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14/03/2009

Retour de la France dans l’OTAN : un chrétien français peut-il approuver ça ?

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        Non, et voici pourquoi :


  

 

 

 

 

Un vote des députés le 17 mars, mais « après coup » puisque l’affaire est pliée depuis le discours de Nicolas Sarkozy  le 11 mars à l’Ecole militaire.

Puis, les 3 et 4 avril, à Strasbourg, l'allégeance officielle à l’OTAN…

Voilà l’affaire réglée. La France achève de se remettre sous contrôle américain. Le président de la République n’a jamais saisi pourquoi nous avions quitté l’Alliance atlantique ; il pense aujourd’hui rétablir l’ordre naturel des choses : Paris vassal de Washington.

Cette décision unilatérale, liée à la vision personnelle de Sarkozy sur le monde  (et à sa fascination envers les USA), soulève quand même quelques mécontentements: de Juppé à Jospin et de Villepin à Védrine, là où tout le monde n’a pas encore entièrement oublié la clairvoyance de De Gaulle.

Mais personne ne pose le seul vrai problème : l’OTAN, pour quoi faire ?

Regardons cette question en chrétiens.

L’avenir est prévisible : les ressources naturelles vont se raréfier. D’abord les hydrocarbures. Ensuite, bien d'autres choses... Face à ce défi, deux attitudes possibles s'opposent :

a) changer de modèle économique, abolir la société du gaspillage dans l'hémisphère Nord, instaurer une société sobre, et surtout rechercher (enfin) l’équité entre le Nord et le Sud ;

b) profiter des nos moyens stratégiques « occidentaux » pour mettre la main sur les ressources raréfiées, c’est-à-dire spolier les pauvres du monde. Par la force. C'est à dire par la guerre. Si les pays riches veulent maintenir leur mode de vie et continuer à consommer  autant d'énergie qu'actuellement, ils  devront s'approprier les ressources rares. Les pays pauvres ne pourront survivre.

C’est à ce choix – obscène – que correspond la nouvelle OTAN.

L’OTAN, organisation militaire américaine,  avait été fondé au temps de la guerre froide face à l’URSS qui, disait-on, menaçait l’Europe de l’Ouest  [1]. Quoi qu’il en soit, la disparition de l’URSS à la fin du siècle dernier a privé l’OTAN de sa raison d’être.

Or l’OTAN a persisté ! Non seulement ça, mais Washington a entrepris de la distendre, de la « gonfler », de la  dilater aux dimensions de la planète, et d’engager les pays vassaux dans des opérations comme la guerre d’Irak ou celle d’Afghanistan.

S’emparer de l’Irak (2003), c’était faire main basse sur le pétrole irakien. (Hydrocarbures: ressource en voie de raréfaction…).

Tenter d’installer des protectorats US dans le Caucase et les républiques ex-soviétiques d’Asie centrale, c’était aussi faire main basse sur des hydrocarbures.

Ces objectifs étaient clairement indiqués dans le rapport du National Energy Policy Development Group à Washington, publié le 17 mai 2001 et rédigé par le vice-président d’alors, Dick Cheney. Ce rapport fixait la stratégie  américaine dans les vingt-cinq années à venir : pour répondre à l’augmentation constante des besoins pétroliers de la société américaine, il fallait aller là où est le pétrole, et s’en emparer par la force – ou par l’intermédiaire de gouvernements fantoches.

Voilà à quoi va servir la nouvelle OTAN.

Un chrétien peut-il approuver cela ? Non. En aucun cas. Face à l'OTAN, appelons à l'objection de conscience.

 

_________

[1]  On sait maintenant que cette menace était irréelle. Jamais Moscou n’a envisagé de s’emparer de l’Europe de l’Ouest : le Kremlin avait assez à faire avec l’Europe centrale et orientale. De Gaulle l’avait vu le premier. La plupart des historiens en conviennent aujourd’hui.

