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27/05/2009

Abstentionnisme aux européennes : aujourd'hui l'indifférence, demain l'hostilité ?

Il y a deux raisons à l'euroscepticisme ambiant :


 

Les médias s'alarment :

<< L'abstention menace d'atteindre un nouveau record le 7 juin après les 57,2% de juin 2004, selon une enquête Ipsos pour SFR, Le Point et 20 Minutes diffusée mardi. Le taux de participation est estimé entre 35% et 39% d'après cette étude réalisée les 22 et 23 mai auprès de 861 personnes âgées de 18 ans et plus, avant le lancement de la campagne officielle pour les européennes.

Pour cause de ce déficit d'enthousiasme, les électeurs invoquent notamment la mauvaise qualité des campagnes de l'ensemble des listes, qu'elles soient de droite ou de gauche.

L'UMP, parti majoritaire, reste pour l'heure indéfectiblement en tête des intentions de vote (26% selon Ipsos) devant le Parti socialiste (20%), même si la cote des deux formations est en légère baisse.

Le Mouvement démocrate (MoDem) de François Bayrou paraît s'imposer dans le rôle de la troisième force devant les listes Europe Ecologie (10,5%) emmenées par Daniel Cohn-Bendit.

"Alors que Michel Barnier mène une campagne trompeuse sur l'Europe qui protège, le porte-parole de son parti propose une régression sociale odieuse (...). Frédéric Lefebvre vient de faire éclater au grand jour l'hypocrisie de la campagne de Michel Barnier", déclare dans un communiqué Harlem Désir, tête de liste socialiste en Ile-de-France.

Le ministre de l'Agriculture, chef de file des listes UMP, a été pris pour cible mardi à l'Assemblée, qui résonnait autant d'invectives électorales que d'interrogations parlementaires. Michel Barnier a répondu à quatre reprises sur la crise des producteurs de lait, symbole aux yeux de l'opposition des dérives bruxelloises. L'ancien ministre socialiste de l'Agriculture Jean Glavany lui a demandé de militer pour le rétablissement des quotas laitiers et des prix de référence.

"Comment les socialistes français peuvent-ils dire 'stop Barroso' en France et se taire à Bruxelles quand leurs amis le soutiennent? Je suis contre ces gangs d'hypocrites", déclare François Bayrou dans une interview à Libération, incluant l'UMP dans sa charge. >>


L'indifférence des citoyens est le résultat de deux causes :

- la colonisation de Bruxelles par le libre-échangisme et l'ultra-libéralisme (dont la Commission ne cesse de manifester les symptômes, parfois de façon obscène : McCreevy et les hedge funds) ;

- ce que Bayrou nomme « l'hypocrisie » de l'UMP et du PS, qui tiennent en France des discours sur l'Europe sociale alors qu'ils pactisent avec l'Europe antisociale à Bruxelles.  ( Les  amis  de Bayrou sont-ils d'ailleurs si purs ?  À vérifier ).

Tant que la critique de l'ultralibéralisme européen sera absente du discours des « grands partis de gouverne-ment » (?), les électeurs tourneront le dos.

La même réflexion vaut pour les catholiques, laïcs ou non : il n'est pas réaliste de parler de l'Europe en termes louangeurs, sans ajouter la nécessaire critique de la captation de Bruxelles par les intérêts financiers atlantiques. Si l'on tient à parler politique, il faut en parler complètement ! Le vote du parlement européen en faveur d'une  Euramérique libre-échangiste dans la prochaine décennie, est un sabordage de l'Europe « européenne » - et une vassalisation au profit d'un modèle économique néfaste. Continuons comme ça et les peuples ne seront plus indifférents à l'Europe : ils lui deviendront hostiles.

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Commentaires

HOSTILE AUX PEUPLES

> ... Mais n'est-ce pas déjà "cette Europe" qui est hostile aux peuples ? Avoir forcé, par un vote parlementaire contraire au référendum sur la Constitution européenne, la décision démocratique représente en soi un bel exemple de mépris populaire.

