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22/03/2009

Au calme, citoyens !

Après les incidents de ce matin à Notre-Dame de Paris :


 

 -

« Au calme, citoyens » : cette formule est dans l’un des nombreux messages reçus aujourd’hui, et qu’on lira sous la note précédente. Ils réagissent à l’événement lamentable qui vient d’avoir lieu à Paris sur le parvis de la cathédrale Notre-Dame, et dont les médias se sont emparés.

Que s’est-il passé ?  Ce matin, le mouvement activiste Act Up et quelques élus parisiens d’extrême gauche sont venus manifester contre le pape à la sortie de la messe de Notre-Dame. C’était la seconde opération de cette sorte contre la cathédrale, la précédente ayant eu lieu en juin 2005 : Mgr Jacquin (l’archiprêtre de Notre-Dame) avait été jeté au sol et blessé à la tête par un commando.

En 2005, les responsabilités étaient nettes : l’agresseur était le commando, la victime Mgr Jacquin, et l’opinion publique ne s’y était pas trompée.

Mais ce 22 mars 2009, l’extrême droite a réussi à mettre les torts du côté des catholiques.

La chose s’est passée en deux temps. D’abord quelques jeunes gens, chrétiens mais naïfs, ayant appris qu’une provocation d’Act Up allait avoir lieu, ont cru bon de convoquer leurs copains via Facebook pour aller contre-manifester. C’était une mauvaise idée, pensent nos lecteurs (et je suis de leur avis). La bonne tactique est de rester indifférent aux provocateurs, puis d’aller discuter paisiblement avec les journalistes en leur expliquant deux ou trois choses qu’ils n’imaginaient pas.  Mais aller brailler contre des braillards, c’est juste renforcer les braillements : donc servir l’agression au lieu de la court-circuiter.

D’autant que les bons jeunes gens se sont faits déborder par d’autres, plus à droite, plus excités, et dont le premier souci n’était pas le christianisme. Venus sous prétexte de prêter main-forte aux cathos sur le parvis, ils sont passés tout de suite aux choses sérieuses : la rixe a commencé entre eux et les manifestants de gauche.  Ces soi-disant catholiques ont même frappé une fille au visage pendant qu’elle parlait aux journalistes de France Info…

Maintenant des vidéos circulent sur le web et font la joie de tous les blogueurs cathophobes. Les agences de presse expliquent que « l’extrême droite » soutient Benoît XVI. Pour les catholiques sincères, l’ambiance était mauvaise samedi ; elle est pire dimanche soir.

 

Tirons la leçon. Elle est double.

1. En ce qui concerne l’Eglise catholique : 

- le problème de la communication catholique est devenu dramatique (fond et forme) ; il appelle une réforme radicale, en France et au Vatican.

-  Plus cette réforme tardera, plus les initiatives irresponsables et prétendument catholiques (du genre de celle de ce matin) seront montées en épingle par les médias, et nuiront à l’image du catholicisme.

2. En ce qui concerne  les milieux ultra-cathos :

-  on ne peut que les appeler à se réveiller, et à comprendre :

a) que leurs réflexes sont catastrophiques ;

b) qu’à se comporter comme ils le font, ils apportent bonheur sur bonheur aux ennemis de l’Eglise qu’ils prétendent défendre.

Avec des amis pareils, Rome n’a pas besoin d’ennemis.

Certains de nos lecteurs vont dire à nouveau que je suis trop sévère envers ce petit milieu. Mais je décris simplement le zèle aveugle de ces groupes, toujours prêts à jouer le rôle (caricatural) que les médias prêtent aux catholiques.  Dans le climat d'aujourd'hui, ce comportement est néfaste.

S’ils voulaient réellement servir le catholicisme, ils feraient ce que doivent faire les catholiques : se dépouiller de leurs opinions toutes faites. Puis demander à l’Eglise si elle attend d’eux quelque chose – et quoi.

 

 

Commentaires

LA CONVERSION AU CHRIST EST BIEN AUTRE CHOSE QU'UN ENGAGEMENT MILITANT

> Bonne analyse : Facebook n'est hélas pas une école de vertu, pas plus que ne le sont certaines soirées "Tra Tra" ou "chevalières" (pour reprendre la terminologie présente sur le dit site) et la conversion au Christ est bien autre chose qu'un engagement militant ou politique.
On n'est pas chrétien comme l'on porterait un "vicomte Arthur" ! Il est parfois à se demander hélas si certains groupes ne seraient pas bons juste pour les bannières et les chaussures !
Mais en attendant "touche pas à mon pape" , et réagissons par la prière et l'apostolat d'amitié :)

Écrit par : Artus | 22/03/2009

NECESSAIRE

> Oui, ce n'est pas drôle de devoir crever ce genre d'abcès mais c'est nécessaire. On ne peut pas laisser des groupes caricaturaux continuer à tirer la couverture à eux en faisant croire qu'ils représentent l'esprit de Benoit XVI, pour la plus grande satisfaction des anticatholiques.

Écrit par : Philippe Angebeau | 22/03/2009

COMMUNICATION

> Je suis d'accord avec votre analyse, à ceci près que, cette fois, les réponses du Pape aux questions des journalistes étaient disponibles, et qu'il ne s'agit plus, à mon sens, de problème de communication de l'Eglise ou du Vatican, mais de désinformation sciemment effectuée par les grands médias et par la classe bien-pensante politico-médiatique.
Pour le reste, bien sûr les provocations et les réponses inadéquates aux provocations sont stupides et contre-productives.
Michel de Guibert


[ De PP à MG - Non : le problème de communication ne réside pas dans le texte du pape (cf commentaire du P. Charrier sous la note précédente). Il réside dans l'incapacité des services d'Eglise à répercuter et expliquer le propos en termes grand public. De la sorte, l'Eglise a l'air à la fois de dire n'importe quoi et d'être incapable de l'argumenter ; ce qui surexcite les cathophobes et désoriente les catholiques, qui ont déjà tendance à ne pas connaître les positions de leur Eglise - et à prendre Claire Chazal pour la papesse du monde tel qu'il est.
De là, l'urgence d'une réforme - de forme et de fond - de la communication catholique. Le travail commence dès maintenant. ]

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Écrit par : Michel de Guibert | 22/03/2009

À RECADRER

> Eh bien, moi qui pensais ce soir que l'agitation était finie pour un bon moment, après toutes ces "affaires" médiatiques, et qu'on allait pouvoir reprendre le Carême avec plus de sérénité après les déferlantes...
Ne serait-il pas bon de "recadrer" un peu ces jeunes militants ?
Laura

[ De PP à L. - Oh que si. Et d'urgence ! Il s'agit de les amener, soit à se comporter en chrétiens, soit à aller jouer ailleurs. ]

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Écrit par : Laura | 22/03/2009

LA GRANDE EXPLICATION

> Avec un peu de recul, il me semble finalement que cette crise était inévitable. C'est la grande explication avec l'Occident libéral et libertaire. Attachons nos ceintures ! Avis de tempête ! Simplement je me demande si c'est le début de la crise ouverte ou au contraire la fin de la crise, le moment où l'adversaire joue son va-tout car il sent qu'il est en train de perdre la partie.

