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22/01/2010

Burqa : ce que pense le président des évêques de France

Le cardinal Vingt-Trois aux voeux de l'Elysée : "Je suis spontanément [...] réticent à l'idée que la République s'occupe de la manière dont on s'habille... Ou alors il faudrait aussi qu'elle s'occupe de la manière dont on se déshabille, ce qui n'est pas le cas actuellement. Est-ce qu'il faut donner le choix entre le voile intégral ou la publicité des femmes nues sur les 4x4 ? Je trouve qu'il faut être cohérent: si la République se met à s'occuper de nos habits, il faut qu'elle s'occupe de tous nos habits. Que nous ayons un jugement de valeur sur le port du voile intégral, c'est notre droit et il est normal qu'on puisse l'exprimer. Est-ce que ça doit se terminer par des règlements de police et des patrouilles dans les rues, ça me paraît un peu d'un autre ordre." Les catholiques français ne se laisseront donc pas embrigader dans cette histoire.


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15:27 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (28) | Tags : burqa

Commentaires

PAS TOUT REGENTER

> C'est un fait qu'entre la burqa d'un coté qu'on voudrait supprimer et la quasi pornographie étalée partout de l'autre, il y a deux poids deux mesures. Je suis bien d'accord avec Mgr Vingt-Trois sur le fait que la République n'a pas à tout régenter.

Écrit par : FL, | 22/01/2010

LA VRAIE PUDEUR

> C'est ce que je pense depuis le début : on considère que cacher la femme, c'est lui manquer de respect mais que la montrer nue, non.
si les musulmans ne trouvaient pas notre société si impudique, il y aurait bcp moins de voiles (sans même parler de la burqa).
La vraie pudeur, c'est de mettre son corps en valeur par ses habits, ni voilée ni dévoilée.

Écrit par : zorglub, | 22/01/2010

PAS QUESTION DE S'ASSOCIER AUX LIBERAUX-LIBERTAIRES CONTRE L'ISLAM

> Ça fait du bien d'avoir un président des évêques qui appelle les choses par leur nom ; une société qui trouve normale que des écolières portent des strings qui dépassent mais s'offusque des voiles est peut-être laïque (dans le sens qu'on a donné à ce terme) mais sûrement pas neutre. Pas question de s'associer aux libéraux-libertaires dans leur lutte contre l'Islam; ce sont les mêmes qui lyncheront le pape dès que celui-ci refusera de s'agenouiller devant un de leurs dogmes.

Écrit par : Gilles Texier, | 22/01/2010

MERCI

> Merci Monsieur le Cardinal pour ces sages et franches paroles !!! Que Dieu vous benisse, ainsi que tous les croyants!!!

Écrit par : Musulman, Citoyen, Electeur, Conscient | 22/01/2010

DANS MOINS DE DIX ANS

> Mgr Vingt-Trois a raison, dans moins de 10 ans, on reprochera aux religieuses de nos couvents leur habit religieux, et on interdira aux prêtres leur col romain. La République ne SAIT pas gérer sereinement la dimension spirituelle de l'existence humaine, parce qu'elle la nie.

Écrit par : Fix, | 22/01/2010

DEJÀ

> Je crains, en ce qui concerne l'habit des religieuses, qu'on ne le leur reproche déjà. A plusieurs reprises, j'ai entendu des opposants au voile ou à la burqa des musulmanes dénoncer l'aliénation dont seraient victimes nos religieuses - parce que voilées!
Le voile comme preuve du machisme de l'Eglise...

Écrit par : Blaise, | 22/01/2010

à fix:

> je ne pense pas que ce soit une question de régime politique. A mon avis, c'est une question de civilisation et actuellement nous sommes dans celle du matérialisme-mercantile. Elle veut interdire et détruire tout qui pourrait sortir les gens de l'aliénation de la consommation. A travers la burqa, c'est la religion et la spiritualité qui est visée. De même, la nouvelle réforme du lycée et des programmes des collèges et lycée vise à détruire toute forme de réflexion et d'élévation intellectuelle. Deux axes différents mais une même ligne directrice: aliéner définitivement l'esprit humain dans la consommation matérielle.

Écrit par : vf, | 22/01/2010

LIMITES

> être accueilli dans un pays mondialement connu comme étant"la fille aînée de l'Eglise" devrait incliner l'esprit de chacun de ses résidents à ne pas contredire ouvertement les valeurs promues dans ledit pays surtout au niveau des traditions religieuses multiséculaires or se revêtir du niqâb n'est pas un geste anodin.
"Il est vrai que s'il ne s'agissait que d'un appel à la pudeur, nous n'en serions guère marri. Mais, le voile islamique cache (le propre d'un voile, certes…) une conception rétrograde, infantilisante, mysogine, patriarcale et sexiste de la femme. Il cache aussi, chez d'autres ou chez les mêmes, des velléités politiques : il s'agit pour eux de défier la société française, d'affirmer par la provocation une identité concurrente."
Les parlementaires ne doivent-ils pas ouvrir ce débat et fixer des limites.

Écrit par : Mathieu, | 22/01/2010

SEULS PURS

> le problème de la burqa est celui; de la condition des femmes ds l'islam, du "communautarisme musulman en occident, du fondamentalisme musulman, du respect de la loi française qui demande, pour des raisons de sécurité et de tradition de convivialité, que les personnes montrent leur visage ds les lieux publics, je trouve facile et déplorable l'amalgame avec la pornographie ambiante..Il ne s'agit évidemment pas de manière de s'habiller puisqu'il est question de cacher son visage!....Il s'agit d'un symbole de ce que ns ne devons pas tolérer; la femme déconsidérée et sous la tutelle oppressive de l' Homme, parce que ns sommes en France (et que Mgr Vingtrois, que je saches, ne se bat pas pour la liberté des femmes ds les pays musulmans, en signe de réciprocité à la "compréhension" de l'église envers les musulmans de france...)je renvoie à l'article du père Daniel Ange ds "France catholique " du 15 janvier sur la complaisance de l'église de France envers l'Islam ds sa version "intégriste"..J'ajoute que ma fille est religieuse et porte un voile, et qu'il n'y a aucun rapport!...Si on diabolise tout avis, même de bon sens, parce qu'il émane de personnes dont on ne partagent pas les opinions ( les "libertaires" ds le cas présent) on se fait les seuls "purs " et cela ne me parait pas une attitude trés évangélique .

Écrit par : marie du réault, | 22/01/2010

CONTREVENANTS

> Arguments un peu faibles, le passage à l'extrême étant une manipulation classique qui me déçoit de la part de Mgr Vingt-Trois : "si la République se met à s'occuper de nos habits, il faut qu'elle s'occupe de tous nos habits" !. D'abord ce n'est pas la République mais le gouvernement élu, et ensuite les problèmes posés sont au minimum de 1. la dignité des personnes, 2. la sécurité publique. Sur ce dernier point il n'est pas admissible d'être environné de personnes dont on ne peut évaluer les intentions. Je ne pense pas que la solution soit les patrouilles dans les rues, mais par exemple que les contrevenants soient privés de toute aide financière de l'État. Quand on ne respecte pas une loi, on doit au moins en assumer les conséquences.

Écrit par : BCM, | 22/01/2010

à BCM

> D'abord je ne vois pas la différence entre la république et le gouvernement élu. Ensuite
je ne suis pas de votre sentiment sur la déclaration du président des évêques. Votre raisonnement tiendrait debout dans un système idéal où l'Etat serait l'Etat, en charge du bien commun. Ce n'est pas notre situation. Nous avons un fantôme d'Etat assujetti aux moeurs néolibérales relativistes, quelles que soient les grandes phrases incohérentes du président de la république. Cet Etat fantôme accompagne et valide légalement l'érotomanie débile servant d'ambiance à notre société. Par rapport à ça on comprend les islamistes de réagir en surenchérissant : burqa etc. Pour prendre des grands airs jacobins en nous parlant de la vertu civique, commencez par faire une révolution pour rétablir un Etat digne de ce nom. Sinon c'est bidon et même complaisant envers le bordel ambiant.

Écrit par : Leoluca, | 22/01/2010

FEMMES CHRETIENNES

> Quand je vois des bourquas, je vois un cercueil, le mien et celui de mes nièces et petites-nièces. Je ne peux les voir sans avoir la mort dans l'âme. Si les hommes aiment tant la bourqua, eh bien qu'ils la mettent !
Ce n'est pas un signe religieux, c'est une manifestation du mépris haineux de la femme (autant que les tenues indécentes).Le voile religieux n'a RIEN À VOIR avec cette horreur.
Le christianisme est sans doute la vraie religion parce qu'il ne ressemble pas aux autres religions pour lesquelles il est tout naturel qu'un homme, étant en général plus fort que la femme, la batte pour la faire se tenir à carreau et bien montrer qui commande. Pour le christianisme en revanche, la femme et l'homme sont d'une égale dignité. Pour les hommes de l'époque du Christ et d'autres époques, ce n'était décidément pas naturel Bien sûr, on a raconté des tas d'imbécillités sur le machisme de l'Église, alors qu'il s'agissait surtout du machisme de la société en général; les prêtres ne pouvaient pas tous y échapper.
Mais le christianisme n'est pas "naturel", je l'ai dit. Il a donc pour moi toutes les chances d'être vrai.
Quelles sont les autres religions qui peuvent étaler un nombre si impressionnant de femmes - religieuses ou non - qui ont joué un rôle si éminent?
Est-ce dans les pays ci-devant chrétiens qu'on peut voir une gamine de 13 ans condamnée à recevoir 90 coups de fouet distribués avec délectation et brutalité par deux hommes adultes parce qu'elle a introduit un téléphone mobile à l'école? Non, c'est dans un pays bourquaté à mort : l'Arabie saouvage, pardon saoudite. Ah mais oui, c'est vrai, il faut ramper à plat ventre, un fournisseur de pétrole, voyons!
La bourqua (je refuse de l'écrire à l'anglaise) peut dissimuler n'importe qui...Rappelez-vous les Dupont et Dupond bourquatés dans je ne sais plus quel album Tintin.
La bourqua est mauvaise pour la santé : on entend mal avec le frottement du tissu contre les oreilles; on voit très mal; on manque de vitamine D. Mais enfin, comme cet habit cercueil est destiné à des sous-êtres qui n'ont pas la même dignité que les hommes, qu'importe! Et c'est là que j'aimerais entendre les évêques.
marianne


[ De PP à M. - Mais vous les entendez, Marianne, si vous écoutez. Il faut prendre au sérieux ce qu'ils disent. Toute question a plusieurs angles. Et ce sont eux (non vous ni moi) les pasteurs de la communauté, placés pour discerner le bien commun. Evitons la malveillance "idéologique" envers les évêques qui s'est répandue à droite et à gauche depuis des années dans ce pays. ]

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Écrit par : marianne, | 23/01/2010

PAS D'ACCORD

> Je ne partage pas l'argumentation de Mgr Vingt-Trois que je trouve réductrice lorsqu'il parle, peut-être par ironie, de la façon de s'habiller.
La burqa n'est pas une simple mode vestimentaire qu'on choisirait en regard d'une mode trop dévoilée, c'est un signe ostensible et revendiqué d'une manifestation politique anti-républicaine où la Loi de Dieu (un Dieu étrangement politisé) est mise bien loin devant la Loi des hommes.
Nous avons dans la burqa une manifestation très rigide de l'obéissance à la Loi divine qui me rappelle la rigidité de l'évêque brésilien excommuniant cette jeune enfant enceinte ainsi que sa mère (rappelez-vous).
Où se trouve la compassion humaine dans cette obéissance aveugle, sans jeu de mots, à la Loi de Dieu ?
A mon sens, la burqa est une mons-tru-o-si-té qu'il nous faut combattre.
En voudriez-vous pour votre propre fille ?
C'est ainsi que vous devez vous poser la question !
On peut toujours en discuter, mais personnellement, je n'ai qu'à me féliciter du précédent créé par la loi 2004 sur les signes religieux.
Pour finir, je voudrais dire à tous les commentateurs qui se félicitent des flèches pointées contre la République que malgré ses défauts, il faudrait éviter de jeter le bébé avec l'eau du bain et qu'en l'affaiblissant toujours un peu plus, nous risquons de tomber dans des bras bien plus costauds et rigoureux.
Ne nous trompons pas de cible : ce qu'il nous faut combattre, c'est bien le matérialisme dans sa livrée mercantile, pas forcément la République, et en luttant contre ce matérialisme nous devons éviter de créer en contrepoint une forme plus ou moins molle et tacite que j'appelle une "internationale théiste", organisation qui n'avouerait pas son nom et dont je sens quelques effluves dans certains commentaires.

Écrit par : omicron, | 23/01/2010

MEDIATIQUE

> La burqa est avant tout un "bon sujet" en termes médiatiques. Voyez combien de manchettes pour traiter un fait qu'on peut difficilement qualifier de massif. Au passage on aura vu avec quel empressement les politiques et de nombreux citoyens semblent considérer que pour régler un tel micro-problème social (j'entends cela en termes numériques), on ne doit pas hésiter à biaiser, à faire des contournements tortueux de principes constitutionnels ou de libertés auxquels on pourrait montrer un peu plus d'attachement. Pour qui se place au niveau des principes, la comparaison faite par le cardinal n'a rien d'outrageant.
Ensuite, sur le plan pratique on peut se demander quelle efficacité auraient les mesures d'interdiction proposées. Peut-être qu'on ne verra plus de burqas, mais si c'est pour que ces femmes vivent cloîtrées, sera-ce un progrès ?
Le problème, c'est qu'à chaque fois, on privilégie les solutions simples aux problèmes complexes. Ca amuse les média, et ensuite on passe à autre chose.

Écrit par : Flam, | 23/01/2010

TROP SIMPLE

> "Le problème, c'est qu'à chaque fois, on privilégie les solutions simples aux problèmes complexes. Ca amuse les média, et ensuite on passe à autre chose."
Sans doute parce que les solutions complexes sont moins vendeuses et plus difficiles à expliquer dans l'esprit des gouvernants qui prennent les Français pour des neuneus... La solution simple permet de faire naître la polémique en un rien de temps.

Écrit par : Mahaut, | 23/01/2010

@ vf :
> "A travers [l'attaque de] la burqa, c'est la religion et la spiritualité qui est visée" : il ne faut quand même pas exagérer ! Et à travers la défense de la burqa, avez-vous réfléchi à ce qui est visé ???

@ leoluca :
quand un problème semble compliqué on sépare les variables pour éviter de tout mélanger. N'en déplaise à Mgr Vingt-trois, l'Etat se mêle déjà de nos tenues puisqu'il est interdit de se promener tout nu (offense aux bonnes moeurs). A l'autre extrémité, on peut défendre l'idée de l'interdiction de se promener caché (offense à la sécurité publique, etc.). Quant aux états intermédiaires dans lesquels les gens peuvent s'habiller sans choquer et sans provoquer, on peut - à juste titre- déplorer la tendance à l'érotisme que vous signalez. Je ne vois aucune raison pour s'appuyer sur cette tendance pour défendre le passage à un extrême. D'autant que même voilée ces femmes peuvent continuer à voir, et donc à être choquées... On peut donc déjà deviner le coup d'après ...
Par contre on n'entend pas Mgr Vingt-trois. Il aurait de belles occasions de donner de la voie contre l'envahissement de la publicité avec l'utilisation de femmes nues, contre les films provoquants, contre les films "W" de plus en plus présents à la TV aux heures courantes (cf. Famille Chrétienne de cette semaine), sans parler de "coups de gueule" qui seraient justifiés contre le système financier actuel, etc. Mais là plus personne, Mgr Vingt-trois (et d'autres) semble aux abonnés absents...
BCM


[ De PP à BCM - Inexact : communiqué du porte-parole de la CEF sur les problèmes économiques et sociaux, il y a quelques semaines. Voir aussi les travaux de l'assemblée de Lourdes. Veillons à ne pas lapider l'épiscopat ; c'est un sport catho-franco-français traditionnel, mais il est injuste. ]

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Écrit par : BCM, | 23/01/2010

A BCM

> ne sortez pas une phrase de son contexte. Je parlais de la volonté du matérialisme-mercantile de détruire tout ce qui est spirituel ou religieux. Je ne défends pas du tout la burqa (j'ai même fait l'essai de l'une d'entre elles qu'un ami parachutiste en Afghanistan a ramenée. Cela fait un drôle d'effet, je vous garantis). La burqa est un des signes éminemment médiatiques du religieux actuellement. Elle est condamnable sans conditions bien sur. Mais il ne faut pas tomber dans le piège pour ou contre la burqa. Le débat est plus profond, relisez l'intervention de Mgr XXIII. Si l'on est pour l'interdiction de la burqa, on est dans le camp de tous ceux qui attaquent la religion et ses manifestations. Si on est contre l'interdiction, on se retrouve dans le camp des cinglés qui oppriment les femmes. Pas facile comme choix à faire. Une solution? Toujours la même, témoigner du Christ, de son respect de la femme. Lutter contre la marchandisation de la femme dans notre civilisation mercantile et contre sa réduction en esclavage par les cinglés machos comme par la mercantilisme proxénète. Mais franchement, mettez-vous à la place d'une jeune émigrée qui arrive en France. Elle veut s'habiller. Dans la rue, elle ne verra que corps nus et lascifs pour vendre des yaourts ou des TV. Au magasin, on lui propose string et jeans taille basse (quel euphémisme). Elle veut se détendre et met la TV. Il n'y a que séries et films lui montrant des femmes faciles, allant au lit à la première oeillade du héros. Quelle vision respectueuse de la femme que celle proposée par notre civilisation. C'est un véritable choc culturel pour cette jeune fille qui la pousse vers les plus extrémistes de sa culture en pensant en plus, qu'ils ont raison pour le salut de son âme. Ce n'est pas pure spéculation de ma part, c'est tiré de mon expérience en collège et lycée de banlieue.
Au fait, pourquoi certains parlent-ils tant de la burqa en agitant le drapeau de la défense de la femme mais ne parlent-ils jamais des mariages de jeunes, voir très jeunes, adolescentes que ce soit chez les musulmans, les hindouistes, ou autres?

Écrit par : vf, | 24/01/2010

@ vf :

> il est vrai qu'une jeune émigrée arrivant en France, en provenance de la plupart des pays a de quoi être déboussolée. Elle va y trouver la liberté de penser et de choisir, ce qui est toujours terriblement douloureux à vivre. Elle pourra regretter ses années de conditionnement où on a pensé et décidé pour elle. Pourtant si elle fait un peu d'efforts, elle pourra trouver des tenues correctes, et voir parmi la quinzaine de chaînes de la TNT des films ou des débats sans femmes nues. Mieux : elle pourra éteindre sa TV et lire de bons auteurs. Elle échappera au moins aux TV nationalistes et antisémites de beaucoup de TV étrangères ... quitte à prendre le risque de voir un bout de sein par ci par là. Et je peux vous assurer que je croise peu de femmes nues au rayon des yaourts de mon hypermarché. De toute façon comme je l'ai déjà dit, la burqa ne l'empêchera pas de voir ... (alors dans un ou deux ans on vous demandera de censurer telle affiche, de supprimer telle publicité, etc.).
Quant au respect des femmes, il est mieux assuré en France (malgré ses lacunes) qu'en terres musulmanes. Il faut cesser de culpabiliser notre civilisation, qui a produit de grandes choses et ne pas céder sur l'essentiel : la liberté et son bras armé la laïcité.
Au final, il faut faire des choix et sur ce sujet tout relativisme est à exclure.
Maintenant ça n'exclut pas de s'opposer aux autres débordements : réseaux mafieux, proxénétisme, mariages précoces, excision, charia, vitriolage, antisémitisme, polygamie, et autres barbaries importées alors que nous avons déjà bien du mal avec les notres.

Écrit par : BCM, | 24/01/2010

NE STIGMATISONS PAS LES DIFFERENCES

> Naturellement, la Burqa ne peut pas ne pas interpeller la femme que je suis. Mais je rejoins les analyses de Mgr XXIII et de VF (dont je partage l'expérience sur le terrain dans les collèges et lycées de banlieue) : refuser l'idée d'une législation anti-burqa pour des raisons de réalisme politique (avons-nous les moyens de faire respecter cette loi ? Comment ? Qui en pâtira en premier, sinon les femmes qu'on cherche à protéger ?) n'est pas assimilable à une légitimation de la burqa.
Il me semble préférable de lutter en amont :
1) évangéliser, c'est continuer de défendre la vision de l'Eglise concernant la dignité de la femme et le respect qui est lui est dû.
2) Independamment de toute appartenance "religieuse", interrogeons-nous également sur notre civilisation qui, par sa dimension matérialiste, érotomane, consumériste, permet à de tels "symptômes" de se manifester, comme autant de preuves du cancer qui la ronge.
3) Enfin, lorsque j'entends, autour de moi, des femmes, en parfaites représentantes "libérées" de la dite civilisation, exprimer leur profonde pitié/indignation/mépris/compassion -sic- vis-à-vis de ces "malheureuses femmes opprimées" (je me souviens d'une discussion avec mes collègues où il n'était pourtant question que des femmes voilées façon "light"), je ne peux m'empêcher de leur demander de me dire ce qui les autorise à considérer qu'elle sont elles-même moins aliénées que leurs congénères. De toute évidence, cette aliénation est si grande qu'elles ne comprennent pas du tout où je veux en venir...
Je ne peux m'empêcher de rebondir également sur le commentaire d'Omicron qui se "félicite" de la loi sur les signes religieux de 2004. Personnellement, cette loi m'a attristée et continue de le faire. La laïcité consiste dans une séparation du temporel et du spirituel (concept dont la formulation a été rendue possible par la pensée chrétienne), absolument pas dans un cantonnement de la foi et de ses expressions à la seule sphère privée (une telle exigence témoigne à mon sens soit d'une profonde méconnaissance de la Foi et de ce qu'elle implique au quotidien de manière intégrale, soit d'un athéisme militant) : je regrette de ne plus pouvoir accueillir dans mes classes des petits gosses en kippa, turbans, croix, mains de fatma et autres foulards et crains de voir les écoles "communautaristes" se multiplier pour résoudre ce problème( cf. un de mes collègues : "s'ils veulent manger autre chose que du porc, qu'ils aillent dans des écoles privées").
Je regrette aussi d'avoir à subir les regards glacés (au mieux ) et les reproches de tout le monde si j'ai le malheur d'esquisser un discret signe de croix avant de manger. Ce désir de formatage, porté par l'Ecole publique aujourd'hui et destiné à faire de chaque enfant le parfait citoyen-consommateur-futur producteur transparent dont le système doit se nourrir, des individus plutôt que des personnes, me révulse.
La question du multicommunautarisme n'a rien de nouveau (cf. antiquité et moyen-âge) mais jamais elle n'a autant cristallisé les débats que depuis que les concepts dévoyés de "tolérance", de "laïcité" et de "respect" nous sont assenés à longueur de temps. Curieux. Et inquiétant...
Je rejoins donc VF : ne stigmatisons pas les différences, quand bien même elles nous heurtent, et travaillons, par le témoignage, à nous faire les instruments de la paix, de la justice, de la liberté, de l'espérance et autres valeurs essentielles promues par le Christ. Par lui, les femmes opprimées comme tous les autres captifs du monde (dont nus sommes !), connaitront leur vraie libération.

Écrit par : blanche, | 25/01/2010

INTERDIRE

> Il me semble que le cardinal Vingt-Trois se trompe : l'Etat s'occupe bien de la façon dont on se déshabille puisqu'il est interdit, sous peine d'atteinte à la pudeur, d'être en vêtements trop "légers".
Ainsi, la burqa, si elle est jugée choquante pour la mentalité française doit être interdite. De même que je n'aurais aucune difficulté à admettre qu'on puisse interdire de promener sa femme en laisse.
L'erreur du cardinal Vingt-Trois est de croire qu'il ne s'agit que d'une tenue vestimentaire. Il y a une idéologie derrière, idéologie contraire à la vision occidentale de la femme. Et, une fois n'est pas coutume, cette vision rejoint dans une certaine mesure celle de l'Eglise.
Puisque le relativisme est une idiotie intellectuelle et que toutes les idéologies/cultures/croyances ne se valent pas, il est normal de porter un jugement sur ce que signifie la burqa. Puisqu'elle signifie quelque chose de radicalement contraire à notre vision de la femme, elle peut et doit être interdite.
Cordialement,

Écrit par : Xavier, | 25/01/2010

A BCM:

> Vous m'accusez de stigmatiser notre civilisation. si vous parlez de notre civilisation actuelle, matérialiste-mercantile, achetant et vendant tout, le corps des femmes y compris (surtout?) alors oui, je la critique et la combat. Vous dites qu'en France, les femmes sont mieux respectées qu'en terres musulmanes. Je ne suis pas d'accord. Le mépris et l'aliénation de la femme sont différents mais réels dans les deux cas. Allez parler avec des jeunes et des ados et vous verrez quelle image et quel respect ont-ils pour les femmes. Bien sur, aucune pub, aucun film, aucune chanson ne nous dit de les battre ou de les enfermer. Mais ne nous est-il pas martelé à longueur de journée que la femme est un objet de consommation comme un autre? Qu'une fois utilisée, il faut la jeter après? Combien de femmes seules ou avec enfants abandonnées par des salauds sont sous le seuil de pauvreté en France? Combien de jeunes femmes enceintes se retrouvent seules face au drame de l'avortement parce que le garçon a juste fait ce qu'on lui dit partout de faire avec les femmes: "jouis sans entrave et barre toi. Y'a l'ivg en cas de problème"?
Ne voyez-vous pas l'hyper-érotisation de notre époque? Mes élèves de 6e et 5e ne pensent qu'a sortir et "casser" afin d'avoir le plus de conquêtes "féminines" (à 12 ans!) possibles. Et les gamines s'habillent, se tiennent et parlent de façon en séduire le plus car sinon, elles se sentent anormales (sic). Vous semblez avoir peur que l'on demande l'interdiction de la pub ou de certaines affiches. Et bien moi, je demande l'interdiction de la pub et de certaines affiches. Parce que, même si je fais mon boulot de père, mes enfants, dans la rue ou ailleurs vont se retrouver face à cette propagande immonde. Et je n'appelle pas cela la liberté d'expression et si notre civilisation à produit ça, j'ai honte.
Mais je pense que vous ne voyez pas le problème principal, que ce que vous appelez notre civilisation est en phase terminale d'agonie. Notre civilisation est celle du matérialisme-mercantile et plus celle de Clovis, Molière, Chartres ou Péguy. Vous focalisez sur l'Islam mais vous ne voyez pas le désastre de notre système. Et je rappelle que je ne défends pas l'Islam.
P.S/ Pour l'hyper-marché on ne doit pas fréquenter les mêmes. Je pourrais vous en raconter de croustillantes que j'ai vécues quand j'y travaillais étudiant (je parle de clients bien sur). Pensez aussi à la succession d'arrêtés municipaux concernant la pudeur sur la voie publique pris dans le sud de la France. Il y a bien une raison, non?

Écrit par : vf, | 25/01/2010

"IDIOT"

> Nous ne sommes pas dans un débat d'opinion.
Dans notre République, on ne sort pas dans la rue recouvert d'un voile caché. Pourquoi ?
Pour des raisons évidentes de sécurité et de reconnaissance.
Parce que si mon visage est caché et que je dois aller chercher mon enfant à l'école, qui me reconnaîtra ?
Si je dois me soumettre à un contrôle d'identité ?
Si je dois me rendre à la mairie, à la préfecture pour faire une demande quelconque ?
Si je veux échanger avec une personne dans la rue, au marché ?
etc.
Les rapports humains sont faits de telle manière que nous devons nous RECONNAITRE les uns les autres.
Mettre sur le même plan des femmes "dévêtues" et ces femmes est idiot. Même si on peut critiquer le choix des premières sur un plan moral, elles sont "reconnaissables".
Assez d'hypocrisie, je suis chrétien, pratiquant, aussi très attaché à la laïcité mais l'Eglise n'a tout simplement pas à entrer dans ce débat, et non pas à chercher des arguments idiots pour expliquer son retrait.
Olivier

[ De PP à O. - Entre ceux qui s'enflamment contre la burqa (pourtant inexistante en France ou à peu près), ceux qui interdisent à l'Eglise de se pencher sur l'écologie, etc, l'attitude favorite du catho français semble être : "que l'Eglise se taise sur les questions de société, mon parti est plus au courant qu'elle." C'est étrange et dommage, de la part de croyants. ]

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Écrit par : Olivier, | 25/01/2010

BURQA OU ETALAGE

> Il est bien certain que l'on ne peut pas tolérer le port de la burqa, dans la rue par tout un chacun. C'est une question de bon sens.
Que les femmes se couvrent entièrement le corps, pourquoi pas.
Quant au visage entièrement voilé, où est la vie en société ?
Nous ne pouvons pas vivre dans l'anonymat. Cela me fait penser à ces gens, que l'on interview à la télé, en ne montant que le bout de leurs chaussettes ! Pourquoi ont-ils à ce point honte de leur visage ?
L'expression du visage en dit parfois plus que les paroles. La parole peut mentir, le visage plus difficilement.
Maintenant la question est soulevée, faut-il pour autant approuver ces jeunes filles, et mêmes ces femmes d'un certain âge qui se baladent dans la rue, comme dans leur chambre à coucher ?
N'ayons pas honte de notre corps, qui reste la plus belle création de DIEU, puisqu'il est fait à Son image. Mais sachons le respecter en ne l'exposant pas comme on exposerait du porc à l'étalage.
'Que chacun de vous sache traiter sa femme avec respect.'(1 Thes.4.4)
Merci !

Écrit par : Jacques-François dit Locard, | 25/01/2010

L'EMPIRE DU VIDE

> Bien sûr, « on ne peut pas tolérer le port de la burqa ». C’est entendu. Mais une loi qui prétendrait l’interdire n’est pas tolérable non plus.
C’est tout le mérite de Mgr Vingt-Trois de ne pas tomber dans les deux écueils : la justification d’une telle pratique et son interdiction par la loi.
Mieux vaut s’interroger sur les raisons qui poussent certaines femmes à porter la burqua et sur les actions à entreprendre pour faire refluer cette pratique.
La manie qu’ont nos politiques aujourd’hui à vouloir systématiquement légiférer la vie en société est très inquiétante. Auparavant la société civile était jugée capable de se prendre en main. De plus en plus l’Etat redéfinit ce qui allait de soi… Normes, valeurs, croyances, l’Etat devient omniprésent.
Blaise

[ De PP à B. - Et comme ça se passe alors que l'Etat n'a plus rien n'a dire (étant "vide" par axiome), on augure du résultat : obligation du vide pour tout un chacun. Sinon, suspect. C'est la "dérive totalitaire du libéralisme".]

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Écrit par : Blaise, | 25/01/2010

INDECENT

> Croyante non pratiquante je m'interesse aux questions religieuses. Je n'avais pas fait la relation entre la burqa et la mode publicitaire, je trouve les arguments très valables. Ceci dit je suis contre le voile intégral, le visage caché. On a besoin du regard de l'autre pour communiquer. Elle nous voit, nous on ne la voit pas, c'est indécent.

Écrit par : yvette dincu, | 26/01/2010

NO CONTACT

> On pourrait gloser sur l’expérience du visage chez Lévinas, comme fondement de l’accueil de l’autre, et de notre responsabilité à son égard, cela ne constitue évidemment pas un principe fondateur de notre laïcité républicaine et ça ne ferait pas bouger d’un iota, sans doute, l’archevêque de Paris. Concrètement, il me semble qu’une interdiction du visage voilé dans les lieux publics pourrait être bienvenue au nom de la simple politesse. Car il n’y a pas que la burqa, il y a le comportement qui, parfois, va avec. Une anecdote à ce propos : empruntant, il y a quelques jours à Paris, la ligne de métro n°5, direction Bobigny, j’ai vu une femme en burqa qui se tenait debout, le dos appuyé contre la fenêtre de la rame, à l’emplacement où les sièges sont disposés en vis-à-vis, deux par deux. Un septuagénaire faisait face à sa femme, sur les sièges côté couloir. La femme voilée était donc debout à côté de lui, en s’abstenant soigneusement du moindre contact. Ce comportement avait quelque chose d’un peu insultant pour le monsieur. Je pense que si cette femme avait eu le visage découvert, elle n'aurait pu s'abstraire du dialogue des regards et du respect qu'il engendre naturellement (pourvu que l'on soit bien disposé...). Il ne faut évidemment pas généraliser. Mais, de fait, il semble bien que la psychologie de la femme portant une burqa soit essentiellement marquée par la peur ou au moins la crainte du prochain. Au point qu’un candide ignorant la signification religieuse du vêtement pourrait légitimement s'interroger sur sa santé mentale.

Écrit par : Denis, | 26/01/2010

UNE REPONSE

> Dans l'esprit de ce que dit Mgr Vingt-Trois (enfin je crois, sans vouloir trop le trahir), lorsque ce débat sur la burqa avait été abordé sur le site des Sacristains, voilà ce que j'avais répondu le 14 novembre 2009, à quelqu'un qui pensait qu'il était urgent de légiférer contre ce "désordre social qu'amenait la burqa" :
"Dans mon pays (la France) il n’y a encore pas si longtemps, il était d’usage que les femmes masquent leur poitrine et leurs fesses à la plage. Il semble bien qu’on ait laissé certaines enfreindre cette coutume, et à mon avis créer un désordre bien plus grave que celles qui se voilent le visage. Quant à l’atteinte à la dignité de la femme, dans ces circonstances, idem. Je crois qu’il y a des cas, si l’on veut s’occuper de la dignité de la femme et du respect des traditions, bien plus urgent à traiter que la burka. Mais bon, ce n’est qu’un point de vue.
Après, je suis d’accord avec vous sur le fait qu’un enseignement requiert de respecter un minimum de règles. Cependant, la question du voile fait à elle seule l’objet d’un enseignement. Ce n’est pas juste comme enlever sa casquette en classe. Là il faut enseigner, avec patience et bienveillance, pourquoi les femmes n’ont pas à porter la burka, et non pas leur imposer de l’enlever pour ensuite leur expliquer pourquoi. Sinon on fait juste la démarche à l’envers."

Écrit par : Joël Sprung, | 27/01/2010

> Dignité de la femme ? Les photos et l'observation de le rue montrent souvent deux beaux yeux joliment maquillés ... J'aurais plutôt penser que l'angle "ordre public dans l'espace public" serait moins risqué. Depuis une trentaine d'années, les politiques se moquent éperdument de la propriété individuelle que ce soit la propriété du corps ou la propriété des biens individuels (ceci sous couvert d'un intérêt général abusif ou faux);
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Écrit par : guepiere / | 23/04/2010

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