Écrit par : Albert E | 27/05/2009

GENERATION

> Je ne pense pas qu'il faille parler d'Europe hostile aux peuples mais d'une génération d'où est issue une classe dirigeante hostile aux peuples. La preuve? Mettez n'importe lequel au pouvoir et vous aurez la même politique.

Écrit par : vf | 27/05/2009

EUROCRATES

> N’y aurait-il pas une autre explication au manque d’enthousiasme des Français à l’égard de l’Europe ?
Il s’agit tout simplement de l’exorbitante hypertrophie bureaucratique à laquelle cette institution a donné lieu au cours des trente dernières années, une hypertrophie bureaucratique contre laquelle aucun grand parti politique ne s’est jamais insurgé, pour une raison qui apparaît malheureusement trop évidente.
L’Union européenne qui nous gouverne est composée de 40 000 fonctionnaires, qui perçoivent, chacun, entre 2 300 et 16 000 euros par mois, exonérés d’impôt sur le revenu.
La France versera, quant à elle, 19 milliards d’euros à l’Europe en 2009, une cotisation qui a quadruplé en vingt-cinq ans.

Écrit par : Sophrone | 27/05/2009

RAISONNABLE

> "Tant que la critique de l'ultralibéralisme européen sera absente du discours des « grands partis de gouverne-ment » (?), les électeurs tourneront le dos."
Pour que la critique de l'ultralibéralisme (j'irai même jusqu'à libéralisme européen tout court) deviennent une proposition politique raisonnable, il faudrait qu'elle cesse de valoir à celui qui s'y risque une qualification automatique d'extrémiste, mais c'est loin d'être gagné.

Écrit par : Mahaut | 27/05/2009

> Oups, dans mon précédent message, au lieu de "libéralisme européen", il fallait lire "libéralisme économique".

Écrit par : Mahaut | 27/05/2009

DU NOUVEAU

> Pour qu'une critique du libéralisme soit valable, il faut qu'elle ne soit pas seulement un copié-collé de marxisme version Lénine, Trotski ou autre car eux aussi se sont plantés. Il faut quelque chose de réellement nouveau proposant notamment une autre vision de la vie et du monde ou plutôt une autre façon de vivre nos vies et le monde. Il ne s'agit pas seulement de sortir de la crise, de bâtir un espace de paix ou je ne sais quoi d'utile mais de trop limité. L'humanité à besoin d'autre chose que d'un manuel technique sur la société ou l'économie.

Écrit par : vf | 27/05/2009

FAIT ACCOMPLI

> Le problème est que l'UE est imposée par le haut, par la politique des petits pas, mettant les peuples devant le fait accompli - pour le meilleur et pour le pire.
Depuis cela tourne au mépris des peuples avec des ratifications par voies parlementaires - où quasiment tous les politiques pensent la même chose - et référendums à répétition jusqu'à ce que le bon résultat soit obtenu.
Il ne faut pas ensuite s'étonner de la désaffection des peuples.

Écrit par : Mickaël | 27/05/2009

LE VOTE

> D'accord, mille fois d'accord ! Mais, pardon de parler de ce qui fâche, nous sommes dans un système nominalement démocratique, et notre refus de ce monstre européen passe nécessairement par... un bulletin de vote ! En pratique, il va bien falloir faire un choix : non qu'il soit vital, puisque les élections ne changent pas grand chose, mais nous ne pouvons pas non plus abandonner le terrain. J'entendais tout à l'heure quelques minutes d'un débat avec un candidat de "toutes les droites" et je n'y ai pas noté le moindre propos d'acceptation du matérialisme mercantile que vous dénoncez à longueur de colonnes -et à juste titre- sur ce blog. Au contraire ! Prenons garde de ne pas cataloguer trop vite ceux qui s'opposent à ce monstre froid, analysons clairement leurs propositions, à la lumière de la DSE, et voyons quels sont ceux qui s'en éloignent le moins... J'ignore encore pour quelle liste je voterai le 7 juin, mais je sais pour lesquelles je ne voterai pas !