 

 

 

Commentaires

DEUX REMARQUES

> J'ai deux remarques à faire. En premier lieu, sur la menace soviétique sur l'ouest. Je pense plus que les risques de conflits nucléaires, ainsi que leurs conséquences, ont joué un rôle plus important que la difficultés à digérer l'Europe centrale et orientale pour les soviétiques. En second lieu, je ne pense pas que la vision d'un OTAN guerroyant pour maintenir le mode de vie matérialiste-mercantile tienne longtemps. En effet, l'histoire des conflits menés par l'occident au siècle dernier nous montre clairement que les opinions publiques ne supportent pas très longtemps le prix que ces guerres imposent: vies humaines, impôts, restriction de liberté, etc. "L'occident" est agonisant moralement, démographiquement, culturellement et économiquement. Il n'a plus les moyens de cette politique agressive et exclusive. Nous sommes un monde de vieux obèses impotents et, si pendant un temps, nous pouvons envoyer nos derniers jeunes mourir en Afghanistan, cela ne durera pas. Je ne vois pas les populations d'occident supporter les efforts de conflits répétés qui auraient pour but de préserver un mode de vie qui les forme depuis leur plus jeune âge, à éviter tout efforts, toutes souffrances, toutes peines. C'est vraiment contradictoire.

Écrit par : vf | 14/03/2009

CONCRETEMENT

> La démonstration est imparable. Comment concevoir cette objection de conscience, concrètement ?
Hubert

[De PP à H. - Les formes sont multiples : le débat peut être géopolitique, militaire, moral, économique, Nord-Sud, oecuménique, etc. L'important est que ce débat s'allume partout. Spécialement dans les universités et les grandes écoles. L'urgence est de réintroduire la question du "POURQUOI", que les portiers du libéralisme avaient remplacé par la question du "comment". Non, il n'y a pas "qu'une seule possibilité"! Oui, la France doit recommencer à montrer le chemin du non-conformisme à ses pauvres partenaires européens, presque tous formatés aux normes US ! ]

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Écrit par : Hubert | 14/03/2009

PAIX ET JUSTICE

> J'ai relayé votre information sur notre blog. Le comportement américanolâtre sarkozien hypothèque l'avenir de la paix et de la justice dans le monde.

Écrit par : Annie | 15/03/2009

AU QHS DE JULIEN COUPAT

> Très pertinent. La France se ceint du collier des nations-toutous au moment propice où tous annoncent l'inéluctabilité d'une guerre des ressources mondialisées. La "préférence occidentale" invoquée par Nicolas Sarkozy est d'ailleurs révélatrice de ce qui se prépare : de nouveaux blocs se mettent en place et l'on intime aux gouvernements de choisir leurs camps.
Cher Mr de Plunkett, n'allez pas habiter en Corrèze ou participer à une manifestation. Avec de tels écrits, vous seriez accusé de terrorisme...
Quentin

[ De PP à Q. - Je partagerai le QHS de Julien Coupat ! ]

Écrit par : Quentin | 15/03/2009

QUESTION DE CRITERES

> Vous semblez oublier le demi-million de soldats soviétiques qui attendaient, massés en Allemagne de l'Est et dans les autre républiques populaires, l'ordre de nous asservir. Oui, l'OTAN fut utile. Non, elle ne l'est pas depuis la chute du Mur. Oui, le Général de Gaulle a eu raison de se retirer du commandement militaire intégré : sans rien diminuer aux capacités militaires occidentales (puisque nous continuions à nous entraîner avec nos alliés, et que nous nous serions rangés à leurs côtés immédiatement en cas de guerre), cette décision redonnait à la France sa pleine capacité d'action diplomatique et militaire, en phase avec son rôle et sa place particulière dans le concert des nations. La France n'est pas à l'échelle de l'Europe, comme certains européistes voudraient nous le faire croire, elle est à l'échelle du monde entier.
Pour autant, je suis d'accord avec vous que cette décision n'est pas intelligente : cela ne changera rien militairement (nous collaborons déjà beaucoup avec nos alliés), cela nous rendra trop dépendants des USA (qui disent ce qu'ils veulent à leurs alliés, c'est-à-dire pas tout voire des mensonges), cela met à mal le consensus national sur le défense (précieux accord droite-gauche depuis 20 ans), et cela nous expose à une nouvelle fracture entre nos forces armées et la nation. Cela coûtera cher, pour une mesure difficilement réversible (tout le monde n'est pas de Gaulle), aux conséquences symboliques très désagréables en France et dans le monde.
Mais vous avez tort de faire intervenir la foi dans tout cela. Séparez les domaines, ceci est une décision politique et stratégique, sans aspect ni moral ni éthique. Ca n'a rien à voir avec le fait d'être ou non chrétien. Il est agaçant et improductif de faire intervenir la foi là où cela n'a pas lieu d'être.C'est un peu comme si vous choisissiez la marque de votre tronçonneuse en fonction de votre foi.
L'Ours


