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26/05/2009

Julien Coupat : appel à une révolution inédite


 

 

Julien Coupat est indéfiniment détenu pour soupçon de terrorisme, alors que le dossier est vide et que l'action incriminée (le "sabotage" de caténaires SNCF) a été revendiqué par un groupe d'antinucléaires allemands...

Pourquoi cette obstination des enquêteurs ? ces interpel-lations tardives de comparses, aussitôt relâchés ? etc ? L'impression générale est que le gouvernement s'est lancé sur une fausse piste et ne veut pas l'avouer.

Selon le prisonnier, c'est pire : on savait que la piste était fausse et on l'a fabriquée. Dans quelle intention ? Ici Coupat place sa propre vision des choses. C'est une élégante construction idéologique post-debordienne, avec une prophétie radicale : "Ce qui s'avère, sous les dehors d'une 'crise économique', d'un 'effondrement de la confiance', d'un 'rejet massif des classes dirigeantes', c'est bien la fin d'une civilisation, l'implosion d'un paradigme : celui du gouverne-ment, qui réglait tout en Occident – le rapport des êtres à eux-mêmes non moins que l'ordre politique, la religion ou l'organisation des entreprises. Il y a, à tous les échelons, une gigantesque perte de maîtrise à quoi aucun maraboutage policier n'offrira de remède." Au fond, dit Coupat, il y a devant nous "une bifurcation à la fois historique et métaphysique" : "soit nous passons d'un paradigme du gouvernement à un paradigme de l'habiter, au prix d'une révolte cruelle mais bouleversante, soit nous laissons s'instaurer à l'échelle planétaire, ce désastre climatisé où coexistent, sous la férule d'une gestion 'décomplexée', une élite impériale de citoyens et des masses plébéiennes tenues en marge de tout. Il y a donc, bel et bien, une guerre, une guerre entre les bénéficiaires de la catastrophe et ceux qui se font de la vie une idée moins squelettique..."

"C'est une affaire de sensibilité", dit Coupat, et la sensibilité qu'il prône "est immédiatement politique, non en ce qu'elle se demande 'pour qui vais-je voter?', mais 'mon existence est-elle compatible avec cela ?". A cette interrogation montante, le pouvoir répond par l'anesthésie : "l'administration de doses sans cesse plus massives de divertissement, de peur et de bêtise."

Plusieurs aspects de la thèse de Coupat traduisent une réalité évidente :

- la situation de notre postdémocratie occidentale ("une oligarchie vacillante sous tous rapports"),

- le "maraboutage policier", inventant des conspirations d'ultragauche comme aux heures les plus risibles de la panique bourgeoise de 1968,

- l'ambiguité de la notion de "terrorisme" et le rôle suspect de "l'antiterrorisme", etc.

Le coeur de la thèse laisse rêveur. Peut-on soutenir que le vacillement actuel de l'histoire soit un passage du "paradigme du gouvernement" vers un "paradigme de l'habiter" ? Peut-on habiter le monde, habiter le temps, sans que ce soit en société : donc avec des formes – même inédites – de gouvernement, quelles qu'elles soient ?

Quel qu'en soit l'horizon, Coupat postule la nécessité d'une révolte "bouleversante". Il ajoute : « cruelle ». Pour qui ? Pour chacun, comme toute révolution copernicienne. Inventer un nouvel art de vivre en rupture avec le matérialisme mercantile occidental, ne sera pas un dîner de gala. Mais cette révolution-là, chacun la fera pour et contre soi-même. Il s'agira vraiment de changer de peau : de chasser le vieil homme de notre tête. C'est là que Coupat rejoint (sans le vouloir) l'idée chrétienne prise au sérieux. C'est un autre débat.

 

16:20 Publié dans Idées | Lien permanent | Commentaires (17) | Tags : coupat

Commentaires

BOITEUSE

> Une chose me paraît boîteuse dans le long interview de J. Coupat, c'est son amalgame entre le sarkozysme et "la réaction". C'est prendre ses désirs pour des réalités. Sarko n'est pas plus "réac" qu'autre chose : il ne croit à rien de ce qu'il dit. Toutes ses déclarations sont destinées à la consommation immédiate, livrées sans même un papier d'emballage. Et oubliées sitôt après.

