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18/03/2009

Sida, Afrique : ce que Benoît XVI a réellement dit

 

…et que les médias ne reproduisent pas :


 

 

<<  ROME, Mercredi 18 mars 2009 (ZENIT.org) - Le pape Benoît XVI a demandé les soins gratuits pour les malades du sida dès son arrivée à l'aéroport de Yaoundé au Cameroun, mardi après midi. Un appel qui a reçu très peu d'écho. Il appelle les Africains à la responsabilité dans la lutte contre le sida. Les médias ont passé sous silence ce passage de sa conférence de presse dans l'avion de Rome à Yaoundé.

 -

Mais ce que la presse a retenu, ce sont des propos prêtés au pape. Nous publions ci-dessous le texte intégral de la déclaration.

 

Le pape fait également allusion à l'engagement de l'Eglise auprès des malades : quelque 25 % des structures qui les accueillent sont catholiques. Il cite l'engagement de la communauté de Sant'Egidio - une allusion au projet « DREAM », sigle anglais pour « « Amélioration des ressources en médicaments pour lutter contre le Sida et la malnutrition » par exemple au Malawi - et des religieux de Saint-Camille de Lellis, ou des religieuses (les Missionnaires de la Charité par exemple).

 

Voici la question du journaliste et la réponse de Benoît XVI, dans son contexte :

 

Question - Votre Sainteté, parmi les nombreux maux qui affligent l'Afrique, il y a également en particulier celui de la diffusion du sida. La position de l'Eglise catholique sur la façon de lutter contre celui-ci est souvent considérée comme n'étant pas réaliste et efficace. Affronterez-vous ce thème au cours du voyage ?

 

Benoît XVI -  Je dirais le contraire : je pense que la réalité la plus efficace, la plus présente sur le front de la lutte contre le sida est précisément l'Eglise catholique, avec ses mouvements, avec ses différentes réalités. Je pense à la Communauté de Sant'Egidio qui accomplit tant, de manière visible et aussi invisible, pour la lutte contre le sida, aux Camilliens, à toutes les religieuses qui sont à la disposition des malades... Je dirais qu'on ne peut pas surmonter ce problème du sida uniquement avec des slogans publicitaires. Si on n'y met pas l'âme, si on n'aide pas les Africains, on ne peut pas résoudre ce fléau par la distribution de préservatifs : au contraire, le risque est d'augmenter le problème. La solution ne peut se trouver que dans un double engagement : le premier, une humanisation de la sexualité, c'est-à-dire un renouveau spirituel et humain qui apporte avec soi une nouvelle manière de se comporter l'un avec l'autre, et le deuxième, une véritable amitié également et surtout pour les personnes qui souffrent, la disponibilité, même au prix de sacrifices, de renoncements  personnels, à être proches de ceux qui souffrent. Tels sont les facteurs qui aident et qui conduisent à des progrès visibles. Je dirais donc cette double force de renouveler l'homme intérieurement, de donner une force spirituelle et humaine pour un juste comportement à l'égard de son propre corps et de celui de l'autre, et cette capacité de souffrir avec ceux qui souffrent, de rester présents dans les situations d'épreuve. Il me semble que c'est la juste réponse, et c'est ce que fait l'Eglise, offrant ainsi une contribution très grande et importante. Nous remercions tous ceux qui le font. >>

 

Commentaires

QUAI D'ORSAY

> D'où l'indécence incroyable du communiqué du Quai d'Orsay,"prenant position" contre le pape ! Je suppose qu'au Quai on préfère l'Arche de Zoé ?

Écrit par : chtonk | 18/03/2009

LIMOGEABLE

> Je pense surtout que ce technocrate du Quai d'Orsay qui s'est exprimé va bientôt se retrouver limogé dans un sinistre consulat...Il a trop parlé et Sarko ne sera pas content !

Écrit par : Damien | 18/03/2009

PHARMACEUTIQUE

> Et les enfoirés de la presse capitaliste, si copine avec les trusts pharmaceutiques ? Mais c'est qu'elle ne doit pas du tout aimer l'idée de la gratuité des médicaments, la bougresse ! Elle qui vit de perfusion financière, faute d'avoir encore des acheteurs en kiosque ! Elle pense que le pape veut la ruiner !

Écrit par : Beuzec | 18/03/2009

SIDA : DES EVEQUES AFRICAINS PARLENT COMME BENOIT XVI

> Interrogé par la chaîne KTO et l’agence I.Média, le cardinal archevêque de Dakar, Mgr Théodore-Adrien Sarr, a martelé : « Je demande aux Occidentaux de ne pas nous imposer leur unique et seule façon de voir. Dans des pays comme les nôtres, l’abstinence et la fidélité sont des valeurs qui sont encore vécues. Avec leur promotion, nous contribuons à la prévention contre le sida ». « Nous ne pouvons pas promouvoir l’utilisation du préservatif, a-t-il poursuivi, mais prêcher les valeurs morales qui, pour nous, demeurent valables, afin d’aider nos populations à se prémunir du sida : l’abstinence et la fidélité ».

Dans le même sens, Mgr Simon Ntamwana, archevêque de Gitega au Burundi, a dénoncé « le glissement de pensée » de l’Occident et son « hédonisme sexuel devenu comme un chemin incontournable ». « Ce n’est pas le préservatif, a-t-il soutenu, qui va diminuer le nombre d’infections du sida, mais certainement une discipline que chacun doit s’imposer pour pouvoir changer d’attitude, une attitude qui va l’aider à échapper à un hédonisme qu’il ne peut plus contrôler ».

