Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

17/06/2009

Eglise catholique : entre Ecône et Rome, l'heure des problèmes de fond

Vers un assainissement ?


  

Le processus de confrontation entre la Fraternité St Pie X et le Saint-Siège s'amorce comme prévu. Contrairement à ce que disent les médias français (reflétant le point de vue d'Ecône, non celui de Rome), ce débat ne sera pas une « critique de Vatican II par la FSSPX » : il évaluera la compatibilité entre les positions de la FSSPX et l'Eglise catholique. Il s'agit de questions doctrinales. Entre le mouvement intégriste et l'Eglise, il existe en effet des divergences de  fond  qui touchent  à la théologie et à l'ecclésiologie ; d'où le fait que la commission Ecclesia Dei (cellule du Vatican chargée de ces questions depuis 1988) soit désormais rattachée à la Congrégation pour la doctrine de la foi, qui en assurera la direction exécutive. Le fruit de ce  processus pour les lefebvristes pourrait être un assainissement radical : dans leur relation à l'Eglise, ce qui englobe le dernier concile ; d'autre part, dans un discernement entre ce qui relève de la foi chrétienne et ce qui ne fait que prolonger des opinions politico-culturelles, parfois étrangères à cette foi.

-

10:43 Publié dans Eglises | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : christianisme

Commentaires

PIZZERIA

> Espérons-le. Mais un contact auditif (fortuit !) à la terrasse d'une pizzeria de la Contrescarpe, à Paris, avec une tablée de fidèles sortant de St Nicolas du Chardonnet
le jour de la Pentecôte, me rend sceptique sur l'heureuse issue de ce "processus" à Rome. Les propos que j'ai entendus était atterrants. Un monde mental trop différent de celui de l'Eglise catholique. Rien que des préjugés du passé, et des folies totales à propos d'aujourd'hui. Avec une invraisemblable sûreté de soi. Si j'énumérais ici ce que j'ai entendu, on ne me croirait pas, on m'accuserait de caricature !! La réalité dépasse la fiction.

Écrit par : Paul | 17/06/2009

UNIVERSELLE

> Prions,espérons, prions et continuons d'attendre Ah Mashiah qui revient-reviendra dans la gloire universelle (c'est le sens de catholique en grec et même en latin-vernaculaire ou en dialecte swahili) - en Kyrie (kurios), en Seigneur, il n'y en a pas d'autre que Lui ?
Qu'en pense le petit monsieur de Bordeaux prompt à décerner des brevets d'imbécillilté SGDG ?

Écrit par : Gérald | 17/06/2009

A Paul :

> En effet, ils sont trop souventes fois gratinés dans leur folie et on se demande mondainement ce qu'on pourrait en faire. Néanmoins, l'Eglise catholique, qui est profondément l'Eglise des saints, a su prouver à maintes reprises dans son histoire qu'elle était capable de porter en elle des cohortes d'imbéciles, de fous (parfois dangereux), d'ectoplasmes, de lâches et de proto-hérétiques. Sans vouloir être méchant, dans l'Eglise des vieux curetons à col-roulé mal coupé qui depuis quarante ans ont développé un tel sens de l'horreur esthétique qu'ils sont vidé les églises mieux que n'importe quelle dictature, je suis sûr qu'il y a aussi de la place, une petite place, oh pas très grande certes, pour les revenants de Saint-Nicolas, même enferrés dans des habitus mentaux dont seule la grâce saurait les délivrer. Dans la crèche, près de l'enfant-Jésus, le boeuf a toujours su s'accommoder de l'âne.

Écrit par : JG | 17/06/2009

PARTOUT

> De multiples contacts auditifs et oculaires non fortuits et fortuits m'ont fait entendre et lire des propos invraisemblables qui dépassent la fiction de la part de fidèles et d'évèques de partout... il parait par exemple qu'un catholique sur deux ne croit pas en Dieu, selon un magazine (Le Pelerin ?). Quelle auteur de science fiction serait assez vicieux pour imaginer ça ?

