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18/03/2009

Benoît XVI en Afrique - Progression de l’Eglise catholique - Progression plus forte encore des évangéliques

Pourquoi ce boom des néo-protestants en Afrique (et en Asie) ? Quels problèmes pose-t-il aux catholiques ?


 

 

 

 

9782262027605[1].jpgPardon de parler de mon travail, mais c’est vraiment l’actualité !  Je me permets d’indiquer que les réponses à ces questions sont dans Les évangéliques à la conquête du monde, qui vient de paraître chez Perrin : une enquête-exploration dans le présent sur les cinq continents (notamment en France), et dans le passé en remontant jusqu’à l’époque de Calvin.  Où est le fil conducteur menant de la Réforme aux étonnantes Eglises pentecôtistes de 2009 ? Pourquoi ces Eglises surfent-elles aisément sur les vagues du monde actuel, alors que le catholicisme semble moins manoeuvrant ? Quelles leçons les catholiques peuvent-ils en tirer, non seulement en général mais dans leur vie quotidienne et leurs propres paroisses ? Notamment vis-à-vis de ce protestantisme africain qui prolifère actuellement dans les banlieues françaises, avec un dynamisme missionnaire étourdissant ?  C'est le débat, et il va s'intensifier dans les prochaines années. La nouvelle évangélisation catholique dépend en partie des réponses qui seront trouvées...

 

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Commentaires

CE DONT NOUS AVONS BESOIN

> IL me semble que ce dont nous catholiques avons le plus besoin, c'est :
- de retrouver le sens de l'accueil et la chaleur de nos communautés
- de soigner la beauté et la justesse de nos célébrations liturgiques
- de témoigner de notre foi à temps et à contre-temps
- de témoigner de la joie chrétienne

Écrit par : Michel de Guibert | 18/03/2009

LIBERO-COMPATIBLE

> Max Weber apporte en partie la réponse au succès du protestantisme. Il est d'actualité, il est plus libéro-compatible que le catholicisme. Le P de WASP.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Max_Weber#Le_capitalisme
La Réforme a été l'adaptation du dogme aux attentes d'une classe moyenne émergente, une opportunité aussi pour certains de s'émanciper ou tenter de s'émanciper de la tutelle d'un pouvoir politique fondé sur la relgion catholique.
Le protestantisme adopte les convenances de son temps et s'y adapte (divorce, euthanasie), le rendant plus sympathique, quand la foi catholique fidèle à ses valeurs paraît inadapté à la société de consommation, qui est aussi celle du gaspillage et du mépris.
Ces contraintes morale rendent la foi catholique moins "attractive", dans un monde où les apparences comptent beaucoup plus que le fond.
La religion catholique n'est pas pour autant dépassée.
Les hésitations de l'église réformée d'Allemagne sous le nazisme et le parcours du pasteur Niemöller participent à la compréhension des enjeux actuels et à l'importance des choix.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Martin_Niem%C3%B6ller
Le mouvement oeucuménique procède d'une volonté commune à ne plus se compromettre aux illusions du temps. Les errances du passé ont montré les conséquences tragiques à se fourvoyer en oubliant l'Essentiel ; dont il ne semble pas que le marketing fasse partie, même si certains en font un usage immodéré contribuant à leur succès.
"Le bien de la fortune est un bien périssable;
Quand on bâtit sur elle on bâtit sur le sable."
http://poesie.webnet.fr/poemes/France/racan/1.html
"Tout homme qui écoute ce que je vous dis et le met en pratique est comparable à un homme prévoyant qui a bâti sa maison sur le roc. La pluie est tombée, les torrents ont dévalé, la tempête a soufflé et s'est abattue sur cette maison ; la maison ne s'est pas écroulée."
Évangile selon saint Matthieu, chapitre 7, versets 24-27.
Rester attentif à la sauvegarde de la maison commune et ne pas céder aux trompettes de la renommée. L'Eglise s'est bâtie dans le silence du désert, pas dans le brouhaha de shows télé. Les Chartreux disent "non reformata, non deformata" Jamais réformé car jamais déformé.
La démarche des Evangéliques est un peu comme s'il fallait choisir Mickey ou Aristote. Le rapprochement des fois protestantes et catholique dans l'oeucuménisme indiquent aux chrétiens l'aboutissement d'une réflexion théologique bimillénaire. C'est par l'exemple, le dynamisme et le soutien de sa présence en Afrique que l'Eglise catholique - essentiellement européenne au niveau des ressources - sera à même de soutenir la comparaison. ET sur ce point, jamais assez rappelé, si l'Europe est devenue laïque - donc assez catophobe - les USA sont loin de l'être (cf leurs billets "in God we trust"). Ils se sentent inspirés d'une mission messianique et les ressources financières y sont d'autant plus abondantes qu'elles se tarissent pour l'Eglise catholique.
D'où l'importance de rappeler le denier de l'Eglise ou celui de Saint Pierre.
A vos bourses mes frères catholiques...

Écrit par : Annie | 18/03/2009

APOTRES

> Il a fallu à l'Église à certaines périodes de l'histoire des troupes de choc: des communautés religieuses vouées à l'apostolat. Y a-t-il en France de tels contingents d'apôtres, hommes et femmes? Je ne sais, mais cela disparaît rapidement, très rapidement, ici au Canada français. Même des communautés chrétiennes de qualité ne me paraissent pas suffisantes pour affronter le "monde".