[ De PP à l'O. :
- Je n'oublie pas que l'armée du Pacte de Varsovie "attendait l'ordre de nous asservir" : ordre qui ne fut jamais donné, parce que le Kremlin n'en eut jamais l'intention. L'armée du Pacte était là pour peser dans la géopolitique internationale, non pour charger l'empire soviétique d'un poids qu'il n'aurait pu digérer.
(Aujourd'hui Al Qaeda-Maghreb peut affirmer que la force nucléaire française existe pour "asservir les musulmans à l'impérialisme sioniste-croisé" ; ce n'est pas exact non plus).
- Total désaccord avec vous sur l'idée que des choses aussi cruciales que la guerre et la paix devraient échapper à la vision chrétienne. A la religion et aux bonnes dames les préoccupations pieuses, et aux messieurs la réalité croustillante ? C'est une hérésie radicale, du point de vue catholique. Et c'est un peu XIXe siècle.
- Non seulement ça, mais un chrétien raisonne en chrétien même pour acheter une tronçonneuse. Ou n'importe quoi d'autre. Acheter en chrétien signifie se demander où ce que l'on achète est produit, par qui, dans quelles conditions économiques, sociales et humaines. C'est ce que disent les écologistes ? Oui. J'en suis un. Par christianisme. C'est "agaçant et improductif" ? Libre à vous d'avoir comme critères le non-agacement et la productivité ; mais -pardonnez-moi de vous le dire - ce ne sont pas les critères chrétiens. Vous voyez le monde à la façon libérale, je ne suis pas là pour vous en dissuader. De mon côté, j'essaie simplement de témoigner d'une autre vision... ]

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Écrit par : L'Ours | 15/03/2009

L'OTAN, LA FRANCE, LA RUSSIE, LES USA

> Je ne suis pas experte en questions militaires. Dire que l'URSS n'avait pas l'intention d'attaquer l'Ouest est facile à soutenir aujourd'hui. Mais on en n'était pas sûr à l'époque où l'OTAN a été créée (Stalino regnante). Après le général a senti à juste titre que le danger était moindre - et que le nucléaire rendait la guerre impossible (en 1966). Mais franchement vers 1949/1950, il fallait être TRES optimiste pour penser que Staline ne tenterait jamais rien contre l'ouest !
Vous avez raison de dire qu'en 66 l'OTAN était moins utile et qu'ajourd'hui on ne voit guère sa nécessité. Mais la passion vous emporte quand vous soutenez que l'URSS n'jamais eu l'intention de nous attaquer.
Qui sait de quoi l'avenir sera fait ? Poutine n'annonce-t-il pas demain une nouvelle guerre froide ?
kathy