Écrit par : ronan | 17/06/2009

IL EST TEMPS

> A un moment ou un autre, il faudra bien que l’Eglise désigne les lefebvristes pour ce qu’il sont, en rappelant les premiers versets du chapitre 10 de l’évangile selon saint Jean : « En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui n'entre pas par la porte dans l'enclos des brebis, mais en fait l'escalade par une autre voie, celui-là est un voleur et un brigand ; celui qui entre par la porte est le pasteur des brebis. » (Jn 10:1-2). La Fraternité Saint Pie X « s’empare » des brebis et les « disperse » (Jn 10:12) puisqu’elle s’oppose à celui qui a le pouvoir de lier et délier, le Pape (Mt 16:19) ; s’il n’est lui-même la « porte », qui est Jésus-Christ, le Saint-Père en détient les clés pour notre temps. Il est temps que les évêques lefebvristes le reconnaissent.

Écrit par : Denis | 17/06/2009

N'EMPÊCHE

> Je sais que le pape, parce qu'il est le pape, doit aller vers ces brebis perdues. Mais, en connaissant quelques unes et donc, comme dit Paul, leur univers mental, je me demande si c'est une bonne chose pour l'Eglise. OK, je sais, la paille et la poutre, le pharisien, la brebis perdue etc. Il ne me reste qu'à prier. N'empêche, que pour venir d'une famille de cette tendance je peux vous dire qu'on n'est pas sorti de l'auberge.

Écrit par : vf | 17/06/2009

NUANCER

> Puis je m'étonner de l'agressivité de certains messages. Pour connaître quelques traditionnalistes (comme ils se nomment eux-mêmes) et pour avoir lu leur littérature (notamment sur le net) je voudrais nuancer vos propos. Oui certains d'entre eux ont de graves défauts : critique systématqiue de l'Eglise, du clergé et des evêques, opinions politiques radicales, complaisance pour la collaboration, antisémitisme larvé ou ouvert, nostalgie de l'algérie française...
d'autres ont de petits défauts :sentiment d'avoir raison seul contre tous, paranoia, manie des détails , tendance au pessimisme, etc ...
mais il ne faut pas généraliser : certains sont des croyants qui aiment la beauté (de la liturgie, du chant grégorien, des églises romanes),d'autres ont douloureusement souffert du mépris agressif ou de l'indifférence avec lesquels ils ont été longtemps traités (certains messages précédents vont les confirmer dans cette idée), d'autres encore sont des gens cultivés qui connaissent remarquablement bien notre Histoire ou bien la théologie catholique, d'autres enfin ne seraient jamais devenus intégristes si dans leur paroisse un prêtre avait simplement accepté de chanter le credo en latin ou de rappeler que le communisme est une idéologie criminelle ...
je vous recommande le petit livre de Nicolas Seneze de La Croix qui décrit bien la "crise intégriste". C'est un petit monde divisé qui a déjà une longue histoire mais qui se veut indefectiblement catholique : on ne peut les ignorer...ce ne serait d'ailleurs pas très chrétien ("qu'ils soient uns")...

Écrit par : cathy | 17/06/2009

à Cathy

> J'en connais aussi quelques-uns, mais je regrette qu'aucun d'eux ne soit de la catégorie que vous connaissez. D'abord on ne peut pas mélanger "traditionalistes" (amis des traditions) et "intégristes" (idéologues politisés) : même si les lefebvristes de 2009 se parent du nom de "traditionalistes", ils sont bel et bien des "intégristes" idéologues. C'est à dire des gens qui ont refusé de regagner le giron de Rome malgré Jean-Paul II (qu'ils vomissaient pire que Paul VI) et malgré Benoit XVI ! Ceux qui dans le lefebvrisme étaient des "traditionalistes" vrais, sont revenus vers Rome après les sacres indéfendables de 1988. Ceux qui sont restés lefebvristes après 1988 jusqu'à maintenant, en tout cas ceux que je connais, ne sont pas des gens qui "aiment la beauté" (ils aiment le saint-sulpice) ou des "gens cultivés" (ils ne lisent rien).
En plus pardonnez-moi, mais des gens qui seraient devenus schismatiques simplement parce que le curé de leur paroisse a refusé de chanter un hymne en latin, seraient des gens qui ne connaitraient pas la religion catholique ! J'ai lu le livre de Senèze et je le trouve exact mais pas du tout "circonstances atténuantes". L'esprit de 95 % des lefebvristes est "rendez-nous justice à nous qui avons tant souffert" ; mais d'abord je ne vois pas de qui ils auraient souffert, s'étant séparés de l'Eglise en crise dès le début des années 1970. Ensuite cette perpétuelle revendication égocentrique n'est pas une attitude chrétienne.
"Qu'ils soient un" implique un minimum de bonne volonté. Quand elle fait défaut collectivement, il y a un problème. Espérons que l'ex-Saint-Office (Doctrine de la foi) désormais saisi du problème saura le dénouer.

Écrit par : Pierre-Marie | 18/06/2009

SCOLASTICO-MAURRASSIENS

> La "tradition" des traditionalistes est tout de même assez curieuse. Sans vouloir généraliser, il n'en est pas moins vrai que beaucoup d'entre eux ont tendance à réduire la théologie au seul Thomas d'Aquin et à la néo-scolastique du XXe siècle. Avec son pendant philosophique presque obligé, le positiviste Charles Maurras. Fréquenter les lieux de discussion de ce petit monde sur le net, leurs articles en ligne, est très instructif de ce point de vue : il y a bien une culture "traditinnaliste" avec ses invariants.
Le mixte Thomas d'Aquin (version néo-scolastique) et Maurras est assez surprenant.
Mais bon! lorsqu'ils rejoignent l'Eglise, on ne peut leur demander de se débarrasser de ce bagage culturel, malgré son côté étriqué et contradictoire.

Écrit par : Blaise | 18/06/2009

AMALGAMES

> Blaise a tout à fait raison de souligner certaines contradictions internes au monde intégriste - et notamment ce mariage contre nature de Maurras et St Thomas.
Mais Pierre-Marie a tort d'être aussi fermé à cette sensibilité car d'abord c'est une sensibilité, une conception du sacré qui a sa légitimité - et ce d'autant plus que tout le long du XIXe siècle elle était la référence principale de l'Eglise ! Quant à la liturgie de Pie V elle a été obligatoire jusqu'en 1970...
Et je puis vous garantir que les tradis que je connais sont authentiquement cultivés (je pense en particulier à un conservateur de musée qui suit la Frat St Pierre et à un agrégé de philo qui va à la messe à St Eugene) - tandis que je connais des fidèles ordinaires assez ignorants et dénués de goût (à commencer par la pauvre vieille dame qui fait le caté à mon fils ainé - sans oublier sa copine qui anime les chants de ma messe dominicale). Evidemment il y a certainement des intégristes bornés (j'en connais un qui refuse d'aller à la messe célébré par ... son propre frère !!! de sorte qu l'oncle prêtre n'a pu baptiser ses propres neveux !!!) - et des conciliaires cultivés (j'en connais aussi :-)).
Mais enfin évitons des amalgames blessants qui ne font que renforcer les extremistes dans leurs attitudes fermées - et ne correspondent guère à l'esprit de l'Evangile ni à celui du concile vatican II qui s'est voulu ouverture et refus de toute condamnation.

Écrit par : cathy | 18/06/2009

à Cathy :
> absolument d'accord avec vous. N'ayons pas peur de les accueillir ... dans la charité, non ? L'Esprit Saint fera le reste.
à Blaise : il y a donc un problème avec Thomas d'Aquin et à la néo-scolastique du XXe siècle ? Pouvez-vous approfondir ? ça m'intéresse.

Écrit par : Frédéric Ripoll | 18/06/2009

HABITUDES

> Si vous voulez frémir d'horreur, je vous invite à visionner ce reportage de M6 (4ème partie).
http://www.m6replay.fr/#/emissions/66-minutes/13600224
Cela rappelle les heures les plus sombres de notre histoire ....Personnellement je déteste l'habitude qu'ont certains chrétiens de battre leur coulpe sur la poitrine d'autrui...
Si les saintpiedistes sont d'extrême droite, ils ne sont pas les seuls, ni les pires (le FN a fait bien plus de 10%, il n'y a guère). S'ils manquent de culture et de sens artistique, itou (même si je pense qu'on ne peut généraliser).
Au moins ils ont la foi et c'est énorme ! Fréquentez-vous les membres de vos paroisses respectives ? Lisez-vous les textes de certains évêques européens ?
Et ils ont une foi qui agit. A mes yeux cela compte énormément !
Il est vrai aussi qu'ont ne peut les assimiler aux simples traditionnalistes (saintpierristes, bonpasteurs, ...). Un simple furetage internet le montre à l'envie. Monseigneur Bruguès distinguait "les intégristes, les traditionnalistes et les traditionnels". Disons qu'il y a plusieurs demeures ...
Je n'en fréquente pas et je peux concevoir que leurs principes éducatifs conduisent à certaines pathologies, mais ce n'est pas une raison pour les rejeter et les propos de Denis me choquent.
De toute façon, ils aiment Benoit XVI, qui a souffert pour eux et celui-ci n'est ni un fan d'art sulpicien, ni un thomiste barricadé (il a fait sa thèse sur Saint Anselme et derrière son goût pour Saint Augustin, je crois déceler une sensibilité néo-franciscaine). Pourquoi alors ne pas accompagner son effort ?
Sur le plan liturgique, où en serions-nous s'ils n'avaient été là ? Je ne suis pas de ceux qui affirment qu'ils ont retardé la solution (prochaine) de la crise. Je pense au contraire qu'ils la précipitent. Et il faudra pourtant encore attendre probablement une génération pour avoir une Messe "ordinaire" conforme aux souhaits authentiques du Concile Vatican II !

Écrit par : Julius | 18/06/2009

LA MEME CHOSE

> A chaque fois qu'on aborde le sujet, c'est la même chose ! Quelles blessures ! Quels a prioris ! Quels anathèmes ! J'ai presque envie de faire une recherche sur ce blog et de reposter tous les commentaires que j'ai pu mettre sur les notes précédentes : le débat ne change pas... Il nous manque quelques insultes d'un "Ecônolâtre", et quelques fielleuses réponses d'un "laïc engagé en pastorale". Tout cela va sans aucun doute faire avancer le schmilblick dans un sens constructif ! Laissons-faire Benoît XVI, il est sans doute très déterminé à faire évoluer le dossier sous l'inspiration de l'Esprit Saint !

Écrit par : Edouard | 18/06/2009

AMALGAMES AUSSI

> Pardon Cathy, mais vous ne devriez pas faire l'amlgame entre les traditionalistes cultivés que vous connaissez et qui vont à St-Eugène par exemple, et le régiment des intégristes où la culture n'est vraiment pas la dominante, ni l'ouverture d'esprit !
Vous ne pouvez dire non plus que le mélange thomisme-maurrassisme a dominé le XIXe siècle : le maurrassisme ne se condense que vers 1890, et à partir de bases idéologiques radicalement antichrétiennes (Renan, Taine, Comte etc); ensuite il prendra une posture "pro-Eglise", mais qu'une grande partie de l'Eglise regardera comme ambiguë, récupératrice, finalement nuisible sur le plan religieux. Et de toute façon, le maurrassisme est l'histoire d'une faillite intellectuelle et politique - à moins de considérer positivement la tuerie de 14-18 et la honte de Montoire, ce qui est en effet le cas chez les intégristes ! (Et là aussi ne me parlez pas d'un agrégé de philo aimant le Ubi caritas et amor, ce n'est pas du tout de gens comme lui que je suis en train de vous parler. D'ailleurs les gens comme lui ne sont pas le problème aujourd'hui, puisqu'ils sont dans l'Eglise universelle et non dans le schisme lefebvriste !).
Si les traditionalistes équilibrés arrêtaient de croire qu'on parle d'eux quand on parle des intégristes, les choses seraient plus claires et plus exactes.

Écrit par : Lemire | 18/06/2009

SAINT BONAVENTURE

> Je voulais dire saint Bonaventure, pas saint Anselme bien sûr ... Décidément, mon vernis craque trop facilement !

Écrit par : julius | 18/06/2009

CONFIANCE

> Et ben moi, pas bien futfut, j'ai confiance dans le boulot de notre Saint Père et dans l'intelligence et la force de l'Esprit qui vient à bout des plus endurcis, des plus vindicatifs et de tous les théologiens, canoniciens (et j'en passe) auto proclamés quels qu'ils soient. Tant et si bien que l'esprit me venant peut-être, je ne dirai plus jamais rien sur ce sujet.

Écrit par : gdecock | 19/06/2009

Les commentaires sont fermés.