Pour sa part, l’archevêque de Kinshasa (RDC), Mgr Laurent Monsengwo, a expliqué que le préservatif « aggrave le problème car il donne une fausse sécurité, une sécurité qui n’en est pas toujours une ».

http://www.la-croix.com/article/index.jsp?docId=2368225&rubId=1098

Écrit par : Michel de Guibert | 19/03/2009

JOIURNALISTE

> Vous omettez un point fondamental ! C'est un journaliste français, et de france 2, qui a volontairement posé cette question, car il n'en attendait pas mieux (depuis si lontemps l'Eglise dit la même chose) de ce Pape pour continuer de le sabrer, et pour tenter de lui porter un coup fatal, en france principalement, et à Sarkozy au passage.
c'est pourquoi toutes les chaines de télé et radio publique (si catholique vous savez) reprennent et développement malignement, seuls quelques mots...
jean christian


[ De PP à JC- Il faut connaître le système des questions lors des voyages officiels du pape : ces questions sont soumises en vrac, avant le voyage ; puis le pape choisit celles auxquelles il acceptera de répondre dans l'avion. La question du préservatif en faisait partie. Benoît XVI a donc pris le risque en toute connaissance de cause, sachant dans quel esprit la question lui était posée - et quelle exploitation serait faite ensuite de sa réponse.
Il faut tenir compte de l'hostilité des médias envers l'Eglise en ces matières morales - et du silence systématique des mêmes médias sur l'oeuvre humanitaire (immense) de l'Eglise ! C'est devenu la règle du jeu. Règle perverse ? Mais règle tout de même, et l'Eglise doit apprendre à la déjouer... Une réflexion sur la communication va s'ouvrir au Vatican, après la série noire qui vient de se produire en janvier-février-mars. ]

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Écrit par : jean christian | 19/03/2009

CIRQUE

> Et Juppé qui fait son cirque maintenant en mélangeant tout...
Commence à être franchement énervant, cet anticléricalisme culturel : chaque petite phrase peut devenir un couteau avec lequel on taillade l'Eglise et le pape sans se donner la peine de réfléchir, tout en jouant à l'humaniste ou au courageux rebelle.
Au final, sur ces 3 dernières affaires, seule l'indignation relative à Recife était justifiée et elle ne concernait que deux prélats, aucunement le pape ou l'Eglise dans son ensemble.

Écrit par : Gilles Texier | 19/03/2009

LA VERITE DES FAITS

> Encore une fois je suis atterrée du compte-rendu qu'en font les media (je suis seulement allee regarder l'article du Nouvel Obs et celui du Figaro). Ou ces "journalistes" ont-ils appris a debiter en tranches des declarations pour leur faire dire le contraire de ce qu'elles disent ? Et apres (le Figaro) trouver saisissant le contraste entre les paroles soi-disant dures du Pape sur le sida et l'accueil chaleureux des Africains !!?!
Il est plus que necessaire d'avoir des blogs comme celui-ci pour retablir la verite des FAITS.

Écrit par : Pema | 19/03/2009

PIEGE ?

> Le jour précédant l’envol du pape vers l’Afrique, soit le 16 mars, je disais sur mon blog: “Je vous fais d’ores et déjà le pari que les journalistes ne vont pas s’intéresser au message religieux ou social du pape en Afrique mais qu’ils vont surtout parler du préservatif (sida)…” Pari gagné et tous les journaux ne parlent presque plus que de cela en raison d’une question piège posée par un journaliste dans l’avion qui emmenait le pape vers l’Afrique. Comme le pape n’a pas pu développer ce sujet (il voulait sans doute dire notamment que la responsabilité personnelle, la fidélité et la recherche de la sainteté sans lesquels il n’y a pas de christianisme sont le meilleur moyen de lutter contre le sida), c’est la curée médiatique planétaire. Ceux qui ne veulent pas vivre en chrétiens, ceux-là par contre ont le devoir de mettre le préservatif pour éviter autant que possible d’ajouter le crime à la faute selon une formule de l’abbé Pierre. Leur cas ne relève pas du maître de sainteté qu’est le pape mais de l’hygiène, de la médecine et du respect minimal des autres en société.

Écrit par : Vincentius Peregrinus | 19/03/2009

SUPERETTE

De PP à tous - Je ne résiste pas à la tentation de mettre en ligne le message qui suit, tant il est symptomatique: formaté supérette, rayon Onfray, sous-rayon 'Camionneur'. Voici la chose :

" Si j’étais le Pape Benoît XVI, je serais à la fois garant du plus grand contingent de lobotomisés volontaires ou évangélisés et responsable de la pérennisation de l’image marque d’une entreprise vendant de l’amour masochiste depuis 2000 ans…
… et quelques années après le 11 septembre qui a permis au triumvirat du secteur de la croyance d’engranger des bénéfices sans précédent dans ce cycle d’hérésie libertaire et de pop stars canonisées de leur vivant.
… et ce malgré le progressisme criminel des droits des femmes et leur shopping list de doléances aussi égalitaristes que prosélytes.
… et en dépit du plagiat manifeste des principes fondateurs du marketing de l’Eglise par les sectes qui ont réussi à réunir religion et politique sous le même toit.
La suite ici :
http://souklaye.wordpress.com/2009/03/18/le-subjectif-au-conditionnel-si-j’etais-le-pape-benoit-xvi/

