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19/03/2009

Ceux qui laissent mourir l’Afrique s’en prennent à l’Eglise catholique… qui se dévoue pour l’aider

ea91b8f[1].jpgTrois leçons pour nous :


 

 

 

 

 

Benoît XVI est accueilli dans l’allégresse par les foules camerounaises. Il rend hommage au dynamisme et au dévouement de l’Eglise catholique africaine. Il aborde aussi, à sa façon nette (et même aiguë), les problèmes parfois scabreux des communautés chrétiennes. C’est pour cela qu’il vient en Afrique : ouvrir les bras aux foules  et  mettre  les choses  au  point  avec les responsables d’Eglise. Le pape fait son métier de pape. Il le fait avec rigueur et bonté.

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Joseph Ratzinger passera à l’histoire comme l’un des papes les plus diffamés ; non par les chrétientés du Sud pauvre, mais par les notables du Nord riche. 

 

Je dialoguais hier soir à RFI avec un pasteur protestant, à propos de ce voyage papal et de mon livre Les évangéliques à la conquête du monde. Avant l’émission, un autre pasteur, africain, me confirmait ce que savent tous ceux qui connaissent le terrain : le préservatif en Afrique est un luxe, donc  il n’est pas la panacée, et prétendre qu’il l’est revient à aggraver l’épidémie.  « La solution » n’existe pas encore.

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L’urgence, en tout cas, est connue : ce sont les médicaments gratuits. Benoît XVI demande cette gratuité.

 

Or c’est de cela (la gratuité) que ne veulent pas entendre parler les notables du Nord riche, qui ne veulent pas faire perdre un cent à l’industrie pharmaceutique américaine !  Ces mêmes notables qui se succèdent devant les caméras, depuis quarante-huit heures, pour vitupérer Benoît XVI...

 

 

 

Deuxième leçon : décortiquer au rasoir les rumeurs médiatiques. « Benoît XVI plus intégriste que Jean-Paul II », titre (pesamment) Le Monde du 19 mars. Pour prouver cette accusation, l’éditorial déclare que l’affaire du préservatif s’ajoute à l’affaire de Recife et à l’affaire Williamson [1] . Quoi ? « l’affaire de Recife » ? Commise par le pape ? Oui, affirme l’édito : l’archevêque de Recife a condamné la mère de la fillette « avec la caution du Vatican » !  Or cette affirmation est fausse, et Le Monde ne peut l’ignorer puisqu’il a lui-même signalé antérieurement l’article de Mgr Fisichella (dans l’Osservatore Romano) qui désavouait la condamnation de Recife ; article crucial, quand on sait que Mgr Fisichella est l’homme de Benoît XVI dans la résistance mondiale à l’avortement de masse ! Mais peu importe à l’éditorialiste, apparemment.

 

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Troisième leçon : la bousculade des politiciens français pour attaquer le pape. D’abord Bernard Kouchner.  Puis, en vrac : Alain Juppé, Nadine Morano, Roselyne Bachelot… (Tous « catholiques affichés », nous dit la presse, alors que le catholicisme est le cadet de leur souci). Je ne cite que les politiciens de droite, et c’est à dessein parce que la leçon est là. Elle s’adresse aux catholiques français, ou plus exactement à une fraction d’entre eux : ceux qui applaudirent naïvement au discours de Latran de Nicolas Sarkozy.  Ce malavisé discours à la gloire du Passé Catholique et de l’Identité Chrétienne de la France (idées muséographiques), ne signifiait rien. Il n’a donc pas empêché l’Elysée d’impulser des mesures contredisant l’anthropologie catholique (qui, elle, concerne l’époque présente).

 

J’en tire trois constatations :

 

a) invoquer le passé n’est qu’un jeu de mots. Le passéisme n’engage à rien. Il fournit simplement des effets oratoires. Nous l’avons dit ici à l’époque, et nous étions seuls ou presque : la bien-pensance nous a donc regardés de travers. Ca ne nous a pas impressionnés. Pour être fixés il n’y avait qu’à attendre – et on n’a pas attendu longtemps ! Quand un politicien vous parle du Passé Chrétien de la Nation, c’est toujours en regardant sa montre.

 

b) Les chrétiens sont certes des héritiers, mais pas des gens du passé : la présence du Christ renouvelle pour eux le monde à chaque instant. Ils apportent au monde cette puissance de renouveau. Ils n’apportent pas des « valeurs » ; quand un politicien vous parle de Valeurs, soyez sûrs qu’il se prépare à faire le contraire de ce qu’il dit.