Écrit par : B.H. | 22/03/2009

AU CINEMA

> Bonsoir, rentrant d'une séance de cinéma, je veux vous faire part de ce que je viens de voir et qui n'est pas prêt de faire retomber la cathophobie....
Effectivement, parmis les bandes annonces des films à venir deux placées l'une aprés l'autre sont plutôt inquiétante pour les mois à venir.
La première, "le missionnaire" se présente comme une véritable caricature de la façon dont le français moyen ignorant tout de la foi doit nous voir comme catholique (bon enfant?? ca reste à voir)
La seconde par contre concerne "anges et démon" de Dan Brown et la par contre ça sent déjà la superproduction qui va faire bcp de mal à l'évangélisation, au Christ et à son Eglise.
Seigneur renforce notre foi, notre patience et notre douceur envers le monde.
Benoît


[ De PP à B. - Dans quelques semaines va reparaître (pour la sortie du film) un très bon livre de dissection d'ANGES & DEMONS, aux Presses de la Renaissance. Il explique comment Dan Brown a emprunté ses fantasmes antipapistes aux sites d'extrême droite américains les plus conspirationnistes et les plus délirants. Au passage, le même livre rétablit la vérité historique sur l'affaire Galilée et ses causes politiques. Lisez-le dès sa sortie, ça remet les idées en place ! ]

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Écrit par : Benoît | 22/03/2009

DES ECOLOS, VRAIMENT ?

> Non mais qu'allaient faire les écolos sur le parvis de Notre-Dame ? Etait-ce une opération marketing (viral) pour le lancement de préservatifs en latex équitable ? "Inonder la terre de capotes" n'est pas vraiment du développement durable, un tour dans le bois de Boulogne suffit pour s'en rendre compte.
Ceux-là n'ont pas lu votre livre...
PMalo


[ De PP à PM - Ceux que les médias appellent "écolos" ne sont pas des écologistes : ce sont les élus Verts de Paris, qui n'ont que deux centres d'intérêt : la capote et l'antipapisme. Ce sont eux qui ont manifesté dans la rue contre... Delanoë, quand celui-ci a imposé que la place du parvis prenne le nom de Jean-Paul II ! En revanche, les mêmes vous diront le plus grand bien du "capitalisme vert", tendance McDonald-Cohn-Bendit.Tout ça va ensemble. Recto verso. ]

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Écrit par : PMalo | 22/03/2009

INSIGNIFIANT

> Il s'agit bien d'une histoire aussi insignifiante qu'un pet de lapin sur une toile cirée...


[ De PP à G. - Mais moins insignifiant que votre commentaire. Vous devriez retourner sur les sites de mode. ]

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Écrit par : gérard | 22/03/2009

JEUX

> Tout à fait d'accord avec votre analyse. Les "catho" qui se fourvoient dans la violence peuvent apprécier à Dachau tout le bien que leur réserve l'extrême-droite.
http://www.editions.lu/editions-book-179.html
http://www.decitre.fr/livres/La-baraque-des-pretres-a-Dachau.aspx/9782706704529
Act Up fait le jeu de l'extrême droite, sinon le même qu'elle, l'un n'excluant pas l'autre. Il y a eu des homosexuels nazis (Ernst Röhm, Michäel Kühnen par ex.)
La convergence d'intérêt entre provocation et contre provocation témoigne de la complicité objective de deux mouvements qui trouvent dans leur affrontement la légitimité de leur existence. Ils ne sont pas opposés mais complémentaires.
Allez savoir si tout cela n'a pas été un peu monté d'avance...

Écrit par : Annie | 22/03/2009

ARDU RECADRAGE

> "Recadrer" dites-vous? Que je suis d'accord avec vous dans le principe, et combien cela me paraît impossible dans les faits! Nous l'avons expérimenté envers les détracteurs de l'Eglise ces temps-ci: agir en chrétiens nous conduit à leur dire la vérité sans peur, mais si ceux-là ne veulent pas entendre... Je ne suis pas sûre que ces néo-je-préfère-ne-pas-savoir-trop-quoi veuillent entendre davantage que les militants d'Act-Up ou tous nos béni-oui-oui politiques et médiatiques (qui ont au moins l'excuse de l'ignorance crasse). "Malheur par qui le scandale arrive"... Mais ceci étant dit, que faire de plus ?

