavage aux pseudo-valeurs occidentales d’aujourd’hui (matérialisme mercantile); notre absence de vraie civilisation n'est pas la moindre des causes de ces débordements, et eux ne sont que le réceptacle le plus docile à ce néant ; prenez les mêmes déracinés sans repères, mettez-les dans une société solide, ils poseront infiniment moins de problèmes… En fait, ces "racailles" sont plutôt bien intégrées : égoïstes subjectivistes relativistes à tendance totalitaire, nihilistes et matérialistes avec une bonne dose de rébellion consumériste, des parfaits petits soldats de l’"idéal" qu’on propose aux jeunes d'aujourd'hui. Si les petits "de souche" sont moins touchés par ces ravages, c'est qu'il reste un chouïa de réelle éducation, de culture. Mais j'ai l'impression qu'au train où vont les choses, devant cette entreprise de démolition qu'on constate aujourd'hui, dans 15 ans on sera tous des "racailles"...
Et l'Islam devient un problème pour les mêmes raisons.
Si l'Eglise ne tient pas ces propos, je crains fort que son message ne soit pas écouté.
Peut-être ne sera-t-il d'ailleurs pas plus écouté, mais au moins cela aurait le mérite de présenter une vision plus globale et plus cohérente ; de but en blanc, nous annoncer que l'immigration est une chance, pour le "réac" moyen scotché devant TF1 et connecté en permanence à [...], ça ne PEUT pas passer. Je commente beaucoup sur certains blog revendiqués "réac", je vous parle d'expérience.
Pour tout vous dire, je dois moi-même faire un effort, me répéter mentalement ce que je viens d'écrire plus haut, reposer tout le raisonnement, et là enfin je suis capable d'accepter les recommandations de Mgr Veglio. Ca coince toujours un peu quelque part, ça me demande vraiment un effort.
Bref, encore et toujours, foi et raison doivent aller de pair.
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Écrit par : PMalo / | 17/12/2010
WAUGH
"Retour à Brideshead" d'Evelyn Waugh se termine sur une jolie image qui me semble être une bonne métaphore des discussions de ce fil. Le roman raconte les tribulations, entre deux guerres, d'une famille de la noblesse anglaise. Des gens un peu marginaux toutefois, puisque catholiques en terre anglicane. Comme toujours chez Waugh, on n'est pas dans l'imagerie d'Epinal. Nos nobles catholiques sont aussi humains, trop humains. Mais l'Esprit est là, qui travaille en arrière-plan. (Tout ça, je le concède, n'a pas grand chose à voir avec le sujet: c'est surtout pour vous donner envie de lire le livre :)
Brideshead, c'est la propriété familiale. Un beau château à la poésie un peu excentrique. Au dernier chapitre pourtant, c'est la guerre et quand le narrateur y revient, Brideshead est délabré car l'armée y a installé ses troupes. Et c'est triste, c'est toujours triste la beauté abîmée. Mais en même temps, avec l'arrivée des militaires, la chapelle du cháteau où l'on ne célébrait plus la messe depuis quelques années, a repris du service. Et au fond, n'est-ce pas là le principal? Cette chapelle n'était-elle pas le vrai coeur du château, qui s'est remis à battre malgré les blessures? Ou grâce à elles? Et c'est joyeux que le narrateur - pourtant mécréant - termine son récit.
Voilà: peut-être notre vieille Europe ne va-t-elle pas évoluer dans le sens que nous aurions aimé. Peut-être même l'histoire va-t-elle la meurtrir. Mais peut-être sommes-nous invités à nous déprendre de ce qui fut certes important mais néanmoins secondaire. Pour ne plus nous attacher qu'à l'essentiel. Et peut-être alors aurons-nous de bonnes surprises.
luc2
[ De PP à L. - Entièrement d'accord. Et j'aime beaucoup Waugh. J'ai une prédilection pour "Men at arms". ]
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Écrit par : luc2/ | 18/12/2010
Derrière les mots
> ...à propos de "gâteau à partager", je crois surtout qu'il faudrait changer la recette, et davantage parler de pain! Nous ne sommes pas appelés à partager notre superflu, mais notre essentiel, non pas l'exceptionnel, mais le quotidien, et le pain dur aussi et la manne providentielle, c'est ainsi (étymologiquement) qu'on devient compagnons, pour les enfants, copains...