 

c) L’engagement chrétien dans la Cité ne passe pas par les grandes machineries partisanes. Ceux qui s’y fourvoient, le font en bradant leur catholicisme. On achète une place éligible sur une liste UMP en publiant un article intitulé « J’ai honte d’être catholique » ; ceux qui n’ont pas honte d’être catholiques [2]  n’ont rien à faire à l’UMP, ni dans aucun parti.  Laissons les libéraux enterrer les libéraux ! Il faut inventer de nouvelles formes d’action dans la société. Le chaos qui vient appelle en réponse de nouveaux pôles chrétiens et sociaux, qui seront révolutionnaires... et certainement pas « conservateurs », ce mot en forme d'éteignoir.

 

 

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[1]  Dans l'affaire Williamson, le pape semble bien avoir été mis en porte-à-faux par l'étrange cardinal Re qui était aux commandes.

 

[2] Je le dis d’autant plus que ce blog n’a jamais fait la moindre concession à l’intégrisme. (Au vrai sens du mot, non au sens du Monde et du politiquement correct libéral-libertaire, selon lequel est « intégriste » tout chrétien professant le Credo. En ce sens Jean-Paul II était un « intégriste » et Mère Teresa aussi, mais Juppé, Bachelot, Morano et tutti quanti peuvent s’honorer du titre de « non intégristes ».

 

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Commentaires

OU EST TON COEUR

> A voir l'embrouillamini actuel, on se dit que c'est un temps d'épreuve pour les catholiques; Il leur faut à la fois ne pas céder au réflexe nerveux (crier avec les médias), ne pas croire que l'apparence est vraie (informations tronquées et déformées), ne pas perdre confiance dans l'Eglise (malgré les réels problèmes internes apparus depuis janvier), etc, etc. C'est là qu'on voit la pertinence de la parole d'Evangile : là où est ton trésor, là est ton coeur.

Écrit par : Lokiec | 19/03/2009

" Y EN A MARRE DE CE PAPE " ?

> Que des guignols parisiens disent "y en a marre de ce pape" alors qu'au fond ils s'en fichent totalement, n'ayant aucune place pour la religion dans leur esprit, c'est le comble de la guignolade. Mais pas seulement peut-être, car s'ils s'énervent à ce point-là, c'est que les mots du chef de l'Eglise catholique comptent encore pour eux, au fond, quoi qu'ils s'en défendent. En tout cas chez certains. Donc c'est intéressant.

Écrit par : Cerise | 19/03/2009

UNIQUEMENT

> "Je dirais qu'on ne peut pas surmonter ce problème du Sida uniquement avec des slogans publicitaires. Si on n'y met pas l'âme, si les Africains ne s'entraident pas, on ne peut pas résoudre ce fléau par la distribution de préservatifs : au contraire, le risque est d'augmenter le problème."
Voilà les mots exacts du st père.
je pense que les médias ont vraiment tronqué le sens , parceque le pape dit tout d'abord "UNIQUEMENT" et dans la phrase suivante le mot risque a disparu.
On est passé à "on ne peut pas résoudre le sida par les préservatifs, au contraire ils augmentent le problème" : ce qui ne signifie pas la même chose..
Il y a un risque en ne misant la résolution de ce fléau uniquement sur la distribution de préservatif d'aggraver le problème.
Voilà ce que je comprend. Ce qui est différent de ce que je lis depuis 2 jours. C'est même je trouve assez nouveau mais peut être que j'interprête mal.

Écrit par : thierry | 19/03/2009

LIBERAUX DEFUNTS

> Les beaux discours d'hommage nous y aurons tous droit... à notre enterrement!
Pas de quoi être enthousiaste.
Les Catholiques qui se sont extasiés devant le discours du Latran ne se considéraient-ils pas comme déjà morts?
Pour ma part j'espère bien voir mourir l'idéologie libérale - qui a poussé l'indécence ces derniers jours jusqu'à préférer sa libido à la souffrance des pauvres.

Écrit par : Blaise | 19/03/2009

PERPLEXES

> Cher Monsieur de Plunkett,
Bravo et merci pour ces commentaires. Je crains qu'on ne se comprenne pas toujours et je le regrette sincèrement car je crois que nous partageons le même souci de suivre Jésus-Christ. Ainsi, je vous avoue avoir été heurté par le traitement que vous avez réservé à ceux que vous appelez les "inhumains"; beaucoup, parmi eux, - et j'en suis sans doute - étaient perplexes et ne savaient comment trancher puisqu'il y avait un enjeu grave, celui de la vie de deux enfants à naître. Vous traitez durement ceux qui s'éloignent parfois de vos analyses mais qui pourtant apprécient globalement votre clairvoyance. Je me permets de réclamer de votre part un peu d'indulgence et de compréhension pour des gens qui ne sont pas de mauvaise volonté.
hildebrand