Écrit par : Luxl | 23/03/2009

CLIMAT DE VINDICTE

> Et si, chers amis, ce Pape était celui que la Sagesse-Providence, qui sait et veut ce que Dieu veut, nous donne pour conduire le Corps en son entier vers le combat inévitable avec l’esprit-du-monde et son prince ? Comme si le temps était venu où il devient à l'évidence IMPOSSIBLE de confesser les fondements de la foi catholique dans le domaine des mœurs, de la morale, du bonheur et de la vie, sans maintenant, et plus durement que jamais, déclencher une hostilité qui me paraît d’autant plus inquiétante qu’elle hérite de la Modernité une sorte de blanc-seing pour détruire l’Eglise Catholique, clairement désignée comme ennemie du progrès et de l’humanisme.
(Humanisme qui s'établit sur le refus d'un Dieu créateur, du péché et du mal présents DANS l'homme, afin d'instaurer le relativisme et la confusion voire l'inversion des valeurs sur lesquelles nos sociétés se sont fondées. Pour arriver, délivrés de la Transcendance, au salut de l'homme par l'homme, excluant de facto la Miséricorde et le Salut, laissant l'homme dans son angoisse des profondeurs, ignorée par l'humanisme. Mais le refus de Dieu tue l'espérance, rendant insupportable sa condition mortelle et tout ce qui la rappelle: fragilité, handicap, maladie, vieillesse, ce qui conduit chacun à "jouir pour oublier la mort un instant" (Olivier Clément), incapable de penser la mort pour ne penser qu'à la fuir ou la "supprimer" de sa vue, quête compulsive du bien-être, au détriment de l'autre, du plus faible et (ou) encombrant, dans ce qu'il est impossible de ne pas appeler un "refroidissement de l'amour" (Mt 24). Lequel s'accompagne d'une forme nouvelle, "moderne", de barbarie, d'autant plus maligne qu'elle avance parée des ornements sacrés du Progrès, du Droit, de la Liberté. Eugénisme: ce qu'Hitler n'a pu mener à son terme, voici que des lois républicaines ne tarderont pas à l'imposer à des consciences atones; euthanasie: tout sauf la "belle mort" mais un cri étouffé qui appelle la compassion authentique: celle qui affirme: tu as du prix, me voici, par mon regard je te montre ta dignité; avortement: droit absolu de tuer en niant la vie; procréation coupée de l'humain, embryon chosifié, pour cause de droit absolu à l'enfant; famille livrée à la casse: il faut déconstruire par principe ce qui nous a précédé; sexualité sans limite: inceste, pédophilie, déviances, pornographie, faites-moi disparaître tous ces tabous culpabilisants ! La plus grande malignité de la Modernité est, insensiblement, de rendre légitime ce qui, jusqu'alors, relevait de l'interdit communément admis. Il est très clair que des forces hostiles sont à l’œuvre pour abuser des multitudes sur le sens de la vie, la vérité absolue, l'amour, le bien et le mal.., en "promettant" à ceux qui rallient ces idées (et qui ne font que rejoindre le vieil homme en nous) d’éprouver le sentiment GRATIFIANT d’être ouverts, tolérants et modernes, de passer, autrement dit, des ténèbres à la lumière et de l'étroitesse à la grandeur d'âme. Mais ce qui se passe en réalité, c'est que, dés lors que la vie n'a plus de caractère sacré intangible, ces comportements effrénés génèrent des épidémies de dépression, de suicide, de violence, de cynisme impitoyable, de sauvagerie sans conscience des actes, de révolte contre la vie et contre la mort, le mépris du plus faible et la peur de devenir faible soi-même, le refus apeuré de vieillir et la tyrannie du rester-jeune, l'endurcissement du cœur et la sensiblerie qui l'accompagne, le sentiment d'être victime mais sans responsabilité, le déni de la faute, des enfants qui ne conçoivent plus l'adulte comme devant être respecté car différent, des adultes abdiquant toute autorité de crainte de perdre l'affection des enfants, etc, etc.)

Les déclarations des Politiques français, forts de cette bonne conscience fabriquée mais qui leur autorise un aplomb arrogant, confirment que nous entrons sans doute dans des temps où la morale catholique, mais aussi la raison, le bon sens, le libre-arbitre et un certain art de vivre chrétiens, s’ils s’affirment face à l’esprit-du-monde, ne pourront plus éviter le combat qui, de toutes façons, nous sera imposé. Il est donc plus que probable que nous sommes appelés à vivre de nouvelles, et anciennes !, formes de martyre. Ce combat de toujours est là devant nous, il peut être minimisé par la tentation de l’optimisme et de la tolérance ("la vertu des indifférents", Paul Valéry) mais relisons Paul : Rm1, 25-31, et 2Tm 4, 3-4 ! S’opposer à ces forces, c’est être amené à perdre sa vie, c’est-à-dire sa réputation, son image, l’estime des autres, la sécurité et le confort psychologiques du regard, jusque-là favorable, des "amis". C’est connaître la morsure de la peur dans l’adversité directe et l’ostracisme qui font si mal. C'est être tenté de fuir et de tout laisser, comme les disciples le Vendredi saint...Je demande donc pauvrement et instamment à l’Esprit Saint et à St Joseph de nous équiper pour le combat et d’affirmer à notre esprit que tout cela annonce les Derniers temps et hâte la Venue de Jésus. Prions pour Benoît, qu’il soit protégé du mauvais car, outre les tourments qui lui sont donnés à vivre, il sourd à présent un implicite et insidieux climat de vindicte qui peut, au nom du bien perverti, encourager le passage à l’acte de tel ou tel "justicier". Amitié et communion.

Écrit par : Jean-Marie Achéritéguy | 23/03/2009

à Laura

> Mais non Laura, non seulement ça ne va pas s'arrêter mais ça va s'amplifier. Je pense voir là une grande "grâce de carême", comme on disait autrefois. Il va falloir en effet réagir non comme "nés de la chair" mais en véritables enfants de Dieu : réfréner nos passions, passer au grand braquet dans notre prière quotidienne, dans notre amour pour l'Eglise, j'y vois là vraiment une invitation à vivre encore plus profondément notre foi, notre espérance, notre charité. Courage ! Oui B.H. : "attachons nos ceintures.

Écrit par : Frédéric Ripoll | 23/03/2009

L'ATTITUDE DE L'ETAT

> Je ne retiendrai de cet événement ni les débordements cathos, ni même la provocation d'Act Up. Ce que je retiendrai, c'est le rôle des CRS, leur cordon autour d'Act Up de manière à s'assurer qu'ils puissent faire passer leur message.
Aujourd'hui, on donc peut en toute légalité aller outrager les chrétiens ("Cet homme est un assassin") sur le parvis de Notre-Dame, et bénéficier d'une escorte policière adéquate.
La préfecture aurait dû interdire ces actions délibérément agressives à l'encontre de fidèles d'une religion. Qu'Act aille manifester à République, voire devant la nonciature, pourquoi pas. Mais devant Notre-Dame à la sortie de la messe, non. Cette "action" n'aurait jamais dû recevoir l'approbation de l'Etat : les CRS auraient dû être là pour évacuer les provocateurs.

Écrit par : Alexis | 23/03/2009

UN GESTE SYMBOLIQUE

> Depuis hier, je lis vos messages, les commentaires, et je réfléchis.
Ce qui est mauvais, dans ce que ces jeunes ont fait, ce n'est pas leur mobilisation, ni leur volonté de défendre l'Eglise et le Pape.
C'est la méthode qui est néfaste.
Alors que proposer d'autre ? Ne pourrait-on faire une démarche avec tous les catholiques qui soutiennent le Pape, qui soit à la fois belle, digne, qui ne donne pas dans le jeu des cathophobes et qui puisse être relayée par la presse ?
Je me creuse les méninges, mais je me dis que les resources sont là :
- beaucoup de gens exaspérés par la désinformation médiatique;
- des réseaux de communication comme votre blog - et ... ne manque que l'idée ! (un équivalent du préservatif géant sur la Place de la Concorde, quoi).
Je cherche, je cherche. Si d'autres lecteurs trouvent comme qu'il y en a marre, qu'il faut faire quelque chose (mais quelque chose d'intelligent), aidez-moi ! Il faudrait un geste symbolique qu'on ne puisse pas détourner.
Dgeni