[ De PP à K. :
- Je n'ai aucune passion dans ce domaine (je vous garantis que je n'étais pas membre de France-URSS).
- Je m'appuie simplement sur les travaux des historiens, qui ont encore fait des progrès depuis l'ouverture des archives ex-soviétiques.
- On sait aujourd'hui ce que l'on ignorait en 1947, certes. Donc on peut renoncer aujourd'hui aux obsessions (excusables) que l'on avait en 1947.
- Poutine, préparer une guerre froide ? Alors là, Madame, excusez-moi, mais vous ne tenez pas compte des faits. RIEN dans le comportement du Kremlin n'indique une volonté de s'en prendre à l'Europe ni aux Etats-Unis. TOUS les actes de "pré-guerre froide" accomplis depuis dix ans, l'ont été par Washington: jusqu'à l'installation effarante de missiles aux frontières orientales de l'Europe, avec l'assentiment des très américanoïdes gouvernements de Prague et de Varsovie. Un autre exemple de cette gesticulation américaine de "guerre froide" fut l'agression géorgienne contre les Ossètes, menée avec du matériel militaire US, des conseillers militaires US, et le feu vert (en coulisses) de la Maison Blanche... Une stratégie américaine dont se sont désolidarisées - prudemment - plusieurs capitales de l'UE : son seul but était de créer un climat de tension avec la Russie, afin d'accentuer la pression US sur le pétrole Asie-Caucase.
Voilà les faits.
Y en a-t-il d'autres ?
On ne peut qualifier de "retour à la guerre froide" en 2009 certains aspects déplaisants de la politique intérieure russe, ou la politique de "rachat" de Moscou envers les ex-républiques soviétiques : même si la conception russe de la démocratie n'a que de lointains rapports avec la nôtre, ou même lorsque Naftogaz (Kiev) s'ingénie à refuser de payer ses dettes à Gazprom (Moscou) et que Moscou riposte par des mesures techniques de rétorsion sur le gaz transitant par l'Ukraine... Tout ceci n'a strictement rien à voir avec la "guerre froide".
La guerre froide (la vraie, autrefois) n'existait que par l'existence du communisme, censé vouloir dominer le monde. Fini le communisme, finie la guerre froide ! Il faut s'y résigner, même si l'on a du mal (ce n'est pas mon cas) à vivre et penser sans la béquille de l'anticommunisme.
Les médias français ont participé (et continuent à participer) à la diabolisation de Poutine ? Eh oui. Et cela ne pose qu'une question : leur degré d'inféodation à Washington. "Nous sommes tous des Américains", titrait Le Monde sur toute la largeur de sa une, il y a sept ans, alors même que les USA étaient présidés par l'effrayant GWB.
Le piège tendu à la droite française consiste à l'embrigader dans un nouvel aventurisme géopolitique américain, en réveillant les vieilles hantises de l'époque de la guerre froide - pourtant finie depuis près de vingt ans officiellement, et depuis plus de trente ans dans les faits.
Excusez-moi cette réponse un peu vive, mais je suis surpris quand je vois des Français accepter la désinformation "atlantiste" en ce qui concerne l'Europe orientale et la Russie : régions à propos desquelles les membres de l'UE doivent veiller à ne pas nourrir d'idées fausses. Une grande part de notre avenir dépend de la justesse de nos analyses à cet égard. D'autre part, les chrétiens ont une autre vision que la "préférence occidentale" de Sarkozy, avec ses futures guerres des riches contre les pauvres. ]

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Écrit par : kathy | 15/03/2009

LA GUERRE CONTRE QUI ?

> Je sens que certains vont m'envoyer des points de vue genre IHEDN ou discours de Sarkozy à l'Ecole militaire, c'est-à-dire la version politiquement correcte du retour de la France dans l'OTAN : arguments technico-militaires et propos lénifiants. Autrement dit : il faut absolument que la France finisse de se remettre sous parapluie américain, comme les Pays-Bas et le Luxembourg ; d'ailleurs l'OTAN n'est pas là pour faire la guerre mais pour secourir les pauvres peuples en proie à leurs méchants stupides tyrans locaux, à la manière de Mandrake le Magicien ou de Bruce Willis dans "Les larmes du soleil". Bon. Bien. Je suis un incurable civil, et je n'ai jamais pu me faire à l'idée, très Sirpa, que la guerre n'est pas le vrai but des armées. Je persiste donc à poser la seule question qui vaille : la guerre CONTRE QUI ? Le cruel Poutine, réincarnation de Staline et de Gengis Khan ? Pur fantasme, fabriqué par les agences de com' américaines. Ne serait-ce pas plutôt contre les Etats indigènes (en américain : "Etats voyous") qui ont du pétrole ? Et demain, pour le contrôle de l'eau ou de toute matière première raréfiée ? Alors là, SANS LES CHRETIENS !