[ De PP à H. - Que ceux qui sont de bonne foi me pardonnent s'ils ont le sentiment d'avoir été traités injustement. Mais ce n'est pas eux que je vise, dans ces cas-là: ce sont leurs chefs de file. Ceux-là ne sont jamais "perplexes". Ils déforment sciemment les faits, dans l'intérêt d'une idéologie séculière sous apparence catholique. ]

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Écrit par : hildebrand | 19/03/2009

CONFLIT

> Oui, ils perdent leur sang-froid, ils dévoilent leur vrais objectifs, ils se démasquent, ils ne pensent plus par rapport au réel, ils nous enseignent ce qu'on n'a pas le DROIT de penser dans leur monde à eux. Ô ce nouveau magistère!
Mes amis, nous ne pouvons pas faire l'économie du conflit, de ce conflit que l' on sent monter depuis plusieurs décennies, ce n'est pas telle déclaration, telle "erreur de communication" qui en est la source, cela vient de loin...
Nous vivons des temps de changement d'ére historique (vf, je pense à toi) et cela suppose des conflits et des troubles. Ce qui se passe est absolument NORMAL d'un point de vue historique, et c'est notre chance. Confiance, confiance, Il nous l'a dit: "j'ai vaincu le monde".
Avant que le maître des noces n'envoie ses serviteurs chercher au coin des rues de nouveaux invités, ils faut que les premiers invités refusent!

Écrit par : vicenzo | 19/03/2009

OZANAM

> Quand vous parlez de la création de nouveaux pôles chrétiens et sociaux "révolutionnaires", je ne peux m'empêcher de penser que nous devons redécouvrir la personnalité du bienheureux Frédéric Ozanam. Il parlait de "conspiration bienfaisante" par rapport à sa vie de charité et aussi son action politique. Révolutionnaire, il l'était, chrétien et social...et trop souvent persécuté par les "inhumains" que vous avez décrit.

A quand un livre enquête sur Ozanam et les défis de notre temps Monsieur de Plunkett ?

Damien

Écrit par : Damien | 19/03/2009

COMME PIE XII ET PAUL VI

> Oui, Benoît XVI passera à l’histoire comme l’un des papes les plus diffamés, où il rejoindra ses vénérés prédécesseurs Pie XII et Paul VI qui ont fait l'objet de tant d'attaques, le premier après sa mort à la suite d'une honteuse et injuste cabale et le second de son vivant avant de sombrer dans un injuste oubli.
Michel de Guibert


[ De PP à MG - Et n'oubliez pas la façon dont les médias ont traité Jean-Paul II lors de sa longue agonie : "spectacle obscène", osait écrire un de mes confrères... Car les médias du matérialisme mercantile ne supportent pas l'existence de la vieillesse et de la maladie. D'où leur affection envers l'euthanasie. ]

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Écrit par : Michel de Guibert | 19/03/2009

REVOLUTIONNAIRES

> Devant la répétition récente des "affaires", je suis perplexe par la manière dont l'information est traitée en France. Qu'un journal comme Le Monde utilise son crédit confiance pour tirer ainsi sur Benoit XVI, c'est grave. Il a le mérite d'aller sur le terrain lui et quand c'est nécessaire il n'hésite pas à rectifier le tir (comme pour Recife).
Mais rien de tel pour ceux qui resteront toujours dans les tribunes bien assis et ne joueront jamais.
Dans les tribunes, on ne voit pas la souffrance, la vraie...on l'imagine et il est facile d'instrumentaliser l'émotion des gens pour aller dans le sens du grand nombre et pas d'une solution.
Et puis les politiques: je pense qu'ils ne s'adressent pas aux catholiques même à la fraction que vous citez mais plus particulièrement aux jeunes. Ils savent qu'ils sont ultra sensibles sur toutes ces questions et que les attaques portent. Ils ont vu les JMJ à Paris, Rome, Sydney...ils n'ont pas compris leur foi, ils n'ont pas compris pourquoi il n'y avait pas de débordements...quelque part ils en ont peur et veulent casser cette dynamique de vie en les mettant en porte à faux par rapport à l'autorité catholique et en mettant sur leurs parents l'étiquette infamante d'intégristes.
PdP, vous appelez a de nouvelles formes d'action dans la société, actions qui seraient révolutionnaires par rapport au politiquement correct ambiant...j'aime bien, c'est de cela dont on a besoin, ce blog constitue en lui-même une action très concrète qui va dans ce sens...il y a aussi une multitude d'initiatives des croyants qui deviennent révolutionnaires aujourd'hui car ne sont que l'expression d'une réelle compassion pour l'humanité qui a généralement été encouragée par le passé mais ne le sera plus.
Alors bon courage pour naviguer dans cette direction. Il y a un prix à payer, Vicenzo parle de conflits. Ceux qui jouent sur ce terrain seront de plus en plus en ligne de mire: les médias, les politiques, l'opinion publique instrumentalisée ne va pas leur faciliter la tâche.
Que la grâce et la paix de Dieu vous accompagnent.