[ De PP à D. - Vous avez une bonne intuition. Deux ajouts cependant :
- Ce qu'ont fait les jeunes à Notre-Dame ne péchait pas seulement par la méthode. Il péchait par l'esprit. Le pape n'a aucun besoin qu'on le défende par haine d'autrui, aux côtés de petits fachos. Un certain micromilieu n'a rien à faire sous les couleurs catholiques.
- Le problème numéro 1 est celui de la lamentable communication institutionnelle de l'Eglise.
- Donc, oui, que les laïcs se bougent ! Mais se pose alors le problème du discernement : comment ne pas aggraver les choses par zèle malavisé ? Comment calibrer les symboles pour qu'ils ne soient pas compris de travers par les médias ? Travail de terrain, et de terrain miné. Un job de professionnels. ]

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Écrit par : Dgeni | 23/03/2009

@ PP

Je suis, une fois n'est pas coutume, en désaccord avec vous (dans votre réponse à mon dernier commentaire, cf. supra).
Autant le défaut de communication m'a paru évident -et dramatique- dans l'affaire Williamson, autant ici, dans le sort fait aux réponses de Benoît XVI aux journalistes dans l'avion le menant au Cameroun, il m'apparaît clairement que l'intention de désinformer était présente à tous les niveaux tant la volonté de piéger Benoît XVI était patente (et ce ne sera hélas pas la dernière fois, n'en doutez pas...).
Certes Benoît XVI avait volontairement choisi de répondre à cette question, ce qui illustre son courage car il n'était certainement pas dupe du piège qui lui était tendu.
Certes il avait pesé ses mots, et la lecture de sa réponse intégrale est à cet égard limpide pour qui la lit avec un regard droit (et la traduction du Père Christian Charrier l'illustre clairement et de manière éloquente).
Mais je suis persuadé qu'aucun effort de communication ne viendra changer quoi que ce soit à la réception d'un texte aussi limpide quand les journalistes en extraient volontairement une petite phrase pour déformer la pensée du Pape.
Ils n'attendaient que cela !
Aucune répercussion ou explication du propos en termes grand public ne changera rien à l'affaire car la malhonnêteté intellectuelle et la volonté de nuire traduisent un mal beaucoup plus profond qui est un refus de la classe bien-pensante médiatico-politique d'entendre la voix du Pape et de l'Eglise, pour ne pas dire une haine du Pape et de l'Eglise.
Mdg

[ De P à MdG - N'opposez pas ce qui va ensemble. Evidemment ce que vous dites est exact. Mais ne niez pas ce que voient tous les professionnels de l'info : la communication de l'Eglise est lamentable. Les "porte-parole" émettent des communiqués nébuleux qui choquent le public en donnant une impression d'esquive et de pusillanimité.
D'autre part : il est inutile de se mettre en rond pour crier que les médias sont méchants !
Ils le sont. Les policiens suivent les médias. Bon. Alors qu'est-ce qu'on fait ? On se plaint sous la lune ? Ou on ouvre le seul chantier qu'on puisse ouvrir : changer la communication catholique, pour que l'Eglise ait un outil capable de répondre correctement aux attaques et de dire des choses compréhensibles du grand public ? ]

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Écrit par : Michel de Guibert | 23/03/2009

@ PP

> Je ne vous dis pas que la communication de l'Eglise en général et du Vatican en particulier n'est pas à revoir (cela est évident et a même été criant dans l'affaire Williamson), et vous êtes mieux placé que moi pour en juger.
Mais dans le cas présent, le Pape s'est exprimé directement devant les journalistes dans l'avion, et je ne vois pas bien comment une "communication" différente aurait pu changer ce qui a avait été dit en direct devant eux, sauf à désavouer le Pape...
Cela dit, je vous suis bien volontiers quand vous parlez de la nécessité pour l'Eglise d'avoir un outil de communication plus performant et surtout plus adapté à l'inculture grandissante de nos contemporains, y compris journalistes.
MG

[De PP à MG - Décidément on a du mal à se comprendre ce matin ! Reprenons. Une bonne communication n'aurait pas "changé" les propos du pape (c'est la communication nulle actuelle qui les a un peu "changés", en y ajoutant quelques mots insignifiants, s'attirant ainsi les huées des médias).
Une bonne communication aurait expliqué, développé, mis en perspective et argumenté. C'est à ça que sert une cellule de communication !
Ou alors on fait du catastrophisme, on décide que tout est foutu, et on ne fait plus de communication du tout ? Je ne suis pas d'accord avec cette vision. Le jeune clergé français non plus. Il faut argumenter, pied à pied, tout le temps. C'est trop facile d'attendre Harmageddon, c'est même suspect : attitude de gens qui "craquent" et se mettent à donner des coups de poing au nom de leurs sacro-saintes humeurs ("moi-moi-moi, victime du bolchevisme athée"), comme hier à Notre-Dame. Vous condamnez ce genre de dérapages, je le sais bien. Donc nous devons être d'accord en fait.]

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Écrit par : Michel de Guibert | 23/03/2009

Quelque peu d'accord avec Michel De Guibert sur la communication de l'Église. Non pas que ce ne soit là un problème majeur de l'Église, mais je ne crois pas que cela résoudra le divorce entre les catholiques et le monde politique/médiatique, et même, dans une certaine mesure, avec l'opinion publique.
Les remous soulevés par ces affaires successives montrent, certes, une maladresse certaine du Vatican (qui, vous l'avez vous-même montré, tient parfois de la manigance contre le pape à l'intérieur de la Curie), mais surtout l'incompatibilité fondamentale de l'attitude catholique du pape avec la pensée unique. Tous les subterfuges de communicant ne masqueront pas que le pape condamne l'usage du préservatif, le mariage homosexuel, l'homoparentalité et l'IVG.
Je ne vous cacherai pas que suis mal à l'aise avec les questions d'image. Cela à tendance à me rappeler une interview du cardinal Ratzinger qui fustigeait déjà les cardinaux romains sur leur attitude envers les médias. Il disait en substance : "il ne faut pas s'exprimer en calculant les effets, mais selon la vérité". On n'empêchera jamais la vérité de semer le trouble dans le coeur des hommes.
Bien sûr, il y a la manière, la traduction, la pédagogie. Tout cela est infiniment perfectible ! Mais est-on bien certain que c'est cela qui "pose problème", au fond ?
Notre souci à tous, c'est l'évangélisation. Or, si une bonne communication est un pilier non négligeable dans la propagation de la foi, l'engagement chrétien, la vie que mènent les chrétiens, est encore plus importante. C'est là que la marge de progression est, à mon sens, la plus considérable.
Quentin