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Écrit par : Anne Josnin/ | 18/12/2010
S'INTEGRER A QUOI
> Entièrement d'accord avec Pmalo. Pour y avoir vécu et travaillé longtemps, je connais bien les "quartiers". Et oui, l'immigration est toujours un déchirement. Sinon, comment expliquer la souffrance et la nostalgie perpétuelle de nombre d'immigrés?
Oui, les "racailles" sont parfaitement intégrées. Ces "jeunes" sont totalement matérialistes, méprisants de la dignité et de la souffrance humaine. Ils ne veulent que richesses et pouvoir. Ils ne voient que les "winners" et les femmes sont des objets (pour satisfaire leur libido pulsionnelle pour la plupart ou pour leur donner une descendance "pure" pour quelques "élues").
Tout cela n'est que le système matérialiste mercantile brut de décoffrage, sans le polissage de "l'éducation" bourgeoise. C'est ce que l'on apprend dans les écoles de commerce. Eux, ils l'ont appris dans la rue, mais ils ont parfaitement compris le système.
Les immigrés qui refusent sont simplement ceux qui rejettent le système matérialiste-mercantile. Ils voient bien que c'est destructeur, nihiliste. Du coup, ils restent attachés à leur culture et veulent la transmettre à leur enfants. C'est pour cela que ceux qui sont issus de la 2e ou 3e génération ne s'intègrent pas. S'intégrer à quoi?
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Écrit par : vf/ | 18/12/2010
EFFECTIVEMENT
> Concernant l'évolution démographique future de notre pays dans le sens d'une majorité religieuse de musulmans (d'après certains démographes, cela sera le cas dans 20 ans). Vous avez entièrement raison de défendre qu'un vrai chrétien doit être prêt à donner un témoignage au Christ Jésus, au péril de sa vie, même si humainement et humblement, chacun peut ressentir en soi les résistances exprimées par Jésus lui-même : "Que cette coupe s'éloigne de moi...".
Effectivement, un certain milieu catholique ne devrait pas exclure à priori cette perspective tragique, sans renier son Maître. Mais en même temps, vous ne pouvez pas non plus lui faire le reproche de souhaiter et de préparer pour ses enfants, un avenir autre qu'une guerre civile inter-religieuse...
Mourir en martyr peut être parfois un appel de Dieu sur des chrétiens, qui acceptent consciemment de donner leur vie en témoignage de l'Amour du Christ devant les hommes. Mais quel père de famille choisirait lui-même cette vocation à la place de ses enfants ? Joseph a lui-même protégé la vie de Jésus en fuyant avec Marie en Égypte... Des familles de chrétiens irakiens fuient en ce moment leur pays pour protéger leurs enfants d'une mort parfois presque certaine dans certains endroits... Qui serions-nous pour les juger ?
Si donc même beaucoup de catholiques refusent de voir leur pays devenir à majorité musulmane, imaginez ceux qui n'ont pas les ressources de la foi et qui en plus, voient les musulmans imposer de plus en plus leurs règles à la République... Eh bien, certains "pètent un cable" et militent dans des partis islamophobes et nationalistes. Pour ma part, quitte à me faire passer pour un salopard, je ne les mépriserais pas, sans pour autant adhérer à leurs idées, car je pense qu'il expriment ainsi leur instinct de survie, et leur attachement à un héritage culturel séculaire...
C'est pourquoi, je défends qu'il serait irresponsable de la part du Saint-Siège et de évêques européens, de ne se placer que dans une optique de charité universelle envers les étrangers, et en condamnant surtout du haut de leur chaire les crispations nationalistes, dans lesquelles ils seraient incapables de voir des angoisses légitimes, face à un Islam de conquête non fantasmatique.