Écrit par : Fulilua | 26/05/2009

POUR

> J'ai lu les textes du Comité invisible, et je dois dire que j'ai été très impressionné par la clarté, la pertinence et l'audace de leur analyse. Mis à part une certaine légitimation de la violence insurrectionnelle, à laquelle je n'adhère pas tout à fait, je dois dire que cette pensée post-situationniste à de quoi séduire. Elle donne de vraies clefs de compréhension du chaos actuel et, surtout, présente une solution révolutionnaire constructive : ce que Coupat et ses amis ont mis en œuvre dans leur ferme du Goutailloux, à Tarnac.

Écrit par : Quentin | 26/05/2009

CONTRE

> Il ressort de l’interview donnée par Julien Coupat quelques éléments de base d’une construction largement paranoïaque, par exemple cette déclaration: « Nous vivons actuellement, en France, la fin d’une période de gel historique dont l’acte fondateur fut l’accord passé entre gaullistes et staliniens en 1945 pour désarmer le peuple sous prétexte d’ “éviter une guerre civile”. Les termes de ce pacte pourraient se formuler ainsi pour faire vite : tandis que la droite renonçait à ses accents ouvertement fascistes, la gauche abandonnait entre soi toute perspective sérieuse de révolution. » Ce triste jargon d’idéologue a-t-il pu, véritablement, inquiéter le pouvoir actuel ? Pourtant, il suffit à discréditer son auteur. On peut par exemple rappeler à Julien Coupat la grève insurrectionnelle de novembre-décembre 1947, déclenchée en France par la CGT avec le soutien du Parti communiste désireux, à l’appel de Moscou, de reprendre le pouvoir. Cette grève fut un échec grâce à l’action énergique du président du conseil, Robert Schuman, qui envoya la troupe. Si une révolution fut alors empêchée, ce fut par l’action d’un gouvernement démocratique particulièrement éclairé et courageux. Et le fascisme prêté, semble-t-il, vu la référence à 1945, au général de Gaulle - qui rappelons-le a quitté de lui-même le pouvoir en janvier 1946 - est une vieille lune ridicule. Le plus inquiétant n’est pas que des idéologues tiennent ce genre de propos. C’est qu’on les publie sans les commenter comme l’a fait Le Monde, ou qu’on en tire prétexte pour fournir au bon peuple sa « pâture » sécuritaire.

Écrit par : Denis | 26/05/2009

A RIEN

> Exact, Fulilua : Sarkozy ne croit à rien. Il n'a aucun souci de cohérence. Il lance
à grand fracas son "Grenelle de l'environnement", puis il décide de faire ministre M. Allègre, que JM Jancovici surnomme "le Faurisson du climat". Il flagorne le pape
à l'Elysée, puis il intronise Mme Morano. Etc...N'importe quoi. La gesticulocratie. Complètement creux.

Écrit par : Amicie T. | 26/05/2009

OBSCURE

> Je trouve que la prose de Coupat est enquiquinante au possible, obscure, ampoulée. Elle convient très bien au Monde. Comme tous les idéologues, il aime mieux ses idées que la réalité. Je partagerais plutôt l'opinion de Denis.

Écrit par : zoé | 27/05/2009

A Zoé :

> pardonnez-moi, mais Coupat préfère tellement la réalité aux idées qu'il a choisi d'appliquer celles-ci réellement, pour qu'elles cessent d'être des idées, dans sa ferme du Goutailloux. C'est même pour cela qu'on l'a foutu en taule. Le gouvernement et la police, comme dans toute démocratie moderne, s'ils sont prêts à supporter à peu près tous les livres, ne supporteront jamais en revanche que naisse une forme de vie directement inspirée de ces mêmes livres. Coupat les gêne justement parce qu'il est dans la réalité, dans une réalité qu'il recrée, contre eux.
Je pratique depuis bien longtemps la prose de Coupat et de ses amis, j'ai suivi indirectement leurs essais de communauté (plutôt réussis jusqu'à ce que la police s'en mêle) et même si je ne partage pas entièrement leurs conceptions, où métaphysique est déconnecté de transcendant malheureusement, ils ont le remarquable talent d'avoir rebâti une pensée cohérente en elle-même et opérative.
Ensuite, on peut toujours leur préférer la phraséologie médiatique simplex et les commentaires sportifs. Ce n'est pas interdit.

Écrit par : JG | 27/05/2009

AVOCAT DU DIABLE

> J'ai moi aussi une certaine affection pour le bonhomme malgré sa coloration un peu trop marxisante, et la dérive judiciaire au nom de l'épouvantail anti-terroriste ne me rassure pas.
Mais, pour reprendre vos propos et me faire l'avocat du diable, JG, "Coupat préfère tellement la réalité aux idées qu'il a choisi d'appliquer celles-ci réellement". Faut-il inclure dans cette réalité le crochetage des fils de fer que vous savez ?