Écrit par : Edouard | 27/05/2009

Cher Edouard,

> d'une part, combien de gens ont-ils fait campagne contre le monstre européen pour se mouler dans son sein aussitôt élu? Je n'accorde plus guère de confiance aux hommes politiques, y compris à ceux qui appartiennent à de petits partis qui se disent de droite et nous annonçant qu'ils sont les seuls à suivre la DSE. Regarder l'enquête sur leur présence au parlement européen, c'est très instructif. De plus, admettons que ces partis soient effectivement intéressants par leurs idées et propositions et en plus vraiment chrétiens comme ils l'affirment, ils n'ont absolument aucune chance de remporter quoi que ce soit comme élections. Rappelez-vous 2002. Ensuite se pose le débat de la participation à des structures de péché.

Écrit par : vf | 28/05/2009

PAS LIBERALE, L'EUROPE ?

> Arrêtez de nous casser la tête avec ce soi-disant libéralisme de l'Europe. C'est exactement le contraire que nous avons: du dirigisme pur et dur (confert les tonnes et les tonnes des papiers de réglementation), avec le libéralisme échevelé en matière de moeurs comme pour donner le change et tromper le gogo. Et ça marche...J'attends que tout cela s'effondre comme le bloc de l'Est il y a vingt ans et ça ne saurait tarder.
drazig

[ De PP à D. :
- Oh pardon, je suis confus d'avoir toussé au milieu de la cérémonie. Vénérons ensemble le libéralisme. Flectamus genua. Levate.
- Plus sérieusement : regardez les faits. Cette inouïe masse de directives bureaucratiques pousse uniformément dans une seule et même direction : la transformation de l'espace européen en un carrefour du libre-échangisme global. D'où le déménagement du territoire, la désindustrialisation, etc. Cela se passe sous vos yeux. Si vous êtes souverainiste, ce qui semble être le cas, je me permets de vous signaler que les ténors de ce courant (enfin, jusqu'à l'arrivée de l'Irlando-américain) accusent justement l'ultralibéralisme de Bruxelles, au vu des actes, décisions, décrets et oukazes pris par la Commission.
- Je sais que ces faits chagrinent les croyants du libéralisme ; j'en suis navré. Toute douleur mérite compassion.
- Mais ce n'est pas une raison pour dire le contraire de ce qui est. ]

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Écrit par : drazig | 28/05/2009

JUSTEMENT

> à drazig : si le libréralisme a besoin de tant de directives européennes autoritaires, c'est justement parce que sans cela les peuples lui résisteraient. Ils ont peur de lui et sentent qu'il les laisse à poil dans le vent glacé de la guerre économique mondiale. Il faut renoncer une fois pour toutes aux conneries mensongères des madelins et madelines des années 80 : le néolibéralisme installé à ce moment-là n'a pas fonctionné pour la prospérité générale, il n'a fait qu'enrichir un très petit nombre, une hyperclasse, qui d'ailleurs continue à se gaver loin au dessus de nous autres, les minables pataugeant dans la crise de l'économie réelle... que l'hyperclasse a salopée.

Écrit par : hurtu | 28/05/2009

LE LIBERALISME

> Une petite remarque à propos du libéralisme...
Un des arguments qui ressort souvent est celui-ci : le libéralisme est le seul modèle de société naturel, parce qu'il est non constructiviste : on laisse les gens faire, et ça se fait tout seul.
Si c'était le cas, on y serait déjà, et depuis longtemps... De plus, pour un modèle non constructiviste, il est étonnant de voir toute la littérature qui s'y consacre, tous ces modes d'emploi pour y arriver...
Autre chose : ce fameux principe "ma liberté s'arrête là où commence celle des autres", en plus d'être faux d'un point de vue chrétien, est bien beau sur le papier mais totalement irréalisable (tout ce que je fais, je l'ai fait, donc personne ne pourra le faire... c'est totalement contre la liberté de l'autre !) ; cette guerre du moi égoïste contre tous ces autres moi égoïstes, pour ne pas avoir lieu, doit être contenue par la loi, ce qui aboutit à cette judiciarisation à outrance, cette masse de papier, toutes ces lois positives censées exprimer tous les cas où cette fameuse liberté peut s'appliquer ou non. Quoi de plus constructiviste ?
J'étudie cette idéologie matérialiste, je m'enfonce dans ces études brillantes, et je penche parfois vers l'acceptation du libéralisme, assommé par tous ces arguments bien troussés, cette belle littérature ; mais à chaque fois ces constatations bien réelles se rappellent à moi : on peut être le plus beau réthoricien, la réalité est là et met à bas toute cette jolie construction.
PMalo