Écrit par : walkmindz | 19/03/2009

UNE CONVERSATION CE MATIN

> Je m'apprêtais à dire ici du mal de M. Juppé, dont l’intelligence rend peu vraisemblable une innocence dans les contre-vérités qu’il a proférées sur le sujet (j’y ai encore eu droit ce matin sur LCI en prenant mon petit déjeuner à l’hôtel).
A la réflexion, je dois reconnaître qu’il m’a rendu service : mon client m’attendait dans le hall, goguenard, le Figaro à la main, et lançant à son interlocuteur en montrant le Pape à la une : « tiens, on va voir ce qu’Arnaud en pense... » (sous-entendu : ce coup-là, il va avoir du mal à se justifier !).
C’est peut-être un procédé de basse communication, mais quand vous pouvez commencer par démontrer par A plus B que sur trois assertions, deux sont des mensonges (la « réintégration » de Williamson et la position du Saint Siège sur l’excommunication de Recife), il est beaucoup plus facile de faire entendre que la troisième est une simple opinion – contestable – de M. Juppé, et qui, en plus, repose sur une déclaration tronquée de Benoit XVI.
La conversation s’est poursuivie dans le bus et mon client a désormais sur son bureau l’article de Zenith avec l’intégralité de la réponse du Saint Père et l’action concrète de l’Église envers les malades: qu’il en fasse bon usage, alléluia !
Allez, je vous souhaite une belle journée, au cours de laquelle même la CGT entend fêter à sa manière Saint Joseph « travailleur » !
PS : si tu lis ce blog, Jean-Michel, merci de tes questions et de ton écoute malgré les soubresauts du bus.

Écrit par : Arnaud de Latrollière | 19/03/2009

CE QU'A VOULU FAIRE BENOIT XVI

> Bonjour,
merci pour cette précision et pour les commentaires qui suivent.
Si j'ai bien compris, et contrairement à ce que les journalistes (et personnalités du politiquement correct) affirment, ce sujet abordé par le Pape ne renferme pas une question, mais deux.
La première concerne le Sida. Et l'Eglise ne méprise pas cette maladie. Le Pape ne se frotte pas les mains en disant - par exemple - que c'est un juste châtiment aux déviances morales des populations touchées. Au contraire, l'Eglise prend cette question à bras le corps avec une présence effective sur le terrain : c'est ce qu'énumère Benoît XVI, citant par exemple la communauté Sant'Egidio.
La seconde concerne l'éducation pour bâtir la société d'aujourd'hui et de demain. Sur ce point, la voie de l'Eglise est littéralement opposée à celle du monde occidental. La seconde est source de pollution, elle transforme le corps et l'âme pour détruire la nature humaine, et la nature tout court. Seul compte pour la voie du monde occidental l'instant présent, et la possibilité d'écraser son environnement pour jouir sans limite. La première, la voie chrétienne, est naturelle et exigeante. La morale chrétienne oblige à devenir responsable, elle oblige à maîtriser ses pulsions pour les canaliser vers une harmonie plus belle. Cette deuxième voie est souvent décriée, car le monde contemporain estime a priori que les hommes - surtout en Afrique - sont incapables de vivre autrement que comme des bêtes. Pourtant, vivre en harmonie avec la nature est aussi exigeant. Cela impose de réfléchir avant d'agir, de choisir avec circonspection, de prendre conscience de ses actes et de leur impact sur son environnement. Et cette voie étroite est réellement source de bonheur.

Lorsque le Pape Jean-Paul II ne prononçait pas le mot "préservatif" mais soutenait la fidélité conjugale et la chasteté, le monde occidental (et ses relents colonialistes apportant sa vision civilisatrice aux colonies) critiquait en jugeant ce programme irréaliste - en raison de la supposée bestialité des Africains ?
Lorsque cet idéal chrétien est devenu visible dans le quotidien de certains pays, et que le Sida a régressé, ce contre-exemple est passé sous silence. Lorsque les pays africains se sont montrés plus bienveillants au modèle occidental, on y a appris aux enfants à enfiler un préservatif sur un support de démonstration...
Le Pape Benoît XVI désirant affronter le problème sans langue de bois, le monde occidental ne l'attaque plus sur l'utopie de la voie chrétienne face à la bestialité africaine, mais l'accuse de vouloir implicitement favoriser l'expansion du Sida en jetant le discrédit sur le préservatif (qui, d'ailleurs, n'est pas efficace à 100%, mais il ne faut pas dire ce détail). Et finalement, le monde occidental et bien-pensant n'a pas intérêt à dissocier les deux questions. De la première (le Sida), il s'en moque; plus exactement, c'est un prétexte pour justifier son programme de société en suscitant l'émotion. Seule la seconde question (son choix libertaire) a de l'importance, mais l'unir aux douleurs causées par le Sida permet de l'habiller et de la rendre plus présentable.
La propagande était prête depuis longtemps. Mais elle est tellement déformée par rapport à la réponse de Benoît XVI, que je pense que le Pape l'a risquée pour alerter les hommes de bonne volonté, et les inviter à franchir le mur de la désinformation occidentale. Merci à tous pour ce blog d'intérêt général.

Écrit par : Corentin | 19/03/2009

AUX LIMITES

> Mais qui prend encore la peine de prendre le temps de prendre une information dans son intégralité comme vous me permettez de le faire ce matin ?!
Encore une fois, j'ai sursauté devant les compte-rendus radio ou écrits des propos du Pape en me disant qu'il me faudrait (une fois de plus) serrer les fesses.
En découvrant, merci, l'intégralité de sa déclaration, je me dis que ces compte-rendus sont à la limite de la malhonnêteté intellectuelle.

