16/03/2009
La cabale des inhumains
…pour tenter de nier le désaveu de l’Eglise envers l’acte public de l’archevêque de Recife. Pourquoi parler de cela ? Parce que la cabale donne des arguments à la cathophobie :
La nuit dernière, j’ai reçu une (petite) rafale de messages émanant visiblement d’une cabale, et que l’on retrouve tels quels un peu partout sur le web catholique. Ils sont usinés par ceux qui ont fait de la « lutte contre l’avortement » [1] une religion à la place de l’Evangile – qu’ils ne citent jamais. C’est ainsi qu’ils transforment une vérité, la sacralité de la vie donnée par le Créateur, en hérésie : la « vie » brandie contre les vivants. « Hérésie » est un mot grec qui veut dire « choix ». Choisir l’un des éléments de la pensée sociale et morale de l’Eglise catholique, au détriment du plus grand des commandements (« tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme, de toutes tes forces, et ton prochain comme toi-même pour l’amour de Dieu »), argumenter au détriment d’une malheureuse fillette, alors que le propre président de l’Académie pontificale pour la Vie vient de lui écrire dans L’Osservatore Romano une lettre bouleversante dont chaque mot fut soumis au pape – c’est s’acharner à donner du catholicisme une image effroyable, heureusement ultra-minoritaire mais dont les cathophobes ne manquent pas de s’emparer : quand on bombarde le web de messages, c’est pour qu’ils se répandent partout. Je ne mets évidemment pas ces messages en ligne [2], et prie leurs auteurs de ne pas récidiver dans la direction de notre blog : mon indignation fait que je leur répondrais trop fort. Mais l’existence de ces geais parés des plumes des éventails préconciliaires abolis par Paul VI, impose une réflexion.
Il est difficile d’argumenter notre foi avec nos contemporains, dans les pays riches dits « occidentaux » où les esprits sont formatés à l’hostilité antireligieuse par le matérialisme mercantile libéral.
C’est encore plus difficile quand des dérapages de tel ou tel dignitaire catholique donnent à nos contemporains l’impression que l’Eglise n’a pas la charité. Ce fut le cas pendant plusieurs semaines avec l’affaire Williamson : une insulte à des millions de morts, insulte que « des collaborateurs du Vatican » (dixit le cardinal Schönborn) ont voulu nier – et que la chapelle des inhumains en France nie, avec menaces et insultes contre les catholiques qui se sont permis de la constater et d’en tirer les leçons.
Ce fut à nouveau le cas avec l’archevêque de Recife, au détriment d'une fillette dont la survie était pourtant menacée. Mais, là, l’Eglise a vite réagi : désaveu de la conférence épiscopale brésilienne, puis magnifique lettre de Mgr Fisichella à la fillette, au nom de l’Académie pontificale pour la Vie.
Mais les inhumains ratiocinent autour de ces deux actes du Magistère : ils lui opposent tel ou tel « témoignage » de tierces personnes, très respectables mais qui parlent d’autre chose que du scandale Sobrinho : elles nous disent que les médias sont hostiles (grande nouvelle), que l’Eglise a raison de combattre l’avortement (ce dont nous sommes bien persuadés), que le curé de la paroisse de Recife a été bon envers la famille éprouvée (on veut le croire, encore que ses paroles publiées ne soient pas d’une grande chaleur)… Ce sont des choses exactes: mais sans rapport avec ce scandale, hurlant à la face du Ciel, que fut la publicité donnée au drame de la fillette par Mgr Sobrinho [3] : acte qui tombe sous le coup du désaveu du Magistère. Cet acte d’un seul évêque nuit gravement à l’évangélisation catholique, car il donne une figure odieuse à l’Eglise. Ou plutôt: il l’aurait donnée, sans le désaveu de l’Eglise. La campagne électronique des inhumains français ne suffira pas à faire croire que la pensée catholique gît en Sobrinho et non chez les autres : la conférence épiscopale nationale et l’Académie pontificale pour la Vie (qui disent que Sobrinho n’avait qu’à se taire).
Les inhumains se f… ostensiblement d’argumenter leur foi avec les femmes et les hommes d’aujourd’hui. Ce qui les intéresse est de se parler à eux-mêmes. Grand bien leur fasse. Cette attitude est l’un des marqueurs de l’intégrisme. Ayons compassion envers ceux qui réagissent ainsi par ce qu’ils ne peuvent prendre une distance par rapport à leur préconditionnement ancien et à leur non-information actuelle : il y a des gens, disait Bloy (moi aussi je le cite !), qui non seulement ignorent qu’il y aurait des choses à connaître, mais qui ne savent même pas que l’ignorance existe. Cependant il est difficile d’avoir compassion envers leurs cornacs, qui, eux, se disent à l’écoute de Rome. Là, on frôle une chose indicible et que je ne veux pas commenter.
Parlons plutôt des catholiques qui ne se f… pas de la nouvelle évangélisation, et qui veulent la vivre et y coopérer. Coopérateurs de la vérité dans la charité. Lux in caritate, disait la devise d’un monastère que j’ai connu. In caritate ! sinon pas de lumière ! Un catholique doit aimer celui qui réagit autrement (ce qui ne veut pas dire se mettre à réagir comme lui). La personne humaine est le chemin de l’Eglise : ne pas pouvoir parler cœur à cœur avec l’homme et la femme d’aujourd’hui, c’est ne pas pouvoir évangéliser. Pour parler cœur à cœur, il faut que l’homme et la femme d’aujourd’hui aient envie de parler avec vous. Pour cela, il faut que votre image ne soit pas rebutante. Bien sûr, on dira que l’image est rendue rebutante par des médias, et c’est en partie vrai. Mais en partie seulement. L’image est aussi faussée par notre faute. Voilà un sérieux examen de conscience à faire d’ici le matin de Pâques.
PP
________
[1] Attention : je ne parle pas ici des oeuvres admirables qui se vouent à cette lutte sur le terrain scientifique, médical, bioéthique, et celui de l'aide aux jeunes futures mères en détresse.
[2] Ce blog est "modéré" par moi : il ne met en ligne ni les messages de maniaques, ni les messages sectaires, ni les campagnes d'intoxication. Ce n'est pas de la "censure", c'est un choix éditorial. Un blog de réflexion n'est pas un haut-parleur offert à n'importe quoi.