[ De PP à PM :
- A la base de cette fascination exercée par le libéralisme sur une partie de la "droite-droite" depuis les années 1980, il y eut :
- au départ, la haine envers le mitterrandisme que les gogos prenaient pour une gauche : d'où un besoin de trouver l'abracadabra qui vitrifierait les méchants rouges ;
- ensuite : l'habitude, la routine mentale, les slogans libéraux finissant par servir d'identifiant microcosmique et devenir "mots de la tribu" ;
- chez les plus raisonneurs, il y eut l'entreprise consistant à faire passer le libéralisme pour un respect de lois "naturelles". Mais le vrai libéralisme se fait une idée spéciale du "naturel" : il n'y a de "naturel" à ses yeux que les "lois" économiques laissées libres de jouer dans tous les sens. Les libéraux de droite, dindons de la farce, ont appuyé le néolibéralisme en croyant refouler ainsi le "constructivisme" (?) ; ils ont juste aidé à déposséder la société au profit du pouvoir économique, avant que celui-ci ne soit dépossédé par le pouvoir financier.
- C'est à ce stade que nous en sommes aujourd'hui, et la crise qui ravage l'économie réelle n'entraîne visiblement aucun retour du politique, aucune domestication du pouvoir financier ! Voilà où le néolibéralisme nous a menés.
- Je passe sur l'alliance consubstantielle entre le néolibéralisme et les nouvelles moeurs ; ce qui ridiculise les droitiers qui dénoncent les unes en défendant l'autre.
- Quant au "constructivisme", c'est un mot très daté (1980-90) lui aussi, qui servait à disqualifier tout ce qui n'était pas "naturel" (on a vu l'ambiguité de cette notion). Il fut lancé par des cercles libéraux lepénisants où l'on essayait de déguiser le vieil Hayek en précurseur d'une "grande droite": coquecigrue qui ne naquit jamais. Tout cela était pathétique. On a vu le résultat.
J'étais aux premières loges durant la période en question - puisque j'étais au Figaro magazine où la volière libérale pouvait s'ébattre. (Heureusement pour moi, durant la phase la pire je ne m'occupais que de culture, lettres-arts-spectacles, et les glorieuses pages de Madelin "pour-connaître-et-aimer-le-libéralisme" ne dépendaient pas de mon secteur. Mais j'avais ce spectacle sous les yeux. D'où l'ironie qui me vient aujourd'hui, par moments, quand je vois des trentenaires de 2009 continuer à répéter des choses qui étaient déjà en train de se périmer à la fin des années Mitterrand ! Rien n'est plus opiniâtre que les mots de la tribu, transmis de pères en fils. Rien n'est plus pratique que le faux, car il se prête plus facilement que le vrai à toutes les manipulations. ]

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Écrit par : PMalo | 28/05/2009