[ De PP à Q. - Nous sommes d'accord au fond. Mais je m'étonne que vous interprétiez l'idée de "communiquer" comme si elle voulait dire "masque et subterfuge". C'est exactement le contraire. Elle veut dire : "argumenter, mettre en perspective, faire comprendre".
Non, non, non et non, l'attitude catholique croyante n'est pas de faire un bras d'honneur à l'humanité ! Laissons ça aux agnostiques qui prennent la pose du catholicisme "intransigeant" ! (J'en ai côtoyé pas mal, certains fort connus). L'évangélisation exige que l'incroyant ait ENVIE de parler au croyant, qu'il ait ENVIE de "comprendre" pourquoi le croyant a des raisons de vivre qui contredisent l'air du temps. Pour cela, il faut que le croyant, contre vents et marées médiatiques, fasse le maximum (à son échelon) pour donner à autrui ENVIE de lui parler de ça.
Et si la communication institutionnelle de l'Eglise est un obstacle à cet humble travail de base, alors il faut révolutionner cette communication.
Je ne suis pas seul à le dire. La réflexion commence un peu partout et à tous les niveaux. ]

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Écrit par : Quentin | 23/03/2009

DES COMMENTATEURS QUI EVOLUENT BIEN

> Je suis l'affaire sur plusieurs blogs.
Il est intéressant de voir l'évolution des commentateurs.
Certains qui hurlaient avec les loups finissent par voir la vérité dans ce qu'a dit le pape.
Certains, pas cathos pour un sou, soutiennent le pape depuis le début, quand d'autres, cathos comme Juppé, hurlent.
Bien sûr, il y a des indécrottables, des deux camps ("pro-pape"/"anti-pape") qui ne font que polluer le débat, mais la grande majorité des intervenants sont intelligents, font preuve de pédagogie ; même si tout le monde n'est pas d'accord sur tous les points, on assiste malgré tout, c'est flagrant, à une compréhension mutuelle qui apaise le débat. Je ne parle pas de consensus mou et démocratique, ni de "tolérance", mais d'une compréhension mutuelle d'où nait le respect des opinions de l'autre.
Dans l'avion, le Pape a dit ce qu'il avait à dire. L'effort de communication doit être dans les outils pédagogiques, préparés en amont, qui seront diffusés en simultané avec le message papal. Il ne faut pas que les rédactions ne reçoivent QUE les dépêches tronquées et partisanes.
Envoyer un dossier de presse ne se fait pas après l'événement ou le discours, mais AVANT. C'est le principe de base des relations presse... C'est là que l'Eglise doit faire des efforts, le pape n'a pas à changer son discours.
Ca limitera peut-être tous ces dérapages. L'effort de pédagogie doit être fait en amont et de manière concertée, plutôt qu'en aval, sur différents blogs individuels.
PMalo


[ De PP à PM - L'effort de pédagogie doit être fait À TOUS LES NIVEAUX, et les niveaux institutionnels doivent aider le travail des croyants de base. Là est la réflexion nouvelle. ]

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Écrit par : PMalo | 23/03/2009

CE QUE C'EST QU'ETRE CHRETIEN

> Tout à fait d'accord mais il ne s'agit pas ici d'un problème de communication, de paraître... Il s'agit d'un problème d'être; ces jeunes gens n'ont pas bien compris ce que c'est qu'être chrétiens. Pardonnons à ceux pour qui c'est une déviance de jeunesse...
Hubert

[ De PP à H. - Non, la communication dont on parle ici n'est pas de l'ordre du "paraître". Quand il s'agit de communication chrétienne, il s'agit de l'ËTRE : les raisons de vivre. C'est cela la matière de l'évangélisation.
(Et cela ennuie profondément les jeunes excités. Aidons à se convertir ceux d'entre eux qui le souhaiteraient). ]

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Écrit par : Hubert | 23/03/2009

@ PP

> Alors là bien sûr, je vous suis dans la nécessité d'expliquer, d'argumenter, de mettre en perspective et de remettre cent fois l'ouvrage sur le métier, et c'est ce que vous faites, ce que d'autres ont fait ailleurs, et ce que nous n'avons cessé de faire nous aussi, chacun à notre niveau.
Vous conviendrez néanmoins avec moi, je pense, et sans faire pour autant de catastrophisme, qu'il est bien difficile de faire passer un message quand les grands médias extraient volontairement une petite phrase pour déformer la pensée du Pape ; cela s'appelle de la malhonnêteté intellectuelle et nous sommes aujourd'hui confrontés à une véritable haine du Pape et de l'Eglise.
Pas de catastrophisme certes car nous avons reçu les promesses du Christ : "Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu'à la fin du monde" (Matthieu 28, 20)

Écrit par : Michel de Guibert | 23/03/2009

LA FIN D'UNE EPOQUE N'EST PAS LA FIN DES TEMPS

> J'aime assez le commentaire de M.Archéritéguy. Mais pourquoi (il n'est pas le seul à le faire) ces références perpétuelles à la Fin des Temps ?
"cela annonce les Derniers temps et hâte la Venue de Jésus"... N'est il pas dit que personne ne connaît ni le jour ni l'heure, pas même le Fils ? Alors qui sont ces gens pour dire cela ?
Peut-être que nous assistons à la fin d'une époque, j'en suis même assez certain ; mais cela ne sera pas la première fois dans l'histoire de l'humanité. Bien sûr, cela s'accompagnera de pleurs et de grincements de dents. Mais cessons ces références à la fin du monde qui me paraissent hors de propos.

Écrit par : PMalo | 23/03/2009

VRAIE COMMUNICATION

> Dit comme cela, le problème de communication me convient et j'adhère à votre analyse. Je suis toujours suspicieux lorsqu'on me parle des problèmes de communication dans l'Eglise, vu que la plupart du temps, ceux qui m'en ont parlé n'avaient qu'une obsession, c'est que l'Eglise "fasse" jeune.... Je me demande d'ailleurs toujours ce que cela peut signifier !!

Écrit par : Gégé | 23/03/2009

LAURA

> Mais cette réforme de la communication dans l'Eglise, comment la voyez-vous ? Par quel bout la prendre ? Les blogueurs font du bon boulot actuellement. Mais au-delà, comment fonder la chose ?
Laura

[ De PP à L. - Le Magistère prendra ses propres décisions de réforme ou de refonte. Quant aux laïcs, ils vont de plus en plus intervenir, dans leur sphère de compétence. Je peux vous annoncer par exemple la prochaine fondation d'une association "Médias & évangile", animée par des laïcs des métiers de l'information. ]

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Écrit par : Laura | 23/03/2009

PROFESSIONNELS

> Pas mal cette idée d'association de professionnels. Nous, simple laïcs étrangers à ce monde de l'information et de la communication ne ferions que des âneries qui aggraveraient les choses. Il faut des professionnels chrétiens qui prennent en main les choses. Quant aux jeunes idiots qui ont fait le coup de poing à Notre Dame, ils auraient du voir qu'ils jouaient le jeu de leurs adversaires. Moi aussi par moment j'ai envie de cogner, ça soulage mais ce n'est pas évangélique et cela nuit gravement à l'Eglise et à son message. Il serait temps que les évêques parlent à certains jeunes cathos et précise les choses. Les autres, ce sont des extrémistes passéistes qu'il faut condamner pour ce qu'ils sont: de petits fachos au rabais.