Écrit par : De PP, | 15/03/2009

LA MORALE DE L'OTAN

> Mépriser encore un peu plus les pauvres et leur voler leurs ressources par la force ou la menace de la violence pour continuer à faire des obèses qui ont besoin de voiture pour se déplacer... Voilà le seul but évident que je vois à l'OTAN.
Qu'on ne nous parle pas de combler le manque de défense européenne. C'est prendre l'opinion pour une imbécile pour lui faire croire que la première puissance économique du monde serait incapable de se doter de son propre outil de défense...
Cette histoire d'OTAN est une morale de vendus qui envisagent de voler les autres.

Écrit par : Annie | 15/03/2009

LE RETOUR DANS L'OTAN

1° Regardons cette question en chrétiens, et en premier lieu en analysant le fond des choses, sans se contenter d'une lecture psychologisante qui ne voit qu'une blessure faite à l'amour-propre national et que relations de soumission ("allégeance", "vassal"). J'ai cru lire dans la presse que ce 'retournement' était assez superficiel vu que la France participe déjà depuis des années à la plus grande partie des comités de l'OTAN, et qu'elle ne réintègrerait pas celui sur l'arme atomique. Si changement il y a dans la politique étrangère française, il me semble plus de façade, mettant fin à pas mal d'hypocrisie.
2° Si cette décision est si unilatérale et personnelle, cela peut sans doute se dire de la manière qu'a eu N.Sarkozy de l'annoncer, mais certainement pas du fond de la question. Comment expliquer sinon que les négociations de "réintégration" aient commencé sous Mitterrand ?
3° "Mais personne ne pose le seul vrai problème : l’OTAN, pour quoi faire ?" L'OTAN elle même se pose la question depuis 20 ans ! Si la réponse n'est pas évidente, qu'est-ce qui a bien pu faire que les états membres n'ait pas cru bon de quitter l'alliance ? La peur des représailles US ou leur intérêt bien senti ? En fait l'Alliance est le principal lieu d'échange entre les armées des différents pays et leur permet d'apprendre à travailler ensemble (interopérabilité technique mais aussi meilleure connaissance les uns des autres).
4° "a)" : d'accord, on voit tous où sont les principaux défis de notre monde. En quoi le fait de faire cavalier seul va transformer le modèle économique français ? Qu'est-ce qui empêche actuellement la France de rééquilibrer ses relations avec le Sud ?
5° "b)" : je suis d'accord que les États-Unis ont un souci réel de pérenniser leurs approvisionnements plutôt que de restreindre leur consommation (encore qu'ils passeront peut-être plus vite que nous à des énergies plus écologiques), rappelons toutefois que l'invasion de l'Irak ne s'est pas faite dans le cadre de l'OTAN et que l'Allemagne n'y a pas participé. Quant à votre raisonnement sur la spoliation des pays pauvres, il ne tient que s'il l'on considère les États-Unis comme la seule et unique puissance prédatrice au monde. La stratégie chinoise en Afrique consiste-t-elle à y construire des infrastructures afin que ces pays puissent exploiter eux-mêmes leurs ressources ? Ce n'est pas précisément ce qui se passe.
Je ne nie pas les problèmes que vous soulevez aux points "a)" et "b)", je pense simplement qu'ils sont transverses à la stricte question du "retour" de la France dans l'OTAN et qu'il faudra plus qu'une opposition à ce retour pour établir des relations justes avec les pays du Sud.
Je m'arrête là car j'ai déjà commis un commentaire trop long, mais soyez persuadé que pour moi la recherche de la vérité qui incombe à chaque chrétien ne saurait s'inquiéter de répondre précisément aux objections des uns et aux doutes des autres.
Vanille