Bien sûr il y a parfois du racisme et de l'ethnisme chez certains. Mais attention de n'y voir que cela... Ce serait tomber ici dans une autre forme de bien-pensance catholique, qui censurerait toute parole d'alerte sur les dangers de cet Islam revanchard, qui est en train de se répandre comme la peste sur internet et les chaines satellitaires...
Quant à l'autorité du Magistère des évêques, s'il est vrai que l'aveuglement de l'Église de France sous Vichy était partiellement du à une certaine ivresse du pouvoir, il n'en demeure pas moins qu'il a prouvé par la réalité les limites de l'infaillibilité de leur Magistère en matière de politique et de pastorale... Et combien d'autres exemples encore dans l'Histoire, y compris concernant les papes eux-mêmes, en dehors des vérités dogmatiques sur la Foi et la Morale !
Gouverner, c'est aussi prévoir, et idéalement à au moins une génération d'avance, et pas seulement en vue de l'échéance électorale, ni en fonction de l'air du temps, plein de bons sentiments, de tolérance, de fraternité universelle etc.
J'apprécie à ce propos votre combat pour une écologie chrétienne et une nouvelle organisation économique mondiale, plus juste et durable. Votre combat exige justement lui-aussi de prendre de la hauteur et de l'avance, en s'abstrayant des seuls diktats des lois libérales de la croissance et de la Finance...
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Écrit par : A blandin / | 18/12/2010
à A. Blandin
> Oui en gros, mais attention ! quand vous dites :
"Bien sûr il y a parfois du racisme et de l'ethnisme chez certains. Mais attention de n'y voir que cela... Ce serait tomber ici dans une autre forme de bien-pensance catholique, qui censurerait toute parole d'alerte sur les dangers de cet Islam revanchard, qui est en train de se répandre comme la peste sur internet et les chaines satellitaires..."
...vous mélangez deux choses. D'une part le danger véritable de l'islamisme. D'autre part, le choléra du racisme qui se répand à petit bruit dans certains milieux cathos, ceux qui prônent la soupe au cochon, piétinant ainsi l'évangile.
Résister à l'islamisme est une chose nécessaire qui d'ailleurs ne dépend pas de nous mais de l'Etat, et si celui-ci manque à son devoir il faut l'y ramener.
Mais aller s'acoquiner avec les bandes ethnistes "blanches" sous prétexte de "résister à l'islamisme" est une foutaise dégueulasse. Et le faire au nom du christianisme est un sacrilège. Chez certains, c'est aussi de la simonie.
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Écrit par : Simon Postel/ | 18/12/2010
à Simon Postel,
> Plus que le choléra du racisme, je pense plus à un repli identitaire dans certains milieux catholiques pratiquants. Ce dernier les empêchant justement d'aller vers l'étranger, en dépassant leurs peurs et leur méfiance, avec la Force du Saint-Esprit.
Le racisme concerne plutôt certains milieux "blancs" catholiques non pratiquants, mais plus souvent encore des non catholiques tout court !
Effectivement, les catholiques pratiquants ne doivent pas s'allier au nom de leur christianisme avec les "gaulois" racistes; ce serait une faute grave. C'est pourquoi, il ne faudrait pas déléguer cette question de l'islamo-vigilance et migratoire, aux partis nationalistes extrémistes...
Car si les autres partis continuaient à mépriser ou à étouffer ces questions, de plus en plus de français s'en saisiraient, et seraient tentés par le vote extrême !
La parole de l'Église sur le phénomène migratoire doit donc continuer à être généreuse, mais elle doit aussi tenir compte des tensions extrêmes que génèrent la présence massive des étrangers de religion musulmane dans des pays comme la France, où ils représentent autour de 90% des immigrés.
Toute personne qui a étudié sérieusement l'Islam, sait bien qu'il n'est tolérant et pacifique que dans deux cas :
- en situation d'infériorité militaire ou numérique comme actuellemnt en France.
- ou après avoir imposé sa force et sa loi à la majorité, et avoir cantonné les non musulmans dans une minorité inoffensive de dhimmis...
