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25/03/2010

L' "affaire" Murphy : un décryptage de Médias & Evangile

..qui va parvenir à tous les médias :


 

<< Selon le New York Times, le pape actuel aurait couvert les abus sexuels du P. Murphy, prêtre du diocèse de Milwaukee. La gravité de l’accusation nécessite de décrypter, à partir des faits actuellement entre les mains de la presse, le rôle joué dans cette affaire par la Congrégation pour la doctrine de la foi, dont le cardinal Ratzinger était alors le préfet.

 

Quels sont les faits reprochés au P. Murphy ?

Le P. Murphy est un prêtre accusé d’avoir violenté environ 200 enfants sourds d’une école du Wisconsin entre 1950 et 1974.

 

Les faits ont-ils été dissimulés à la justice américaine ?

Non, puisqu’ils ont été dénoncés par les victimes à la fois à la police et au diocèse, au milieu des années 1970.

 

Quand la Congrégation pour la doctrine de la foi a-t-elle été saisie du cas Murphy ?

La Congrégation a été saisie 20 ans plus tard, à la fin des années 1990, dans le cadre d’une procédure canonique. En l’état des informations, on ignore le motif de cette saisine tardive.

 

Pourquoi la Congrégation a-t-elle été saisie ?

Parce que certains abus sexuels du P. Murphy ont été commis dans un confessionnal, circonstance aggravante pour le droit de l’Eglise, constituant un crime qui ne peut être traité qu’à Rome.

 

Le « secret pontifical » a-t-il consisté, dans cette affaire, en la non-dénonciation des crimes aux autorités civiles ?

Ce que l’on appelle « secret pontifical » dans le droit de l’Eglise correspond au « secret de l’instruction » dans le droit commun. Il n’exclut en rien la dénonciation de faits aux autorités judiciaires ni même l’éventuelle publicité de la sanction canonique. Dans le cas Murphy, au moment où la Congrégation pour la doctrine de la foi est saisie, la question de la dénonciation ne se pose pas puisque les faits sont déjà connus des autorités civiles depuis plus de 20 ans.

 

Quel était alors l’enjeu de la procédure traitée par la Congrégation ?

L’unique enjeu du traitement à Rome de l’affaire était alors la sanction canonique à adopter à l’encontre du P. Murphy, pouvant aller jusqu’au renvoi de l’état clérical, qui est la plus grande peine ecclésiastique.

 

Quel est le sens de la lettre écrite par le P. Murphy au cardinal Ratzinger ?

Malade en fin de vie, le père Murphy a écrit à la Congrégation pour exprimer le désir de mourir comme prêtre. Il a demandé la clémence de Rome, mettant en avant son repentir et sa grave maladie.

 

Qu’a décidé la Congrégation pour la doctrine de la foi ?

Compte tenu de l’état de santé du père Murphy (mort 4 mois plus tard), du fait qu’il était matériellement hors d’état de nuire et qu’il n’y avait pas eu de cas nouveaux depuis 20 ans, la Congrégation n’a pas prononcé son renvoi de l’état clérical. Elle a remis le dossier entre les mains du diocèse « en demandant que le père Murphy accepte l’entière responsabilité pour la gravité de ses actes ».

 

Quel est le sens de la décision de la Congrégation ?

La décision de la Congrégation renvoie à une notion juridique, également présente dans le droit commun, qu’on appelle « l’opportunité des poursuites », étant entendu que les poursuites dont il s’agit sont les poursuites canoniques et non les poursuites judiciaires devant les autorités civiles. Les tribunaux ecclésiastiques prennent des sanctions canoniques qui ne remplacent pas les éventuelles sanctions des autorités civiles mais s’y ajoutent. Elles ont pour premier objectif d’obtenir le « retour du pécheur », c’est-à-dire lui faire prendre conscience de la gravité de ses fautes pour obtenir son repentir et sauver ainsi son âme. >>

 

 

Pièce jointe : le communiqué du P. Lombardi

<< Le cas tragique du P. Lawrence Murphy, un prêtre de l'archidiocèse de Milwaukee, a impliqué des victimes particulièrement vulnérables qui ont terriblement souffert de ce qu'il a fait. En abusant sexuellement d'enfants sourds, le P. Murphy a violé la loi et, plus grave encore, la confiance sacrée que ses victimes avaient placée en lui.

Au milieu des années 70, certaines des victimes du P. Murphy ont rapporté ses abus aux autorités civiles qui ont enquêté sur lui à l'époque ; cependant, selon certaines informations, cette enquête a été abandonnée. La Congrégation pour la doctrine de la foi n'a été mise au courant de l'affaire qu'une vingtaine d'années plus tard.

On a dit que l'application de Crimen sollicitationis était liée au non signalement d'abus sur enfants aux autorités civiles, dans ce cas. En réalité, ces deux choses ne sont pas liées. En effet, contrairement à certaines déclarations publiées dans la presse, Crimen et le Code de droit canonique n'ont jamais interdit le signalement d'abus sur enfants aux autorités judiciaires.

A la fin des années 90, plus de vingt ans après le signalement des abus aux responsables diocésains et à la police, la Congrégation pour la doctrine de la foi a été confrontée pour la première fois à la question du traitement canonique du cas Murphy. La Congrégation a été informée de l'affaire car elle comportait la sollicitation sexuelle dans le confessionnal, qui constitue une violation du sacrement de pénitence. Il est important de noter que la question canonique présentée à la Congrégation n'avait aucun lien avec une poursuite judiciaire ou civile potentielle contre le P. Murphy.

Dans ce genre de cas, le Code de droit canonique ne prévoit pas de peines automatiques mais recommande que soit prononcé un jugement qui n'exclut pas la plus grande peine ecclésiastique qui est le renvoi de l'état clérical (cf. Canon 1395, n. 2). Etant donné que le P. Murphy était âgé et en très mauvaise santé, qu'il vivait retiré du monde et qu'aucun signalement d'abus n'avait été enregistré depuis plus de vingt ans, la Congrégation pour la doctrine de la foi a suggéré que l'archevêque de Milwaukee envisage de traiter cette question par exemple en réduisant le ministère public du P. Murphy et en demandant que le P. Murphy accepte l'entière responsabilité pour la gravité de ses actes. Le P. Murphy est décédé environ quatre mois plus tard, sans nouvel incident. >>

 Source : Zenit 

 

http://www.urgencecomcatho.com/

18:59 Publié dans Eglises | Lien permanent | Tags : pédophilie