Écrit par : vf | 23/03/2009

SANS OEILLERES

> Dans toute cette affaire et dans les nombreux commentaires qu'on peut lire sur différents blog, il est frappant de voir les oeillères idéologiques des différents "bords" : on assiste à un combat entre les "moralistes" et les "scientistes/économistes".
Les moralistes clament que la capote c'est pas bien, que tous les cons qui braillent contre le Pape sont d'infâmes queutards débraillés, et que toutes les études scientifiques -sauf celles qui vont dans leur sens- sont fausses et manipulatrices. (Ils tenaient le même discours après l'affaire de Recife en soutenant aveuglément l'archevêque excommunicateur, et vous les appeliez alors les "inhumains").
Les scientistes, pourcentages et chiffres précis à 10^-5 près, prouvent par A+B que la capote est le seul moyen d'endiguer le fléau, et que l'épidémie sera stoppée à coups de dollars en latex ; pour eux, les moralistes sont des partisans du retour à l'infâme ordre moral de l'Eglise, qui rappelons-le, a admis seulement avant-hier que la Terre était ronde.
Le découpage du réel en tranches disciplinaires imperméables est la cause de ce combat. Les scientistes, depuis quelques siècles, gagnent de nombreuses batailles contre les moralistes, qui tenaient haut la main le devant de la scène jusque-là, la science moderne n'en étant qu'à ses balbutiements (l'étude historico-philosophique du pourquoi et du comment on a assisté à ce retournement est passionnante). Cette pathétique gueguerre n'est pas nouvelle, et déjà au XVIe siècle, un certain Rabelais nous rappelait que "science sans conscience n'est que ruine de l'âme".
Comme lui, il est bon de rappeler que la complexité du réel ne peut être abordée dans sa globalité par une seule discipline. Une bonne compréhension du réel demande une lecture interdisciplinaire, chose rendue hélas encore plus difficile par la spécialisation à outrance et les oeillères idéologiques. Cette compréhension interdisciplinaire est déjà une sorte de quadrature du cercle, les spécialistes des différentes disciplines n'abordant pas la réalité sous le même angle, n'employant pas les mêmes outils ni le même vocabulaire, et n'agissant pas sur les mêmes ressorts.
(Les moralistes parlent d'idéal, de bien et de mal, agissent sur la volonté des personnes, pensent régler le problème du SIDA en disant que c'est pas bien de tromper sa femme ; les scientistes parlent de faits objectifs classés par statistiques, prennent les gens pour des robots, agissent par des techniques et du fric, pensent régler le problème du SIDA en plantant des hectares d'hevea...)
Le Pape (et ceux qui le suivent toujours avec raison et souvent avec foi) ne fait que rappeler dans son discours cette nécessité de voir le réel dans sa globalité, et non uniquement avec des oeillères, qu'elles soient "moralistes" ou "scientistes". Il demande aux moralistes de mettre un peu de science dans leur morale, et aux scientistes de mettre un peu de morale dans leurs statistiques. Ou du moins, pour chacun, de prendre en compte les autres disciplines, d'admettre leur existence, de comprendre le bien-fondé de leurs méthodes, et de travailler ensemble pour combattre la pandémie.
Chose difficile comme on peut le voir ; tant et si bien que finalement on observe plus de ridicules pinaillages entre "moralistes" et "scientistes" dans leurs confortables tours d'ivoire que de véritables efforts pour ceux qui se battent sur le terrain.
Eux finalement sont dans le réel, c'est eux que nous devrions écouter pour nous mettre à leur service. N'est-ce pas ce que nous demande le Pape, en citant ces 25% de structures d'accueil ouvertement catholiques, la communauté Sant Egidio, les Camilliens ?

Écrit par : PMalo | 23/03/2009

@PP:

> C'est votre réponse à MdG (: "Ou on ouvre le seul chantier qu'on puisse ouvrir : changer la communication catholique...") qui m'avait un peu étonné et fait réagir. Je sais très bien le bienfondé de tout votre travail d'information et communication (dont j'ai été et suis encore l'un des heureux bénéficiaire), mais il n'est pas le seul chantier possible pour répondre aux assauts du monde ! Je dirai même qu'il n'est qu'un préalable.
Et en ce qui concerne le mot "communication" et son lexique habituel ("image", "popularité", ...), je m'en méfie, car la modernité l'a piégé. J'ai été maladroit quand j'ai dit "subterfuge", je voulais parler de la communication moderne, de la promotion, et pas de la vraie communication, qui est pédagogie.
Vous soulevez à raison la question de l'envie : qu'est-ce qui, aujourd'hui, pourrait donner envie aux incroyants de s'adresser aux croyants, d'ouvrir une bible, de rentrer dans une église ? Je penses que ce qui a le plus d'impact (ha, encore un de ces mots piégés par le marketing), ce sont les actes, qui crient plus forts que la parole. Il me paraît urgent de nous ré ancrer dans une vraie vie chrétienne, fait de travail simple et de charité ordinaire, de prières fiévreuses et de pèlerinages. Que les catholiques ne soient plus simplement des bourgeois nostalgiques ou naïfs (ce qu'ils sont bien trop souvent), mais des pionniers de l'écologie intégrale, car spirituelle.
Au fond, je suis un peu frustré par les problèmes que vous soulevez : que pouvons-nous faire pour changer la communication institutionnelle de l'Église ? A notre niveau de laïc, rien.
Quentin

[ De PP - La forme la plus chrétienne de communication, c'est de vivre l'évangile : c'est ça qui donne aux autres envie de vous poser des questions (cf l'épître de Pierre). Quand je dis "le seul chantier", c'est ça que je veux dire. Ceux dont l'information est le métier ont un devoir d'état spécial, mais ce n'est qu'un aspect du chantier général ! Et je souligne bien que la communication institutionnelle de l'Eglise n'est pas de notre ressort... A ceci près qu'elle a tellement dysfonctionné depuis janvier qu'une réflexion commence dans les sphères concernées...]