[3] Il serait honteux de jouer sur les mots. Mgr Sobrinho a bel et bien excommunié la mère de la fillette, parmi l'ensemble des adultes ayant procédé ou consenti à l'avortement. Quand la conférence épiscopale brésilienne dit que l'excommunication de la mère n'existe pas, c'est que cette excommunication n'a pas de fondement canonique, puisque la liberté de choix de la mère était absente - le pronostic médical étant la mort de la fillette "dont les organes étaient à peine formés". Je ne peux imaginer que des chrétiens connaissant la loi de l'Eglise en ces matières négligeraient un critère moral aussi essentiel.
07:40 Publié dans Eglises | Lien permanent | Commentaires (39) | Tags : christianisme
Commentaires
INCORRIGIBLES
> Et oui, faciles à repérer sur le web, toujours les mêmes, incorrigibles.
Écrit par : olivier le Pivain | 16/03/2009
INCONSCIENTS
> Prions pour les inconscients, qu'ils cessent de se comporter de façon à nuire à l'Eglise dont ils font partie.
Écrit par : Martina | 16/03/2009
ERVANGELISATION
> Voir ce qu'en dit Mgr Vingt-Trois, notamment au sujet de l'évangélisation :
http://catholique-paris.cef.fr/940-Sur-Radio-Notre-Dame-samedi-14.html
Écrit par : Clem | 16/03/2009
EXCOMMUNIEURS
> Dans cette histoire, de part et d'autre (violeurs et excommunieurs), on a franchi la limite où l'on nie Dieu, ici doublement et même triplement présent en cet enfant - elle-même et ses jumeaux. Je dis violeurs au pluriel, car il y a complicité passive et aveuglée d'un entourage et de toute une société. Excommunieurs est de même au pluriel, c'est ce que vous nommez la cabale des inhumains.
Par cette histoire, Dieu nous demande de retrouver foi et raison. Dieu nous demande de nous rappeler et d'affirmer qu'il est la juste mesure de la raison et le sans mesure de l'amour : ce qu'a fait le président de l'Académie pontificale pour la Vie, ce que nous faisons avec lui. Dans le drame ne pas choisir le nihilisme de finir d'envoyer l'enfant à sa perte (en ne la soutenant pas avec la plus grande compassion, en paroles et en actes, si difficiles à assumer soient-ils), mais choisir de sauver ce qui peut l'être : une vie, et l'amour.
Merci pour votre humanité, chaque jour en acte ici.
Écrit par : Alina Reyes | 16/03/2009
PREMIERS CHRETIENS
> Le témoignage des premiers chrétiens :
"Or, voilà qu'à croiser des chrétiens, à les regarder vivre - et mourir -, à s'entretenir avec eux à l'occasion, on pressentait comme une autre façon de voir, de se voir, de voir les autres, et d'entrevoir le divin. On ne change pas tout seul, un beau matin, de vision du monde : on pose des questions, on échange des points de vue, et parfois on en vient à partager des ferveurs. Car, même si les «premiers chrétiens» n'étaient pas tous des vierges et des martyrs façon péplum, reste qu'aux yeux des païens «en manque», quelque chose venait à faire envie. Il y avait chez ces chrétiens comme une présence, qu'ils étaient les seuls à éprouver. Une présence qui inspirait leur comportement global, et pas seulement religieux. Même entre eux, les rapports semblaient différents. Comme s'ils n'étaient jamais seuls. Comme si cette présence-là les accompagnait tous et chacun au long de leurs jours et, à les en croire, au-delà même de la mort et pour l'éternité."
Cité dans les débats du Figaro du 9 mars, extrait du livre d'entretiens Luc Ferry, Lucien Jerphagnon : La tentation du christianisme.
Écrit par : isabelle | 16/03/2009
CE QUI EST ETABLI
> Je trouve qu'il y a encore beaucoup de zones d'ombre dans cette affaire. Bien entendu, je partage intégralement la position de PdP. Il fallait réagir vite et clairement pour désamorcer les bombes… Le plus urgent étant fait, on peut chercher à savoir exactement ce qui s'est passé, chercher à évaluer les responsabilités des uns et des autres, déterminer si, et dans quelle mesure, les événements ont été déformés.
Pour l'instant, je ne parviens pas à reconstituer le "film" exact des événements. Notamment, je ne sais toujours pas de source sûre ce qu'a vraiment dit et fait l'évêque de Recife.
Sur le site de la Conférence épiscopale brésilienne, en revanche, je trouve deux messages officiels mis en ligne le 6 mars dernier — donc antérieurs à la "tempête".
Le premier émane des évêques du Nordeste (région de Recife). Après un rappel des principes (l'Eglise est toujours en faveur de la vie et contre la violence), les évêques poursuivent:
«Aujourd'hui, la conscience des droits humains grandit, qui n'admet aucun type de violence, encore moins celle qui affectent l'enfant et la femme. Dans le cas spécifique, nous condamnons le viol et l'abus sexuel dont l'enfant a été victime [rappel: la mère n'a que 9 ans].
«Nous vivons dans une société pluraliste, où l'Etat se structure et se régit par une législation qui reflète la culture dominante, qui ne respecte pas toujours les principes éthiques et naturels. On ne peut pas toujours identifier ce qui est promu par les lois avec les principes éthiques et les valeurs morales. Pour nous, le commandement du Seigneur aura toujours la primauté: "Tu ne tueras point!".
«Pourtant, étant donnée la complexité du cas, nous déplorons qu'il n'ait pas été affronté avec sérénité, tranquillité et le temps nécessaire qu'exigeait la situation. En outre, nous ne sommes pas d'accord avec le résultat final de l'élimination de la vie d'êtres humains sans défense.»
Le même jour, la Conférence épiscopale brésilienne publiait à son tour un communiqué qui, tout en appuyant celui des évêques du Nordeste, mettait encore plus clairement en avant la condamnation du viol de la jeune fille, et attirait l'attention sur le caractère hélas très commun des abus sexuels sur mineur au Brésil. Elle appelait en tout premier lieu la justice à poursuivre le beau-père auteur des viols. Très opportunément, la Conférence épiscopale unissait dans son propos la défense de la vie et la condamnation de toute violence.
Les textes peuvent être lus (en portuguais), ici:
http://www.cnbb.org.br/ns/modules/news/article.php?storyid=1125
et ici:
http://www.cnbb.org.br/ns/modules/news/article.php?storyid=1124
Je signale ces textes en raison de leur clarté, de leur humanité et de leur date précoce, qui ne permet pas de penser à une réaction trop tardive et purement circonstancielle.