Écrit par : Francis | 19/03/2009

FOGIEL A SES RAISONS

> Benoît XVI m'a déçue sur le sida ; la progression de cette épidémie, tout comme le drame de la petite fille du Brésil, ont pour contexte une énorme misère matérielle. Donc Benoît XVI aurait dû dire que la solution au sida passait par l'éradication de la pauvreté.
Songeons aux ravages du libéralisme sur l'agriculture familiale, qui a obligé des millions de petits producteurs à quitter leurs terres pour vivre comme des bêtes dans les bidonvilles des grandes villes. Pour survivre, beaucoup se prostituent. Comment construire une famille digne de ce nom dans de telles conditions ? Comment une femme peut-elle surveiller son cycle dans cet enfer ?
A l'Angélus de dimanche dernier, benoît XVI a dit : "L'Eglise ne poursuit pas des objectifs économiques, sociaux, politiques ». La culture de vie ne passe-t-elle pas par de nouveaux rapports économiques ? Pour reprendre l'expression de MO Fogiel ce matin sur Europe 1, j'ai l'impression que l'Eglise est à côté de la plaque actuellement.
"Avant de retirer la paille dans l'oeil de ton voisin, retire la poutre de ton oeil"... cette poutre, c'est l'injustice de notre monde dont nous sommes tous complices (en tant que consommateurs, dans notre travail...) Alors, plutôt que d'accabler encore une fois l'Afrique avec le préservatif pendant que j'écris confortablement sur mon ordinateur, je préfère me rallier aux propos de Guy Gilbert entendu lors du journal de France 2 hier soir, et à ceux du père Bruno Cadart, missionnaire au Brésil : http://lyon.catholique.fr/?Lettre-a-une-amie-au-sujet-d-une
Céline

[ De PP à C. - Fogiel n'est pas une référence. Ne vous fiez pas à ses aigreurs. Suivez plutôt l'actualité : Benoît XVI vient de faire une déclaration économico-politique plus que vigoureuse, à propos des forces extérieures ravageant l'Afrique. On parie que Marc-Olivier "in the plaque" Fogiel n'en dira pas un seul mot ? Il a ses raisons d'être cathophobes, et elles n'ont rien à voir avec l'économique et le social !]

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Écrit par : Larousse | 19/03/2009

A vicenzo:

> bien d'accord avec toi. Nous ne faisons qu'observer l'agonie d'un système, d'un modèle de civilisation matérialiste. La transition sera dure et j'ai bien peur qu'on en prenne plein la g.......e comme le pense Francis. Bon, c'est vrai que j'en ai un peu l'habitude en tant que prof. Mais je me pose une question quand même: certains jours, j'ai bien envie de répondre autrement qu'en tendant la joue gauche. Je sais, c'est pas chrétien mais, bon sang que cela soulage, comme dirait Audiard.:)

Écrit par : vf | 19/03/2009

Deux points que je viendrais ajouter à cette intéressante réflexion :

> Cette cabale hallucinante de désinformation et d'anti-catholicisme, est orchestrée par ceux qui déjà en 2005 insultaient un Jean-Paul II mourant et héroïque (ils vociféraient qu'il "se mettait en scène"...), et qui ont, depuis, recruté dans les rangs de la droite. Ce déferlement de bonne conscience contribue à faire un tri salvateur dans les rangs de l'Église, en révélant les hypocrites (qui se révèlent eux-même). Benoit XVI dit les choses clairement et ne laisse pas la place à la complaisance et aux attitudes de façade.
Autre constation : se fait jour, de plus en plus, l'incompatibilité fondamentale du catholicisme avec l'esprit moderne. Une scission s'opère, qu'on le veuille ou non, entre les catholiques et le monde. A nous d'en prendre la mesure, et les décisions qui s'imposent.

Écrit par : Quentin | 19/03/2009

Copie du message que je viens d'envoyer à Xavier Bertrand, franc-maçon affiché:

> Grand merci pour votre réaction à la suite des propos de Benoît XVI. Vous avez ainsi donné la preuve évidente que vous êtes totalement désinformé et déconnecté des réalités. Ce qui explique la politique calamiteuse du gouvernement auquel vous appartenez et auxquels les électeurs de droite ne font plus confiance (même l'Alsace, où je suis, et qui est traditionnellement à droite, est en train de vous lâcher). Oui vous êtes désinformé - et vous désinformez! - car vous n'avez même
pas pris le temps de lire la totalité de la réponse faite par Benoît XVI sur la question du sida. Vous ne savez même pas que 20% des institutions engagées dans la lutte contre le sida sont catholiques.
Vous ne savez même pas que c'est dans les pays d'Afrique où le catholicisme est majoritaire que le sida a le plus régressé (chiffres de l'OMS).
Mais peut-être votre indignation vertueuse et sélective aux propos du pape est-elle due au fait que vous avez des actions dans l'industrie du
caoutchouc? On finit par s'interroger...

