Benoît XVI encourage personnellement la revue 'Kephas'

Remarquable numéro d'été de Kephas, revue trimestrielle de prospective catholique. Son fondateur et directeur Bruno Le Pivain (curé de la cathédrale d'Angers) a reçu de nouveaux encouragements du pape le 21 avril dernier :

 

« Après l'audience du 21 avril, Benoît XVI s'est spontanément arrêté dans les salutations aux personnes qui occupaient la prima fila pour prendre des nouvelles de la revue, préciser qu'il l'avait ''beaucoup lue'', s'excuser presque de ne ''plus avoir assez le temps de la lire''... ce que l'on peut aisément comprendre ; puis prodiguer des encouragements répétés et précis. Ils valent un viatique, qui s'adresse aussi bien aux rédacteurs qu'à toute l'équipe de bénévoles qui permet à la revue de poursuivre son chemin – et aux lecteurs, pour les stimuler dans cet effort d'approfondissement dans la lumière de l'Eglise... C'est avec vous tous que Kephas pourra vraiment répondre au souhait clairement exprimé par Benoît XVI : ''Continuez ce bon travail, c'est bien pour l'Eglise.'' » (Bruno Le Pivain).

On sait que le cardinal Ratzinger a parrainé (spirituellement et intellectuellement) la naissance de Kephas en 2000. Le numéro 34, qui vient de paraître, est particulièrement riche et dense. Ainsi l'étude remarquable du P. Olivier-Thomas Venard o.p. (Ecole biblique de Jérusalem) sur la réticence de l'intelligence humaine devant le mystère de l'Incarnation. Ou l'étude du P. Philippe Vallin c.o. (commission théologique internationale) sur le dogme du péché originel, revisité par la culture moderne. Ou l'article de l'abbé Albert Jacquemin, Rome devait-elle condamner les prêtres ouvriers ? – qui conclut sur cette citation du P. Loew, pleine de résonances pour aujourd'hui :

«Nous sommes là au coeur d'un mystère profond. La lutte pour la justice des hommes est sainte, elle a un caractère sacré, les armes du combat doivent être efficaces, et Dieu demandera à tout chrétien s'il a participé à ce combat selon ses possibilités ; mais en même temps que ce combat des hommes, engagé dans les moindres gestes de cette lutte, le chrétien est le témoin d'un autre royaume, non pas d'un second royaume qui viendra après, mais d'un royaume qui se fait dans tous les instants, et dans chacune des actions, un royaume intérieur au premier, et qui le transforme comme le levain transforme la pâte et lui fait produire ce que d'elle-même elle n'aurait jamais pu être. Le plus humble baptisé est responsable dans ce royaume né dans le transitoire, ayant cependant valeur d'éternité. Mais justement, pour que les hommes n'oublient pas cela et n'oublient pas que des armes toutes spirituelles doivent imprégner les luttes les plus humaines, Dieu a établi certains hommes comme témoins de cette dimension ; et, choisi parmi les hommes, portant leurs faiblesses avec la sienne, le prêtre est établi, est consacré de par Dieu, témoin et signe de cet autre combat, pour d'autres richesses... La cause du prolétariat elle-même serait trahie par lui [le prêtre] dès l'instant où, croyant mieux mener la lutte au coude à coude en prenant les armes de ses propres compagnons, il cesserait d'être ce témoin du seul nécessaire au sein même de nos causes les plus saintes. La lumière du Christ qui brille dans nos ténèbres, le prêtre en est le porte-lumière : même si ses frères durant un instant ne le comprennent pas, il doit veiller à ce que rien ne vienne obscurcir cette unique présence. »

 

 

 

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