[ De PP à V. - Au lieu de m'accuser faussement de me contenter de "psychologie" (?), pourquoi ne pas dire plus simplement que vous êtes atlantiste ?
Je ne le suis pas: non pour des raisons psy mais par des raisonnements objectifs. Le discours "militairement correct" m'est totalement étranger, et les arguments techniques de coopérations inter-armées me font sourire. Je sais ce qu'elles valent en réalité. Je sais aussi qu'une armée ne vaut que ce que vaut l'Etat censé la commander. Sans Etat digne de ce nom, l'armée n'est qu'une entreprise un peu plus meurtrière que la moyenne.
Et je crois sincèrement que les objections chrétiennes sont pertinentes. Je crois aussi que, pour faire le jeu de la puissance américaine, il faut mettre entre parenthèses le sens chrétien de la solidarité Nord-Sud. Maintenant, vous êtes libre d'écarter mes objections. ]

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Écrit par : Vanille | 16/03/2009

DANS LE SYSTEME

> Toute ceci ne se résume t il pas à la question de la politique de la chaise vide?
Ne vaut il pas mieux être totalement dans le système et par le fait avoir plus de pouvoir décisionnel quitte à savoir dire non le jour venu, plutôt que de coopérer systématiquement sans avoir voix au chapitre comme nous l'avons fait jusqu'à ce jour?
A condition de savoir dire non...comme la France a su le faire pour la question de l'Irak à l'ONU.
Marco

[ De PP à M. - A condition, surtout, que la France ne rentre pas dans le système avec l'intention de dire désormais "oui" ! Or c'est bien ce que l'on devine en écoutant les gens
du gouvernement. Il y a cinq ans, du reste, les mêmes grinçaient des dents contre Chirac et Villepin, et disaient partout que notre devoir aurait été d'aller en Irak sous les ordres du Pentagone...
Nul ne s'y trompe. A un dîner récent, un ambassadeur belge me disait ironiquement :
"Vous voyez bien que la France elle-même doit revenir dans le giron américain."
Quant à l'attitude de Washington, aucune illusion ne peut exister à son sujet : hostilité sans faille à une indépendance militaire de l'Union européenne.
La France rentre simplement dans la vassalité. Ce terme n'est pas polémique, mais descriptif.
Et je souligne encore le scandale : qu'est-ce que cette "préférence occidentale" dont l'OTAN sera le bras armé ? Ce que j'en dis dans ma note ! D'où la conclusion chrétienne qui s'impose : objection de conscience. ]

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Écrit par : Marco | 17/03/2009

CROSSE EN L'AIR

> Dans le Figaro de ce matin, l'amiral Lanxade, qui exécuta le premier retour en arrière de la France vers l'Otan sous Mitterrand, déroule les arguments techniques de la corporation militaire (meilleures coopérations entre les états-major : oui mais au service de quoi ?). Ensuite il exprime les arguments de l'atlantiquement correct :
- "Chaque membre de l'Alliance décide en effet souverainement de la participation de ses forces aux opérations conduites par l'Otan." (Mais on a vu à quoi se réduisait cette liberté dans chaque déclenchement de guerre US: cf Irak),
- "Nouvel élan au développement d'une Union européenne déterminée à se doter des moyens de prendre sa part de responsabilité dans la gestion de l'ordre mondial." (Cette phrase n'a qu'un sens possible : l'enrôlement de l'UE dans le système planétaire américain),
- "la France cesserait d'apparaître comme un opposant systématique aux décisions de l'Alliance." (C'est cela qui vous gêne, amiral ?),
- "Elle ferait en même temps disparaître chez nos partenaires européens le soupçon récurrent que nous entendons développer la défense européenne comme un substitut à l'Otan." (Mais oui, amiral, c'est exactement ce que la Ve République "entendait développer", avant d'être trahie par sa classe politique!),
- "Les nouveaux membres [de l'UE] fondent clairement leur sécurité sur leurs liens avec les Etats-Unis dans le cadre de l'Alliance." (C'est-à-dire qu'ils sont un brandon de discorde entre l'Europe occidentale et son incontournable interlocuteur russe : discorde constamment attisée par le Département d'Etat américain),
- "...Et d'ores et déjà, l'évocation publique de notre changement de position a modifié les attitudes à notre égard." (En clair : bienvenue au club des vassaux nains),
- Enfin, bouquet final : "Les Américains ont pris conscience qu'ils avaient besoin du soutien de l'Union européenne pour faire face aux défis qui menacent l'ordre mondial." (QUOI ? "l'ordre mondial" ? Alors que l'hypercapitalisme financier américain fou furieux sème le chaos et détruit l'économie des Etats ? C'est cela, la mission de l'Otan et le glorieux avenir de l'armée française ou de ce qu'il en reste : aider le Pentagone à juguler "les défis qui menacent l'ordre (!!!) mondial", c. à d. à écraser les protestations des peuples contre les effets du système occidental ? Si c'est ça, crosse en l'air et rompons les rangs !
L'amiral a ses allégeances et ce sont aussi celles de M. Morin et de M. Sarkozy. Mais ce ne sont pas les miennes et je ne vois pas pourquoi je me laisserais imposer des allégeances qui me font horreur par tout ce qu'elles impliquent.