Écrit par : Denis Crouan | 19/03/2009

MA CONFIANCE EN BENOIT XVI

> Merci internet, qui me permets d'avoir accès aux sources au lieu de me contenter d'une information trafiquée... De scandale en scandale, ma confiance en Benoît XVI grandit, nourrie du décalage entre ses propos réels et ce que les médias en disent.

Écrit par : Ren' | 19/03/2009

PERIODE DE TRANSITION

> A l'instar de Vicenzo et vf, je pense que nous vivons effectivement une époque de transition, un peu comme au XVème siècle. Mais ne nous voilons pas la face : une époque charnière est une époque...atroce. Où les repères habituels des individus sont anihilés (d'ailleurs - sous le contrôle de vf- je crois qu'on ne s'est jamais autant suicidé qu'au XVème siècle...).
Période de transition qui, soit dit en passant, ne débouchera pas nécessairement sur quelque chose de meilleur. Rappelons à ce sujet que la fameuse "Pentecôte d'amour" prophétisée par Marthe Robin, ne sera qu'un aimable intermède, qui débouchera sur le règne de l'Antéchrist...bref...
En attendant, que faire (comme disait Lénine - lol-) ? Nous devrons faire des choix douloureux, surtout pour nous, quadras (ou presque) de la "génération Jean-Paul II", qui avons atteint l'âge de toutes les médiocrités et de toutes les compromissions. Nous commençons à risquer de perdre pas mal, à suivre le Christ... Pour moi, ce serait mon poste, au service d'un Etat garant du matérialisme mercantile, surtout dans le domaine très très particulier où je travaille (que PP connaît mais que je ne souhaite pas voir divulgué - quelque part, je suis profondément veule et lâche).

Écrit par : Feld | 19/03/2009

@ Feld

> Et est ce que nous n'y sommes pas déjà au règne de l'Antéchrist ? Il se déchaine contre le pape, contre le message des chrétiens...

Écrit par : F. Lecouflé | 19/03/2009

@ Feld

> Merci de ce témoignage sincère et profond. Trop rares sont ceux qui ont l'honnêteté de faire ce constat : les sacrifices réclamés par la foi catholique sont énormes. De votre point de vue de "quadra", la perspective d'une fidélité au Christ doit paraître, effectivement terrifiante.
Moi-même, je mets fin à mes études et m'oriente vers des choix radicaux qui me conduisent à l'opposé du marché de l'emploi classique. J'ignore tout de ce qui m'attend. Je sais que je m'aliène les amitiés de beaucoup. Je suis aussi excité qu'apeuré par le chemin qui se déroule devant moi. Et moi, je n'ai rien à perdre.
Courage.

Écrit par : Quentin | 19/03/2009

EN OUGANDA

> Recension d'un article paru dans la revue 'Science' et qui est un démenti cinglant et très argumenté à ceux qui accusent l'Eglise de ne pas être réaliste dans sa lutte contre le SIDA :

25 juin Science
Victoire de l’abstinence sur le SIDA en Ouganda
Albert Barrois

La revue scientifique américaine Science a publié le 30 avril un article de deux chercheurs de l’université de Cambridge, Rand L. Stoneburner et Daniel Low-Beern sur l’efficacité de la lutte anti-SIDA en Ouganda. Selon les deux hommes, la baisse du SIDA dans ce pays s’explique par une campagne unique en son genre. Le message diffusé dans la population insiste sur la morbidité élevée due au SIDA et le mode de transmission du virus responsable, essentiellement sexuel. Mais l’originalité de la démarche, et son succès, vient de la promotion de la fidélité et de l’abstinence, au lieu des traditionnels préservatifs et test de dépistages (1).

À la fin des années 80, la contamination par le virus du SIDA (VIH)(2) était un problème dramatique en Ouganda. En 2001, la prévalence de l’infection par le VIH (nombre total de cas) était estimée à 5% de la population totale ; ce chiffre reste bien sûr très élevé mais n’a rien à voir avec celui de 1990 - 30%, un triste record mondial - ni avec ceux d’autres pays africains aujourd’hui : 20% en Zambie ou en Afrique du Sud, 15% au Malawi et au Kenya.

