03/02/2009
Le cardinal Schönborn : " Il y a eu faute de la part de collaborateurs du Vatican...
...mais la mise au point
que le pape a faite
est sans équivoque " :
À propos de l'affaire Williamson, extrait de l’interview du cardinal dans La Vie :
« De façon évidente, une faute est survenue. Il faut le reconnaître. Voilà ce qui est clair pour moi, et aussi pour beaucoup d'autres évêques, et aussi pour le pape qui l'a dit hier très clairement : quelqu'un qui nie l'Holocauste, la Shoah, ne peut pas être réhabilité dans une fonction ecclésiastique, il n'y a absolument aucun doute là-dessus. Et l'on doit ici adresser une critique certaine aux collabo-rateurs du Vatican qui dans ce cas, de manière évidente, n'ont pas regardé la chose de suffisamment près ou qui n'ont pas creusé l'information avec assez d'égards. Mais la mise au point que le pape a faite est totalement sans équivoque : il est très clair que ces quatre évêques, s'ils veulent engager une totale réconciliation avec l'Eglise, ce qui est très souhaitable, doivent, de façon claire, reconnaître le Concile sans réserves. »
http://www.lavie.fr/index.php?id=schonborn
Commentaire - Les choses sont claires. Des trois évêques subsistants (le quatrième s’étant disqualifié délibérément), seront considérés comme « ecclésiacompatibles » ceux qui recevront - comme le reste de la chrétienté mondiale - le deuxième concile oecuménique du Vatican, et notamment Nostra Aetate ; les autres pourront aller fonder une secte. Les lefebvristes doivent renoncer à l’idée qu’ils pourraient entrer dans l’Eglise le poing sur la hanche.
PS/ Le cardinal Schönborn est très proche de Benoît XVI. C’est, par ailleurs, l’homme de l’oecuménisme. Son avis est magistral. Il recoupe celui des évêques français. On y adhérera sans hésiter. J’étais ce matin invité à LCI (émission de Valérie Expert) avec Michel Kubler pour commenter cette mauvaise affaire ; entendant ce que disaient les téléspectateurs – tous traumatisés à divers titres par l’infamie de Williamson –, nous avons senti à quel point l'avis de Mgr Schönborn répond bien à l'interrogation générale.
PS 2 / Puisqu'on mentionne La Vie, je tiens à dire ici mon adhésion à ce qu'écrit Jean-Pierre Denis dans Le Monde daté d’aujourd’hui.
15:53 Publié dans Eglises | Lien permanent | Commentaires (25)
Commentaires
SECTE ?
> fonder une secte ? pourquoi ? ce n'en était pas déjà une ?
Écrit par : bernard gui | 03/02/2009
DOM GERARD
> Mais si. J'entends encore dom Gérard, lors de sa rupture en 1988 avec Ecône, dire : "Je n'ai pas fondé ce monastère pour en faire cadeau à une secte."
Écrit par : Garrigou | 03/02/2009
> pourrait-on vous voir sur LCI, en mettant un lien SVP?
Écrit par : jean christian | 03/02/2009
POLITIQUE
> Ce n'était pas une secte mais un schisme, qui risque de se cristalliser maintenant sur mgr Wiliamson s'il ne renie pas plus clairement ses propos, avec un petit carré d'irréductibles solidifiés pour longtemps. Ce que Benoit XVI voulait précisément éviter.
Tout ceci confirme bien que derrière une querelle liturgique et théologique, il y a une adhérence à une sensibilité politique.
Dieu nous garde des confusions entre les opinions personnelles des chrétiens et la doctrine catholique proprement dite, celle à laquelle un fidèle se doit d'adhérer. Pas de dogmes en amtière temporelle, en dehors des enseignements de l'Eglise!
Quand des pasteurs ou des prêtres oublient cette prudence élémentaire, ils pèsent sur la liberté de choix de leurs ouailles, et provoquent des catastrophes. Ceci vaut à droite comme à gauche.
Écrit par : françois | 03/02/2009
OU EST LA FAUTE SIGNALEE PAR LE CARDINAL SCHÖNBORN
> Peut-être ai-je mal lu, mais je ne suis pas tout à fait d'accord avec votre interpétation, ou du moins je souhaiterais l'expliciter.
Il me semblait, après lecture du texte complet du cardinal Schönborn, que la faute était une erreur d'organisation et de communication de la part de l'Eglise : une TV suédoise était au courant avant les évêques de la parution du décret, et en a profité pour sortir de ses bobines une intervention de Mgr Williamson datant de novembre. Les évêques n'ont pu intervenir de façon organisée que quelques jours après, et le mal était fait.
Or, ce Mgr Williamson est apparemment un habitué de la chose scandaleuse, et ce depuis longtemps, même avant son ordination si j'ai bien compris. Le Pape était donc bien au courant de ses paroles, et a agi en toute connaissance de cause. Simplement, c'était sans compter sur la sortie de ces fameuses bobines suédoises 3 jours avant la date officielle du décret... et avant la mise en place d'une stratégie de communication adéquate dans l'Eglise.
