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13/02/2009

L’importance de la venue du pape en Israël

réaffirmée par le rabbin Rosen et par Benoît XVI :


 

  

Le rabbin David Rosen, chargé du dialogue interreligieux au sein du grand rabbinat d'Israël, revient (La Croix, 12 février) sur la crise suscitée par les propos négationnistes de Richard Williamson, dans le quotidien français. Il souligne que le dialogue avec l'Eglise catholique « ne s'est jamais arrêté, ni pour le Comité juif international pour les consultations interreligieuses - partenaire juif officiel pour le dialogue avec le Vatican, que je préside -, ni pour le grand rabbinat d'Israël, que je conseille dans le domaine interreligieux ».

 

Il ajoute que « la mise au point faite mercredi 4 février par la Secrétairerie d'État, exigeant que Mgr Williamson se rétracte et que la Fraternité Saint-Pie-X (FSSPX) accepte totalement le concile Vatican II, et réitérant l'engagement du Saint-Siège dans le dialogue judéo-catholique, ainsi que son refus inconditionnel de toute forme d'antisémitisme, a bien sûr apporté la solution que nous recherchions ».

 

Le rabbin Rosen dit aussi ce que disent tous les catholiques : « Cela dit, si tout ceci avait été exprimé onze jours plus tôt, nous aurions pu éviter toute cette souffrance inutile et ces dommages, notamment pour l'image du Saint-Siège lui-même.»

 

Sa conclusion : « Pour ce qui concerne à la fois l'Ijcic et le grand rabbinat d'Israël, nous pouvons maintenant reprendre notre dialogue officiel. Et nous cherchons actuellement avec les services du cardinal Kasper, président du Conseil pontifical pour la promotion de l'unité des chrétiens, une nouvelle date pour notre réunion, prévue en mars 2009... » A propos du prochain voyage du pape en Israël : « Dans le sillage de cet épisode, il est encore plus important pour les relations judéo-catholiques que le pape visite Israël et la Terre Sainte ».

 

  

<< ROME, Jeudi 12 février 2009 (ZENIT.org) - Benoît XVI redit « l'engagement irrévocable de l'Eglise à des relations respectueuses et harmonieuses avec le peuple de l'Alliance » et dénonce à nouveau le « crime épouvantable » de la Shoah et l'antisémitisme. Le pape confirme son prochain voyage en Israël.

Benoît XVI a reçu en audience en fin de matinée au Vatican, en la salle du consistoire, une délégation de la Conférence des présidents des organisations juives américaines majeures. Le pape a évoqué différentes rencontres : aux Etats-Unis l'an dernier, à Washington D.C. et à New York. « Ces rencontres nous permettent de manifester notre respect mutuel. Je veux que vous sachiez que vous êtes très bienvenus ici aujourd'hui, dans la maison de Pierre, chez le pape », a souligné Benoît XVI. Il cite ces rencontres comme « des expériences d'estime fraternelle et d'amitié sincère », et mentionne sa visite d'août 2005 à la synagogue de Cologne, et le 26 mai 2006, celle du camp d'extermination d'Auschwitz-Birkenau.  Le pape redit l'horreur de la Shoah et souligne avec force le lien religieux entre judaïsme et christianisme en disant : « Ces enfants d'Abraham, accablés de douleur et dégradés, avaient  peu de choses pour les soutenir sinon la foi dans le Dieu de leurs pères, une foi que nous, chrétiens, nous partageons avec vous, qui êtes nos frères et sœurs ».

Les mots « énormité », « brutalité », « honte »,  les adjectifs « infâmes », « sauvage »,  « profonde », « sombre », « terrible », ne laissent aucun doute sur les positions stables et réitérées de Benoît XVI et de l'Eglise catholique. Le pape rappelle ses propres paroles à Auschwitz: « Les potentats du Troisième Reich voulaient écraser le peuple juif tout entier; l'éliminer du nombre des peuples de la terre. Alors, les paroles du Psaume:  "On nous massacre tout le jour, on nous traite en moutons d'abattoir" se vérifièrent de façon terrible ».