Malgré une situation de départ catastrophique, la prévalence de l’infection par le VIH était en baisse en Ouganda dès la fin des années 80, à une époque où même en Europe occidentale l’épidémie n’était pas encore maîtrisée. Pays africain extrêmement pauvre, souvent en guerre avec l’un ou l’autre de ses voisins, l’Ouganda est pourtant le champion incontestable de la lutte contre le VIH et le SIDA en Afrique. Étant donné le contexte, la pauvreté des moyens et l’ampleur initiale de l’épidémie, on peut même affirmer que la réussite ougandaise est sans équivalent dans le monde. Il est donc bien naturel de chercher à savoir comment un tel succès a pu être obtenu, afin de le reproduire ailleurs.

C’est à cela que se sont attachés deux chercheurs de l’Université de Cambridge. Dès 1996 des chiffres circulaient, citant entre 1989 et 1996 une baisse de 60% du nombre de personnes ayant de multiples partenaires sexuels. Ceci était le résultat d’une campagne d’information démarrée dans les années 80, prônant l’abstinence et la fidélité. Une seconde campagne, à l’instigation de l’ONU et de l’OMS, fut ensuite entreprise, mais longtemps après la première, mettant en avant le préservatif et le dépistage anonyme. Laquelle porta le plus de fruits ? C’est la question à laquelle les chercheurs de Cambridge ont essayé de répondre.

Le résultat de leurs recherches a été publié fin avril dans la très prestigieuse revue américaine Science, rivale de la revue anglaise Nature, faisant de cette étude un travail particulièrement important dont il faut tenir compte. Nature ne s’y est d’ailleurs pas trompé, qui a rendu compte de cet article sur son site Internet.

Afin de pouvoir faire des comparaisons, les auteurs se sont appuyés sur les données disponibles au Kenya, Zambie et Malawi où les seules campagnes contre le VIH/SIDA ont été menées sous l’égide de l’ONU/OMS. Chez les femmes enceintes en Ouganda, la prévalence du VIH atteint en 1991 un maximum de 21% pour tomber à 10% en 1998 et 6% en 2000. Dans des groupes similaires (femmes enceintes habitant en ville), la chute fut de 60% en Ouganda, contre moins de 10% en Zambie et une augmentation au Malawi entre 1990 et 2000. Des statistiques similaires montrent que le même phénomène se reproduit chez différents groupes ou dans différentes tranches d’âge : l’Ouganda fait systématiquement mieux que ses voisins.

Comment ce résultat a-t-il été obtenu ? La doctrine officielle voudrait bien sûr que la seule utilisation du préservatif puisse expliquer ce phénomène. Hélas (si l’on peut dire) pour la théorie dominante, le préservatif est moins utilisé en Ouganda qu’au Malawi, et pas plus qu’au Kenya ou en Zambie, d’après des chiffres du milieu des années 90. D’où vient alors la différence ? Il faut se tourner vers d’autres données, comme celles de l’âge moyen de la première expérience sexuelle : chez les 15-24 ans non mariés entre 1989 et 1995, le nombre de ceux qui ont eu une expérience sexuelle a chuté de 60% à moins de 25% pour les hommes, et de 53% à 16% chez les femmes. En 1995, quand on demande aux Ougandais (hommes) quelle a été leur réaction face au SIDA, ils ont répondu la fidélité à plus de 50% ; l’abstinence pour 7%, et l’utilisation de préservatifs pour seulement 2% de la population.

Par ailleurs, la proportion d’hommes pratiquant le vagabondage sexuel était tombée de 34 à 14% entre 1989 et 1995, un chiffre qui passe de 16 à 3% chez les femmes. Par comparaison, en 1996 et 1998 en Zambie, au Malawi et au Kenya, ces chiffres étaient beaucoup plus élevés (30 à 40% chez les hommes, et 12 à 16% chez les femmes, donc similaires à ceux de l’Ouganda en 1989). En résumé, les années 89-95 ont montré un brutal changement des habitudes sexuelles en Ouganda : guère plus d’utilisation du préservatif, mais un recul de l’âge de la première relation sexuelle, une plus grande fidélité, et plus d’abstinence.

Il reste à expliquer ce changement de comportement, en identifiant ce qui a pu être différent entre l’Ouganda et ses voisins. La réponse se trouve dans un double message diffusé en Ouganda. Tout d’abord, le VIH se propage par voie sexuelle et le SIDA, qui en découle, tue. Ensuite, étant donné le mode de transmission du virus, la meilleure réponse est l’abstinence et la fidélité.