Écrit par : sombre héros | 19/03/2009

MOINDRE MAL

> Oui, ce discours du pape, comme d'habitude, est très beau. Reconnaissons pourtant qu'il eût été plus compréhensible s'il avait dit clairement : le préservatif ne suffit pas. C'est-à-dire s'il avait reconnu que, la réalité de la vie dans le monde étant ce qu'elle est, le préservatif peut sauver des vies, et qu'il est dans certains cas un moindre mal, d'autant moindre s'il n'est pas considéré comme panacée, et si la lutte contre le sida est aussi prise en charge par l'engagement intime de chacun et par un profond accompagnement humain, tel que le délivrent les communautés catholiques sur place.
Car les hommes sont ce qu'ils sont, et plus souvent ils entendront ce qui leur est le plus agréable : "ne mettez pas de préservatif", plutôt que : "soyez abstinent". Un jour ou l'autre ils oublient d'être abstinents ou fidèles, et sans protection, cet oubli est mortel.

Écrit par : Alina Reyes | 19/03/2009

@ sombre héros

> La limite de la malhonnêteté intellectuelle est largement dépassée, et cette fois ce n'est pas un problème de communication de l'Eglise, c'est un problème de désinformation des media et de la "pensée correcte".

Écrit par : Michel de Guibert | 19/03/2009

LA DEFINITION DU MOT DEBAT

Je pense proposer à l'Académie française une nouvelle définition du mot "Débat" :

Débat [deba] n.m. – Forme, aujourd’hui révolue, de relation sociale et interpersonnelle par laquelle les hommes confrontaient des arguments à l’aide de la raison pour parvenir à une meilleure compréhension d’une question. Mot aujourd’hui universellement remplacé par le mot « polémique », plus aisément accessible à l’homme moderne, dominé par ses passions et entravé par sa paresse intellectuelle.
Voir aussi : violence verbale, lapidation, lynchage médiatique, amalgame, stigmatisation, fanatisme.

Écrit par : Guillaume | 19/03/2009

@ Corentin

> Merci pour la clarté et l'exhaustivité de votre "post". Je suis frappé par le racisme sous-tendu par les réactions aux propos du Pape, comme si certains peuples ne pouvaient accéder à la civilisation et devaient être dans la bestialité. Je l'ai évoqué dans un post en réponse à l'article abscons (et con tout court) dont P. de Plunkett a donné le lien sous la bannière "supérette".

Écrit par : Arnaud de Latrollière | 19/03/2009

DEPOURPRER

> D'ordinaire, devant les critiques, je dis toujours que le Vatican est très bien informé des situations et des réalités par les Eglises locales, les nonciatures et ses différents organismes (par exemple l'académie pontificale des sciences). Je le crois toujours. Cependant l'affaire Williamson ruine un peu cet argument pour les gens; ceux qui, au Vatican, ont fait de la rétention d'information en ne communiquant pas à temps les propos négationnistes au pape ont commis un bien grave péché contre l'évangélisation dans le contexte actuel si tendu. Pie XI, au moment de la condamnation de l'Action française, avait "dépourpré" un cardinal français qui ne voulait pas se soumettre; une sanction de ce type serait-elle envisageable ?
BH

[ De PP à BH - Le cardinal Re "dépourpré" comme naguère le cardinal Billot, ce serait ironique. D'autant que Billot était jésuite, si je ne me trompe... ]

Cette réponse s'adresse au commentaire

Écrit par : B.H. | 19/03/2009

PRIER POUR LUI

> Merci de ces précisions, qui n’étaient pas apparentes dans le reportage du journaliste de France 2, auteur de la désormais fameuse question et qui a soigneusement sélectionné dans la réponse du Saint-Père (avec la complicité de ses rédacteurs en chef) les mots qui l’intéressaient.
Benoît XVI, peut-être averti surnaturellement de ce qu’il aurait à vivre, avait demandé que nous priions pour qu’il « ne se dérobe pas par peur devant les loups » (dans la messe inaugurale de son pontificat, le 24 avril 2005). Nous y sommes, particulièrement en ce jour de la Saint-Joseph, qui est celui de sa fête. Les loups chassent en meute, journalistes et politiques confondus, chacun hurlant à son tour. Prions pour eux. Prions pour notre Pape.
Nous attendons par ailleurs les chiffres imparables que nos responsables politiques et nos médias ne manqueront pas de publier, tant leur objectivité est grande, pour prouver la corrélation – sur laquelle ils s’appuient très certainement – entre la distribution de préservatifs en Afrique et la baisse du nombre des contaminés par le virus du sida sur ce continent.

Écrit par : Denis | 19/03/2009

TOUT EST PERMIS

> franchement on en peut plus !!!..que faire devant un tel déferlement..c'est une vrai tartufferie.
Je suis devant la messe célébrée par le Pape à Yaoundé dans un stade plein à craquer.., le pape entouré de la chaleur et de la joie de la Foi et des camerounais, quel contraste saisissant avec la polémique minable. Et pendant ce temps les médias et politique se jettent comme des fauves sur le pape et le préservatif. Comme si l'Afrique ne méritait pas autre chose...C'est vraiment incroyable cette dictature de la pensée. C'est tout ce que les médias retiendront de ce voyage ?
Tout est décidément permis contre l'Eglise, absolument tout. Je suis atterré et je pèse des mots de certaines déclarations de politiques "il y en a marre de ce Pape", "ce pape commence à poser de vrais problèmes", mais pour qui se prennent-ils ? Qui oserait seulement s'en prendre avec une telle violence à n'importe quel autre chef d'Etat ou religieux ? Prions pour la conversion véritable de ces gens ! prions aussi pour les catholiques qui subissent un véritable lavage de cerveau médiatique pour qu'ils restent lucides...