Comme Pie XII avec Hitler, notre pape Benoit XVI n'a pas toute sa liberté de parole sur l'Islam, étant conscient des persécutions que cela pourrait provoquer pour les chrétiens en terre islamique. Imaginons qu'il ait défendu par exemple la loi française sur la burka dans son dernier livre d'entretien...
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Écrit par : A. blandin / | 18/12/2010
IL A BIEN RIT
> Merci, j'ai bien rit. J'attends avec impatience la suite de cet article : "Immigration : la guerre civile heureuse". C'est tellement grotesque de dénoncer d'une part les conséquences économiques de l'immigration, tout en soutenant, d'autre part, ses causes démographiques !
Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes, disait Bossuet. Dieu s'en paye une bonne tranche, avec votre blog, cher Patrice.
Huff
[ De PP à H. :
- Heureux que vous ayez "bien rit" (apparemment vous êtes une victime de la méthode globale).
- Quant à la phrase de Bossuet, les sites d'extrême droite sont bien imprudents de la citer en boucle depuis dix ans (c'est là que vous l'avez trouvée, n'étant visiblement pas un lecteur habituel de la "Politique tirée de l'Ecriture Sainte")... Imprudents, car c'est eux qu'elle carbonise. Eux : la "droite de droite" rivée au dogme libéral en économie.
- Car le vrai problème n'est pas l'immigration : c'est le néolibéralisme et sa conséquence, la destruction de l'Etat politique... Les problèmes des banlieues n'en sont qu'un des effets.
- Puisque vous ignorez cet aspect des choses, c'est vous qui déplorez l'effet dont vous chérissez la cause.
- Où voyez-vous dans mes notes une allusion aux "conséquences économiques de l'immigration" ? Nulle part. Pas une ligne. Méfiez-vous : Dieu se rit des mirauds qui n'ont pas de lunettes.
Revenez nous voir lorsque vous en aurez une paire, et que vous aurez un peu lu. Si vous n'avez pas tout compris on vous expliquera. ]
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Écrit par : Huff | 19/12/2010
PARADOXE
> Petit paradoxe : les "cathos-réacs" redoutent (à juste titre à mon avis) l'islamisation de de la Fille aînée, alors même que c'est dans les sociétés musulmanes que la Vie est la plus respectée, de son début jusqu'à sa fin naturelle...
Sur certains forums relevant de cette obédience, on perçoit parfois une véritable "répulsion-fascination" pour l'Islam.
F.
[ De PP à F. - Vous voyez juste. Allah-le-maître-de-guerre-qui-fait-peur aux-infidèles, au fond c'est le Dieu qu'ils voudraient avoir. Le Fils et l'Esprit sont de trop. Je me souviens encore d'un de leurs notables, au pèlerinage de Chartres 1986, me disant : "le Père me suffit". Beau catholique ! ]
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Écrit par : Feld/ | 19/12/2010
"ETHNIE" (sic)
> Les chiffre sont là et sont terribles:
Natalité chez les Français de souche : 1.8
Natalité chez le émigrés musulmans : 4.8
Donc dans environs cinquante ans, la France est musulmane
ça c'est pour le "rajeunissement de la population vu avec joie par ce Monseigneur.
Nous sommes donc face à l’éventualité plus que certaine du génocide de notre ethnie et de notre religion et plus sûrement encore vers notre ruine spirituelle.
P.
[ De PP à P.:
- Depuis quand l'ETHNIE est-elle une valeur chrétienne ?
- Et si vous voulez parler "ethnie", balayez devant votre porte. Votre "ethnie" a décidé de ne plus faire d'enfants. Résultat : l'immigration de masse. Qui en est responsable ? "L'ethnie", qui s'est suicidée démographiquement. Pourquoi a-t-elle fait ce choix ? A vous de voir, mais l'Eglise ne vous demande rien. Elle est universelle. Son avenir mondial n'est pas lié à votre "ethnie". ]
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Écrit par : Philippe/ | 20/12/2010
KEVIN
> S'il n'y a qu'un Kevin pour dix Karim, c'est la faute aux parents des Kevin, pas à ceux des Karim.
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Écrit par : Nati / | 20/12/2010
ELECTORAT
> L'électorat populaire du FN est pour l'avortement. Alors ça suffit avec les rodomontades des gollnischistes.
