02/06/2009
La faillite et la nationalisation de General Motors : leçon politico-écologique de cet événement
Non, l'avenir n'était pas
« la fin du rôle de l'Etat » :
Le 1er juin, General Motors – premier constructeur automobile du monde – a déposé son bilan. Suivra une restructuration. La firme recevra 30 milliards de dollars d'aide supplémentaire de l'Etat. Puis le Trésor américain prendra une participation de 60 % à 75 %. C'est une nationalisation !
Troisième plus grosse faillite de l'histoire des Etats-Unis (après celle de Lehman Brothers en 2008 et de WorldCom en 2002 : apothéose de vingt ans d'ère ultralibérale), le crash de « GM » comporte plusieurs leçons.
Par exemple celle-ci : partout dans les années 1990 on annonçait « la fin du rôle de l'Etat », sur le modèle prôné par les néo-conservateurs US ; mais les faits allaient en juger autrement.
Deuxième leçon, écologique : en 1979, General Motors a fait le mauvais choix en se « recentrant » sur les camions et les 4x4, profitables pour le vendeur mais terribles consom-mateurs d'essence. C'était voir à très court terme, et ignorer l'échéance inévitable du pic de pétrole (la raréfaction annoncée des gisements dans le monde) avec sa conséquence structurelle : le carburant cher, qui va saper tous les piliers de la société de consommation – et qui aurait dû inciter les constructeurs automobiles à chercher des alternatives, en commençant par renoncer aux gros véhicules. En 2008, la part de marché de « GM » était tombée à 19 %. La crise a fait le reste.
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11:48 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
QUESTIONS
>Questions probablement stupides: "L'Europe de Bruxelles comprendra-t-elle la première leçon?" .....
Deuxième question: "S'étonner encore de tant de 4x4 dits, ce qui est quand même pour le moins paradoxal, de ville?".....
Écrit par : Albert E | 02/06/2009
L'AVENIR DE GENERAL MOTORS
> Le Monde, 1er juin :
"L'avenir de GM. En 1962, le géant employait 605 000 salariés et détenait 51 % du marché américain. En 2008, lorsque le constructeur, supplanté par Toyota, avait perdu le titre de numéro un mondial de l'automobile qu'il détenait depuis 1931, beaucoup d'analystes jugeaient qu'avec une recapitalisation rapide et une fois trouvée une solution au handicap structurel que fait peser sur ses finances le versement des retraites et la couverture maladie de ses retraités, il pourrait de nouveau soutenir la concurrence.
Aujourd'hui, il apparaît qu'une fois restructuré, GM sera devenu un acteur moyen-fort du marché automobile, mais loin de détenir sa puissance d'antan.
Sur la chaîne Fox Business, Peter Morici, économiste de l'université du Maryland, rappelait que, le 8 décembre 2008, Barack Obama avait évoqué un plan où "les constructeurs ne reviendraient pas six mois plus tard pour redemander de l'argent".
Or le Trésor devra investir plus qu'il ne prévoyait pour relancer GM (on évoque 50 milliards de dollars). L'expert rappelait le "cas Leyland", ce constructeur britannique nationalisé en 1975 sous un gouvernement travailliste avant d'être démembré sous Margaret Thatcher. "
Écrit par : Jean-Denis D., | 02/06/2009
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