ATTENTION

> Attention dans notre analyse politique de ne pas tomber dans le travers de du "nous savions déjà à l'époque". Dire aujourd'hui que le mitterrandisme était une escroquerie intellectuelle et que Mitterrand était aussi peu à gauche que Chirac à droite apparaît évident, avec le recul. De bons rad-socs de la IVè ! Mais à l'époque, bien peu étaient capables de lucidité. L'alliance avec le PC, alors que l'URSS restait une menace (quoi qu'on en dise ou sache aujourd'hui) pouvait légitimement inquiéter ! Quelqu'un d'aussi lucide que Volkoff prenait la menace très au sérieux, et démontait avec talent le système de désinformation qui nous pourrissait (et qui s'autoalimente aujourd'hui). Que des groupes de "droite" se soient plantés dans leurs analyse est certain, je pense d'ailleurs que bien de ceux que vous visez sans les citer, membres d'un certain Club, sont largement revenus de leurs lubies ultralibérales de l'époque. Pas tous... Mais soyons un peu indulgents et replaçons nous toujours dans le contexte avant de juger les actes passés ! Quant à l'Europe, puisque c'est le sujet du jour, ne faut-il pas y voir avant tout la volonté expresse des gouvernements d'abandonner les responsabilités, d'abandonner le pouvoir réel, en conservant les prébendes qui vont avec, et en disposant d'un formidable bouc émissaire à qui faire endosser la responsabilité des décisions impopulaires ? Regardez M. Barnier, la main sur le coeur à propos de la question du vin rosé mi-blanc mi-rouge ! Comme ministre de l'agriculture et grand ami de la Commission, il a donné son accord à cette débilité ! Mais ce n'est pas lui, c'est Bruxelles !
Mon précédent message est passé avant que je lise le post du 21 mai sur le "vote catholique". J'admets bien volontiers l'abstention, je la crois même utile, ou plus exactement le vote blanc. Mais il va falloir trouver autre chose pour agir sur le gouvernement de la société que les élections. Soit faire la révolution et prendre le pouvoir, soit se résigner à ce que le pouvoir soit exercé par des personnes qui n'ont rien de commun avec ce que nous pensons être le bien commun. Mais gouverner est une mission essentielle, et les catholiques n'ont pas le droit de se désintéresser de la vie politique. Le risque c'est de s'enfermer dans une tour d'ivoire, en disant "puisqu'aucun parti politique ne respecte la Doctrine sociale de l'Eglise, je ne donne ma voix à personne". Alors, on fait quoi ? Evangéliser ? Oui, c'est essentiel et primordial. Mais l'évangélisation se situe dans un ordre différent de la conduite immédiate des affaire publiques. Quid?

Écrit par : Edouard | 29/05/2009

LES "VALEURS" DE L'EUROPE

> L'opposition habituellement faite entre Europe sociale et Europe économique cache, il me semble, un malaise plus profond relatif à l'identité et aux valeurs de l'Europe. Surtout les valeurs, d'ailleurs : la seule que je perçois nettement est celle d'un individualisme axiologique, qui se déploie sur tous les plans (économique, social, santé, égalité des droits, etc.), qui ignore ou combat les structures sociales intermédiaires entre les puissances publiques et l'individu. Qui, dans cette campagne, parle de l'Europe de la famille, des Eglises, des associations, des syndicats? Exemple frappant : le programme PSE a pour titre "les citoyens d'abord". Mais qu'égrène-t-il à longueur de pages? Un suite de revendications pour les "droits" des individus (hommes, femmes, handicapés, pauvres, etc.) détaché de tout contexte collectif, à tel point que le "citoyen" invoqué paraît se réduire à l'individu. Comment une telle Europe peut-elle faire rêver, qui renvoie chacun à ses expériences et ses droits en excluant la dimension communautaire et collective?

Écrit par : Olivier | 29/05/2009

PERSONNE N'EST D'ACCORD

> J'ai l'impression que l'Europe est au milieu du gué , et ce depuis un bon moment .C'est une entité inachevée parce que personne n'est d'accord pour le moment sur sa finalité. Les uns la voient comme un libre espace économique, les autres souhaitent uune Europe des nations, d'autres demandent une Europe protectrice de son économie et de ses populations. Mais pour le moment personne ne donne à l'Europe les moyens réels pour réaliser quoi que ce soit à l'exception de réglementer tant bien que mal les échanges économiques
(certaines rèlementations tournent parfois au ridicule ) ou de s'occuper de questions sociétales. L'Europe n'a pas de gouvernement fixe, pas de politique de défense, pas de politique étrangère.
Sa seule grande réalisation a été la monnaie commune, et celle ci ne fonctionne que parce que la BCE est totalement indépendante des Etats.
La seule évolution possible pour que le système fonctionne c'est une confédération et un gouvernement supra national.
Cela implique évidemment des abandons de souveraineté, mais si les Etats (et les populations) n'en veulent pas nous resterons sur un système inachevé qui finira par se déliter et dégénérer et qui à un certain moment deviendra nocif.