Écrit par : Pierre | 18/03/2009

CE QUI FAIT LEUR SUCCES

> Le défi évangélique est trop sérieux pour que l'on reste simple spectateur de cette poussée missionnaire. Un membre de la Curie disait: "il ne faut pas voir ce qui va mal chez les Pentecôtistes, mais voir ce qui va mal chez nous", et il est vrai que la modernité, la mobilité de ces Eglises met en lumière certaines lacunes chez les Catholiques.
Il est urgent de tirer les leçons de ce qui fait leur succès: un sens de la communauté, une chaleur dans le culte, un dynamisme...
Faut-il pour autant les copier ? A terme, le christianisme évangélique global et mondialisé se désacralise de son contenu théologique et liturgique, comme dans les megachurches où le pasteur autoproclamé dit que Dieu est un "good guy" à portée de main...

Écrit par : Jovanovic | 18/03/2009

@ Michel de Guibert

> Je crois qu'il faudrait que nos communautés aient une plus grande rigueur doctrinale. Qu'on cesse d'écouter que les prêtres devraient se marier, qu'on devrait accueillir les divorcés remariés, que le pape devrait autoriser le préservatif. C'est profondément irritant et faux.

Écrit par : Bernard | 18/03/2009

LA NOUVELLE "AFFAIRE"

> Cher PP,
Je suppose que vous préparez une note à ce sujet, mais quelle est votre analyse par rapport aux propos du Pape sur le préservatif et le tollé (le mot est faible) qu'ils suscitent ?
J'avoue que l'on se serait bien passé de tels propos après les polémiques de ces dernières semaines...
En union de prière pour l'Eglise.
Damieb


[ De PP à D. - La note suit, et elle est simple : il suffit de rétablir le contexte. On pourra éventuellement regretter que le pape se soit risqué sur le terrain du préservatif, ce dont JP II s'était soigneusement abstenu ; mais il n'y a qu'à lire l'ensemble de sa déclaration pour que les choses retrouvent leur perspoective. ]

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Écrit par : Damien | 18/03/2009

QUELLE PITIE

> Comme il fallait s'y attendre, la classe politico-médiatique (toutes tendances confondues) n'a retenu qu'une chose du voyage de Benoït XVI en Afrique : le préservatif !
Quelle pitié ! Je crois qu'avec ça, ajouté aux deux autres affaires qui ont défrayé la chronique, la Nouvelle Evangélisation ...c'est fini ! Les chrétiens pourront dire ce qu'ils voudront, la majorité des gens ne les écouteront plus!
Je ne peux m'empêcher de penser qu'en Europe occidentale, Satan a définitivement gagné la partie. Oui, définitivement.
Feld

[ De PP à F. - Ne nous laissons pas déprimer. L'Eglise en a vu d'autres. Ceux qui se déchaînent contre elle en ce moment sont aussi les chiens de garde du matéralisme mercantile, système voué à la ruine honteuse dans les décennies à venir !
Cela dit, il faut aider l'Eglise à trouver (enfin) le langage adéquat aujourd'hui pour se faire comprendre de tout le monde. Et l'on est loin du compte. Et bien des gaffes redoutables sont commises, cf l'indescriptible Mgr Sobrinho, le trouble cardinal Re et le consternant cardinal Castrillon Hoyos. Il est urgent que ça change !]

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Écrit par : Feld | 18/03/2009

LE TEMPS APPROCHE

> Le fait que l'opposition cathophobe fasse feu de tout bois démontre une certaine anxiété de se part, comme elle était convaincue de sa prochaine défaite. Elle sent le temps approcher où l'illusion des Lumières s'effacera pour en dévoiler la nocuité. Elle tente alors d'accumuler un passif sur l'Eglise pour équilibrer le sien, immense et terrible. C'est son chant du cygne.
Soljénitsyne a déjà fissuré l'imposture - raison de sa disgrâce dans les élites autoproclamées - et la cathophopie redoute de Benoît XVI l'achèvement d'une réflexion inéluctable aboutissant à la désacralisation de l'illuminisme ; la ramenant au niveau de l'échec des idéologies que les Lumières ont inspiré et contribué à voir naître et prospérer pour le malheur d'une grande partie de l'humanité.
Il n'y a pas de gloire à faire triompher la vérité. Prendre plutôt pitié de tous ceux qui se complaisent dans l'éloge du mensonge, qui se réfugient dans l'insulte et l'insolence pour préserver l'imposture intellectuelle servant de piédestal à leur propre prétention et d'excuse à leurs faiblesses et turpitudes.

Écrit par : Annie | 19/03/2009

EVANGELIQUES ET CATHOLIQUES

> Je voudrais juste ajouter un point qui me semble important : ancien catholique devenu évangélique, les raisons qui m'ont poussé à devenir évangélique sont des raisons... théologiques ! Je me suis rendu compte, en lisant Luther, Calvin etc... que ceux-ci étaient beaucoup plus proche de St Paul que ne l'est St Thomas d'Aquin (docteur de l'Eglise catholique), et que les derniers écrits d'Augustin (ceux sur la grâce) sont beaucoup plus "évangéliques" que "catholiques" ! En un mot, les évangéliques sont les véritables disciples de St Paul et de St Augustin, voire des jansénistes (très proches eux aussi du credo évangélique, notamment sur la question de la prédestination). Il ne faut pas chercher ailleurs que dans la plus grande fidélité à l'Evangile les raisons du succès des évangéliques.
C.-E. de Saint Germain

[ De PP à CESG - Le problème théologique entre Rome et Luther (a fortiori Calvin) dépasse de loin le seul thomisme. En tout cas merci de souligner les différences théologiques profondes qui séparent les évangéliques des catholiques. Débattre de cela fait aussi partie de l'oecuménisme ! Sur la question de la prédestination, attention : la plupart des évangéliques sont taxés d'arminianisme par les calvinistes purs. ]

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Écrit par : C.-E. de Saint Germain | 26/03/2009

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