Écrit par : Bernard | 19/03/2009

A Alina:

> je comprends ce que vous dites et j'en partage le constat. Mais, le pape est là pour nous guider vers le haut, vers le Christ. Il doit nous faire grandir et il ne peut donc pas tenir un discours qui, finalement, infantilise et déresponsabilise l'humanité. C'est un peu comme si, au lieu de condamner, de poursuivre et d'arrêter les auteurs de braquages, on disait aux employés de banques: porter un gilet pare-balle, c'est la seule solution.

Écrit par : vf | 19/03/2009

@ Michel de Guibert,

> je suis, en fait, entièrement d'accord avec vous, les limites de l'honnêteté intellectuelles sont dépassées et je pense qu'une "horde" s'agite où chacun cherche à hurler plus fort que son copain-loup !

Écrit par : sombre héros | 19/03/2009

Entretien avec Blaise Compaoré, président du Burkina Faso

"L'Eglise n'a pas le monopole de l'abstinence"
Famille Chrétienne - 12/02/2005 - Par Samuel Pruvot

Pour le président Blaise Compaoré, la lutte contre le sida est une priorité qui ne souffre aucune réduction idéologique : l'abstinence et la fidélité sont aussi des moyens de prévention contre le sida.

> Vous présidez personnellement le Comité national de lutte contre le sida. Pourquoi ?

C'est un engagement moral quand on est responsable d'une communauté de 12 millions de personnes. En Afrique de l'Ouest, le sida menace la vie de millions d'hommes et de femmes. Son impact sur la société est considérable. Le chef de l'Etat doit être à l'avant-garde.

Le Burkina a développé un cadre stratégique classique avec les éléments clés de la lutte contre le sida : la prévention, le suivi épidémiologique, et la prise en charge des malades. Nous commençons à enregistrer des résultats - le taux de prévalence est passé de 7 % en 1997 à 4 % en 2003.

> Les malades peuvent-ils accéder aux antirétroviraux (ARV) aussi facilement qu'en Europe ?

Nous avons enregistré des efforts incontestables de la part des laboratoires. Les traitements antirétroviraux (ARV) sont vingt fois moins cher qu'au début. Mais les prix restent élevés pour les populations subsahariennes. Mettre les ARV à la disposition des malades ne suffit pas, il faut veiller à former le personnel de santé.

> Quel est votre degré d'indépendance face à des organismes comme l'Onu-sida ou l'Organisation mondiale de la santé ?

Notre faiblesse, au Burkina, c'est le manque de moyens. Mais les partenaires qui disposent du financement ont compris que les programmes ne devaient pas tomber du ciel. Si tel n'était pas le cas, nous serions incapables de mettre en œuvre un programme stratégique de lutte contre le sida.

Face aux organismes internationaux, il faut savoir résister. On peut nous conseiller, mais pas faire à notre place. En matière de santé, je pense que le prêt-à-porter ne marche pas. Les Etats aussi exercent sur nous des pressions. Récemment, un journaliste américain m'interrogeait : "Qu'allez-vous faire pour aider les Etats-Unis à lutter contre le terrorisme ?" J'ai répondu : "Que vont faire les Etats-Unis pour soutenir notre lutte contre le sida ?" Le sida est aussi dangereux que le terrorisme !

> Comment percevez-vous le récent débat sur le préservatif en Espagne ?

Les Européens n'éprouvent pas le danger du sida de la même manière que nous. Pour les Burkinabés, le danger est immédiat. La pandémie est une réalité visible, elle frappe votre famille, vos amis les plus proches. En Europe, vous avez peut-être le loisir de faire des thèses pour ou contre la morale. Au Burkina, nous n'avons pas le temps.

> Vous agissez dans l'urgence ?

Je dirais plutôt que nous n'avons pas de tabous. Nous venons d'expérimenter des OGM dans le pays. Quand un aveugle a perdu un grain de sel, il le cherche partout, quitte à avaler quelques cailloux. Si les OGM nous permettent de multiplier par six notre production, cela vaut la peine de faire un essai. Lorsque les gens vivent dans l'abondance, ils peuvent faire la fine bouche. Pas nous.

> Mais les partisans du préservatif estiment rendre un service à l'Afrique...

Il y a souvent un gouffre entre ce que disent les médias et ce qui se passe sur le terrain. En Afrique, nous vivons avec le sida au quotidien. Le débat sur le préservatif, tel que vous le présentez, ne nous concerne pas. Les Français aiment la polémique, c'est leur côté gaulois ! Certains critiquent la position de l'Eglise en prétendant défendre les Africains. Soit. Mais la plupart n'ont jamais mis les pieds chez nous !

Je leur conseille de venir faire un séjour au Burkina. Chez nous, l'imam, le prêtre et le chef coutumier travaillent de concert : tous ont l'ambition d'affronter le même mal. Se focaliser sur le préservatif, c'est passer à côté du problème du sida. En tant que chef de l'Etat, je ne peux pas préconiser un moyen de prévention exclusif aux dépens des autres.

> Dans la lutte contre la pandémie, l'Eglise est-elle un partenaire crédible ?

Beaucoup de gens ignorent le travail de l'Eglise en Afrique. En France, l'intelligentsia ne comprend pas cette proximité avec les responsables catholiques. Chez nous, l'Eglise est d'abord synonyme d'écoles et de dispensaires. Le débat sur le sida n'est pas théorique, il est pratique. L'Eglise apporte sa contribution. Si l'abstinence est un moyen de prévention, nous n'allons pas nous en priver ! Le Burkina est une société plurielle. Plusieurs modes de prévention peuvent cohabiter : l'abstinence, la fidélité, et le préservatif.

> L'abstinence, est-ce un moyen de prévention vraiment réaliste ?