Écrit par : PMalo | 27/05/2009

À JG

> Pourquoi utiliser le dénigrement parce que vous n'appréciez pas ce que je dis?
Je ne lis pas de commentaires sportifs. Je préfère lire le cardinal de Retz, Rivarol, Chateaubriand, bref, les grands sportifs de la littérature. Mais il se peut que vous ne connaissiez pas ces personnes qui ont, c'est évident, le style "simplex" de la phraséologie médiatique. Je vous prie d'excuser mes mauvaises lectures que j'ai le crime de compléter par les livres de Benoît XVI, qui ne sont pas simples, quoique fort clairs et jamais ampoulés (J'en remets des couches, c'est mon côté phraséologie médiatique).
Je maintiens : l'idéologue préfère ses idées à la réalité et vous le confirmez en écrivant que Coupat a choisi d'appliquer ses idées dans sa ferme "pour qu'elles cessent d'être des idées" et qu'il "recrée la réalité". Aussi fort que Dieu!
En 1789, on a voulu appliquer les idées des philosophes à la réalité. Résultat : on a coupé la tête des gens et massacré allègrement. En 1917, rebelote, grâce à ces sinistres personnages que furent Trotsky, Lénine et consorts, et rerebelote avec Hitler, Pol Pot , Mao Zedong qui ont forcé leurs idées sur la réalité.
Non merci! Mais peut-être ne donnons-nous pas la même signification au mot réalité. Que notre société soit mal en point, j'en conviens. Mais la violence insurrectionnelle, savez-vous ce que c'est? Non seulement du sang et des godasses partout, mais le triomphe des scélérats qui remplacent les crapules d'avant.
La prose obscure de Coupat est réservée à des "happy few" dont vous faites sans doute partie puisque vous parlez de "métaphysique déconnecté de transcendant "(fichtre!) et "pensée cohérente en elle-même et opérative".
J'ai l'honneur de signer, non plus Zoé, mais Nelson Montfort. Ouf, voilà que je connais au moins le nom d'1 commentateur sportif!
NMZ

[ De PP à NMZ - Je suggère que l'échange ne monte pas vers l'acerbe. Plus on discute du fondamental, moins il faut y mêler d'attaques ad hominem ; surtout entre gens qui risquent de se prendre mutuellement pour ce qu'ils ne sont pas ! ]

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Écrit par : Nelson Montfort dit zoé | 27/05/2009

ET VOILÀ...

> 27 mai - " Le parquet de Paris ne s'oppose plus à la remise en liberté de Julien Coupat, présenté comme le chef d'une cellule soupçonnée de sabotages de caténaires SNCF, a-t-on appris mercredi soir de source judiciaire. Ecroué depuis le 15 novembre dernier à la prison parisienne de la Santé, Julien Coupat a été entendu mercredi après-midi par le juge d'instruction en charge de cette affaire. Sa remise en liberté pourrait intervenir jeudi, précise-t-on de source judiciaire.
Julien Coupat est mis en examen pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste" et "direction d'une structure à vocation terroriste", des chefs passibles de la cour d'assises. Il a toujours protesté de son innocence.
Le parquet s'était jusqu'à présent opposé plusieurs fois à la remise en liberté de Julien Coupat. Ses avocats et ceux des autres mis en examen ont toujours dénoncé une "instrumentalisation politique" de ce dossier. Sur les neuf mis en examen, cinq sont soupçonnés d'avoir participé à des actes de malveillance ayant visé la SNCF. Proches de la mouvance qualifiée d'"anarcho-autonome" par la police, ces personnes sont suspectées d'avoir formé une "cellule invisible".
Dans un entretien publié lundi par "Le Monde", Julien Coupat a qualifié de "petite vengeance" la prolongation de sa détention. Répondant par écrit aux questions du quotidien, il a dénoncé une "fable médiatique sur notre compte, celle du petit noyau de fanatiques portant l'attaque au coeur de l'Etat en accrochant trois bouts de fer sur des caténaires".
Par ailleurs, Julien Coupat a nié être l'auteur du livre "L'insurrection qui vient", versé au dossier d'instruction, dont il dit être "un lecteur". "Il n'y a pas d"affaire de Tarnac', pas plus que d"affaire Coupat'", a-t-il poursuivi dans cet entretien. "