Il s'agit apparemment donc d'un coup monté volontairement par cette chaîne suédoise, pour faire éclater le scandale -qui aurait de toute manière éclaté- de manière plus forte et avant que l'Eglise n'ai eu le temps de préparer un discours clair et uni.
La (double) faute de la part de collaborateurs de l'Eglise relevée par le cardinal Schönborn est donc :
- la présence de fuites vers cette TV suédoise ;
- le manque d'organisation dans la communication de l'Eglise pour anticiper la crise.
La conjonction de ces deux manquements donne le résultat que l'on sait.
PMalo
[ De PP à PM - Non, il y a plus ; la faute la plus grave a été commise dans les 48 heures qui ont suivi le scandale Williamson : c'était le très mauvais commentaire du Vatican, et peut-être même le fait de ne pas surseoir à la publication du décret. Ne cherchons pas à minimiser les faits. Ils sont là, et ils sont graves. Je dispose d'informations que je n'ai pas à divulguer, mais qui établissent le fait que les "collaborateurs du Vatican" était décontenancés. Ils étaient loin d'être aussi bien informés que vous ne le pensez. Or ils sont en principe chargés d'informer le pape... ]
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Écrit par : PMalo | 03/02/2009
> Dieu soit loué pour cette mise au point du Cardinal Schoenborn !
Écrit par : Damien | 03/02/2009
Soutenons le Saint Père
Une pétition circule sur internet de soutien à l'action du Saint Père.
http://www.soutienabenoitxvi.org/
Les premiers résultats sont encourageants : Depuis hier on en est à plus de 12.000 signatures.
Le site liturgia.org ( schola sainte Cécile ) on trouve un argumentaire en faveur de cette initiative :
http://www.schola-sainte-cecile.com/2009/02/03/soutenons-notre-saint-pere-le-pape-benoit-xvi/
Au moment où beaucoup de journaux et autres organes de presse prétendument catholiques lancent des pétitions dont l’objectif clair est le dénigrement de la personne et de l’œuvre de notre Saint Père le Pape Benoît XVI, il est indispensable que les fidèles de toutes sensibilités liturgiques ou autres se rassemblent autour du Souverain Pontife pour lui manifester leur attachement et leur sollicitude. Le moment en effet est grave, car il s’agit pour le successeur de Pierre de pouvoir compter sur tous les Catholiques de bonne volonté pour mieux réussir l’unité dans la Sainte Eglise et pour réaliser la pleine communion de tous ses fils dont pour certains les circonstances et les conflits nés dans la tourmente post-Vatican II avaient laissé croire qu’ils avaient été rejetés du milieu de l’Eglise romaine. Le retrait des excommunications des quatre évêques de la Fraternité Saint-Pie X participe de cet effort du Saint Père et nous invite à prier davantage pour le succès de sa mission au service de la restauration de la tradition catholique dans le cadre de l’herméneutique de la continuité. Signons donc tous cette lettre lancée par un groupe de Catholiques toutes sensibilités confondues et qui sera remise au Pape avec les signatures pour lui témoigner de notre fidélité, de notre filial attachement et de notre soutien sans faille dans tout ce qu’il entreprend pour réconcilier l’Eglise avec elle-même.
Le site Liturgia.com vous invite à faire connaître partout autour de vous cette initiative.
Écrit par : Jean Michel Roulet | 04/02/2009
"POLITIQUEMENT CORRECT" ???
> Monsieur Plunkett. Vous écrivez quer le Vatican était mal informé. Sûrement, mais le Vatican n'est pas la CIA et la CIA n'a pas su éviter le 11 septembre ni attraper Ben Laden. On pourrait en citer mille autres. Et puis on ne parle que du négationisme quand il s'agit de la Shoah. Le négationisme ne s'étend-il pas aussi aux athés qui nient la même évidence, la réalité de Dieu,à ceux qui se croient pouvoir disposer de la vie et qui promeuvent avortement et ou l'euthanasie, comme s'ils étaient créateurs de quoi que ce soit, etc..., à ceux qui promeuvent l'homosexualité et tous ses travers comme si la nécessité du couple n'était pas une évidence ? Tout cela n'est-il pas une forme de négationisme aussi grave que les propos ineptes d'un ignorant, ou d'un imbécile. Peu importe ce qu'il est, fût-il évêque!
Mais ceux qui crient et hurlent contre le Pape sont-ils clairs sur les questions évoquées plus haut?
C'est vite dit et mériterait d'être développé, mais assez de cette orientation permanente vers le politiquement correct.