Philarète
[ De PP à P. - La chose établie, c'est que l'archevêque de Recife a excommunié la mère, au nombre des adultes ayant procédé ou acquiescé à l'avortement. C'est de cela que ses frères évêques brésiliens se sont désolidarisés très vite. C'est aussi cela que certains, en France, essaient de voiler. Lamentablement. Car nier l'évidence n'est pas une attitude catholique. ]
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Écrit par : Philarete | 16/03/2009
TRIPLE CONFUSION
Il me semble qu'il y a au moins trois confusions qui expliquent ces excès réducteurs et contre-productifs :
1. CONFUSION ENTRE ESSENTIEL ET ABSOLU
La tentation est toujours grande de faire d'un combat essentiel un absolu, l'alpha et l'oméga de toute chose. Or, l'alpha et l'Omega, c'est le Christ et non la loi, qui est au service de l'homme.
2. CONFUSION ENTRE LE NON-NEGOCIABLE ET LE NON-PEDAGOGIQUE
L'idée que toute pédagogie et toute gradualité est déjà une manière de négocier ce qui n'est pas négociable. Or, la gradualité est la pédagogie de Dieu vis-à-vis de l'homme dans le plan de salut et celle du Christ avec les apôtres. En matière d'avortement, la gradualité est explicitement évoquée dans l'enseignement de Jean-Paul II.
3. CONFUSION ENTRE CASUISTIQUE ET SUBJECTIVISME
L'idée que la prise en compte de tout élément subjectif est une concession au subjectivisme. Or, si à l'acte s'attache une qualification morale intrinsèque, l'intention et les circonstances sont prises en compte dans le jugement sur la personne. Le jugement moral, à partir de la qualification intrinsèque de l'acte, objective en quelque sorte les éléments subjectifs, en justice et en vérité, avec pour finalité la Charité.
Que faire pour conduire à plus de raison ? Peut-être expliquer, encore et toujours, inlassablement, patiemment... et graduellement, avec l'aide de la raison et de quelques bons docteurs, comme Thomas d'Aquin par exemple. Il serait dommage que ceux qui se réclament, à raison, du thomisme, oublient Thomas d'Aquin...
Ne laissons pas dans un brouillard improductif tant de personnes dont les bonnes intentions et le courage méritent mieux.
Si un spécialiste (ce qui n'est pas mon cas) pouvait nous faire une petite démonstration...
Saint Thomas d'Aquin, priez pour nous...
Écrit par : Guillaume | 16/03/2009
REDOUTABLE EST LE ZÈLE DES IMBECILES
> Untel dénonçait sur le web "la chasse en meute." Mais il n'y avait de sa part aucun semblant de pitié pour la fillette ni pour sa mère. Au nom du Pape et de l'Eglise, les seules victimes de l'excommunication (à son sens), la vie d'un enfant se trouve tout-à-coup dévaluée !
Le zèle des imbéciles est redoutable.
Ils appliquent la condamnation de l'avortement comme une loi qui n'aurait de raison d'être que son caractère de loi. Il ne leur vient pas à l'esprit que le refus de l'avortement s'explique simplement par l'amour de Dieu pour chacun d'entre nous, même les plus faibles.
Pourtant le Christ mettait en garde contre contre ce comportement pharisaïque, en Mt 25,40 :
« En vérité je vous le dis, dans la mesure où vous l'avez fait à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait. »
S'ils avaient su discerner le visage du Christ dans celui de cette petite fille, plutôt que de s'arc-bouter à une "loi" coupée de sa Source. Mais non! peine perdue!
Écrit par : Blaise | 16/03/2009
RESOLUTION DE CARÊME
> J'avais hésité à laisser sur un site (qui a le ton des personnes dont vous parlez) un commentaire pour m'étonner de la manière de souligner certains passages dans un sens bien particulier (quelle que soit l'intervention évoquée), à chaque fois, pour appuyer le côté "juridique" en laissant à part l'aspect "miséricorde".
D'ailleurs un des commentaires s'indigne presque sur votre "lecture" de l'intervention de Fisichella.
En vous lisant je vois que ce n'est peut-être pas la peine de prendre du temps pour le faire.
Le mieux à faire est peut-être de ne plus lire ces sites ? Cela occasionne moins d'énervement... En temps de Carême, c'est une assez bonne résolution il me semble. Moins d'énervement, et en échange plus de prière...
Écrit par : Laura | 16/03/2009
D'ACCORD
> Bien d'accord avec vous. J'ai fait le même constat que vous en allant visiter certains sites que nous ne connaissons que trop bien.
Ils déforment même les propos de Mgr 23...
Prions pour ces gens.
Écrit par : Damien | 16/03/2009
> Merci PP de cette colère salutaire.
Écrit par : ornithorynque | 16/03/2009
"SANS VOULOIR..."
> Pardon, mais je vous trouve globalement un peu sévère avec ceux que vous appelez les inhumains: il est un peu facile de s'en prendre si souvent à eux, par moment on a l'impression que vous êtes très empressé à leur donner des coups.
Sans me prononcer sur le fond de l'affaire, je voulais le relever.
Je vous écoutais tantôt sur Radio courtoisie et j'ai été choqué par ce que vous disiez à propos de l'évêque autrichien dont la nomination n'a pas abouti. Vous vous en êtes réjoui du fait de son interprétation des évènements terrestres comme des punitions de Dieu.
C'est quand même le message de la Salette et puis tout vient de Dieu, au moins il l'avait à l'esprit ça.
Résultat: il va être remplacé un un autre progressiste et le corps mystique du Christ en souffrira davantage... Les loups ont gagné contre le Pape et vous vous en faites l'idiot utile.
Pouvait-on vraiment réduire cet homme à ces mots ? En tant que journaliste vous devriez savoir que cela relève aussi d'une manipulation médiatique fomentée par les "chrétiens d'ouverture" pour nuire au Pape et s'opposer à son autorité.
Faites la part des choses. Sinon vous allez vous retrouvez à hurler avec les loups et vous ne servirez pas l'unité.
Vraiment, je vous l'écris sans haine mais parce que je vous trouve bien décevant par moment.
Julien
[ De PP à J. :
- Changez de lunettes. Quand je polémique, ce qui n'est pas la règle générale, la plupart de mes analyses sont dirigées contre le matérialisme mercantile, l'ultralibéralisme, lecapitalisme financier, le productivisme industriel, l'inéquité Nord-Sud et le saccage de l'environnement. Là sont les vrais problèmes. La micro-tribu intégriste n'est un sujet que lorsqu'elle envahit l'actualité (Williamson aidant, par exemple) par la grâce des médias qu'elle fait profession de si fort haïr, en principe.
