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14/03/2009

En accord avec le Vatican, l’Eglise du Brésil désavoue sévèrement l’archevêque de Recife

cnbb-2ca26[1].jpgLe 13 mars, sous l’impulsion du Vatican,                   la Conférence nationale des évêques du Brésil          a désavoué l'archevêque de Recife                          Mgr José Cardoso Sobrinho :


 

 

La foi chrétienne, depuis l’Eglise du Ier siècle, déclare que l’avortement est un meurtre. Mais la fillette de Recife aurait perdu la vie en accouchant : il y aurait ainsi eu trois morts. Dans ces conditions, prononcer une « excommunication » était contraire à la raison et à la compassion. La Conférence des évêques du Brésil (CNBB) le constate et le proclame aujourd’hui avec force. Par sa voix, c’est l’Eglise catholique entière qui désavoue l’archevêque de Recife, Mgr José Cardoso Sobrinho. L’excommunication n’existe plus pour la mère de la fillette et les médecins  – sauf évidemment pour les professionnels de l’IVG.

La semaine dernière, Mgr Cardoso Sobrinho avait invoqué la gravité criminelle de tout avortement pour justifier sa décision d’excommunier la mère et les médecins. C’était refuser de voir la situation très spéciale, atrocement dramatique, d’une petite fille mise en danger de mort par sa grossesse…

Le secrétaire général de la CNBB, Mgr Dimas Lara Barbosa, vient de réparer l’aberration de Mgr Cardoso Sobrinho. Il  déclare clairement et fermement que la mère de l’enfant ne pouvait pas être excommuniée : dans ce genre de cas, dit-il, « il faut tenir compte des circonstances ». L’archevêque Sobrinho ne pouvait pas excommunier, a précisé Mgr Lara Barbosa : « la mère de l’enfant a agi sous la pression des médecins qui disaient que sa fille allait mourir si la grossesse n’était pas interrompue. C’est pourquoi elle ne peut être excommuniée », a-t-il solennellement expliqué. Quant au violeur, le secrétaire de la CNBB souligne que « cet individu, en abusant de cet enfant et de sa sœur, s’est automatiquement exclu de la communion de l’Église ».

En rétablissant ainsi l’équité, Mgr Dimas Lara Barbosa répond à l’attente des chrétiens et des non-chrétiens de bonne volonté. Ceux-ci avaient été révoltés, non seulement par l’aberration de l’archevêque de Recife, mais aussi, voire surtout, par l’ahurissante interview donnée à La Stampa par le cardinal Re, préfet de la Congrégation pour les évêques, volant pesamment au secours de Mgr Cardoso Sobrinho – et renchérissant sur la hiérarchie (absurde) établie par ce dernier entre la gravité de l’avortement et celle du viol. Révoltée par cette provocation de Re, qui donnait l'impression de compromettre tout le Vatican, le monde catholique attendait que le Magistère de l’Eglise reprenne la main [1]. C’est fait. Deo gratias.



[1]  Désavoué aussi par l’Eglise (de facto, en un sorte de mini-effet collatéral) : le clan intégriste français qui s’était jeté sur l’affaire durant ces derniers jours, applaudissant au garde-à-vous l’archevêque Sobrinho et insultant les évêques de France. Ce clan est une faction idéologique utilisant le vocabulaire chrétien au service d’autre chose que le christianisme. Non seulement sectaire mais mal-voyant, il avait aussi applaudi le cardinal Re, sans comprendre le jeu de ce "progressiste" notoire dont la déclaration pesamment "ultra-conservatrice" n'a servi qu'à gêner Benoît XVI et alimenter les polémiques des médias antiromains...

 

21:50 Publié dans Eglises | Lien permanent | Commentaires (5)

Commentaires

CEUX QUI INSULTENT LES EVÊQUES

> Les intégristes français, brigade d'acclamation de Mgr Sobrinho, vont devoir maintenant s'en prendre à la conférence épiscopale brésilienne, après avoir insulté divers évêques français. On mesure là leur sens de l'Eglise. Il est vrai qu'avec l'explosion du FN ils ont bien des sujets d'énervement.