Un catholique n'attaque pas le Pape, point barre. Ce n'est pas le critique qui est en charge de la barque de Pierre. Celui qui juge c'est le Christ. Point. Nous avons un devoir de soumission et d'humilité envers celui que le Christ a choisi pour son Eglise. Tout l'évangile est rempli de cela et des exemples de ceux qui pensent le contraire, tel Judas qui savait toujours mieux ce qu'il fallait faire du parfum de Marie Madeleine et autre!
NJ
[ De PP à NJ :
- Vous trouvez que le cardinal Schönborn "attaque le pape" et que c'est un Judas ?
- Vous trouvez que ceux qui nient la Shoah ne sont pas plus en faute que ceux qui ne partagent pas vos convictions religieuses ?
- Vous croyez que dire n'importe quoi sur l'Histoire, c'est défier le "politiquement correct" ?
Alors nous ne sommes pas sur la même longueur d'ondes. Vous n'êtes d'ailleurs pas non plus sur celle du pape, qui a redit la semaine dernière ce qu'il fallait penser de la Shoah. Ainsi votre raisonnement est une illustration des obstacles qui risquent d'empêcher de futures (éventuelles) discussions entre l'Eglise et le lefebvrisme...
Ce qui est en train de se dessiner dans les milieux catholiques est lourd de conséquences pour l'avenir. On voit deux groupes se former :
a) ceux qui évaluent à sa juste mesure de gravité l'affaire Williamson et sa mauvaise gestion vaticane ;
b) ceux qui pensent sans trop oser le dire - sauf les extrémistes - que cette affaire n'a pas d'importance.
Le groupe "a" est de très loin le plus nombreux, et l'on y trouve - comme le soulignait judicieusement JP Denis - aussi bien des papistes, solides mais lucides, que des "catholiques de progrès" (lire : catholiques de gauche) chevronnés : deux catégories qui n'avaient guère l'habitude de réagir ensemble et de se parler. C'est là un signe de renouveau dans le petit monde catho français, et il faut s'en réjouir.
Quand à la catégorie "b", il faut prier pour qu'un miracle ait lieu : qu'elle cesse enfin de se regarder le nombril en se prétendant victime, et qu'elle prenne en considération le reste de l'humanité. ]
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Écrit par : NJ | 04/02/2009
IMPRUDENCES
> Je crains que Mgr Darío Castrillón Hoyos ait, dans sa précipitation, commis bien des imprudences et qu'il ne porte une lourde responsabilité dans cette affaire...
Écrit par : Michel de Guibert | 04/02/2009
@ Jean-Michel Roulet
L'argumentaire que vous citez pour soutenir Benoït XVI commence ainsi :
"Au moment où beaucoup de journaux et autres organes de presse prétendument catholiques lancent des pétitions dont l’objectif clair est le dénigrement de la personne et de l’œuvre de notre Saint Père le Pape Benoît XVI..."
C'est clairement la pétition de "La Vie" qui est visée par ces propos ; on peut être d'accord ou pas avec le principe de cette pétition, mais il serait très injuste de laisser croire qu'elle vise à dénigrer la personne et l'oeuvre de Benoît XVI.
Jean-Pierre Denis, répondant à Gérard Leclerc, écrit :
"On peut juger notre démarche inutile ou inopportune. Mais ne faites pas dire à cet appel le contraire de ce qu'il dit. Ne mettez pas en doute ni l'attachement des signataires au pape, ni le sens même de leur message. D'ailleurs, vous l'avez lu : le paragraphe suivant insiste sur l'enseignement de quatre papes successifs quant au judaïsme. (...)
Il faut de toutes nos communes forces dissiper ce nuage-là, précisément pour proclamer ce qui pour vous et moi demeure une évidence : l'Eglise qui a fait de Jean-Marie Lustiger un évêque et un cardinal n'est pas antisémite.
Il faut de toutes nos communes forces poursuivre le dialogue entre les catholiques. Vous le savez bien, j'ai pris sur ce plan-là des risques personnels et je suis prêt à en prendre encore, quoi qu'il m'en coûte."
Il me semble que vous risquez d'encourir le reproche de faire partie de "ceux qui pensent sans trop oser le dire - sauf les extrémistes - que cette affaire n'a pas d'importance", dont parlait Patrice de Plunkett
Écrit par : Michel de Guibert | 04/02/2009
CHANGER LE TITRE EST DEVENU NECESSAIRE
> Vous écrivez le 26/01 : "un évènement à ne pas surévaluer, même si les media s'y emploient."
Et le 03/02 vous indiquez que "ce qui est en train de se dessiner dans les milieux catholiques est lourd de conséquences pour l'avenir[...]" et qu'il faut prier pour que "ceux qui pensent sans trop oser le dire - sauf les extrémistes (?) - que cette affaire n'a pas d'importance".
Comment comprendre ? J'imagine que le premier avis est strictement circonscrit au document de la Congrégation pour les Evêques publié le 31/01 tandis que le second ne concerne que l'"affaire" mise en parallèle par les media.