- Sur les catastrophes naturelles : Jésus dans l'Evangile dit exactement le contraire de ce que vous dites.
- Une suggestion : ne nous lisez plus. C'est une sortie inutile, quand vous avez ailleurs les bunkers qu'il vous faut. ]
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Écrit par : Julien | 16/03/2009
A Julien:
> vous m'étonnez sur votre interprétation du message de la Salette. La Vierge dit:" si je veux que mon fils ne vous abandonne pas..". Il n'est pas question de punitions divines, mais d'abandon à notre propre sort et à ses conséquences. Elle dit "le bras de mon fils est fort et pesant..."mais ce n'est pas de frappe qu'elle parle, mais du poids de nos péché qui alourdit le bras du Christ. De grâce, relisez les Evangiles et le message de la Salette et ouvrez votre coeur ou alors bâtissez-vous votre religion de punitions et de terreur et laissez tranquille ceux qui savent ce que souffrances et compassion veulent dire. Je ne vous connais pas, mais je me demande si vous savez ce que c'est que de souffrir vraiment?
Écrit par : VF | 16/03/2009
NUL BESOIN DE TANT D'URGENCE
> Le président de l'Académie Pontificale pour la vie a tout dit: "il n'y avait nul besoin de tant d'urgence et de publicité pour déclarer un fait qui se réalise de manière automatique. " Mgr di Falco a précisé pour sa part qu'il aurait fallu tenir compte des circonstances. En effet, une pression extérieure intolérable en faveur de l'avortement pourrait constituer l'une de ces circonstances, qui auraient donc pu ne pas faire jouer l'excommunication, même automatique (latae sententiae")
Mais sait-on exactement ce qu'a dit l'archevêque de Recife, et dans quel contexte?
Pour le reste je suis d'accord avec les trois points de Philarète, à ceci près qu'il faut bien convenir que, pour ceux qui défendent courageusement la vie, toute nuance en ce domaine peut apparaître comme du subjectivisme, si l'on ne connait pas cette disposition du droit canon qui demande de tenir compte des circonstances, ni de la différence, capitale pour un moraliste, entre péché formel (qui tient compte de l'intention du sujet) et péché matériel.
Écrit par : vincent | 16/03/2009
à Julien
> En plus je vous rappelle que dans le livre de la Genèse, après le Déluge, l'Eternel dit à Noé : "J'établis mon alliance avec vous : aucune créature ne sera plus supprimée par l'eau du déluge et il n'y aura plus de déluge pour détruire la terre... Voici le signe de l'alliance que j'établis entre moi et vous, ainsi que tous les êtres vivants qui sont avec vous, POUR TOUTES LES GENERATIONS", etc (Genèse 9, 11-12). Vous voulez faire mentir le Père après avoir fait mentir le Fils (Luc 13, 4, à propos de la chute de la tour de Siloé) ? Drôle de catholique que vous êtes. Mais cela ne me surprend pas, je sais depuis longtemps que les intégristes ne connaissent rien à la religion - dont ils parlent tout le temps. Méfiez-vous. Comme dit le prophète, après avoir lassé la patience des hommes, vous allez lasser celle de Dieu. Peut-être bien qu'il va faire une petite exception à la paix de l'alliance noachique, rien que pour rayer les intégristes de la face de la Terre. A Lui seul la gloire. Ca devrait vous faire plaisir, une petite catastrophe naturelle rien que pour vous ? ]
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Écrit par : Véronique | 16/03/2009
D'ACCORD AVEC LAURA
> Je rejoins le commentaire de Laura concernant certains sites particulièrement énervants...En effet, ces milieux "inhumains" ne craignent pas de qualifier de "loups" les évèques d'Autriche, de Suisse, d'Allemagne et certains de France...Ils emploient même la formule de "Mordre et dévorer" pour qualifier les lettres d'évêques français...
Mais quel délire visant à monter les chrétiens contre leurs évêques !!!!!!!
Donc pour le Carême, je crois que je vais éviter d'aller sur ces sites.
Écrit par : Damien | 16/03/2009
"REEL MALAISE"
> Comme vous cher Patrice je lis chaque jour d'autres blogs, dont certains visés régulièrement par vos notes, que vous critiquez sans les nommer (et c'est peut-être mieux ainsi), dont un qui s'est illustré ces derniers jours dans le traitement de cette épouvantable affaire.
J'ai parfois déploré, ici même, vos positions à leur égard, qu'à vrai dire je trouve souvent excessives; mais c'est votre droit le plus strict, et après tout si je ne suis pas content je ne vous lis plus ! Or, je continue à vous lire avec intérêt ! Je ne suis pas toujours d'accord avec les positions exprimées ici ou là, comme un certain nombre d'entre nous, et c'est ce qui fait l'intérêt de nos discussions.
Cependant, dans cette affaire de Recife, je dois vous assurer de mon total soutien. La position légaliste (juridique) adoptée par certains me glace le sang. Non seulement elle occulte totalement l'immense miséricorde divine, mais encore elle empêche un débat serein sur une question douloureuse, qui mérite une réflexion ardue, difficile, et en définitive engageant la conscience même de chacun. A cet égard, je trouve intéressante la contribution de Tugdual Derville : si on la lit distraitement, on peut en tirer la conclusion que ce grand défenseur du respect de la vie approuve l'évêque brésilien. En réalité, Derville nous invite à ce travail intellectuel et moral indispensable, c'est à dire à discerner, dans un tel cas concret, comment trouver la solution pratique, la solution la moins mauvaise (car un avortement, quelles que soient les circonstances, et même en cas de risque pour la vie de la mère, reste un mal). On peut ne pas être d'accord avec lui, certainement pas l'instrumentaliser dans un sens ou dans un autre.
J'ai mis, sur un de ces blogs, un commentaire disant mon incompréhension et ma réprobation, affirmant que la meilleure des choses à faire était de prier et de se taire. Ce commentaire n'a pas été publié. Je l'ai fait d'autant plus volontiers que, dans d'autres domaines, je prends parfois la défense de ce blog dans lequel tout n'est pas à jeter. Mais ces derniers jours, j'ai ressenti à sa lecture un réel malaise. Je tenais à vous le dire.
Edouard
[ De PP à E. - Je vous le dis avec tristesse : il y a des circonstances où l'on regrette d'avoir vu juste. Si je publiais les messages que je reçois de ces milieux, vous seriez épouvanté comme je le suis. "Ce n'est pas à des hommes que vous mentez, c'est à Dieu." (Actes, 5, 1-11). ]
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Écrit par : Edouard | 16/03/2009
@ Véronique
> Certes les catastrophes naturelles ne sont pas des "punitions divines" et l'alliance noachique est pour toujours, mais les "tsunami" et autres catastrophes naturelles existent toujours...