Écrit par : chtonk | 15/03/2009

AU BRESIL

> Bien agi de la part du Vatican : l'affaire ayant commencé au Brésil, devait trouver son butoir au Brésil, de la part de la Conférence épiscopale nationale.

Écrit par : Edson | 16/03/2009

L'ETRANGE CARDINAL

> Enfin, je m'interroge...
Qu'un Cardinal tienne sciemment un discours qui nuise au Pape - et qui plus généralement (mais peut-être est-il trop aveugle pour s'en apercevoir) retire tout confiance en l'Eglise -, cela me semble si énorme. Le rôle du cardinal n'est-il pas de soutenir le Pape en vue du bien de l'Eglise?
Comment quelqu'un qui se comporte d'une telle manière (infantile) a-t-il pu accéder à une charge aussi importante? comment les cardinaux sont-ils recrutés?
Et va-t-il créer à l'avenir de nouveaux dégâts?

Écrit par : Blaise | 16/03/2009

LE BON GRAIN ET L'IVRAIE

> Blaise, c'est vrai que le cardinal Re est vraiment étrange, je ne comprend pas sa dernière déclaration. Se rend -il seulement compte combien elle a fait du mal à L'Eglise ? Que lui a t-il pris ? Ou n'a t-il pas réfléchi ou parlé trop vite ? Quoiqu'il en soit, qand on occupe ce poste , on sait, à moins d'être un "âne" ou de le faire sciemment, que toute déclaration recueillie par n'importe quel journaliste va être interprétée comme une voix totalement officielle. Les médias ne s'embarrassent pas du détail et malheureusement même si Mgr Fisichella vient éclaircir la position qui est celle du Vatican, subsiste pour le grand public un désagréable brouillard...sans compter que rares sont les médias à avoir donné autant de publicité à la tribune de Mgr Fisichella qu'aux deux-trois phrases du cardinal Re...
Quand on lit Mgr Fisichella, quel abîme avec les propos du cardinal Re (qui je l'espère pour lui doit se trouver bien honteux en lisant cette tribune ) et quelle joie !
Le droit canon lui même prévoit des exceptions....,notamment l' "état de necessité" :

"N'est punissable d'aucune peine, la personne, qui ayant violé la loi ou un précepte:
1 n'avait pas encore seize ans accomplis;
2 ignorait, sans faute de sa part, qu'elle violait une loi ou un précepte; quant à l'inadvertance et l'erreur, elles sont équiparées à l'ignorance;
3 a agi sous la contrainte d'une violence physique ou à la suite d'une circonstance fortuite qu'elle n'a pas pu prévoir, ou bien, si elle l'a prévue, à laquelle elle n'a pas pu s'opposer;
4 a agi forcée par une crainte grave, même si elle ne l'était que relativement, ou bien poussée par la nécessité, ou pour éviter un grave inconvénient
5 a agi en état de légitime défense contre un agresseur qui l'attaquait injustement, elle-même ou une autre personne, tout en gardant la modération requise;
6 était privée de l'usage de la raison"

...C'est le droit même de l'Eglise..sans même parler de la loi de l'amour qui est capable de dépasser la sphère purement juridique.

Mais vous savez, ce ne serait pas la 1ère fois qu'il puisse y avoir des oppositions romaines au Pape..Ce genre de chose a toujours plus ou moins existé, de même que des luttes d'influence, de pouvoir.. Il ne faut pas être naif non plus. La Curie est un monde particulier, ou se cotoie, comme ailleurs, le bon grain et l'ivraie.

Écrit par : Bernard | 17/03/2009

LE CARDINAL RE

> "le cardinal Re, sans comprendre le jeu de ce "progressiste" notoire..."
La phrase me titille. Où peut-on trouver plus d'information sur Mgr Re ?

Écrit par : Patrick | 19/03/2009

Les commentaires sont fermés.