Sinon on ne saurait comprendre ce soudain paradoxe.
Thomas
[ De PP à T. - Le sous-titre en question a changé de résonance au fur et à mesure du développement (terrible) de la controverse. A la fin il semblait dire autre chose que ce qu'il disait initialement. Je l'ai donc modifié, comme vous pourrez le constater, ainsi que le titre général de la note. Leur nouveau libellé correspond non seulement à ce que l'on voit aujourd'hui - notamment avec l'analyse claire et sévère du cardinal Schönborn -, mais aux dizaines de commentaires qui ont suivi cette même note. Quant aux extrémistes qui méritent votre point d'interrogation, hélas ils existent, on le voit assez (sauf si l'on en fait partie)... Mais ce blog évite autant que possible d'aggraver les choses en lançant des noms. Que leur exquise sensibilité ne s'en offusque pas. (Car, s'ils affirment ne pas exister, ils ont l'étrange réflexe de se reconnaître quant on évoque leur existence ! ]
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Écrit par : Thomas | 04/02/2009
QUESTION
> Je vous remercie pour votre éclairage suite à ma question. J'ajoute que mon point d'interrogation derrière le terme "extrémiste" était sincère. Je ne vois toujours pas qui l'on désigne ici. Mais peu importe.
Bien à vous.
Écrit par : Thomas | 04/02/2009
NOUS DECHIRER ?
> Effectivement, si le pape, avant de lever la peine d'excommunication, n'avait pas de renseignements approfondis et fiables sur les protagonistes, c'est grave. Mais sa mise au point est claire et nette. On ne peut être catholique et antisémite, on ne peut être catholique et rejeter Vatican II. J'ai bien peur que les intégristes ne soient pas vraiment sincères et mènent pas mal de gens en bateau. Quand je vois la tournure récente des événements (pétition, contre-pétition, déclaration, interpellation, etc.), je pense qu'il est urgent de prier pour que Dieu nous ramène la sérénité et la paix des esprits. Ce n'est pas quand l'oecuménisme progresse avec nos frères anglicans et orthodoxes que nous allons, nous catholiques, nous déchirer? Surtout à cause de quelqu'un comme Williamson.
Écrit par : vf | 04/02/2009
DEFAILLANCES
> "Les choses sont claires. Des trois évêques subsistants (le quatrième s’étant disqualifié délibérément), seront considérés comme « ecclésiacompatibles » ceux qui recevront - comme le reste de la chrétienté mondiale - le deuxième concile oecuménique du Vatican, et notamment Nostra Aetate ; les autres pourront aller fonder une secte. Les lefebvristes doivent renoncer à l’idée qu’ils pourraient entrer dans l’Eglise le poing sur la hanche..."
Complètement d'accord avec cela. La communication du Vatican à mon avis a été défaillante sur ce point de l'acceptation obligatoire de Vatican II et Nostra Aetate, et c'est cela qui nous chiffonne tous. Et que penser de Philippe Laguérie réintégré avec le Bon Pasteur et de ce qu'il dit sur son blog qui prouve qu'il n'accepte pas vraiment ces textes ?...
Écrit par : Martine | 04/02/2009
OECUMENISME INTRA-ECCLESIAL
> Dans le Concile Vatican II, il y a des textes à connotation dogmatique et des textes à connotation pastorale d'ailleurs fruits d'une concaténation de motions fort diverses voire hétéroclites. Benoît XVI, qui en était et même à la pointe, saura très bien faire reconnaître aux traditionalistes ce qui était essentiel et non secondaire, comme il a déjà réussi à le faire avec Mgr Lefebvre qui avait accepté de signer en 1988 le chapitre 25 de Lumen Gentium sur le Magistère ecclésiastique. Les commentateurs confondent tout et ne connaissent pas Vatican II. Comme tous les textes, il peut parfois être interprété de diverses manières. L'herméneutique qu'en fait Benoît XVI est plus proche de la Tradition que l'interprétation qu'en font nombre de théologiens et même d'évêques. Benoît XVI a d'ailleurs critiqué ceux qui veulent une herméneutique de rupture en se réclamant faussement de "l'esprit du concile". Il veut un recentrement. Faisons-lui confiance et cessons de placer la moindre virgule de Vatican II au dessus du symbole de Nicée. Il faut être un peu souple en Eglise (en reprenant ce qu'il y a de bon dans la rhétorique byzantine) et visons les articles du Credo, en acceptant qu'il y ait plusieurs demeures dans la maison du père. Il en a d'ailleurs toujours été ainsi au cours de l'histoire de l'Eglise. J'appelle cela le vrai oecuménisme intra-ecclésial.