Écrit par : Michel de Guibert | 16/03/2009
C'EST TOUT A FAIT CA
> bien OK pour dire qu'après la très, très nauséeuse affaire Williamson, cette nouvelle affaire tombe vraiment mal.
merci à PP de dire que la lutte contre l'avortement est devenue pour certains une religion à la place de l'Evangile : c'est tout à fait ça. On aurait aimé que dans cette affaire ils vouent également aux gémonies le beau-père violeur, incestueux et pédophile, mais ils n'ont eu à la bouche que ces mots : "le viol est moins grave que l'avortement" ! (heureusement désavoués par l'évêque de Nanterre).
Je voudrais poser une question à Guillaume : où trouve-t-on la gradualité en matière d'avortement dans l'enseignement de JPII ? La question m'intéresse. merci.
Écrit par : Martine | 16/03/2009
SOULAGEMENT
> OUF ! mais que OUF, OUF, OUF !
Vous aurez peine à imaginer les soupirs de soulagement que je pousse à la suite des derniers rebondissements de cette ténébreuse affaire.
(Je pense beaucoup à Dom Helder Camara qui doit faire des loopings dans sa tombe. Je me souviens l'avoir croisé, il y a longtemps, lors d'une conférence à l'Institut catholique à Toulouse, petite silhouette frêle et rayonnante).
Je soupire, non pas parce que je sens mon honneur de catholique de coeur rehaussé, mais pour l'honneur lavé de cette pauvre famille brésilienne, sans jouer de l'attendrissement misérabiliste.
Je me sens maintenant remis en phase avec ce que vous énoncez dans votre article : "Un catholique doit aimer celui qui réagit autrement (ce qui ne veut pas dire se mettre à réagir comme lui)" parce que les actes des évêques brésiliens, premiers à DEVOIR réagir, ont rejoint cette nécessité.
Écrit par : sombre héros | 16/03/2009
ABSTINENCE
> Personnellement, j'ai informé de tristes salonnards que suite à leur déformation des propos de T. Derville et la prétention d'utiliser d'anciennes déclarations de Benoît XVI pour défendre Mgr de Recife j'ajoutais à mes résolutions de carême l'abstinence de fréquentation de leur salon...
Écrit par : Hubert | 16/03/2009
ARGUMENTER LA FOI
> Un seul mot: MERCI. Comme il est bon de lire une défense de la Vie, de la Charité, et de l'Eglise.
Lire votre blog a réveillé mon esprit critique et m'aide à argumenter contre les détracteurs de la religion et de ma Foi, qui est l'un des principaux moteurs de ma vie. Que ce soit au bureau ou entre amis, on m'attaque/provoque souvent sur le sujet de la Foi. J'aime avoir en mémoire votre blog et vos explications claires pour étayer mon argumentation.
Merci.
Écrit par : Toinon | 16/03/2009
FATALE INTERVIEW
> Longue interview accordée à un journal brésilien par ce pauvre Mgr Sobrinho, "don Dédé" pour les intimes. L'entretien révèle, hélas, tous les travers du légalisme borné, blindé dans une bonne conscience à toute épreuve. On aimerait croire à la réalité de sa compassion. De fait, il semble avoir sincèrement voulu faire quelque chose : éviter l'avortement, en l'occurrence. Puis, à un moment, le journaliste lui demande comment s'appelle, au fait, l'enfant violée. Et c'est le gros blanc. L'évêque se tourne vers les 5 personnes qui l'entourent et le soutiennent. «L'enfant,comme elle s'appelle?» Et pas un, PAS UN, n'est capable de répondre. C'est terrifiant.
Pour faire bonne mesure, j'apprends aussi par cet entretien que don Dédé n'est même pas l'évêque dont dépend l'enfant et sa mère ! ils sont d'un diocèse voisin, même si l'hospitalisation a eu lieu à Recife.
Je ne doute pas une seconde que ceux que vous visez dans votre billet signeraient des deux mains cette interview "courageuse et ferme", applaudiraient cet homme qui dit n'éprouver aucun regret et être en paix avec sa conscience.
Difficile, parfois, ne s'abstenir de juger. Très difficile, en tous cas, de n'être pas atterré.
Au fait, il dit aussi en commençant qu'il a reçu une lettre de soutien du Cardinal Re, au début de l'affaire.
Écrit par : Coutinho | 16/03/2009
MISERICORDE
> Ceux qui montrent un visage de miséricorde, de compassion et d'amour font davantage progresser l'évangélisation et la connaissance du Christ, notre espérance et notre salut, que ceux qui ne savent que transformer notre religion d'amour en une morale enfermante.
Méditons la première lettre de St Pierre !
"Vous devez toujours être prêts à vous expliquer devant tous ceux qui vous demandent de rendre compte de l'espérance qui est en vous ; mais faites-le avec douceur et respect."
(1 Pierre 3, 15-16)
Écrit par : Michel de Guibert | 17/03/2009
@ Guillaume
> J'ajouterai dans le prolongement de votre point 2 une confusion à éviter entre la loi de gradualité et la gradualité de la loi.
La loi de gradualité exprime, comme vous le dites fort bien, "la pédagogie de Dieu vis-à-vis de l'homme dans le plan de salut et celle du Christ avec les apôtres", et donc celle que doit avoir tout pasteur en matière de morale vis-à-vis de ses brebis.
La gradualité de la loi exprime le relativisme ambiant qui voudrait que la loi elle-même soit à géométrie variable, ce qui serait contraire à la vérité de l'enseignement du Christ et de l'Eglise.
La confusion entre les deux aboutit à toutes les confusions que nous avons observées dans cette triste affaire...