Écrit par : Unsichtbar | 27/05/2009

JULIEN FREUND

> M. de Plunkett, lisez attentivement la prose de ce groupuscule: nous avons là trait pour trait aux Panama Rangers, jeunes barbares du "Camps des Saints" (1973). On peut être d'accord avec le constat lucide de "L'Insurrection qui vient", il n'en reste pas moins que, du fait des solutions que prone ce mouvement, nous sommes de l'autre côté de la barricade. "Si vous vous refuser à reconnaitre l'ennemi, l'ennemi lui vous désignera quand même" (Julien Freund à Jean Hyppolite).
Cortemby

[ De PP à C. - Ne soyons pas "d'un côté de la barricade". Aucun chrétien ne peut l'être. L'honorable Freund - que j'ai rencontré naguère - n'est pas une référence pour ceux qui voient dans le politique plus et autre chose que la "désignation de l'ennemi" - ce pont-aux-ânes de la droite de droite. Prendre une conséquence pour une source, c'est une pensée trop courte... D'autre part, l'état de dissociété dans lequel nous sommes (et qui a détruit le lien social) oblige à se poser une question primordiale : celle du rapport entre les êtres (terrain pour la nouvelle évangélisation); si c'est ce retour au primordial que vous taxez de barbarie, alors il est redevable à notre dissociété - non à ceux qui refusent celle-ci. Enfin, nous sommes en 2009 et non plus en 1970 ; il faut recycler tous les points de repère.]

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Écrit par : Cortemby | 28/05/2009

A Cortemby :
> il est assez plaisant que vous citiez Julien Freund, disciple de Carl Schmitt, lequel est la grande référence (cachée) de Coupat et de ses amis. Vous aurez au moins en commun la fameuse distinction ami/ennemi, que pour ma part je récuse fondamentalement. C'est pourquoi je ne crois pas aux divers côtés des barricades quand on se révolte contre le pouvoir. J'ai d'ailleurs été du même côté que Coupat il y a quelques années, sur des vraies barricades.

A Zoé :
pardonnez-moi, je ne vous accusais pas de préférer les commentaires sportifs. Je voulais seulement signifier ma propre satisfaction de lire dans Le Monde des propos de cette hauteur-là. Et si vous lisez le cardinal de Retz, j'imagine que vous devez avoir tout de même quelque secrète affection pour les conspirateurs...
Encore une fois, je conçois qu'on n'aime ni ne pratique le langage de la philosophie politique. Je ne crois pas qu'en la matière la langue de Coupat soit ampoulée : elle s'inscrit dans une tradition dont les concepts sont définis, mais qu'il faut connaître. Un néophyte pourrait faire le même reproche à un théologien, et pourquoi pas à Benoît XVI.
Bien respectueusement,
JG

Écrit par : JG | 28/05/2009

FREUND ENCORE

> Je nuancerais volontiers votre propos. Freund n'est pas un idéologue mais un observateur.Le qualifier sommairement de "droitard" en raison d'une frange de son lectorat ne tient pas (ancien résistant et catholique). Si vous êtes un poil aristotélicien, vous reconnaitrez rapidement la grande valeur de ses remarques, à l'instar de grands penseurs contemporains: Mme Chantal Delsol, professeur à l'Université Val de Marne et membre de l'Institut de France (appartient t-elle à la "droite de la droite"?), n'est-elle pas catholique? Et que dire du libéral Raymond Aron, du juriste catholique Carl Schmitt ou de Pierre-André Taguieff ?
Souvenez-vous de la réplique de Jean Hyppolite (qui n'est pas n'importe qui), despéré par l'oeuf de Colomb que Freund soumaittait à sa sagacité lors de la soutenance de sa thèse: "alors il ne me reste plus qu'à me suicider"!
Cortemby

[ De PP à C. - J'ignorais que le freundisme poussait au suicide. D'autre part, je fais les plus expresses réserves sur le "catholicisme" de Carl Schmitt. Et l'aronisme m'a toujours laissé froid, comme toutes les constructions idéologiques occidentales bâties en dépendance (a contrario) du défi soviétique. Quant à P.A. Taguieff ou Chantal Delsol (devant laquelle je m'incline volontiers), je discuterais bien de Freund avec eux à la prochaine occasion... ]

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Écrit par : Cortemby | 28/05/2009

VIEILLE EUROPE ?