VP
[ De PP à VP - A ceci près : les partisans de la rupture, depuis trente ans, ne mettent pas du tout les textes du concile (encore moins ses virgules) au dessus du Credo. Ce qu'ils mettent au dessus du Credo, c'est cette chose imaginaire qu'ils ont inventée et qu'ils nomment "esprit du concile". Au nom de cet "esprit" fictif, ils exigeaient que l'on contourne les véritables volontés du concile, et que l'on fasse autre chose, dans une perpétuelle surenchère. Raison pour laquelle le concile n'a pas été reçu comme il l'aurait dû. Raison pour laquelle, aussi, le lefebvrisme s'est posé en réaction "anticonciliaire", confondant les textes authentiques et
l' "esprit" fictif. Tant que l'on n'aura pas renvoyé dos à dos ces deux camps symétriques (avec leur fausse interprétation), on restera dans l'arbitraire et la crispation. D'autant que ces deux camps, chacun de son côté, sont ancrés dans des préjugés "politiques" séculiers : leur vraie nature est idéologique et sociologique plutôt que religieuse. L'une des fautes des "collaborateurs du Vatican" (dixit Mgr Schönborn) dans cette affaire est de n'avoir pas tenu compte de ce verso idéologico-politique. D'où la réaction inadéquate au coup Williamson, et l'effet affreux provoqué dans l'esprit des gens ! Nier cet effet serait coupable à tous points de vue, y compris pastoral. Cette affaire n'est absolument pas "close" dans l'opinion publique, même si le cardinal Bertone la déclare "close" du point de vue - d'abord italien - de la Curie romaine. Il semble d'ailleurs que son confrère Schönborn voie plus clairement l'étendue des dégâts.
Certes, quelques voix s'élèvent (dans des milieux "catholiques" bien peu "universels" !) pour dire que l'état d'esprit des gens n'a aucune importance. Ce mépris est caractéristique de l'intégrisme, courant idéologique utilisant le vocabulaire religieux. Un tel mépris montre une indifférence totale envers les tâches d'évangélisation, QUI NE PEUVENT IGNORER LES REALITES HUMAINES. Cette indifférence n'est pas surprenante de la part de gens qui n'évangélisent pas, et qui conçoivent l'engagement chrétien sous la forme de réunions partisanes entre gens du même bord séculier... ]
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Écrit par : vincent Pellegrini | 04/02/2009
CA DEVIENT GRAVE
> cher Patrice, j'ai relu vos commentaires, notament celui concernant la note de NJ, et je me suis senti visé par votre allusion envers ceux qui pensent que cette affaire n'a pas trop d'importance en b). Cela m'a amené à réfléchir plus avant. Effectivement, j'ai réagi au battage médiatique qui commençait et j'y ai vu une enième résurgence du discours anti-fasciste que l'on nous sert depuis des lustres, dans les médias et certains cercles "progressistes" . Pour moi, le négationisme, en dehors d'être une faute intellectuelle, est une insulte grave mais pas un danger réel. Je n'ai pas perçu alors, le choc profond, la déchirure, que cette affaire crée chez les catholiques et le bouleversement que cela peut entraîner dans l'Eglise. L'élection du nouveau patriarche russe et l'ouverture vers les anglicans étant des événements plus important, pour moi, à ce moment là, que ce que je prenais pour une nouvelle péripétie du dialogue avec les intégristes. J'ai manqué de réflexion et d'analyse sur cette affaire et je l'ai trop vite vu à travers le prisme habituel que l'on a quand on parle de négationisme en France. Effectivement, cette affaire devient grave. Je ne vois pas comment cela se terminera, à part l'exclusion de Williamson et de ses fidèles du dialogue entamé. Mea culpa, mea maxima culpa. Si je vous ai choqué ainsi que les lecteurs de ce blog, par des propos qui ont pu paraître trop légers ou trop complaisants, je vous en demande pardon à tous. La prochaine fois, je tournerais mon clavier sept fois avant d'écrire.
P.S: Merci à vous, cher Patrice, de m'amener à réfléchir et à me poser des questions par votre blog. C'est un véritable outil de réflexion et d'évangélisation.
vf
[ De PP à VF - Mais non, vous n'étiez pas du tout visé ! L'allusion était destinée à quelques franco-français qui prétendent que l'affaire est finie, sous prétexte que les provocations williamsoniennes les gênaient. Elles ne vous gênaient pas, vous, puisque vous êtes aux antipodes d'idées pareilles. ]
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Écrit par : vf | 04/02/2009
OECUMENISME
> J'ai été surpris d'apprendre en effet que le pape n'était pas au courant, au moment de la levée de l'excommunication, des positions douteuses de Williamson. Mais cela explique beaucoup de choses. La faute serait alors dû, non pas à un défaut de communication externe, mais bien à un manque de communication interne.