Écrit par : Michel de Guibert | 17/03/2009
JEAN-PAUL II ET L’AVORTEMENT
Réponse à la question de Martine : « où trouve-t-on la gradualité en matière d'avortement dans l'enseignement de JPII ? »
Extraits de l’encyclique « Evangelium Vitae » - Point 73 :
« Un problème de conscience particulier pourrait se poser dans les cas où un vote parlementaire se révélerait déterminant pour favoriser une loi plus restrictive, c'est-à-dire destinée à restreindre le nombre des avortements autorisés, pour remplacer une loi plus permissive déjà en vigueur ou mise aux voix. (…) Dans le cas ici supposé, il est évident que, lorsqu'il ne serait pas possible d'éviter ou d'abroger complètement une loi permettant l'avortement, un parlementaire, dont l'opposition personnelle absolue à l'avortement serait manifeste et connue de tous, pourrait licitement apporter son soutien à des propositions destinées à limiter les préjudices d'une telle loi et à en diminuer ainsi les effets négatifs sur le plan de la culture et de la moralité publique. Agissant ainsi, en effet, on n'apporte pas une collaboration illicite à une loi inique; on accomplit plutôt une tentative légitime, qui est un devoir, d'en limiter les aspects injustes. »
A la lumière de ce texte, on peut imaginer que des catholiques, « dont l'opposition personnelle absolue à l'avortement serait manifeste et connue de tous », puissent coopérer à une limitation graduelle, c’est-à-dire progressive, de l’avortement, constatant l’impossibilité de l’abroger en totalité.
Cependant, je dois corriger ce que j’ai écrit hâtivement plus haut : « en matière d'avortement, la gradualité est explicitement évoquée dans l'enseignement de Jean-Paul II ». Dans ce point d’Evangelium Vitae, Jean-Paul II ne se fonde pas sur le principe de gradualité, mais apprécie une hypothèse au plan moral, pour la distinguer de la coopération avec le mal.
En revanche, Jean-Paul II évoque le principe de gradualité dans Familiaris Consortio – Point 9 :
« Il faut une conversion continuelle, permanente, qui, tout en exigeant de se détacher intérieurement de tout mal et d'adhérer au bien dans sa plénitude, se traduit concrètement en une démarche conduisant toujours plus loin. Ainsi se développe un processus dynamique qui va peu à peu de l'avant grâce à l'intégration progressive des dons de Dieu et des exigences de son amour définitif et absolu dans toute la vie personnelle et sociale de l'homme. C'est pourquoi un cheminement pédagogique de croissance est nécessaire pour que les fidèles, les familles et les peuples, et même la civilisation, à partir de ce qu'ils ont déjà reçu du mystère du Christ, soient patiemment conduits plus loin, jusqu'à une conscience plus riche et à une intégration plus pleine de ce mystère dans leur vie. »
A partir de l’enseignement de l’Eglise, nous devons réfléchir à la manière de conjuguer la mission prophétique de l’Eglise (qui doit rappeler à l’homme la vérité toute entière) et la nécessaire pédagogie pour faire croître peu à peu et patiemment la société conformément à la vérité.
Patience donc… mais certains catholiques sont impatients, ce qui explique parfois une certaine brutalité. Je les comprends et ils ne méritent peut-être pas tant de rudesse. Ils disent : « Il y a une urgence absolue : en attendant, des bébés meurent ». Certes, j’entends parfaitement cet argument, mais si nous voulons qu’un jour ils ne meurent plus, ne faut-il pas précisément éduquer les hommes et la société avec patience et pédagogie ?
Personnellement, je pense qu’il est préférable d’expliquer cela que de stigmatiser chez les impatients la supposée « bête intégriste ». A eux aussi (comme à chacun de nous), nous devons appliquer le principe de gradualité, afin qu’ « à partir de ce qu'ils ont déjà reçu du mystère du Christ, (ils) soient patiemment conduits plus loin, jusqu'à une conscience plus riche et à une intégration plus pleine de ce mystère dans leur vie. » Je pense à Julien, qui a reçu une sacrée volée de bois vert, plus haut dans cette page : à force de lui dire qu’il est intégriste, il finira par le devenir…
Ceci dit, je compatis aussi avec PP, car je sais qu’il prend lui-même sa part de volées de bois verts. Courage cher PP !
Guillaume
[ De PP à G. :
Merci de vos encouragements, et de vos analyses qui nous sont précieuses.
Permettez-moi aussi (pardon !) de souligner que les allusions à l'intégrisme ne sont
ni gratuites, ni injustes, ni fréquentes en temps normal. Quand elles sont là, par temps exceptionnels, elles sont employées à bon escient. Il n'y a en effet pas d'autre mot pour qualifier le système mental de ce courant. Son catholicisme ostentatoire est dévitalisé
par abandon de l'amour chrétien. D'où : a) le légalisme glacé, que l'on a vu se manifester à propos de la triste affaire brésilienne ; b) la confusion inextricable du catholicisme ostentatoire avec une idéologie séculière qui n'a rien de chrétien, et qui fausse les relations entre ce courant et la grande Eglise. (On dira que le cas existe aussi dans d'autres secteurs de l'opinion ; mais ce n'est pas une raison pour fermer les yeux sur celui-là).
Je préférerais n'avoir pas à parler de ce phénomène. Cependant il existe, et ses manifestations font obstacle à l'évangélisation en scandalisant les bonnes gens et en donnant des prétextes aux courants cathophobes.
Il faut donc l'expliquer, et, pour cela, employer les mots adéquats. Je le regrette.]
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Écrit par : Guillaume | 17/03/2009
@ Guillaume
> Que dites-vous de "catholiques" qui ont approuvé ce crachat à la face des pauvres que fut la "soupe au cochon" distribuée naguère par des groupes xénophobes aux SDF, le cochon étant là pour que les SDF musulmans ne puissent pas la manger ? Eh bien cette approbation
a été commise, et au nom de "l'identité nationale" - dont le catholicisme "fait partie", comme chacun sait ! Et ce sont ces gens-là qui donnent des leçons de pureté doctrinale catholique...
Je crois que devant cela il faut parler. Faire semblant de ne pas savoir, c'est laisser se répandre l'idée que "les catholiques sont ainsi".Et alors là, bonjour l'évangélisation !!
Écrit par : Frank L. | 17/03/2009
GRADUALITE ET CHEMIN DE CROISSANCE
> Merci, Guillaume : tout à fait d'accord pour cette loi de gradualité qu'est le "chemin pédagogique de croissance".
Ce qui me frappe en vous lisant c'est que cela rejoint cette histoire de tsunami ou de sida que Dieu aurait envoyés exprès pour nous punir : comment peut-on lorsqu'on est un pasteur nommé pour s'occuper de la croissance de ses brebis, (cet évêque autrichien), leur tenir un tel discours à glacer le sang dans les veines ?...Dieu ne nous envoie pas de punition et ne se venge pas : c'est contraire au "chemin pédagogique de croissance".
Écrit par : Martine | 17/03/2009
TRAGEDIE ET DEBAT
> Je ne sais pas si je serai jugée par vous comme une "inhumaine", je ne sais pas si ce message trouvera place dans votre blog.