Mais un message, aussi bon soit-il, doit être pris au sérieux, et là aussi l’Ouganda fit preuve d’originalité. Pour mettre en place cette campagne, tout le tissu social du pays a été mis à contribution, et plus spécialement les relais locaux. Ce qu’on pourrait qualifier de transmission par le bouche-à-oreille fut la façon dominante de propagation de l’information sur le SIDA, par opposition à une transmission plus directe dans les pays voisins. Forcer les gens à parler entre eux du VIH et du SIDA, au lieu de simplement transmettre une information sans en discuter, explique en partie la différence de résultats entre l’Ouganda et les pays voisins. Ce mode de diffusion d’un message simple et clair eut un impact considérable, en l’absence de tout autre facteur.

Dénoncer le SIDA pour ce qu’il est, une maladie mortelle dans 99% des cas, et se transmettant lors des relations sexuelles, a suffi à induire un changement de comportement de la population. Il faut ajouter à cela la stratégie de prévention choisie qui, au lieu d’insister sur des tests de dépistage gratuit et l’utilisation de préservatifs, s’appuya sur l’abstinence et la fidélité. Le résultat ainsi obtenu est équivalent à un vaccin efficace à 80% ; mais sans les coûts énormes engendrés par la production d’un vaccin, avec simplement une volonté de dire la vérité sur ce qu’est le SIDA.

Bien sûr, on pourra rétorquer que l’effet de cette politique n’est pas surprenant. Après tout, il est évident qu’on ne risque pas d’être contaminé par le VIH si l’on s’en tient à la fidélité et à l’abstinence (sans compter les contaminations accidentelles par voie sanguine). Mais un tel programme a toujours été condamné au nom du réalisme. La dérision accueille systématiquement toute proposition de ce type... Personne ne voulait croire que la fidélité et l’abstinence pouvaient être prêchées avec une quelconque chance de succès.

Et pourtant, nous avons désormais une preuve historique démontrant la validité de ces recommandations, et ce dans un des pires contextes que l’on puisse imaginer.

Écrit par : Arnaud de Guibert, sur l'Ouganda | 20/03/2009

LE TRAVAIL DES CATHOLIQUES EN AFRIQUE DANS LA LUTTE CONTRE LE SIDA

> Encore une terrible histoire de désinformation, mais cette fois, je trouve que les médias vont vraiment trop loin. Pas tellement contre le Pape, qui va vite prendre l'habitude de se faire insulter set qui est un peu au-dessus de tout ça.
Mais à travers tous les commentaires stupides et aveugles que l'on lit, ce sont les catholiques qui luttent contre le Sida sur le terrain qui sont attaqués. Et là, ça va trop loin.
J'ai vécu 2 ans au service d'un diocèse africain, dans le domaine de la santé. Voici quelques faits :
- lorsqu'on ne connaissait rien du mode de transmission du Sida, des prêtres et des religieuses ont été les seuls (avec quelques protestants) à accepter de prendre soin des patients.
- l'Eglise catholique est la seule ONG (elle est bien plus qu'une ONG, je sais) à avoir un tel réseau de gens capables de l'informer, ET DE FAIRE DES TRADUCTIONS D'UNE CULTURE A L'AUTRE. Je m'explique : nous les européens, nous ne comprenons rien au mode de fonctionnement, aux moeurs des africains. La distance culturelle est abyssale. Or, seuls des africains formés en Europe ou des Européens ayant vécu des années en Afrique (et pas en tant qu'expat') peuvent réellement expliquer une culture à l'autre. Et l'Eglise est la seule ONG à avoir tant de gens compétents pour le faire. Sans compter les confesseurs (eh oui, les catholiques africains se confessent !) qui ont aussi une idée plus précise de ce qui se passe dans l'intimité des gens (le sexe est ultra tabou en Afrique). L'Eglise est donc la mieux informée pour tous les aspect culturels, sociaux etc du Sida. Aspects qui sont DECISIFS danns la lutte contre la maladie.
- un des grands pans de la lutte contre le Sida est la lutte contre la stigmatisation des séropositifs, pour faciliter le dépistage, encourager les gens à mieux communiquer, donner l'exemple aux jeunes (s'ils savent qu'un de leur prof à le Sida, par exemple, ça les fait plus réfléchir). Or l'Eglise est à la pointe de ce combat depuis le début. Et pas tellement parce que c'est une bonne "stratégie" de prévention et de traitement. D'abord et avant tout parce qu'elles reconnait les malades comme des êtres humains. Qui a osé prêcher à la fois pour la fidélité dans le mariage et contre la stigmatisation des gens mariés et contaminés, alors que ça peut paraître incohérent ? Les prêtres catholiques, parce que eux savent que bien souvent, l'épouse est testée positive lors d'une grossesse et elle est condamnée par toute la communauté alors que c'est le mari qui est responsable de ça (mais lui ne se fait pas forcément tester, ou en tout cas après, donc c'est forcément sa faute à elle).
- les soins apportés par les structures catholiques sont unanimement reconnus pour leur qualité. Sur le terrain, l'Eglise est un partenaire incontournable pour la lutte contre le Sida. La plupart des gens qui ont les moyens de voyager un peu vont se faire soigner dans les dispensaires et les hôpitaux catholiques. Les structures catholiques reçoivent des donations de centaines d'ONG "laïques" parce que l'argent est mieux utilisé qu'ailleurs.
- beaucoup de centres de soin catholiques "distribuent" des préservatifs : aux couples où l'un des deux au moins est séropositif, après un entretien avec un consultant formé, et souvent sur conseil du prêtre local. Les préservatifs ne sont pas jetés à la tête des gens. Ils sont donnés à des individus précis avec infos et conseils.