> Je veux dire par là que le politique me paraît, comme la météo ou l'activité techtonique terrestre, ni chrétien ni antichrétien: il m'apparaît comme un phénomène que l'on ne peut occulter et qui a son autonomie. Qu'en pensez-vous?
TOUT N'EST PAS MAUVAIS dans leur prose -dont le style est d'ailleurs valable. Je n'ai pas d'INIMITIE à leur endroit, mais mais je prends acte de leur HOSTILITE. "Si vous vous refusez à désigner l'ennemi, l'ennemi lui vous désignera tout de même", comme le montrent ces extraits:
"Le mouvement contre le CPE a vu le retour régulier du cocktail molotov. Mais sur ce point, certaines banlieues restent indépassées. Notamment dans cette technique qui se perpétue depuis longtemps déjà : le guet-apens. Ainsi celui du 13 octobre 2006 à Épinay : des équipes de la BAC tournaient vers 23 heures à la suite d’un appel signalant un vol à la roulotte ; à leur arrivée, une des équipes « s’est trouvée bloquée par deux véhicules placés en travers de la route et par plus d’une trentaine d’individus, porteurs de barres de fer et d’armes de poing". " Cette affaire met en lumière que nous n’avons pas à faire à des jeunes qui réclament davantage de social mais à des individus qui déclarent la guerre à la République », notait un flic lucide à propos de récentes embuscades. L’offensive visant à libérer le territoire de son occupation policière est déjà engagée, et peut compter sur les inépuisables réserves de ressentiment que ces forces ont réunies contre elles." (extrait de l'Insurrection qui vient)
Ils déclarent la guerre non seulement à la démocratie de marché, mais aussi à la vielle Europe qu'il s'agit pour nous de faire renaître.
Rassurez-vous, je ne marche pas sur des schémas "seventies"; je pense comme ma génération, celle des jeunes européens de vingt ans.
Cortemby


[ De PP à C. - C'est la différence entre nous : je ne crois pas que "la vieille Europe" ait à renaître, et je ne crois pas qu'elle le puisse - pour de simples et indépassables raisons démographiques. Le monde à venir sera bien différent de ces slogans fatigués. Laissons les "archéofuturismes" et autres "nostalgies-de-l'avenir" aux rêveurs de brumes. La philosophie chrétienne de l'histoire est d'une autre trempe. Elle est capable de faire face à l'inédit, sans crainte aucune ! ]

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Écrit par : Cortemby | 28/05/2009

"INSUPPORTABLE"

> Désolé: je soutiens ceux qui viennent d'écrire que ce style ampoulé est insupportable.
Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement...
Marx au moins avait du souffle. Les post-marxistes aussi, mais ils soufflent dans des ballons boursoufflés.
A nous Boileau!

Écrit par : gondrand | 28/05/2009

@ P de P

> Non, la réponse brusque de Jean Hypolitte traduit juste une gueule de bois théorique. http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Hyppolite
Raymond Aron eut la même réaction en passant d'un pacifisme kantien à un réalisme digne de Thucydide et non empreint d'idéologie! (se référer à ses "Mémoires"). Il vu que sa position angélique était intenable. à bon entendeur...
Quant à la Vieille Europe dont je suis un jeune représentant:je crois que l'histoire se joue sur le temps long. L’histoire n’est jamais écrite. Les Français après 130 ans de présence en Algérie, les Portugais après 400 ans en Angola et les Arabes après 700 ans en Espagne, tous ont appris à leurs dépens que la colonisation n’est pas éternelle dès lors que les indigènes ne sont plus disposés à la subir.
Quel débat sympathique! à vos claviers...

Écrit par : Cortemby | 28/05/2009

à Cortemby:

> "Il y a donc, bel et bien, une guerre", donc ipso facto une distinction amis/ennemis, écrit J. Coupat dans Le Monde.
Enfin, je préfère aussi Boileau à Coupat.

Écrit par : Ramuz | 28/05/2009

CRISE DE CONSCIENCE

> Coupat et ses potes: emblèmes de la crise de la conscience européenne dont ont parlé Paul Hazard et Jean de Viguerie. Des rêveurs dangereux qui, parfois il est vrai, ont une ou deux bonnes idées. Mais leurs livres, désormais best-sellers, et entretiens ("L'Insurrection qui vient", "Contribution à la guerre en cours" etc.) témoignent d'une pensée bancale et sans contact avec le réel (cf. citations de Cortemby ci-dessus). Signes des temps...

Écrit par : alexis | 30/05/2009

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