Écrit par : Churubusco | 17/03/2009

HIER ET DEMAIN

> Le retour de la France dans le commandement intégré de l'OTAN : une évolution hélas totalement inéluctable. Agir autrement supposerait d'avoir une véritable ambition pour notre pays, servie par une armée correcte (et non pas au format de plus en plus réduit, au rythme du Livre Blanc et de la Loi de programmation militaire ).
Nous ne sommes plus des Grands d'Espagne, et nous devons faire le deuil de notre statut de grande puissance.
Très sincèrement, l'objection de conscience, je ne vois pas quelles formes elle pourrait revêtir en la matière...
Feld


[ De PP à F. - Ne nous trompons pas de perspective. Le débat n'est pas dans le rétroviseur.
Il est au contraire dans le futur proche ! Il ne s'agit nullement de regretter un statut de grande puissance (depuis longtemps évanoui). Le problème est inédit : il s'agit de ne pas nous laisser embarquer dans les aventures absurdes et cataclysmiques du déclin de l'empire américain. Les raisonnements corporatifs des militaires français atlantistes, les automatismes mentaux de l'Elysée sarkozyen, en restent à une époque révolue : l'ère de la "globalization" made in USA. Dans le monde multipolaire de demain, l'avenir appartiendra à ceux (quelle que soit leur taille) qui sauront se doter d'une liberté de manoeuvre. Exactement ce à quoi le sarkozysme veut nous faire renoncer... Choisir de s'enchaîner à Washington au moment où le XXIe siècle enterre l'utopie du "leadership mondial" américain, c'est dérisoire. ]

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Écrit par : Feld | 17/03/2009

JE SUIS UN AGENT DU KGB

> Monsieur,
vous prétendez ne jamais avoir été membre de France-URSS, vous en avez pourtant toutes les caractéristiques:nostalgie de l'URSS, adhésion totale à la politique totalitaire de ses dirigeants, sources fantaisistes, falsification.etc
Je pensais ne plus avoir à lire dans la presse française une telle propagande grossière, mais efficace.
Pire, j'ai découvert avec effarement, que l'on ne pouvait pas non plus vous faire confiance en ce qui concerne l'actualité récente, par exemple, quand vous parlez de l'agression des "méchants" Géorgiens contre les "gentils" Russes.Je me demande si vous n'êtes pas un grand humoriste propre à faire mourir de rire les militaires russes et les agents du FSB qui se délectent de lire de tels blogs pour prendre la température de l'Occident! Vos affirmations hâtives sont-elles de l'ignorance,ou juste un mépris de l'histoire et de la géographie des petits peuples indignes d' intéresser le grand intellectuel parisien que vous êtes?
De plus, ne lisez-vous jamais la presse russe ? La violence des propos contre l'Occident accusé de tous les maux, l'appel à la reconquête de l'Empire russe et plus loin s'il le faut , vous ne les avez jamais lus dans les journaux, vus à la télévision ?
Et pour en revenir à l'OTAN,comment expliquez-vous que M.Poutine menace de représailles les pays qui souhaitent en devenir membres et ceux qui les soutiennent? (après tout, si c'est leur choix de ne plus vouloir le grand frère russe ?)
Et ne devrait-il pas se réjouir d'être entouré de pays ayant choisi la démocratie, au lieu de tout faire pour les déstabiliser ?
Et pour finir, vous vous dites chrétien, mais que dit le chrétien quand M. Poutine massacre le peuple tchétchène et assassine les journalistes opposants ?(Peut-être comme le regretté G.Marchais :"on ne fait pas d'omelette sans casser d'oeufs"?)
Vous avez une grande responsabilité à soutenir un régime qui pousse son peuple à la guerre et à la haine, sachez-le!
J'ai donc le regret de vous dire que vous n'êtes plus digne à mes yeux d'être un "intellectuel chrétien" crédible, car vous n'êtes crédible ni sur le plan chrétien, ni sur le plan intellectuel.
frantsouazotchka