Patrice de Plunkett a raison de souligner que ce problème sera insoluble tant que, chacun dans leurs camps, progressistes et traditionalistes se croiront détenteurs du véritable héritage catholique. En cela, la démarche œcuménique du pape est salutaire : plus qu'un "juste milieu", il incarne la dynamique de Vatican II. Je rejoins Christophe Geoffroy (La Nef, février 2008) pour affirmer qu'il s'agit là d'un "magnifique symbole" et d'une démarche légitime du pape "qui consiste à trouver un accord d'abord avec nos frères les plus proches, garantissant ainsi la crédibilité de la démarche œcuménique à l'égard des non catholiques". Ce point, assez écarté des polémiques jusqu'à maintenant, me paraît en fait central car il explique la décision du pape mieux qu'un soi-disant "favoritisme" en faveur des intégristes.
Écrit par : Quentin | 04/02/2009
PLUS VITE QUE LA MUSIQUE
> La Vie fait les mêmes raccourcis erronés que les autres. Elle fait dire au cardinal Schönborn que les évêques traditionalistes sont réhabilités. Ce n'est pas le cas et cela change toute l'exégèse médiatique de cette affaire. Le Vatican, qui respecte les étapes logiques, vient d'ailleurs de demander à Mgr Willamson de se rétracter s'il veut dans le futur - et après de longues explications théologiques - être réhabilité. Mgr Schönborn n'a pas saisi que la chronologie des événements (fuites dans la presse italienne) obligeait le pape à confirmer rapidement la signature du décret et à clarifier la chose pour tuer les fausses interprétations de son geste (ouverture de "colloques" et non réhabilitation). Maintenant, si l'on veut comme le cardinal Schönborn que le pape fasse de la communication immédiate comme un politicien anticipant les mouvements d'opinion et calquant son agenda sur la presse, alors Mgr Schönborn a effectivement raison. Le problème c'est que le décret a été signé au plus tard dans la journée du 21 et que l'émission TV suédoise a été diffusée le 21 au soir. On ne peut exiger du pape la prescience ni de prévoir qu'il y aura dès le mercredi une fuite en direction de deux vaticanistes publiant leur scoop le jeudi (l'un des vaticanistes avait d'ailleurs déjà bénéficié d'une semblable fuite pour annoncer la publication du motu proprio sur l'ancienne messe).
VP
[ De PP à VP - Je suis quant à moi de l'avis inverse, qui est celui des évêques français - et de Mgr Schönborn : un minimum de réalisme aurait commandé de surseoir à la publication du décret et de prendre le temps de rendre claire, et compréhensible de tous, la démarche de l'Eglise catholique. Sans oublier d'assainir le déplorable et honteux quiproquo créé sur la question de la Shoah !
Kubler et moi avons dû nous fâcher, à LCI, quand certains téléspectateurs se sont mis à dire que le pape était antisémite, IIIe Reich, etc. Jamais ils n'auraient exhumé ces calomnies si l'affaire Williamson avait été bien traitée par Rome dès les débuts. Voilà ce que nous a amené cette affaire : elle a ruiné en quelques jours trois ans de travail pédagogique pour expliquer au public qui était vraiment Benoît XVI, sa famille, etc.
Il n'aurait tenu qu'au Vatican de faire toute la lumière dès le premier instant, quitte à prendre son temps. C'est justement la précipitation qui a créé la confusion, ce qui a ouvert un boulevard aux articles malveillants (ou haineux) des médias européens.
Je dois redire ici ce que j'ai déjà dit sans pouvoir donner de détails : je sais, de source romaine sûre et haut placée, à quel point les "collaborateurs du Vatican" ont été mal informés - et même inconscients du problème - dans les premières 48 heures du scandale. J'en suis le témoin direct, et je vous en donne ma parole de chrétien. ]
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Écrit par : Vincentius Peregrinus | 04/02/2009
QU'ON NE SE RACONTE PAS D'HISTOIRES
> Entièrement d'accord avec vous sur cette note.
On voit certains commentateurs catholiques qui partent de cette affaire en ne parlant pas du problème de fond qu'elle engendre à travers l'infamie des propos et qui ne veulent voir que la manipulation. Qu'il y ait manipulation cela saute aux yeux, mais ne vouloir voir que cela sans noter la gravité des propos dans la bouche de cet évêque et les conséquences désastreuses qu'ils peuvent avoir, je ne peux pas comprendre cela pour un catholique : où est la plus élémentaire charité vis-à-vis de nos frères juifs dans cette attitude?
S'agissant du concile Vatican II, je l'ai, comme bien d'autres, entièrement lu et j'en ai tiré un grand profit. Je l'ai lu d'abord parce que j'ai été scandalisé d'entendre des commentaires très assurés sur ce concile faits par des personnes qui ne s'étaient même pas donnés la peine de le lire: je trouve cette attitude consternante…Et dans notre pays de culture idéologique, finalement pas surprenant : cela ne va pas dans leur direction donc ils ne connaissent pas, et chaque fois que l'occasion se présente, ils l'écornent. Où est la réception filiale dans cette attitude? Concernant le texte sur la liturgie, je l'ai même lu 3 fois pour qu'on ne puisse pas me raconter des histoires.