L'Eglise n'a pas le monopole de l'abstinence ! En tant que chef de l'Etat, j'ai pris des engagements dans ce sens depuis 2002 dans le cadre de la campagne "C'est ma vie". L'objectif était de mettre les gens devant leurs responsabilités. Parmi les engagements proposés, certains faisaient directement appel à l'abstinence : "J'ai décidé de m'abstenir de tout rapport sexuel quand mon mari (ma femme) est absent(e)", et "J'ai décidé de m'abstenir de toute relation sexuelle jusqu'au mariage".

> Votre politique tout en nuances peut-elle être comprise par un Français ?

Je répondrais "oui" par une boutade. Un document trouvé en Afghanistan explique que seuls l'arabe et l'anglais conviennent à la formation des terroristes. Le français est à bannir, car c'est une langue de réflexion ! Un homme passé par l'école française ne sera jamais capable de devenir kamikaze. On ne pose pas de bombes quand on a lu Pascal ou Descartes.

Entretien recueilli par Samuel Pruvot

http://www.famillechretienne.fr/societe/bioethique/l-eglise-n-a-pas-le-monopole-de-l-abstinence_t7_s29_d28265.html

Écrit par : De Blaise Compaoré | 19/03/2009

EGOISME OCCIDENTAL

> Comme d’autre lecteurs je trouve le racisme implicite de certains commentaires auxquels on a eu droit consternant. Il se retrouve aussi dans l’odieuse accusation faite à Benoît XVI (et à Jean-Paul II avant lui) d’être responsable de la mort de millions de personnes qui auraient contracté le sida pour avoir refusé d’utiliser le préservatif : ceux qui la portent ne sous-endentent pas que les Africains sont du côté de la bestialité – ils seraient incapable de contrôler leur impulses – mais qu’ils sont du côté de l’irrationalité et de l’incohérence : ils n’auraient en effet aucun problème à violer les règles les plus basiques de la morale sexuelle chrétienne, mais ils ne porteraient pas de capote car le Pape a dit que c’est mal! C’est quand même incroyable !
Enfin, c’est toute l’attitude du monde occidental face à la question du sida dans les pays pauvres qui est empreinte d’égoïsme : Corentin qui signale que ce qui intéresse les fustigateurs du Pape et de l’Église n’est pas le bienêtre des malades mais la défense de leur modèle de sexualité (et de société) libertaire, et Bernard qui souligne que l'Afrique mérite bien mieux que cette piètre polémique ont raison.

Écrit par : Caecilia | 19/03/2009

Quelques réflexions

> Jamais les moyens d’information n’avaient été aussi développés qu’aujourd’hui, et jamais peut-être il n’avait été aussi difficile de connaître la vérité. Je pense que l’existence du père du mensonge n’est pas un mythe ni une croyance d’un autre âge. Si le prince de ce monde est ce qu’il est, il aurait bien tort — de son point de vue — de se priver de l’usage des moyens modernes que la technique met à sa disposition. Le combat pour la vérité est aussi, et peut-être d’abord, un combat spirituel.
Le Figaro titre : « Sida : les propos du pape créent l’indignation en France ». L’article est suivi de près de 500 réactions dont une bonne partie, sinon la majorité, sont un démenti à ce titre. Ce qui est plutôt réconfortant. Si le journal voulait influencer ses lecteurs, c’est raté.
Benoît XVI s’attaque au relativisme. Pour certaine famille de pensée, cette notion est désignée par le terme de « tolérance ». J’ai entendu un jour un de ces messieurs s’étonner qu’au tournant du millénaire, l’Église catholique se soit repentie pour toutes ses méchancetés et qu’elle se soit réconciliée avec tout le monde, sauf avec eux, dont elle avait dit pourtant beaucoup de mal. Or, le gros méchant qui a rappelé il y a 25 ans qu’ils étaient toujours excommuniés n’était autre que le cardinal Ratzinger. Règlement de comptes ?
En lisant dans la presse des « informations » selon lesquelles les catholiques seraient de plus en plus nombreux à quitter l’Église, je pense à ce passage de saint Jean : « À partir de ce moment, beaucoup de ses disciples se retiraient et cessaient de faire route avec lui. » (Jn 6,66). Si ce rapprochement est pertinent, le précédent est aussi un critère de discernement.

Écrit par : MG2 | 19/03/2009

EN DIRECT D'ABIDJAN

> etant ivorien je voudrais apporter un peu un point de vue "africain" dans cette histoire. Le pape a entierement raison voici pourquoi :
ayant mené une vie de débauche des mon adolescence j' en connais un rayon sur le préservatif et ses dégats. ici pour etre respecté il faut avoir 3 copines plus tu en a plus tu es un "dur" " un "dangereux" s 'agissant du preservatif une expression tres symbolique. "on ne mange pas un bonbon avec son emballage" ce qui signifie ce que ça signifie. le preservatif n 'est pas du tout dans les moeurs et les habitudes des africains.meme si tu en a un en ta possession une violente excitation te pousse a ne meme pas l' utiliser( je sais dequoi je parle)" face au campagne de publicité sur le port du preservatif deux tendances se sont dégagées. ceux qui le porte et les "livistes" vient du mot live ( en anglais) c 'est à dire aller sans protection.jusqu' à aujour d 'hui la plupart des rapports sexuels se font sans preservatif. je sais trés bien que les lobbys du caoutchouc mette la pression pour une campagne accru puisque nous ne sommes que des "consommqateurs de sexes" peu importe les degats que cette degradation des moeurs provoquent dans les familles. peres de familles avec deux ou trois maitresses malgré le peu de moyen fnanciers, et j' en passe. conclusion le seul moyen de lutter contre le sida est la maitrise et la canalisation des pulsions sexuelles, et etre fidele à sa femme. 10000 amitiés. en direct d 'Abidjan

