17/04/2010
Ecologie humaine : les évêques du Brésil tentent de réveiller les Européens et d'abord les Français
...sur le désastre environnemental et humain qui se prépare en Amazonie (menace "planétaire", soulignent les évêques) :
<< "L'Europe doit se réveiller", disent les évêques de la région amazonienne du Brésil. Un désastre actuellement en cours concerne "toute la planète" et spécialement la France, étant donné la frontière avec la Guyane.
Les évêques de la région Nord II du Brésil, effectuant cette semaine à Rome leur visite ad limina, ont rencontré la presse jeudi soir à Radio Vatican. Ils représentent les populations des diocèses de Conceição do Araguaia, Rondonópolis, Itaituba, Marajó, Xingu (groupe reçu aujourd'hui par Benoît XVI) et de Belém do Pará, Bragança do Pará, Castanhal, Macapá, Marabá et Santarém (groupe reçu hier), de Abaetetuba, Ponta de Pedras, Cametá, Óbidos (groupe reçu lundi 12 avril).
Leurs principales préoccupations sont sociales (pauvreté, prostitution, exploitation sexuelle des mineurs), agraires, avec l'accaparement des terres par de grands propriétaires et la monoculture (l'huile de palme pour le biodiesel, qui épuise la terre), environnementales (l'exploitation minière et le grand projet gouvernemental hydro-électrique qui provoquera une catastrophe pour la planète) et spirituelles : le pullulement des sectes aux promesses mensongères : "prie et tu auras la richesse", etc.
Trois de ces évêques sont menacés de mort pour avoir dénoncé l'exploitation sexuelle des mineurs. (Cf l'assassinat de soeur Dorothy. Une autre religieuse qui défend les paysans pauvres, soeur Enrichetta, est aussi menacée de mort). Les menaces s'accompagnent de campagnes de calomnies et d'incitation à la haine.
Les évêques sont aussi engagés dans le soutien des populations opposées aux projets gouvernementaux de barrages hydro-électriques pour 5 centrales : un projet qui rayerait de la carte l'environnement naturel de plus de 20.000 Indios, dont les Munduruku qui vivent de la pêche.
Malgré les promesses de Lula, ce projet "pharaonique" avance "sans consultation". Les populations expropriées dans des conditions semblables n'ont toujours pas été indemnisées, ou n'ont pas retrouvé de terre alors que ce sont des cultivateurs.
Au sujet de l'environnement, les évêques signalent aussi que les barrages ne seront pas rentables : une partie de l'année l'eau n'est pas suffisante. Les eaux stagnantes provoqueront le développement de moustiques et de parasites qui apporteront malaria et dengue. L'idée d'acheminer des milliers de travailleurs "par hélicoptère" pour préserver l'environnement est trompeuse : les villes (Santarem, Altamira) ne sont pas prêtes à accueillir un tel surplus de population.
L'Eglise se bat aussi contre les accapareurs des terres : en particulier les squatters envoyés pour expulser les habitants légitimes par la menace physique.
Les évêques soutiennent des actions en justice dans tous ces domaines mais se plaignent du peu d'écho dans le monde depuis quelque temps, ainsi que du peu de solidarité avec les populations d'Amazonie, alors que la "planète entière" est concernée par ce désastre qui pourrait bientôt être "irréversible". Ils demandent à l'Europe de se "réveiller" : si la France, notamment, "mettait en place en Guyane un vrai projet de développement, cela pourrait avoir un impact positif sur toute la région".
Les évêques en ont parlé avec le pape, qui leur a demandé des fiches sur ces différentes questions. Ils ont aussi rencontré les différents dicastères, notamment Justice et Paix qui va mobiliser ses réseaux mondiaux. >>
Source : Zenit, Anita S. Bourdin
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11:43 Publié dans Ecologie | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : écologie
Commentaires
SOEUR DOROTHY
> Il va y avoir des folles de chaillot pour nous dire que soeur Dorothy était une bolchevique relativiste.
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Écrit par : Nati / | 17/04/2010
> et que les évêques brésiliens sont des khmers verts.
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Écrit par : Ned / | 17/04/2010
ALLÈGRE CHEZ LES MUNDURUKU
> Il faut envoyer Allègre aux Munduruku leur expliquer qu'ils sont des tarlouzes empêtrées dans le principe de précaution. Posez vos sarbacanes et allez pointer au chômage, les gars. On est dans la mondialisation heureuse.
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Écrit par : Halinminque / | 17/04/2010
EVEQUES COURAGEUX
> J'ai trouvé cette phrase sur un site d'une paroisse étudiante et qui devrait nous inciter à relever nos manches et utiliser tous les moyens disponible pour établir le royaume de Dieu : la priêre, le jeune, et l'action concréte. Lors de mon séjour au Brésil, nous avions prié pour l'un de ces évêques courageux. Il faisait une gréve de la faim pour faire pression sur le gouvernement Brésilien et tenter d'empêcher la construction du barrage dont vous parlez plus haut. A son exemple, au boulot!
« Je le dis, je le répète, je ne me lasserai jamais de proclamer que l’état du monde est une honte pour les chrétiens. Le sacrement de baptême leur a-t-il été conféré simplement pour leur permettre de juger de haut, avec mépris, les malheureux incrédules qui, faute de mieux, poursuivent une entreprise absurde, s’efforçant inutilement d’instaurer, par leur propre moyen, un royaume de justice sans justice, une chrétienté sans Christ ? Nous répétons sans cesse avec des larmes d’impuissance, de paresse et d’orgueil que le monde se déchristianise. Mais le monde n’a pas reçu le Christ, c’est nous qui l’avons reçu pour lui, c’est de nos cœurs que Dieu se retire, c’est nous qui nous déchristianisons, misérables ! » (G. Bernanos – 'Français si vous saviez').
Écrit par : raphael blohorn / | 17/04/2010
ON DÉPLACE
> Déplacements de population: barrage au Brésil, terrain de chasse en Tanzanie.
http://action.sumofus.org/fr/a/serengeti-land-grab-french/?sub=fb
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Écrit par : Pierre Huet / | 05/01/2015
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