[ De PP à F. - Visiblement vous ignorez les faits. Je me permets de vous suggérer de vous informer. ]

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Écrit par : frantsouazotchka | 17/03/2009

SIMPLISTE

> Qui n'est pas "pro-US" serait "pro-(ex)URSS" ?
Raisonnement simpliste et bien manichéen.

Écrit par : PMalo | 18/03/2009

VENUSIENNE

> Dans le même ordre d'idée :
http://www.libertepolitique.com/politique-et-bien-commun/5188-otan-une-integration-sans-defense-
L'Europe, puissance vénusienne..Effectivement...

Écrit par : Feld | 18/03/2009

STRASBOURG : REPRESSION CONTRE LES DRAPEAUX ANTI-OTAN

> La police a obligé plusieurs Strasbourgeois à retirer de leurs fenêtres le drapeau avec la mention "No to Nato"

A quelques jours du sommet de l'Otan des 3 et 4 avril, la police a obligé plusieurs Strasbourgeois à retirer de leurs fenêtres ou balcons le drapeau de la paix aux couleurs arc-en-ciel avec la mention "No to Nato" (Non à l'Otan), a dénoncé samedi l'un des intéressés.

"Des policiers sont venus en début de semaine chez moi, en expliquant qu'ils avaient reçu l'ordre de demander aux gens d'enlever ces drapeaux", a expliqué à l'AFP Christian Grosse, par ailleurs membre du secrétariat de la Fédération du parti communiste du Bas-Rhin.
"C'est mon fils qui les a reçus. Ils lui ont dit : +soit vous le retirez, soit on le retire+", a-t-il poursuivi, précisant que le jeune homme avait alors obtempéré. "Mais j'ai raccroché le drapeau dès le lendemain". M. Grosse n'est pas un cas isolé: "Nous avons eu connaissance de plusieurs autres personnes qui ont reçu la visite de la police à cause de leur drapeau", a-t-il souligné.
Interrogée par l'AFP, la préfecture déclinait samedi tout commentaire à ce propos. La coordination anti-Otan de Strasbourg a distribué quelque 400 drapeaux arc-en-ciel semblables à ceux qui avaient fleuri en Europe à l'occasion de la guerre en Irak en 2003, portant les mentions "Pace" (Paix) et "No to Nato". "A l'époque de l'Irak, il n'y avait eu aucun problème avec ces drapeaux", relève M. Grosse. Mais ces nouvelles mesures s'inscrivent "dans un contexte plus général où les autorités cherchent à mettre des bâtons dans les roues des organisateurs du +contre-sommet+ de l'Otan", a-t-il estimé.
Dans une lettre au préfet, au directeur adjoint de la police nationale ainsi qu'au maire de la ville de Strasbourg Roland Ries (PS) et à son premier adjoint, le PCF a demandé à ce que ces intimidations cessent, a précisé M. Grosse qui y voit "un problème de démocratie". Le sommet de l'Otan est prévu du 3 au 4 avril à Strasbourg et dans les villes allemandes voisines de Kehl et Baden-Baden. Outre les vingt-six chefs d'Etat et de gouvernement, dont le président américain Barack Obama, sont aussi attendus pour un contre-sommet entre 30.000 et 60.000 manifestants de quelque 500 collectifs de 23 pays. AFP

Écrit par : Annie | 24/03/2009

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