Écrit par : jed | 19/03/2009

EVITER LES INCOMPREHENSIONS

> Il y a certainement eu un déficit de pédagogie dans l'affaire de la levée des excommunications, qui n'a été finalement bien expliquée que très tard, par la magnifique lettre du Saint-Père aux évêques. Il est vrai que si la lettre était venue avant la levée des excommunications, on aurait certainement mieux compris, on aurait eu tous les éléments pour comprendre la pensée du Saint-Père, et on aurait évité beaucoup d'incompréhensions.
Dans l'affaire du préservatif, c'est un peu la même chose : il y a un tollé parce qu'il s'agit d'une question très sensible abordée par une petite phrase, qui est peut-être un bon résumé de la pensée du Saint-Père et de la réalité profonde, mais il y a clairement un déficit de pédagogie parce que les gens ne comprennent pas cette phrase et il faut donc l'expliquer.
La question est de savoir si oui ou non la petite phrase du Saint-Père est juste sur le fond.
Est-ce que le préservatif augmente ou aggrave les choses et si oui, en quoi ?
Quand on regarde objectivement et sereinement la question sur le fond, j'ai l'impression que cette petite phrase est parfaitement juste et que le discours "sortez couverts vous êtes tranquilles" est faux et criminel, sur tous les plans.
Tout le monde sait que le préservatif n'est efficace qu'à 75, 80 ou 90% pour la contraception, selon les chiffres de l'OMS et des Instituts spécialisés, et tout le monde sait aussi que le virus du SIDA est bien plus petit qu'un spermatozoïde. Cela veut donc dire évidemment que le discours permissif "sortez couverts vous êtes tranquille" est mensonger et criminel, car il ne dit pas la vérité et il pousse clairement à des comportements mettant en danger de mort des tas de gens qui réviseraient certainement leur conduite s'ils savaient ce qu'ils risquent vraiment. Si on croyait qu'on a 10% de chances d'y passer en prenant l'avion, il est bien évident qu'on hésiterait beaucoup ! Personnellement, il est clair que je ne ferai jamais courir ce risque à mes enfants. La vérité est donc de dire que seule la fidélité est une arme sûre contre le SIDA : c'est une évidence. Le préservatif est une fausse solution, et ce constat ne concerne pas seulement le plan de la santé : il faudrait considérer aussi au plan moral la question du bonheur réel, qui ne se construit évidemment pas sur le vagabondage sexuel, et aussi, au plan des fins dernières, la question de la vie éternelle qui est aussi gravement en cause quand il s'agit de promouvoir sans cesse plus activement des modes de vie qui éloignent toujours plus de Dieu.
Le préservatif est donc dramatiquement faux à la fois sur les plans de la santé, du bonheur et de la vie éternelle, et le matraquage médiatique hallucinant de nos médias (où est le pluralisme ?) n'y changera rien.
Il faudrait sans doute que l'Eglise explique plus clairement les choses mais le monde est-il prêt à écouter ? Le monde veut-il entendre la vérité ? Les chrétiens savent bien quand à eux qu'il est parfois inévitable que ceux qui veulent vivre dans le Christ et servir véritablement leurs frères soient signes de contradiction (cf. 2 Tim 3,12). N'ayons pas honte du Christ, et Il n'aura pas honte de nous !
Il faut certainement davantage d'explications sur cette question, mais comment les Papes si courageux pourraient-ils tenir un autre discours que celui de la vérité ?

Écrit par : olbns | 20/03/2009

AVEC LUI

> nous sommes entierement avec notre pape et approuvons sa position sur ce drame. Nous sommes indignés des reactions haineuses contre lui.

Écrit par : cdebelloy | 20/03/2009

MEDIAS AGRESSIFS

> Ce que je constate d'invraisemblable , c'est que ce sont les non-catho qui font le plus de bruit !!!! De façon toujours négative et partiale bien sûr .Mais en quoi cela les intéresse-t-il , puisqu'ils n'y croient pas ? Ils devraient être totalement indifférents aux propos de notre "chef" !!!
Mais pourquoi n'ont-ils pas d'autre centre d'intérêt ??? Leur vie est-elle donc si vide de sens ???
C'est de l'opposition laïcarde systématique dans le seul but de nuire ... a qui sert le crime ?
J'ajouterai que dans leur ensemble , les médias sont de plus en plus malhonnêtes intellectuellement, pratiquent la désinformation systématique et mettent de l'huile sur le feu : où est la déontologie du journaliste ??
Le résultat en ce qui me concerne est que je suis d'autant plus méfiante qu'ils sont agressifs
Hélas, il n'en va sans doute pas de même pour tous les publics !

Écrit par : flo | 20/03/2009

UNE LETTRE AU "MONDE"

> Je tenais à vous faire part ici du mail que j'ai envoyé au médiateur du Monde pour son éditorial du 18 mars sur "Le Pape et le préservatif".
C'est fou : tous les média tonitruent dans le même sens, et plus de la moitié des réactions (sur Le Monde, le Figaro, etc.) sont indignées de ce qu'elles ont lu et tentent de rectifier l'information. Si les journaux ne sont même plus capables d'être attentif à leur lectorat...