Il confie pour la première fois qu'il se prépare à visiter Israël et souligne l'importance de son voyage en commentant l'épître de saint Paul aux Romains: «  Moi aussi, je me prépare à visiter Israël, un pays qui est saint pour les chrétiens comme pour les juifs, puisque les racines de notre foi se trouvent là-bas. En effet, l'Eglise tire sa nourriture de la racine de ce bon olivier, le peuple d'Israël, sur lequel ont été greffées les branches sauvages des gentils (cf. Rm 11, 17-24). Depuis les premiers jours du christianisme, notre identité et chaque aspect de notre vie et de notre prière ont été intimement liés avec l'antique religion de nos pères dans la foi.»

Autre pierre miliaire : la déclaration du concile Vatican II, Nostra Aetate, qui, affirme le pape, « a souligné clairement les principes qui ont gouverné l'approche de l'Eglise pour les relations entre chrétiens et juifs depuis lors ».  Il réaffirme l'engagement de l'Eglise « de façon profonde et sans équivoque à rejeter tout antisémitisme » et à « construire des relations bonnes et durales entre les deux communautés ».

Il rappelle à ce propos le geste de Jean-Paul II qui a déposé une prière au Mur des Lamentations, mais en employant le terme que les juifs préfèrent de Mur Occidental en disant : « S'il y a une image particulière qui englobe cet engagement, c'est le moment où mon bien-aimé prédécesseur Jean-Paul II, debout au Mur Occidental de Jérusalem, suppliant Dieu de pardonner toutes les injustices que le peuple juif a dû souffrir. Je fais maintenant mienne cette prière :

« Dieu de nos pères, tu as choisi Abraham et sa descendance pour que ton Nom soit apporté aux peuples: nous sommes profondément attristés par le comportement de ceux qui, au cours de l'histoire, les ont fait souffrir, eux qui sont tes fils, et, en te demandant pardon, nous voulons nous engager à vivre une fraternité authentique avec le peuple de l'alliance » (26 mars 2000). »

Le pape réitère des paroles également fortes pour décrire la Shoah : « La haine et le mépris pour des hommes, des femmes et des enfants qui ont été manifestés dans la Shoah a été un crime contre Dieu et contre l'humanité ».

Mais c'est pour avertir que cette position doit être celle de tout catholique ancré dans la tradition scripturaire : «  Cela doit être clair pour chacun, spécialement ceux qui se réclament de la tradition des Saintes Ecritures, selon lesquelles chaque être humain est créé à l'image et à al ressemblance de Dieu (Gn 1, 26-27) ».

« Toute négation ou toute minimisation de ce crime terrible est intolérable et en même temps inacceptable », déclare le pape qui cite son allocution à l'audience générale du mercredi le 28 janvier dernier contre le « négationnisme » et le « réductionnisme » (cf. Zenit du 28 janvier 2009).

« Ce terrible chapitre de notre histoire ne doit jamais être oublié », ajoute Benoît XVI, avant de préciser la portée d'un tel souvenir : « Se souvenir, c'est faire tout ce qui est en notre pouvoir pour empêcher tout retour d'une telle catastrophe à l'intérieur de la famille humaine, en construisant des ponts d'amitié durable ».

Benoît XVI souhaite que ces relations soient encore plus solides : « Je prie avec ferveur pour que la mémoire de ce crime épouvantable fortifie notre détermination à guérir les blessures qui ont trop longtemps souillé les relations entre chrétiens et juifs. Je désire de tout cœur que l'amitié dont nous jouissons actuellement se fortifie encore davantage de façon à ce que l'engagement irrévocable de l'Eglise à des relations respectueuses et harmonieuses avec le peuple de l'Alliance porte des fruits en abondance. » >>

Zenit - Anita S. Bourdin

 

09:33 Publié dans Religions | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : christianisme

Commentaires

DEPARTS

> Un chroniqueur catholique que je ne veux pas nommer (pas de polémiques personnelles !) demande la démission de Benoît XVI. C'est injuste et inadéquat. En revanche, ce que l'on attend, c'est le départ de NNSS Castrillon Hoyos, Re, et de quelques autres : ceux qui ont tenu la main à la cagade inouïe des premiers jours du scandale, et que le cardinal Schönborn accuse de "faute".