Il y aurait des milliards de choses à dire sur le Sida en Afrique et notre perception erronée de ce qu'est cette pandémie, car nos repères européens sont complètement à côté de la plaque. Mais je ne vais pas polluer ce blog ! Je termine en disant que les catholiques de France doivent être fiers du travail accompli par les catholiques d'Afrique dans la lutte contre le Sida. Même si on ne comprend pas toujours leur position (tellement proche du Pape !). Ce sont des professionnels de terrain, libres de leurs opinions, éduqués et généreux : il faut leur faire confiance et les remercier du travail accompli !

Écrit par : Dgeni | 20/03/2009

A Feld:

> Moi aussi je me suis posé la question de mon avenir au sein d'un ministère qui peut parfois me mettre en contradiction avec ma foi (programmes scolaires ambigus voir manipulateur ou complètement contradictoire en éducation civique par exemple). Suis-je lâche? Je me le suis demandé mais j'ai une famille à nourrir et cela peut servir d'alibi facilement. Célibataire, je serais déjà parti, c'est certain. Mais, en relisant certains témoignages historique de résistants (loin de moi l'idée de me comparer à leur choix qui fut bien plus courageux que le mien), j'ai choisi de rester. Tant que je peux, j'enseignerais le plus honnêtement possible et je ferais tout pour faire réfléchir mes élèves. Quand on a charge de famille, les choix deviennent vite cornéliens. lâcheté ou prudence? A chacun de faire selon sa conscience et ses responsabilités. Et remettons-nous entre les mains de dieu.
A propos des suicides, je n'ai jamais franchement entendu parler de cela au XVe. Il faut savoir que les chiffres anciens sont très sujet à caution et sont entièrement remis en cause ces dernières années (prix du blé, nombre de morts de la grande peste, etc.) Pourriez-vous me donner vos sources, cher Feld, que je creuse un peu la question. Cela m'intéresse.
P.S: Il y un exemple que j'aime beaucoup et qui me remonte le moral quand je me trouve trop compromis, voire lâche, c'est saint Pierre. Il fut lâche comme nous tous, pauvres hommes oubliant le Christ, mais il sut demander pardon et se ressaisir. C'est cette force là qu'il faut trouver, celle de demander pardon et de tout remettre entre les mains de Dieu. Facile à dire, n'est-ce pas, mais à faire?

Écrit par : vf | 20/03/2009

OPTIMISTES

> Restons optimistes.
Ceux qui souffrent voient bien qui les aiment et les secourent.
C'est aux malades et à ceux qui les soignent qu'il faut penser et ne pas se laisser divertir par l'hostilité de ceux qui les ignorent la plupart du temps et s'emparent de l'actualité comme de n'importe quel fait divers pour occuper la scène médiatique.
Benoît XVI est en Afrique pour apporter de l'espérance et du réconfort.
Ceux qui ne croient pas ne peuvent pas comprendre.
Il y a ceux qui aimeraient bien mais ne savent pas et ceux qui qui ne veulent pas.
Soyons disponibles pour les premiers et restons attentifs aux autres.
Les mentalités évoluent.

Écrit par : Annie | 20/03/2009

@ PdP, Feld, Quentin, vf, vicenzo et les autres...

> C'est à nous, les jeunes, qui n'avons pas (encore) de bouche à nourrir, qui sommes sur la voie de l'engagement, qui n'avons (encore) rien à perdre, de nous lancer dans cette aventure où Dieu et le monde nous appellent.
Vous les "anciens", nous ne vous demandons pas de renier vos engagements passés : vos responsabilités familiales exigent de vous que vous continuiez à faire votre travail ; peut-être pouvez-vous changer certaines choses dans vos tâches quotidiennes, mais surtout, si vous avez charge d'éducation, formez vos enfants (et ceux des autres, pour les profs !) aux combats qui les attendent. C'est votre devoir, nous avons besoin de vous.
Soutenez-nous dans la prière, dans la joie et l'espérance.

Écrit par : PMalo | 21/03/2009

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