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14/10/2009

Au synode africain : la FAO juge ''essentielle'' la doctrine sociale de l'Eglise

swisstxt20080605_9180406_2.jpgPropos de Jacques Diouf (directeur général de la FAO), invité spécial des évêques :


 

« Il y a sur la terre suffisamment de moyens financiers, de technologies efficaces, de ressources naturelles et humaines pour éliminer définitivement la faim du monde » ; « les ressources pour développer l'agriculture africaine devront d'abord provenir des budgets nationaux », ce à quoi les gouvernants africains se sont engagés à Maputo en juillet 2003 : pourtant, « seuls 5 pays ont à ce jour respecté cet engagement, même si des progrès certains ont été observés dans 16 autres pays ».

« Le flux de la vague d'immigrés clandestins fuyant la faim et la pauvreté apporte sur les rivages de l'Europe australe le triste spectacle des rêves brisés d'hommes, de femmes et d'enfants en quête de mieux être. »

«  J'ai noté avec une grande satisfaction, l'initiative de sécurité alimentaire du Sommet du G8 de L'Aquila de juillet dernier, auquel j'ai participé, et qui a mis l'accent, pour la première fois, sur le développement agricole à moyen et long terme, en faveur des petits producteurs des pays en développement… L'engagement pris à cette occasion de mobiliser 21 milliards de dollars E.-U. sur trois ans pour la sécurité alimentaire est un signe encourageant, pourvu qu'il soit, cette fois-ci, mis en oeuvre concrètement et rapidement... L'investissement dans la petite agriculture des pays pauvres est une solution durable au problème de l'insécurité alimentaire.»

« Un sommet mondial sur la sécurité alimentaire est convoqué au siège de la FAO à Rome, du 16 au 18 novembre 2009 » : Benoît XVI y prendra part. Le but de ce sommet est de « dégager un large consensus sur l'éradication définitive de la faim dans le monde, afin de permettre à tous les peuples de la Terre de bénéficier du "droit à l'alimentation" qui est le plus fondamental de tous les droits de l'homme ».

« De tous les déchirements que connaît le continent africain, la faim reste le plus tragique et le plus intolérable. Tout engagement pour la justice et la paix en Afrique est indissociable d'une exigence de progrès dans la réalisation du droit à l'alimentation pour tous », affirme M. Diouf qui cite ce passage du message de Benoît XVI, en juin 2008, à l'occasion de la conférence de la FAO sur la sécurité alimentaire mondiale: « Il faut réaffirmer avec force que la faim et la malnutrition sont inacceptables dans un monde qui, en réalité, dispose de niveaux de production, de ressources et de connaissances suffisantes pour mettre fin à ces drames et à leurs conséquences » [1]. « Ces paroles attestent, s'il en était besoin, de la similitude de vue de l'Église catholique et de la FAO sur cette question fondamentale. L'Église s'est toujours donnée pour tâche de soulager la misère des plus démunis et la devise de la FAO est Fiat Panis: "du pain pour tous". » Jacques Diouf cite Caritas in Veritate : « Benoît XVI y affirme que toute décision économique a une conséquence de caractère moral et que pour fonctionner correctement, l'économie a besoin de l'éthique ; non pas d'une éthique quelconque mais d'une éthique amie de la personne… Ce qui nous anime, c'est le visage de cet homme, de cette femme, de cet enfant qui nous regardent fixement, le ventre vide attendant leur pain quotidien et dont la tristesse et la désespérance hantent nos sommeils agités. C'est le principe de la "centralité de la personne humaine"  que le pape rappelle dans son encyclique. »

Jacques Diouf rend hommage « à l'action de l'Église sur le terrain à côté des plus pauvres » : il cite les missionnaires, les religieuses et de nombreuses communautés. «  Je veux saluer ces hommes et ces femmes que j'ai vu agir dans de nombreux pays avec discrétion et efficacité...  Je voudrais surtout souligner la convergence des enseignements religieux vers la nécessité de veiller à la gestion rationnelle des ressources sur la base d'une stratégie d'action respectueuse des personnes et des biens de ce monde, loin des excès et du gaspillage...Tous ces enseignements soulignent le rôle fondamental de la responsabilité sociale, recommandant la sollicitude envers les plus démunis. La doctrine sociale de l'Église est de ce point de vue un apport essentiel. »

Déplorant des « motivations matérialistes au détriment des référentiels éthiques » et leur résultat : « des conditions de vie injustes et un monde inégal où un nombre restreint de personnes devient de plus en plus riche, alors que la vaste majorité de la population devient de plus en plus pauvre », Jacques Diouf demande aux Etats du monde 83 milliards de dollars annuels pour lutter efficacement contre la faim. Par comparaison, ces Etats dépensent chaque année 1340 milliards de dollars pour leur armement.

 

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[1]  L'évêque US qui s'en prend au principe du droit à l'accès aux soins, condamne-t-il aussi le droit à l'alimentation ? Il devrait s'en expliquer avec le pape.

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Commentaires

ACCES AUX SOINS, MANGER A SA FAIM

> Je ne sais pas ce qui est cet évêque auquel vous faites allusion en note ni ce qu'a dit exactement cet évêque que vous fustigez, mais ce qui est sûr c'est que le "droit à la santé" est une absurdité !
Ce que l'on doit légitimement réclamer, c'est le droit à l'accès aux soins pour tous, et bien sûr le droit à manger à sa faim pour tous.
Et là, ce sage africain qui dirige la FAO rejoint totalement la pensée de l'Eglise, et criminels seraient ceux qui diraient le contraire !

Écrit par : Michel de Guibert, | 14/10/2009

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