Écrit par : Rembar | 13/02/2009

A QUI

> On aimerait que tous les journalistes catholiques fussent occupés à assécher les Marais Pontins, faisait dire à un de ses personnages Michel de Saint Pierre (mais c'était avant la conversion de Patrice de Plunkett, bien sûr !!!!!!!!!) Pour réagir à la citation de Rembar, à qui un Pape pourrait-il remettre sa démission ?

Écrit par : Arnaud de Latrollière | 13/02/2009

HISTORIQUE

> On nous dit que ce voyage de Benoît XVI en Terre Sainte est celui de tous les dangers (surtout après l'affaire Williamson) et qu'il devra peser ses mots, et certes la situation politique d'Israël et de la Palestine rend toute parole du Pape délicate, pouvant être mal interprétée ou mal reçue...
Mais l'on a dit cela avant chaque voyage de Benoît XVI (notamment avant son voyage en France), et l'on s'est aperçu ensuite qu'il n'en était rien et que les craintes étaient infondées.
Je suis sûr que la visite de Benoît XVI en Terre Sainte sera un moment historique, que sa parole sera libre, et j'espère que son message de paix sera entendu.

Écrit par : Michel de Guibert | 13/02/2009

ROME, February 11, 2009 (LifeSiteNews.com) - The dissident, leftist
movement in the Catholic Church over the last forty years has severely undermined the teaching of the Catholic Church on the moral teachings on life and family, a prominent US Orthodox rabbi told LifeSiteNews.com.
Rabbi Yehuda Levin, the head of a group of 800 Orthodox rabbis in the US and Canada, also dismissed the accusations that the Holy See had not sufficiently distanced itself from the comments made by Bishop Richard Williamson of the Society of St. Pius X (SSPX) on the Holocaust.
He called "ridiculous" the accusations that in doing
so Pope Benedict VXI or the Catholic Church are anti-Semitic and
described as "very strong" the statements distancing the Holy See and
the Pope from Williamson's comments.
Rabbi Levin was in Rome holding meetings with high level Vatican
officials to propose what he called a "new stream of thinking" for the Church's inter-religious dialogue, one based on commonly held moral teachings, particularly on the right to life and the sanctity of natural marriage.
"The most important issue," he said, is the work the Church is doing
"to save babies from abortion, and save children's minds, and young
people's minds, helping them to know right and wrong on the life and
family issues."
"That's where ecumenism and inter-religious dialogue has to go."
Rabbi Levin particularly defended Pope Benedict, saying he is the genius behind the moves of the late Pope John Paul II to reconcile the Church with the Jewish community. "Anyone who understands and follows Vatican history knows that in the last three decades, one of the moral and intellectual underpinnings of the papacy of Pope John Paul II, was Cardinal Ratzinger. "And therefore, a lot of the things that Pope John Paul did vis-à-vis the Holocaust, he [Benedict] might have done himself, whether it was visiting Auschwitz or visiting and speaking in the synagogues or asking forgiveness. A lot of this had direct input from Cardinal Ratzinger. Whoever doesn't understand this doesn't realise that this man, Pope Benedict XVI, has a decades-long track record of anti-Nazism and
sympathy for the Jews."

Read related LifeSiteNews.com coverage: Rabbi Speaks on Pope Benedict Controversy: Leftist Catholics Using Jews to Attack the Pope
http://www.lifesitenews.com/ldn/2009/feb/09021007.html

Écrit par : Du rabbin Levin à propos de Benoît XVI, | 14/02/2009

CIRCONSPECTION

> Certes, mais soyons lucides : le voyage du pape en Israël, ayant lieu après l'affaire intégriste, ne se passera pas de la même façon que s'il avait eu lieu avant. Teneur des propos attendus, gestes, atmosphère, manifestations et commentaires se ressentiront nécessairement de ce qui vient d'avoir lieu. Or ce qui vient d'avoir lieu n'était pas du fait du pape, mais d'un infime marginal fêlé, qu'il aurait été facile de laisser dans sa marginalité extérieure à condition de le dire à temps. Faute de l'avoir fait, on s'est mis dans la situation d'être éclaboussé par ce "Mgr" Nobody, puis de devoir fournir de nouvelles preuves de ce qui était pourtant établi depuis longtemps : la bonne volonté du Vatican envers le peuple juif. Qu'est devenue la bonne vieille prudence de l'Eglise et sa légendaire circonspection ?

Écrit par : Festina lente | 15/02/2009

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