Voici mon mail :

Bonjour Monsieur le Médiateur,

Dans l'éditorial du 18 mars 2009 du journal Le Monde ("Le pape et le sida"), l'auteur tout d'abord utilise une citation tronquée de Benoît XVI pour se scandaliser de ses propos. Alors que s'il avait replacé cette citation dans son contexte, il aurait pu peut-être mieux en comprendre la portée et ne pas se jeter la tête la première dans l'indignation.
Le pape Benoît XVI répondait aux questions des journalistes dans l'avion qui le conduisait à Yaoundé, au Cameroun. Il a dit précisément ceci (source : http://zenit.org/article-20479?l=french) :
"Je dirais qu'on ne peut pas surmonter ce problème du SIDA uniquement avec des slogans publicitaires. Si on n'y met pas l'âme, si on n'aide pas les Africains, on ne peut pas résoudre ce fléau par la distribution de préservatifs : au contraire, le risque est d'augmenter le problème."
Le pape ne disait pas que "le préservatif augmente le problème" (ce que semble dire l'auteur de l'article), mais que SI l'on n'aide pas les Africains (en plus), la simple distribution de préservatifs RISQUE d'augmenter le SIDA. C'est une position beaucoup plus nuancé et qui analyse la situation bien plus en profondeur que ne le fond ceux qui prétendent se donner bonne conscience en voulant simplement "inonder la planète de capotes". Mais peut-être est-ce trop subtil pour que l'auteur ait saisi la nuance...

D'autre part, l'auteur glisse une petite phrase à la fin de l'article pour situer le contexte :
"Il intervient après la levée de l'excommunication des évêques intégristes et la condamnation au Brésil - avec la caution du Vatican - de la mère d'une fillette qui a avorté après avoir été violée et dont la vie était en danger."

Je proteste vivement contre le mensonge pur et simple contenu dans cette phrase. L'auteur n'a pas le droit de dire que la condamnation au Brésil de la mère de cette fillette a eu lieu "avec la caution du Vatican".
En effet, s'il y a bien eu une déclaration du cardinal Re allant dans le sens de Mgr Sobrinho, archevêque de Recife, cette déclaration n'engageait que lui et non le Vatican. De plus, Mgr Fisichella, Président de l'Académie pontifiCale pour la Vie, a publié une réponse au nom cette fois-ci du Vatican condamnant sévèrement la position de Mgr Sobrinho : "Avant de penser à une excommunication, il était nécessaire et urgent de sauvegarder la vie innocente de la fillette pour la ramener à un niveau d'humanité dont les hommes d'Eglise devraient être les experts et les maîtres", écrit Mgr Fisichella.

Il est grave que des personnes se disant journalistes ne vérifient pas plus sérieusement leurs sources, alors qu'à l'heure d'Internet il est si facile de se procurer l'information à la source. Le simple citoyen lambda sait faire du meilleur journalisme que les "professionnels" semble-t-il... C'est triste, et c'est très regrettable que Le Monde laisse ainsi détruire sa réputation de journal sérieux et pertinent.

A moins que Le Monde ait un parti pris inavoué...

Recevez, Monsieur le Médiateur, mes salutations les plus sincères.

Mme Pema S.

Écrit par : Pema | 20/03/2009

IMAGES, REFLETS

> Merci de rétablir la vérité.
Qu'il est donc difficile de lui trouver un passage quand il n'est plus question que d'image (c'est à dire de reflets), de hâte, d'inachèvement...
Merci également pour vos chroniques de "Spectacle du Monde" que je lis régulièrement avec plaisir.

Écrit par : Domende | 20/03/2009

LA QUESTION DELICATE D'UN TELESPECTATEUR DE FRANCE 2

> Le monde a t il besoin d'un pape ? Obscène en plus.

Pierre 63

[De PP à P. - Pourquoi vous a-t-on baptisé Pierre ? ]

Écrit par : Pierre63 | 20/03/2009

LE BLOG DE GUILLAUME DE PREMARE

> Je propose un lien avec le blog http://urgence-pape.over-blog.org/ créé pour soutenir l'initiative de Guillaume de Prémare.
Comprendre, réagir, agir. Faire Eglise derrière le Pape.

Écrit par : Vincent Neymon | 21/03/2009

LA PHRASE EXACTE DU PAPE

> Il me semble que les traductions des propos du Pape restent approximatives. Compte tenu des différences que nous notions entre votre texte et celui publié par Tequi (qui semble meilleur)dans "Discours du Pape n°1810", nous avons recherché avec mon épouse, le texte original en Italien. Nous l'avons trouvé sur le site du Vatican.
Si le Pape a répondu à cette question en italien alors que le journaliste lui demandait une réponse en français (ce que le Pape a fait pour une précédente question), c'est que Benoit XVI tenait à être très précis.
Voici notre traduction d'italianisants amateurs mais attentifs, des phrases incriminées par les médias: "je dirais qu'on ne peut dépasser le problème du SIDA seulement avec de l'argent et des slogans publicitaires. Sans l'âme, si les africains n'aident pas en impliquant leurs responsabilités personnelles, on ne peut pas le dépasser avec la distribution de préservatifs:au contraire on augmente le problème."
Deux commentaires:
Dépasser n'est pas surmonter, dépasser va au delà.
Le Pape ne parle pas du préservatif mais de ceux qui croient résoudre le problème du SIDA en Afrique avec le préservatif et l'argent, sans tenir compte de l'essentiel.

Écrit par : Huertas | 22/03/2009

CE QUI S'EST PASSE

> Merci Patrice de ces informations que je recherchais pour vraiment comprendre ce qui s'était passé car j'avais la certitude en mon for intérieur qu'il y avait une explication cohérente à tout cela et j'espère que tout ceux qui sentaient cela pourrons avoir le même éclairage.

Écrit par : Vincent | 28/03/2009

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