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Écrit par : christine / | 20/12/2010
DIEU RIT
> exact christine. Et là Huff a l'air d'un con, lui qui dit que que Dieu se rit de ceux qui déplorent les conséquences des causes qu'ils chérissent ?
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Écrit par : torbenn/ | 20/12/2010
1933
"notre ethnie et notre religion" ? mais qu'est-ce que c'est que ce Philippe : un "croyant allemand" de 1933 ?
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Écrit par : roseblanche/ | 20/12/2010
RE-ETHNIE
> Hélas voilà une preuve supplémentaire de cette vérole ethniste qui se répand dans certains milieux catholiques. Il va falloir que la CEF kärcherise un peu.
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Écrit par : rémy/ | 20/12/2010
A Nati:
> Il est vrai que les petits français s'appellent Kevin ou Brandon et pas Jean-Pierre ou Michel. C'est révélateur.
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Écrit par : vf/ | 20/12/2010
MORTE DE RIRE
> Morte de rire de voir la panique psychosexuelle de ceux qui pétitionnaient pour l'immigration à tout va dans les années 1990 (Saint-Bernard), époque où on aurait encore pu faire quelque chose pour réguler ; maintenant qu'il est trop tard et qu'on a la burqa en Ile de France, les mêmes s'affolent et fondent des comités laïques-fachos où la fière intello LGBT laïciste côtoie le catho exclu du FN pour extrémisme. Non vraiment, morte de rire.
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Écrit par : Amicie T. / | 20/12/2010
PIE XI NOUS ECRIT DU CIEL
> Voici que, depuis la patrie céleste où nous nous trouvons, nous entendons incidemment quelques fureurs qui s’élèvent de la terre de France pour proclamer une religion nationale et ethnique. Nous nous faisons un devoir grave de rappeler ce que nous écrivions aux catholiques d’Allemagne en 1937, dans notre lettre encyclique "Mit brennender Sorge" :
« Quiconque prend la race, ou le peuple, ou l'État, ou la forme de l'État, ou les dépositaires du pouvoir, ou toute autre valeur fondamentale de la communauté humaine - toutes choses qui tiennent dans l'ordre terrestre une place nécessaire et honorable,- quiconque prend ces notions pour les retirer de cette échelle de valeurs, même religieuses, et les divinise par un culte idolâtrique, celui-là renverse et fausse l'ordre des choses créé et ordonné par Dieu : celui-là est loin de la vraie foi en Dieu et d'une conception de la vie répondant à cette foi. »
« Seuls des esprits superficiels peuvent tomber dans l'erreur qui consiste à parler d'un Dieu national, d'une religion nationale ; seuls ils peuvent entreprendre la vaine tentative d'emprisonner Dieu, le Créateur de l'univers, le Roi et le Législateur de tous les peuples, devant la grandeur duquel les Nations sont " comme une goutte d'eau suspendue à un seau " (Is., XL, 15) dans les frontières d'un seul peuple, dans l'étroitesse de la communauté de sang d'une seule race. »
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Écrit par : Pie XI | 20/12/2010
à Amicie T.
> Oui, et ils sont trop balourds pour cacher leur compromission, ces cathos exclus du FN pour extrémisme. Ils étaient à l'invraisemblable meeting rouge-brun de l'Espace Charenton (http://fr.news.yahoo.com/79/20101219/tfr-la-grand-messe-des-islamophobes-ba15d4f.html). Ils ont applaudi le démagogue suisse, y compris quand il lançait des vannes antichrétiennes. Quand on a donné la parole à l'une des pires promotrices de l'IVG, ces cathos n'ont pas quitté la salle !!!
Les voilà donc compromis jusqu'à la glotte avec d'ex-trotskistes devenus certes islamophobes mais toujours cathophobes et toujours avorteurs !!!! On croyait que c'était "non négociable", les gars ?
J.
[ De PP à J. - Et les mêmes trouvent scandaleux que nous discutions avec les décroissants ou les écolos !!! ]
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Écrit par : jeanmi/ | 20/12/2010
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