On serait catholique et on mépriserait Vatican II. Et il n'y a pas à brandir le Credo pour sous-entendre qu'à côté, cela ne ferait pas le poids. Oui Vatican II est un événement très important dans l'Eglise et heureusement une grande majorité, chacun à sa place (Eglise enseignante, Eglise enseignée) l'a bien compris. Mais cette majorité-là n'a pas l'habitude de faire du bruit.
Comment ne pas adhérer aux réactions du Pape, des cardinaux et des évêques qui, tous, déclarent que Vatican II doit être accepté sans réserve par les "Lefebvristes".
Un point d'ailleurs mérite d'être éclairci : j'ai largement entendu dire que Mgr Lefebvre avait tout signé. Y a t'il un moyen de le savoir avec certitude?
OlP
[ De PP à OlP - Oui, Mgr Lefebvre a tout signé sauf un seul document. C'est notoire et facile à vérifier. ]
Écrit par : olivier le Pivain | 04/02/2009
PAS DE DISCUSSIONS AVEC LES INTEGRISTES S'ILS REJETTENT VATICAN II ET SI WILLIAMSON NE RENIE PAS SES POSITIONS
> Les dépêches : '' L'évêque intégriste négationniste Richard Williamson doit "prendre sans équivoque et publiquement ses distances" avec ses déclarations sur la Shoah avant d'être admis aux fonctions épiscopales dans l'Eglise catholique, a déclaré mercredi le Vatican dans un communiqué.
Le Vatican a assuré que ces déclarations faites à une chaîne de télévision suédoise n'étaient "pas connues" du pape Benoît XVI "au moment de la levée de l'excommunication" des quatre évêques intégristes de la fraternité sacerdotale Saint Pie X (FSSPX).
Le communiqué émanant de la secrétairerie d'Etat, le "gouvernement" de l'Eglise catholique au Vatican, a posé également comme "condition indispensable à une future reconnaissance de la FSSPX la pleine reconnaissance du concile Vatican II et des papes" qui ont suivi ce concile.''
Écrit par : Les conditions du Vatican, | 04/02/2009
MAIS NON, PAS GAUDIUM ET SPES
> Et puis sur Vatican II il faut arrêter de dire (je lis ça partout en ce moment) que "Gaudium et spes" a été critiqué par Ratzinger pour "son optimisme et son manque de théologie".
Oui, et alors ? Car ce que les lefebvristes rejettent avant tout, ce n'est pas "Gaudium et spes" ! C'est "Nostra Aetate" et c'est la déclaration "Dignitatis humanae" sur la liberté religieuse. Et ces documents-là, je ne sache pas que Ratzinger les ait critiqués.
Écrit par : Epi | 04/02/2009
MERKEL ET LES MEDIAS
> Même après la clarification du pape sur la Shoah, Angela Merkel est venue dire que cette clarification était insuffisante. Face à des gens qui vous cherchent des crosses et ne veulent pas entendre tout ce que vous avez dit sur la Shoah depuis des années, vous pouvez faire ce que vous voulez et même changer l'agenda de votre communication sans changer vraiment la nature de l'hostilité qui vous cible. Vous pouvez tout au plus atténuer la fronde et en cela je suis d'accord avec Patrice de Plunkett. Reste le principal enseignement sociologique de cette affaire. Rousseau parlait d'une religion civile, avec ses dogmes, qui devait remplacer les religions révélées et primer sur elles. Vous verrez qu'un jour la communauté des journalistes et des politiciens se mêlera encore plus directement des affaires internes de l'Eglise et sommera le pape de s'aligner sur nombre d'acquis idéologiques (applications à la société des théories du socio-constructivisme et du genre, etc.).
VP
[ De PP à VP :
- Nous sommes déjà sous cette pression, et depuis plus de vingt ans !
- Mais ce n'est pas le seul aspect du problème. Il y a l'autre aspect, bien plus important : la nécessité du dialogue clair entre l'Eglise catholique et les gens d'aujourd'hui ; dialogue qui est la condition de l'évangélisation. Tout ce qui brouille ce dialogue, empêche l'évangélisation. En avoir conscience est la pierre de touche. Ne pas vouloir en prendre conscience est... mauvais signe, sur le plan surnaturel.