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Écrit par : Quentin | 23/03/2009

ON S'INTERROGE

> Un simple mot matinal pour vous remercier pour l'analyse publiée dans votre blog au sujet du comportement des "neo-tradis" devant Notre-Dame. Comme vous, je m'interroge quant au christianisme de certaines mouvances tradis pour lesquelles tout est dans l'apparence... dans l'appartenance à un groupe social... Habitant dans une région très pauvre spirituellement il m'arrive de fréquenter des groupes "Ecclesia Dei", sans vouloir dénigrer l'apostolat de prêtres formidables, ni des personnes remarquables, je suis stupéfait par l'absence de charité et le manque de simplicité qui règnent dans ses groupes qui se veulent être l'élite du catholicisme. On est bien loin de la simplicité que j'ai rencontrée dans d'autres mouvances.

Écrit par : Frater | 23/03/2009

CONFLIT

> Moi aussi je trouve remarquable la note de Monsieur ARCHéRITéGUY, vous allez au fond du problème, Monsieur, nous n'échappons plus au grand conflit qui monte depuis plusieurs décennies, et je partage la réserve de PMalo: il n' y aucune raison d' y mettre la fin des temps, comme le pensait le Cal LUSTIGER, on est peut être au tout début de l'ère chrétienne!(mais c'est un autre débat).
Ce conflit permettra, au delà des apparences et des troubles, d'expliciter, comme le fait votre note, les vrais choix, la vraie nature de notre société, et le coeur du peuple est plus ouvert qu' on ne le croit à entendre des choses vraies, exigeantes et différentes.
Quand quelqu'un est de mauvaise foi, on ne peut rien sur le plan intellectuel, il aura toujours raison quoique vous disiez de vrai, et quand il a derrière lui le monde des moyens de communication de masse et la mentalité dominante, il joue sur du velour, il est dans la volonté de puissance...mais ça se sent.

Le problème ne me semble pas être spécialement de l'ordre de la communication en elle-même.Je ne vois pas qu' il y ait une sorte d'erreur technique mortelle en la matière, ou alors, Monsieur de PLUNKETT, il faut être plus explicite sur celle-ci. En tout cas, comme vous dites, du calme, citoyens!, ne nous disputons pas sur des questions techniques.
En fait, me semble-t-il, il ne se passera pas grand chose en FRANCE tant que les évêques de FRANCE ne seront pas unis et parleront d' une voix forte et unanime. Unis, ils pourront donner un ton, des consignes, patroner des regroupements, etc. qui encadreront les actions des laïcs, et qui feront une frontière morale sur ce qui est activités "Eglise de France" et ce qui est maladresse ou débordements individuels.C'est là qu' on retrouve la question de la communication, à sa place, me semble-t-il.
C'est cette unité des évêques qui nous manque le plus actuellement en France.
Ne nous cachons pas qu' il subsiste des générations, des formes de pensées encore bien différentes entre nos évêques et que c'est surement ce qui gène le plus les meilleurs d'entre eux.
Je pense par exemple aux grandes manifestations réussies en ESPAGNE pour la défense des valeurs familiales et à l'action de longue haleine sur l'objection de conscience contre l'enseignement en matière d' "instruction civique", qui supposent une unité des évêques espagnols. Nous n'avons absolument pas l'équivalent en FRANCE.
Unité,unité,unité autour du Pape, c'est le principe d'action numéro 1.

Écrit par : vicenzo | 23/03/2009

NE PAS NIER L'EVIDENCE

> Notre Saint Père est blessé, sali. La désinformation est totale. Aucun Evêque ou prêtre,qui pourtant sont nos pasteurs, ne réagit. Le Saint Père est seul. A ce niveau de désinformation, ce silence s'apparente soit à de la lâcheté ou de la connivence. Je pense à Jésus abandonné de tous à l'heure de la croix. Je pense à Pilate : je m'en lave les mains.
N'oublions pas que le préservatif est la première étape : va arriver l'euthanasie,le clonage,le statut de beau parent, le mariage homosexuel, l'adoption homosexuelle,la théorie du genre,etc...
Hier à la sortie de la messe à Notre Dame, des militant d'ACT-UP et du parti communiste ont distribué des préservatifs, se sont couchés à terre en portant des écriteaux traitant le pape d'assassin. Des jeunes sont intervenus et il y a eu bagarre. La presse déclare aussitôt que ce sont des jeunes d'extrême droite, le mot qui tue. Sur quoi s'appuient ces journalistes? En psychanalyse et en PNL (programmation neuro linguistique) on travaille sur les mots "ancrage".Il s'agit de créer à l'aide d'habiles répétitions tout un monde,toute une chaîne derrière un mot.Ici, nous aurons inconsciemment : extrême droite=fascisme=hitler=chambres à gaz=Williamson=Benoît XVI et la boucle est bouclée.La manipulation apparaît clairement.
L'heure me semble très grave. Les forces du mal se déchaînent.Que Dieu et notre sainte Mère nous protègent.
Bour


[ De PP à B. - Mais non, monsieur ! Ce sont les propres sites de l'ultra-droite catho qui ont vendu la mèche et appris à tout le monde que le FN était de la partie... (Vérifiez). Et les propres organisateurs de la contre-manif "touche pas à mon pape", désolés, incriminent eux aussi le FN ! Alors de grâce: laissez la Sainte Vierge tranquille. Expliquez-vous avec vos propres amis. Arrêtez de vous en prendre aux autres en niant l'évidence... Et de toujours vous poser en victimes ! ]

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Écrit par : bour | 23/03/2009

PUISSANCES

> Merci à J.M Achéritéguy pour cette analyse profonde qui nous fait "discerner les esprits" avec un "regard d'aigle", en bon héritier de St Ignace, et nous donne de bien fourbir nos armes en vue du combat spirituel intense qui se dessine, dans ce monde désormais post-chrétien avant de devenir peut-être rapidement anti-Christ...
Mais nous sommes presque tous d'accord sur le forum avec l'Apotre Paul : « 11. Revêtez l’armure de Dieu pour pouvoir résister aux manoeuvres du diable. 12. Car ce n’est pas contre des adversaires de sang et de chair que nous avons à lutter, mais contre les Principautés, contre les Puissances, contre les Régisseurs de ce monde de ténèbres, contre les esprits du mal qui habitent les espaces célestes » (Ep 6,11-12).
Combattons donc le bon combat pour Christ-Jésus, envoyés "comme des brebis au milieu des loups. Soyez donc prudents comme les serpents, et simples comme les colombes." (Matt 10.16) Il ne s'agit donc pas de se faire loups avec les loups, comme certains sur le parvis de N.D, mais de prier l'Esprit-Saint, Esprit d'Amour et de Vérité, pour être capable de répondre, par des voies intelligentes et pacifiques, de la si belle "espérance qui est en nous"(1 P 3, 15). Sans vouloir convaincre à tous prix nos contemporains, mais en s'efforçant simplement d'être humblement, là où nous sommes, des témoins de la Vérité .(Martyr veut dire "témoin" en grec)
Ne nous décourageons donc pas car Christ "a vaincu le monde" (Jn 16, 33). Que sa Paix avec sa Joie nous garde en Lui ! Alleluia ! Christ est ressuscité !!!