Je crois que beaucoup d`informations manquent à ceux qui ont réagi avec tant de violence et une indignation bien compréhensible.
Le Président Lula et le lobby pro-avortement se sont servis et se servent de la tragédie qui a touché cette jeune -fille, au bénéfice de leur campagne pour la légalisation élargie de l`avortement.
Les médecins qui ont pratiqué l`avortement et les infirmières sont indiqués au peuple comme des héros.
Des héros qui ont tout de même supprimé deux vies humaines de quattre mois, ce qui devrait pour le moins suggérer aux catholiques des tons plus réservés et nuancés pour celle qui est une tragédie et l`expression d`une grande misère humaine.
Luisa
[ De PP à L. :
- De la part de catholiques, rien n'est pire que l'absence d'amour et de compassion. C'est cela l'inhumanité. Je ne vois rien d'inhumain dans votre message.
- En revanche, vous semblez ne pas connaître l'article décisif de Mgr Fisichella et le désaveu de l'Eglise envers l'intitative (canoniquement fausse et humainement blessante) de Mgr Sobrinho. Si Rome et la CNBB ont parlé vite et nettement, c'est parce que l'archevêque de Recife s'était mis dans son tort. Le défendre dans cette affaire, ce serait faire mentir Rome et la CNBB.
- Cette affaire est maintenant classée : Mgr Sobrinho a eu tort au regard de l'Evangile, et ceux qui l'ont soutenu avec dureté (ici en France) ont eu encore plus tort que lui.
- L'honnêteté morale et la loyauté catholique commandent d'abandonner l'esprit de clan et de suivre l'Eglise: non de se justifier soi-même avec en biaisant le débat (1), et en faisant semblant de ne pas savoir où était le problème.
(1) Vos arguments ont déjà leur réponse, soit dans les notes publiées ici, soit dans les commentaires des internautes. Qu'il y ait une campagne de masse au Brésil pour imposer l'avortement élargi, c'est évident. Que l'archevêque Sobrinho ait rendu service au lobby pro-avortement en adoptant une position publique qui a choqué le Brésil et compromis le combat de l'Eglise, c'est évident aussi. Prenez-en conscience. La loi de l'amour est la première loi catholique. Là où elle manque, le reste perd son sens. C'est la clé de tout, et c'est hélas une clé que les ultra-catholiques semblent avoir perdue. Le jour où ils s'en rendront compte, ils seront épouvantés rétrospectivement.]
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Écrit par : Luisa | 18/03/2009
CE QUE DISAIT TRESMONTANT
Sans lien direct avec nos débats (sur lesquels nous sommes globalement d'accord, avec quelques heureuses différences), je ne résiste pas au plaisir de partager avec vous ce petit trésor littéraire et spirituel, déniché sur le blog d'un prêtre :
"C’est une erreur qui me juge moi-même, une erreur par laquelle je me condamne
moi-même. Car ce jugement que je porte, durement, sur un être dont j’ignore l’histoire secrète, les difficultés intérieures, le poids des atavismes qu’il a à assumer, les luttes
qu’il a eu à mener, ce jugement par lequel je solidifie, j’immobilise, je fixe, je pétrifie,
ce qui est encore en régime de création inachevée, finalement il atteste la dureté de mon cœur, et mon inintelligence de ce qu’est la création, ici, la création de l’homme, mon manque de tendresse et de compassion pour cette humanité inachevée, embryonnaire, tâtonnante, qui apprend maladroitement à exister. En jugeant, je suis comme le mauvais jardinier qui coupe les fleurs fatiguées au lieu de s’efforcer de les ranimer, ou le mauvais pédagogue qui condamne l’enfant malhabile au lieu de l’aider à se développer. C’est pourquoi le rabbi Ieschoua disait : « La mesure dont vous vous serez servi pour juger,
par elle vous serez jugés. »
Claude Tresmontant, "L’Enseignement de Ieschoua de Nazareth"
Guillaume
[ De PP à G. - Merci de cette citation. J'ai connu Tresmontant et j'avais pour lui un profond respect (j'étais même à ses funérailles à Notre-Dame d'Auteuil...). Nous sommes nombreux à lui devoir beaucoup. Il nous a vaccinés contre l'intégrisme. Il nous a aussi appris à ne pas confondre les êtres et leurs "idées". La citation que vous donnez de lui me rappelle aussi ses saintes colères à l'encontre de ceux qui enlisent le message du Christ dans "la vieille programmation animale" des "réflexes de clan" : solidifier, immobiliser, fixer, pétrifier... Votre citation tombe on ne peut mieux. Hélas.
Il y a aussi la parole du Christ sur ceux qui scandalisent la conscience des petits et les éloignent de la Bonne nouvelle. Ceux-là, mieux vaudrait qu'on leur attache une pierre au cou et qu'on les noie dans la mer, dit le rabbi Ieschoua - qui ne disait rien au hasard, et que l'on n'accusera pas de juger injustement autrui. ]
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Écrit par : Guillaume | 18/03/2009
CE QUI FAIT TOMBER
> Le scandale, c'est ce qui fait tomber.
Oui, la responsabilité de ceux qui, dans l'Eglise, "scandalisent" au lieu de montrer le visage de compassion du Christ est grande.
Écrit par : Michel de Guibert | 18/03/2009
VRAI POUR CHACUN
> Merci PP pour cette forte parole :
"La loi de l'amour est la première loi catholique. Là où elle manque, le reste perd son sens. C'est la clé de tout, et c'est hélas une clé que les ultra-catholiques semblent avoir perdue. Le jour où ils s'en rendront compte, ils seront épouvantés rétrospectivement."
complètement OK. Et c'est vrai non seulement pour les ultra-catholiques, mais aussi pour chacun de nous.
Seulement parfois, que c'est dur d'aimer son prochain...
Écrit par : Martine | 18/03/2009
RESPONSABILITE MORALE
> Merci à vous, cher Patrice de Plunkett, pour ce billet si juste, ainsi qu'aux auteurs des commentaires qui le développent et le complètent! Il était très important que de telles prises de position viennent de personnes comme nous dont l'adhésion à la doctrine de l'Église et au magistère du Pape ne peut pas être soupçonnée.