Conclusion : les faux pas peuvent avoir des conséquences préjudiciables à l'essentiel, qui est l'évangélisation ; mieux vaut ne pas commettre de faux pas, même avec les meilleures intentions du monde ; ou, si hélas la Curie en commet un, mieux vaut reconnaître que c'en était un - et faire en sorte de le réparer. C'est la rude loi de la réalité. Merci au cardinal Schönborn d'avoir été le premier à le dire carrément. ]
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Écrit par : Vincentius Peregrinus | 04/02/2009
Jean-Luc Marion : "Être catholique français, c'est être conciliaire"
http://www.lavie.fr/rubriques-bleues/les-dossiers-de-la-vie/liste-des-articles/article/categorie/51/article/0971
« Une semaine après avoir signé la pétition lancée par La Vie, je me réjouis non seulement de l’avoir fait, mais de l’évolution de la situation. Plusieurs choses paraissent aujourd’hui claires et plusieurs inquiétudes levées. D’abord (mais qui en doutait sérieusement ?), Benoît XVI a sans aucune ambiguïté, et heureusement sans tarder, redit les deux évidences dont l’obscurcissement nous avait révoltés. Premièrement, l’antisémitisme, de quelque manière qu’on l’entende, constitue une faute politique, un péché envers nos frères aînés d’élection, les juifs, un reniement du Christ et un blasphème contre Dieu – point final. Deuxièmement, les catholiques français, je veux dire les catholiques qui sont, depuis cinquante ans, devenus ou restés catholiques, se reconnaissent absolument dans le concile Vatican II, en ont compris le sens et en veulent la mise en œuvre – point final là aussi. J’y vois la confirmation de ce que j’avais écrit lors de la venue du pape à Paris (Le Monde, 12 septembre 2008). Donc, en tant que telle, l’affaire est terminée et la polémique n’est rien de plus que de la polémique. Reste la question des intégristes ultras qui jouent encore la danse des sept voiles avec le Vatican. Autant, dans l’abstrait, le pape joue son rôle en tentant sans trêve de rétablir ou de maintenir l’unité de l’Église, autant on peut se réjouir qu’on lève aussi pour les irréductibles d’Écône et d’autres lieux les anathèmes afin de permettre à terme (et elle n’est pas faite !) une éventuelle communion, autant il ne faudrait pas se montrer trop naïf. Ce schisme (car c’en fut un), nous, les Français, le connaissons mieux que quiconque (on devrait, à Rome, tenir un peu plus compte de notre avis à son propos) : il vient de chez nous (comme d’ailleurs le schisme silencieux des “progressistes” ultras). Et il ne vient pas de la querelle liturgique (qui fut certes une réelle épreuve au début, puis, très vite, devint un prétexte pour permettre un effet de levier), mais d’un refus, ancien et obstiné, du monde moderne, a fortiori postmoderne, qui traverse l’extrême droite, Vichy, l’Action française, l’affaire Dreyfus, le refus du ralliement, etc. Dès lors une double question se pose. Les ultras de l’intégrisme accepteront-ils jamais de renoncer à cela ? On peut en douter. Ensuite, la communion de l’Église vient de ce que chacun y apporte. On a le droit de demander à cette tradition traditionaliste quelle est et fut sa contribution sérieuse à l’Église catholique (universelle) lors des épreuves récentes ? Qu’ont-ils de si précieux à partager avec l’Église universelle ? Qu’ont-ils donné, en dehors des injures et de la revendication donatiste d’être les purs et durs ? Quelles évangélisations, quelles œuvres, quelles grandes théologies, quels saints, quels martyrs ? Au moins, que leur sincérité passe par ce qui reste le test ultime : demander pardon à Dieu (et aux autres catholiques) du tort fait, hier et jusqu’à aujourd’hui, à l’Église. Alors un pardon réciproque deviendra vrai et sain. Utinam. »
Écrit par : L'avis de Jean-Luc Marion, | 04/02/2009
L'EVOLUTION HOMOGENE
> Le vrai problème, c'est que Benoît XVI n'a pas seulement été mal compris cette fois-ci, il l'a été souvent auparavant par un certain nombre d'évêques ou de théologiens qui n'ont pas sa sensibilité liturgique pour ne prendre que cet aspect (je ne vous fais pas un dessin sur la manière dont a été accueilli le motu proprio sur le rite extraordinaire). A chaque fois que le pape fait une déclaration dogmatique claire, beaucoup crient au retour à l'avant-concile ou à la trahison de l'oecuménisme. Or, Benoît XVI ne fait que se recentrer sur les fondamentaux. Il ne tranche pas entre les anciens et les modernes, il élève le débat et l'épure des scories du temps, trouve un langage ontologique adapté à ce temps. Agiter Vatican II comme s'il s'agissait du Coran incréé ne sert à rien. Il faut avant tout retrouver une herméneutique de ces textes répondant au relativisme contemporain et surtout réapprendre les bases: le credo. Cette herméneutique nécessite de retourner à l'essentiel et Benoît XVI fournit toutes les clés. Ne décidons pas à la place du pape de ce qui est l'esprit de Vatican II. Et osons remettre en question notre lecture désormais dépassée de ce concile. Croyons à l'évolution homogène du dogme catholique et suivons la direction donnée par Benoît XVI car avec lui on est sûr de ne pas être en rupture avec la Tradition. