Libéralisme : son autopsie intellectuelle commence

Et c'est dans une revue libérale de référence, Le Débat :

 

Le numéro 157 du Débat (Gallimard) fera date. Sous le titre Quel après-crise, cette revue-phare du libéralisme publie quatre durs diagnostics sur le... capitalisme libéral : La sortie du capitalisme, par l'économiste-anthropologue Paul Jorion ; Pour un nouveau système bancaire, par l'économiste Jean-Luc Gréau ; Coup d'Etat en douce, par l'ex-dirigeant du FMI Simon Johnson ; Après le capitalisme, par Geoff Mulgan, ex-directeur de la Strategy Unit de Tony Blair. Cette lecture secoue les idées reçues ! Qu'une revue comme Le Débat propose (Jean-Luc Gréau) de ramener les banques centrales sous la tutelle des Etats, ou prédise (Geoff Mulgan) : "de même que l'idée monarchique devint marginale, de même le capitalisme perdra de son influence sur notre société et notre culture : de maître, il deviendra valet", voilà de quoi faire perdre contenance aux plus formatés.

Au lecteur de droite, signalons que les auteurs de ces articles ne sont pas des trotskistes : ce sont des analystes reconnus dans les sphères économiques. Ils écrivent sous la pression des réalités, c'est à dire de la crise qui n'est nullement finie et qui frappera de nouveau, encore plus follement, plus violemment, jusqu'à ce que le système s'effondre – sur nos têtes.

Au même lecteur de droite, je signale également que ces auteurs traitent des effets du libéralisme réalisé. Celui-ci est au libéralisme prêché (des théoriciens) ce que le communisme réalisé fut au communisme prêché. Le libéralisme réalisé n'est pas "la liberté d'entreprendre" : il mène au casino financier qui vampirise l'économie réelle. C'est ce qu'explique Stéphane Audeguy dans une page du Monde (daté de demain) dont je dirai aussi deux mots, parce qu'elle est en phase avec Caritas in Veritate. Cette page s'intitule : Cybernétique de la crise – Le discours sur la récession économique masque le malaise d'une civilisation assujettie à la mondialisation marchande.