Écrit par : bene 56 | 23/03/2009

INFORMER LES FIDELES

> il est vrai comme dit vincenzo que la 1ère étape de la communication devrait l'être à l'interieur de l'église, informer et conforter les fidèles pour qu'au moins les 6 millions de pratiquants aient toute la donne en mains. Bien des évêques français succombent-ils toujours à leur travers séculaire d'être très modérés (c'est un euphémisme) face au pouvoir dominant,qu'il soit politique ou médiatique?

Écrit par : jean-michel varcher | 23/03/2009

@ PdP :

Il n'y avait pas QUE des petits gars de l'extrême droite sur le parvis de Notre-Dame à la sortie de la messe, face aux militants d'ActUp, il y avait aussi tous ces gens qui vont à la messe du dimanche et qui se sont trouvés confronté à ces joyeux drilles de divers mouvements de gauche.
PMalo


[ De PP à PM - La manif du PCF et d'ActUp était odieuse. Mais les violences ont été déclenchées par un groupe du FN : les sites d'ultradroite le disent eux-mêmes, arrêtons de faire semblant de ne pas le savoir. Et les fidèles sortant de la messe n'ont absolument pas pris part à ces violences ! Il faut désavouer les groupes non chrétiens venant se mêler des affaires chrétiennes au nom d'on ne sait quel cousinage, qui n'existe que dans la tête des gens d'extrême droite : c'est un brouillage à dissiper. ]

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Écrit par : PMalo | 23/03/2009

QUEL ESPOIR DE COMMUNIQUER

> Monsieur de Plunkett, Vous espérez maîtriser la communication; votre métier de journaliste vous autorise à imaginer des issues constructives et charitables à la crise de civilisation. Mais nous sommes en France, pays de guerres de religion; comment envisagez-vous de parler à ceux qui ne veulent rien entendre? Moi, je veux bien essayer de poser des actes exemplaires! mais je ne suis pas une sainte (pourtant j'en ai connu au moins une, ce qui me donne baucoup d'espoir au quotidien). Il m'est difficile devant la scène culturelle française de ne pas être franchement du bord de M.Arichétéguy. Comment ne pas parler avec colère aux hommes et aux femmes égarées par l'ignorance? Ne pas rejeter avec une surprise dégoûtée les remarques d'Alain Juppé? Ou en est-il d'ailleurs le pauvre vieux? Il a déjà fait amende honorable? Sinon, quel espoir de communiquer avec ceux à qui on voudrait faire entendre la vérité ?
marie france thomas


[ De PP à MFT - Je vous parle ici de gens normaux, pas de politiciens lobotomisés ! Et avec les gens normaux, les occasions sont continuelles et innombrables. Partout, le catholique est interpellé par des amis ou des collègues qui lui demandent son avis sur "ce qui se passe". Partout : en famille, à la fac, au bureau ! Il n'y a qu'à répondre. Et l'on est surpris de voir que les gens les plus agressifs sont décontenancés de ce que vous leur répondez, si vous savez leur parler de la vision chrétienne de la vie.
Mais pour ça, il faut que le catholique commence par ne pas se croire en pleines guerres de religion du XVIe siècle ! Ces guerres opposaient des croyants, dressés les uns contre les autres (hélas) au nom d'une foi (peu éclairée), dans une France "chrétienne" à 99 %. Aujourd'hui les catholiques croyants sont une toute petite minorité en France, ils vivent parmi une foule pour qui l'idée même de religion est absurde. Voilà le paysage actuel. Tout est à recommencer à zéro ! C'est ce que Jean-Paul II appelait la "nouvelle évangélisation". Elle n'est possible que si le croyant est de plain-pied avec l'incroyant, et si l'incroyant a envie de demander au croyant pourquoi il vit de cette façon et non pas "comme tout le monde". C'est ça, le travail du témoin catholique. Toute autre attitude de sa part serait une trahison envers l'Evangile.]

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Écrit par : marie france thomas | 24/03/2009

UN SUJET PEU EVOQUE DANS CES COMMENTAIRES

>Il me semble, cher PP, que je partage votre analyse sur cette crise et les remous qu'elle provoque urbi et orbi, dans l'Eglise et dans le monde : torpillage par Mgr Williamson et la télé suédoise du geste de réconcillation de BXVI à l'égard de la Fraternité St Pie X, cafouillage lors de l'affaire, initialement brésilo-brésilienne, de Récife, et la désinformation inouïe sur le succès de la visite africaine du St Père. Je suis également convaincu que la réaction sincère des jeunes catholiques sur le parvis de ND - ce grand RAS LE BOL - a in fine tout desservi l'Eglise qu'ils entendaient défendre. Et très attiré, enfin, par le projet Evangile et Médias que vous entreprenez, moi même issu d'une école de communication et n'étant pas dupe pour autant de la malveillance idéologique des médias.
> Mais je ne peux m'empêcher de me demander qu'elle aurait été la réaction de ces jeunes dimanche matin s'ils s'étaient sentis davantage soutenus par leurs évêques.
> Je veux dire par là que je n'ai pas rencontré, sauf rare exception, chez chacun des évêques entendus sur les ondes, de propos autres qu'embarrassés et somme toutes assez tièdes. En tous cas pas la défense ferme et paisible du successeur de Pierre qui s'impose en pleine tempête médiatique, avant que l'apaisement prenne le dessus et permette une explication de texte.
> Je le dis avec toute l'affection filiale qui leur est due : on aurait aimé de leur part plus de courage et de mobilisation, à l'instar de leur confrères nord-américains par exemple lors des grands débats de société. Cela fortifierait les catholiques dans leur foi et calmerait sans doute les plus fougueux.

Écrit par : Xavier H | 24/03/2009

MESSAGE PLEIN D'ESPRIT :

> merde

Écrit par : roger-ravily | 25/03/2009

BONS RELAIS

> La communication est un art et partant, une fabrication. Le pape n'a pas à "communiquer" mais à dire son droit, que cela plaise ou non.
Par contre il semblerait que les relais "maison" vers les fidèles et le siècle soient très peu sûrs, sans parler d'une certaine presse prétendue catholique qui prend le Saint-Père comme un politicien de préaux à la merci de son auditoire.
Le réflexe "démocratique" veut que le pape soit de plein pied avec la communauté des fidèles. Autant dès lors se faire "protestant".
Les bons relais doivent passer par les évêques, faut-il encore que in petto ils obéissent.

Écrit par : Catoneo | 26/03/2009

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