Dommage que le Saint-Père dans l'avion ait répondu trop brièvement à la question sur le préservatif au risque d'être de nouveau mal compris et caricaturé! Le P. Lombardi a bien précisé au nom du Saint-Siège, mais de nouveau seulement après coup, que l'Église "ne considère pas que viser seulement à une large diffusion des préservatifs soit en réalité la voie la meilleure, la plus prévoyante ou la plus efficace pour combattre le fléau du sida et protéger la vie humaine". Le "seulement" était indispensable pour une le message ne puisse pas être interprété comme condamnant la mise à disposition par les pouvoirs publics du préservatif pour ceux qui, hic et nunc, n'assument pas la responsabilité morale de leur sexualité, afin qu'au moins ils n'ajoutent pas le mal au mal en donnant la mort, selon l'expression du cardinal Lustiger. C'est sans doute la raison pour laquelle Jean-Paul II n'avait jamais nommé le préservatif quand il prônait la fidélité et la continence comme constituant la réponse déterminante dans la lutte contre le sida.
Écrit par : P. Jean-Miguel Garrigues | 19/03/2009
AU DESSUS DE TOUT
> Oui, cher Père Jean-Miguel Garrigues, il nous faut toujours redire fermement la vérité de l'enseignement moral de l'Eglise tout en mettant au-dessus de tout la loi d'amour, qui est le critère ultime de la vérité de cet enseignement.
Écrit par : Michel de Guibert | 19/03/2009
EVANGILE
> Un grand merci pour votre prise de position courageuse et lucide!
Heureusement que par votre voix la vérité de l'Evangile l'emporte sur le fanatisme intégriste, pour lequel la foi religieuse n'est qu'un moyen d'affirmer une identité culturelle et nationale: bref la foi devient une idéologie au service de la politique. Il y a des gens qui ne savent vivre que dans l'opposition, et c'est bien regrettable pour la nouvelle évangélisation. Souvenons-nous du dialogue prôné par Paul VI dans Ecclesiam suam.
Écrit par : Père Robert Culat | 19/03/2009
Quelques autres déclarations d'évêques français à lire :
* Mgr Pierre d’Ornellas : "C’est toujours la bonté qui doit se manifester"
http://www.la-croix.com/article/index.jsp?docId=2367476&rubId=786
* Mgr Grallet : "Lettre ouverte à la fillette de Recife"
http://www.diocese-alsace.fr/domaines/diocese/declarations/lettre_ouverte_Mgr%20Grallet_fillette_Recife_14032009.pdf
* Cardinal Philippe Barbarin : "La petite fille d’Alagoinha, au Brésil"
http://lyon.catholique.fr/?La-petite-fille-d-Alagoinha-au
Écrit par : Evêques français | 19/03/2009
INACCEPTABLE
> à Ego - Le texte que vous m'envoyez ne peut pas être mis en ligne. C'est une injure intellectuelle et morale : a) à Mgr Fisichella, b) à la conférence des évêques brésiliens.
Ceux-ci ont désavoué (sobrement mais fermement) l'évêque de Recife. Ils savaient ce qu'ils disaient. Or votre texte vise à leur donner tort, ainsi qu'à l'Evangile, pour pouvoir donner raison à Mgr Sobrinho : attitude aberrante de la part de catholiques, ou prétendus tels.
Ce genre d'attitude fait en outre le jeu des cathophobes, en aggravant chaque fois le scandale humain que fut l'affaire de Recife. (Comment oser dire qu'une petite fille de 9 ans, qui plus est souffreteuse, rachitique et aux organes à peine formés, pouvait porter à terme deux jumeaux et que le pronostic médical n'était pas fatal ? Il y a quelques jours, un autre lecteur de ce genre de bulletins m'affirmait "qu'une petite fille de 5 ans avait eu un enfant qui avait maintenant 40 ans" ! Vous rendez-vous compte du niveau mental de ce genre de rumeurs, de leur morbidité et de leur perversité ? Comment peut-on opposer de telles inepties à un article aussi magnifiquement chrétien que celui de Mgr Fisichella ?)
Quand des ennemis de l'Eglise catholique s'emparent d'une affaire, ça ne veut pas toujours dire que cette affaire n'existe pas. D'autre part, il y a toujours eu des bavures dans l'histoire de l'Eglise, composée d'hommes pécheurs. La campagne qui se développe en ce moment pour nier les faits de l'affaire de Recife est contraire au courage intellectuel et moral, contraire au principe de réalité, et n'aboutit qu'à dresser des catholiques contre le Magistère - qui a désavoué Mgr Sobrinho, que cela vous plaise ou pas. C'est du délire pur et simple : à force de ne prendre en considération qu'un seul des combats de l'Eglise, on finit par retourner ce combat contre l'Eglise elle-même. Que faire ? Prier pour les catholiques en proie à cette tentation. Notamment pour vous, qui taxez objectivement de "crétinisme" (je cite) Mgr Fisichella et les évêques du Brésil... Etrange catholique, vraiment : vous êtes "de ceux qui font la volonté de Dieu, que Dieu le veuille ou non".
Écrit par : De PP à ego | 20/03/2009
À FROSSARD
> "Les intégristes font la volonté de Dieu, que Dieu le veuille ou non", j'adore cet humour caustique du regretté André Frossard !
Micvhel de Guibert
[ De PP à MG - Le mot est de Frossard, bien sûr, dans un 'Cavalier seul' du Figaro de 1988. Rendons à Frossard ce qui est à Frossard ! (Il répondait aux intégristes avec une douce ironie, parfois consternée). ]
Cette réponse s'adresse au commentaire
Écrit par : Michel de Guibert | 20/03/2009
LES PRECISIONS ET LA CHARITE
> Je vous remercie très chaleureusement pour ces précisions et éclairages sur l'affaire de Recife.
A force de ne lire que des articles un peu spécieux sur "certains" blogs, j'avais fini au fil du temps par adopter dans mes discussions et mes schémas de pensée sur la question de l'avortement des arguments pratiques doctrinaires, que je perçois désormais, avec amertume et regret vis à vis du Seigneur et de mes frères, comme empreint sde pharisaïsme ( pharisien : pur, qui ne se mélange pas, donc intègre (iste) ...) .
Ce drame vécue par la petite brésilienne de Recife et sa famille,la lecture de votre article, les réactions de la CNB et de l'Académie Pontificale pour la Vie viennent de m'ouvrir les yeux et me faire rappeler que " la lettre tue, mais l'Esprit fait vivre" , et " si je n'ai pas la charité, je ne suis rien " ( 1 Co 13,2).
Je viens également de prendre conscience que les vrais idiots utiles sont ceux qui s'ignorent comme tels et incriminent à tour de bras, faisant le jeu de l'ennemi... et du Diviseur.
Deo Gratias.
Écrit par : Patrick | 21/03/2009
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