Le Saint-Siège encourage la démarche d'Obama envers le monde arabe

Deux réactions officielles du Vatican,                                       dont il faut méditer la portée :

<< À Radio Vatican, le directeur du bureau de presse du Saint-Siège, le P. Federico Lombardi, a salué le discours de Barack Obama à l'université du Caire (le 4 juin) tant pour « établir de nouvelles relations entre les Etats-Unis et le monde musulman » que pour la paix : « Le discours prononcé par Obama est très significatif et peut être important pour établir de nouvelles relations entre les Etats-Unis et le monde musulman …  Nous apprécions beaucoup cette contribution qui, il faut l'espérer, pourrait donner une nouvelle impulsion à la cause de la paix ».

L'Osservatore Romano du 5 juin a commenté ce discours très attendu : « Sans fermer les yeux face aux divergences et aux tensions, sans éluder les préjugés et les problèmes, Barack Hussein Obama a lancé la proposition d'un nouveau départ dans les relations entre les Etats-Unis et le monde islamique...  Dans son discours à la mosquée université d'Al Azhar au Caire, le premier président afro-américain des Etats-Unis s'est lancé au-delà des formules politiques, évoquant des intérêts communs concrets au nom d'une humanité commune », écrit le quotidien, citant « les aspirations communes de tout homme, ‘vivre en paix et en sécurité, recevoir une éducation et travailler dans la dignité ; aimer nos familles, nos communautés et notre Dieu' ».

L'Osservatore Romano salue aussi la « clarté » avec laquelle le président américain « a traité la crise la plus complexe du Moyen-Orient, celle israélo-palestinienne ». Le journal du Vatican a salué la prise de position d'Obama en faveur de « l'institution de deux Etats, israélien et palestinien, qui vivent l'un à côté de l'autre en paix et en sécurité ». « Il reste maintenant à voir [...] si le message lancé d'Egypte sera reçu et si l'on pourra trouver une réelle application politique », conclut le quotidien du Vatican.   >>

Source : Zenit. 

Cette réaction du Saint-Siège peut être méditée par les catholiques français.

Rome agit de façon exhaustive, sans s'enfermer dans un seul angle de vue. Le Vatican pense et parle dans l'intérêt de l'humanité, à tous les niveaux et avec toutes les nuances que requiert le réalisme catholique : kat'holon, "avec l'ensemble".

Certes, la position d'Obama dans un domaine grave (la bioéthique) est aux antipodes de la position catholique. Mais ce domaine n'est pas le seul en cause. Les déclarations romaines sur le discours du Caire montrent comment on doit recevoir le fameux concept de "non-négociable" : avec des contrepoids et des compléments. La paix du monde, la justice internationale, sont aussi des sujets graves et vitaux relevant de la doctrine sociale de l'Eglise... C'est par rapport à eux aussi que la Rome de Benoît XVI évalue les entreprises de la nouvelle Maison Blanche. Le Vatican reste l'organe régulateur de la planète catholique : il lui indique en permanence la diversité des paramètres et des combats à mener. Nier cette diversité en prétendant ne voir qu'un seul combat, serait se vouloir plus papistes que le pape ; ce qui n'a jamais mené nulle part  - sauf à déraper hors du sentire cum Ecclesia.

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