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28/08/2009

Un million de salariés français menacés – Le rachat en LBO (système fleuron du casino financier) étrangle les entreprises

 ...quoi que prétendent nos Docteurs Tant-Mieux :


 

Le Reader's Digest (87 ans de succès, recordman mondial de diffusion) va disparaître : tué par le fonds d'investissement Ripplewood Holdings, auquel il s'était vendu en 2006 en LBO, leveraged buy-out, un système de rachat qui se révèle meurtrier pour les entreprises. Dans le cas du Reader's Digest comme de beaucoup d'autres...

Système prédateur horriblement à la mode dans le monde « global », « le LBO est une technique utilisée par les fonds d'investissement pour dégager un maximum de profit. Pour racheter une entreprise, les fonds apportent 30 à 40 % de l'argent, le reste étant emprunté auprès des banques. L'endettement est ensuite porté par la société achetée, et c'est sa trésorerie qui servira à réduire, voire à rembourser la dette. Les fonds se rémunèrent enfin à la sortie de l'entreprise, en touchant autour de 20 % de la plus-value », expliquent les spécialistes. Donc : danger mortel en cas de crise économique ! Les entreprises ne gagnant pas assez, l'énormité de la dette les mène à la faillite. Ainsi peuvent disparaître des géants comme le Readers's Digest, mais aussi des PME sans prétentions : en 2008, plus de 1500 sociétés françaises ont été achetées en LBO... « Selon la Banque de France, le stock de créances LBO atteint 60 milliards d'euros pour les établissements français, et la moitié de ce stock serait à risque, soit 28 milliard d'euros de pertes potentielles ». Ce sera le second acte de la crise (dont on n'est absolument pas en train de sortir, contrairement à ce que racontent les médias). Un million de salariés français sont menacés d'en faire les frais. Aux USA non plus, les sociétés rachetées en LBO n'arrivent pas à rembourser leur dette. « Tout récemment, l'agence de notation Standard & Poors évaluait jusqu'à 15 % les défauts de remboursement aux Etats-Unis, mais aussi en Europe... La mèche est allumée. »

Pourquoi relater tout cela ici aujourd'hui ? Parce que les perroquets libéraux français ont recommencé à raconter n'importe quoi au public. On ne peut pas "moraliser" ce système. Il faut le changer.

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Commentaires

HOLDINGS VAMPIRES

> Je bosse dans une PME qui a connu trois LBO depuis l’an 2000 et qui a vu sa valorisation multipliée par quatre du fait de cette spéculation financière. Actuellement, la pression s’accentue sur les salariés car le fonds anglais propriétaire, d’une part, cherche à éponger ses pertes de 2008-2009, d’autre part, anticipe la baisse des recettes publicitaires qui s’annonce jusqu'en 2011 : d’où des départs favorisés, la recherche de services à mutualiser et de branches à couper pour dégager du cash, fût-ce au détriment du développement à long terme de l’entreprise. De fait, ce système de rachat d’entreprise – celle-ci s’endettant lourdement auprès d’une holding créée par le fonds d’investissement – a produit une valorisation excessive de nombreuses entreprises qui sont rattrapées aujourd’hui par la décidément très sordide « économie réelle ». La question qui se pose, me semble-t-il, est la suivante : le gouvernement va-t-il financer des « sorties de LBO » comme il a renfloué les banques proches de la faillite ? En l’occurrence, les fonds d’investissement rois du LBO ne rentreront dans leur fric – le fric virtuel qu’ils attendent de leur rachat spéculatif – que de deux façons : soit ils cassent l’entreprise et ses salariés, vendus à la découpe, soit ils obtiennent cet argent du gouvernement – après tout, ne sont-ils pas eux aussi des établissements financiers qui méritent d’être renfloués (tiens donc…) ? Il est salutaire d’ouvrir un débat sur cette scandaleuse spéculation qui pèse sur la valeur des PME françaises (ou ce qu’il en reste). Quant au gouvernement, s’il espérait une revalorisation du « tissu » des PME, le voilà fixé : ce tissu est en lambeaux entre les pattes de holdings-vampires.

Écrit par : Denis, | 28/08/2009

SYSTÈME POURRI À LA BASE

> Le témoignage de Denis est éloquent. C'est le système entier qui est pourri à la base.
Les boniments de nos libéraux à la mode des années 1980 (invoquant un libéralisme imaginaire jamais réalisé nulle part) ne sont qu'un rideau de fumée derrière lequel on aperçoit les silhouettes des prédateurs en action.

Écrit par : Ned, | 28/08/2009

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