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29/08/2009

Même la Financial Service Authority (Londres) constate que la finance actuelle "ne contribue en rien au bien de la société"

Le système néolibéral est parasite et prédateur :


 

Depuis que lord Turner a pris la direction de l'autorité britannique (FSA) de surveillance des marchés financiers, le ton a changé. Selon l'agence spécalisée Breakingnews, la FSA accuse aujourd'hui le casino financier (les banques, les voltigeurs de la gestion d'actifs et des placements spéculatifs) « d'avoir touché des primes extravagantes, de ne contribuer en rien au bien de la société et de cultiver le gigantisme ». Remèdes préconisés par la FSA : « relever de façon drastique les ratios de capitalisation plancher pour les établissements bancaires et certaines institutions financières ». Et créer « une sorte de taxe Tobin qui frapperait chaque transaction ».

Ainsi lord Turner et la FSA préconisent... ce que préconisaient il y a déjà dix ans les adversaires du néolibéralisme ! Ceux-ci, rappelons-le, étaient alors abreuvés de dédains par les petits messieurs du business – laïques ou cathos confondus.

Le problème des monstrueuses rémunérations existe en effet, et la FSA le prend de front (rappelant qu'en cas de crash du casino, ce ne sont pas les salariés de la finance qui paient mais les clients et les contribuables).

Cependant le problème-clé est ce que les analystes appellent « l'hyperactivité superflue des marchés » : la multiplication folle des transactions, le flash trading (les « rapides allers et retours opportunistes »). Ainsi que « l'explosion des instruments dérivés », menant à une complexité pathologique du système.

C'est donc ce système qui est pervers. Il ne s'agit pas de le « moraliser », comme disent les bien pensants. Il s'agit de le changer, comme dit Benoît XVI quand il appelle à installer l'éthique au coeur de l'activité économique et financière. (Ethique et libéralisme sont incompatibles : le libéralisme, intrinsèquement relativiste, est à lui-même son seul horizon et n'en tolère donc aucun autre – on le constate depuis 1990, après l'avoir constaté au XIXe siècle).

Le constat inclut la crise économique, déclenchée par la folie financière. Comment éradiquer cette folie ? En forçant les banques à assumer une responsabilité ? C'est ce que pense la FSA de lord Turner : elle propose qu'on relève les ratios de capitalisation réglementaires. « L'institution d'une taxe ferait que tous les acteurs du marché hésiteraient avant de s'engager dans une transaction. Elle s'attaquerait, certes, aux symptômes du mal, pas à sa source », observe l'agence Breakingnews. Comment s'attaquer à la source ? Ceci dépasse les compétences d'une autorité de régulation financière. Ce qu'il faut faire est une révolution.

Voir aussi : Le Monde du 29 août.

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Commentaires

LA FINANCE ET L'ECONOMIE SONT DIVORCEES POUR LONGTEMPS

> La finance et l'économie réelle sont divorcées pour longtemps. Lu ce matin :
" Les premiers frémissements de la conjoncture sont encore loin de se traduire dans la vie concrète des entreprises. Les industriels français ont une nouvelle fois revu à la baisse leurs perspectives d'investissements pour cette année : ils prévoient une chute record de 21 %, selon l'enquête trimestrielle de juillet publiée vendredi par l'Insee. Dans la seule industrie manufacturière, le plongeon atteint 23 %. Au début de l'année, alors que la crise était pourtant loin d'être terminée, ils ne s'attendaient pas à achever l'année sur une note si négative et pensaient encore que le recul se limiterait à 12 %. "

Écrit par : Heather, | 29/08/2009

> Moi j'ai lu ça :
" Depuis la mi-juillet, la hausse des marchés d'actions semble défier les lois de la pesanteur. Faisant fi des incertitudes sur l'évolution de l'économie mondiale, les investisseurs se focalisent sur les résultats des entreprises au premier semestre, qui se révèlent nettement moins mauvais que prévu. Depuis mars, les principaux indices boursiers ont ainsi rebondi d'environ 50 %.
Après avoir atteint 3 724 points vendredi 28 août en séance, le CAC 40 a terminé la semaine à 3 693 points, son plus haut niveau de l'année. En cinq jours, l'indice parisien s'est apprécié de 2,14 %.
Les autres places financières ont aussi touché de nouveaux sommets annuels. A Londres, le Footsie a gagné 1,20%. A Francfort, le DAX a grimpé de 1 %. L'indice Euro Stoxx 50 a grimpé de 2,11 %. A New York, Wall Street a connu une semaine plus tranquille. L'indice Dow Jones a progressé de 0,40 %.
Comment expliquer un rebond aussi rapide des marchés d'actions ? "Les trois quarts des bénéfices publiés aux Etats-Unis étaient supérieurs aux prévisions des analystes, répond Bernard Aybran, responsable de la multigestion chez Invesco. En taillant dans leurs dépenses, les entreprises sont parvenues à préserver leurs marges. Elles ont été beaucoup plus réactives que prévu pour s'adapter à la crise." De quoi rassurer des marchés qui s'étaient préparés au pire, c'est-à-dire à des défaillances en cascade. "Le climat a changé, confirme Eric Bleines, directeur général délégué chez CCR Actions. On observe un net retour d'appétit pour les actions."
Qui achète ? Si l'amorce du rebond cet été devait beaucoup aux achats de gérants de sicav, la poursuite de la hausse s'explique davantage par le retour des investisseurs individuels sur les marchés à risque.
Signe de l'appétence retrouvée pour les placements risqués, certains titres massacrés ont connu du lundi 24 au vendredi 28 août des retournements spectaculaires. Ainsi Natixis s'est envolée de 48,6 %, suite à l'annonce de la garantie sur ses actifs de sa maison mère, BPCE. Dans la technologie, l'action Alcatel a bondi de 8,5 %. Accor, qui a présenté jeudi un projet de scission de ses activités d'hôtellerie et de services prépayés, a gagné 8,99 %.
Jusqu'où les marchés d'actions peuvent-ils rebondir ? Alors que les gérants les plus optimistes estimaient avant l'été que le CAC 40 pourrait remonter jusqu'à 3 800 points d'ici à la fin de l'année, le seuil des 4 000 points ne paraît désormais plus hors d'atteinte.

...Pourtant les nuages qui planaient sur les marchés il y a encore quelques mois sont loin d'être tous dissipés. "L'investissement s'est effondré, et le chômage remonte partout, note M. Aybran. Ce contexte déflationniste est inquiétant, car les entreprises ne sont pas en mesure d'augmenter leurs tarifs, donc leurs bénéfices."
Alors que la fin de la saison des résultats d'entreprises s'approche, les inquiétudes se concentrent dorénavant sur l'économie. Si les mesures de soutien au secteur automobile et aux banques ont démontré leur efficacité, les investisseurs vont désormais guetter l'impact des plans de relance de gouvernements sur la croissance économique.

Écrit par : Metoo, | 29/08/2009

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