Écrit par : horus | 29/05/2009

Cher Edouard,

> repensez aux chrétiens de l'empire romain. Ils n'avaient pas prise sur les pouvoirs publics et ils n'en vivaient pas moins leur foi et en témoignaient sans honte. Quel rapport entre notre mission et les pouvoirs publics? Ils nous échappent complètement. je dirais même que l'on peut parler de pouvoir privatisé et non plus public quand on observe la situation actuelle. Refuser de participer à une mascarade totalement hypocrite ne veut pas dire s'isoler dans une tour d'ivoire. Evangéliser, essayer de témoigner d'un autre mode de vie, voire bâtir un autre mode de vie, en dehors du système est au contraire une attitude active et même une forme de lutte politique non-violente, selon moi. Croire qu'il faille être élu pour avoir un pouvoir de décision dans notre société relève de plus en plus du rêve car, a moins de tout dynamiter (et je dois dire que c'est pas l'envie qui me manque), il n'est plus possible de faire quoique ce soit tellement le système est englué dans les intérêts de partis, de groupes ou de carrières qui paralysent toute action.

Écrit par : vf | 29/05/2009

VASTE PROGRAMME

> Horus, je ne suis pas d'accord avec votre conclusion, mais vous posez bien les termes du débat, c'est à dire la finalité.
La seule voie honnête pour faire avancer ce débat serait de poser, dans l'ordre, trois questions, et de ne poser la suivante qu'après avoir répondu clairement à la précédente : Qui sommes nous ? Que voulons nous faire ensemble ? Comment voulons-nous le faire ?
Et évidemment, de les poser aux peuples, directement. Pour ajouter à la folle utopie, il faudrait les faire précéder d'un large débat parfaitement honnête, et la poser à tous le même jour !
Vaste programme aurait dit un grand respectueux de la volonté des peuples !

Écrit par : Edouard | 29/05/2009

LOGIQUE

> VF souligne le 27 mai que : "Mettez n'importe lequel au pouvoir et vous aurez la même politique." Effectivement, il ne sert de rien de changer les hommes si on ne remet pas en cause les institutions qui conduisent inéluctablement aux mêmes choix : en France comme en Europe. A chaque élection, nous cherchons la solution miracle et nous sommes à chaque fois déçus. L'élection présidentielle illustre à merveille ce schéma : recherche de l'homme providentiel qui déçoit tout le monde en quelques mois.
Une remise en cause radicale du régime, en France, et des principes de la construction européenne s'impose. De ce point de vue, le vote souverainiste ne va pas au bout des choses. Quelle souveraineté pouvons-nous avoir sans souverain ? On me répondra : "le peuple est souverain". La belle affaire : quand il vote "Non", on s'en fiche et ensuite on s'organise pour ne plus l'interroger.
D'autre part, les racines chrétiennes sont-elles seulement pour l'Europe ? Pourquoi personne ne les réclame-t-il pour la France. Car c'est bien d'elles dont nous aurions besoin.
En attendant, la vérité se décide à la majorité. C'est elle qui nous dit ce qu'est un enfant, un homme, une femme, un mariage, quand on peut mettre fin à la vie des plus jeunes ou des plus vieux...
Pour combattre ces dérives inacceptables en France et en Europe, pouvons-nous réformer les choses de l'intérieur dans un régime qui affirme : "La loi est l'expression de la volonté générale" ?
Non, décidément, il ne suffit pas de contester des politiques, il faut dénoncer le régime qui les produit inéluctablement.

Écrit par : CH | 06/06/2009

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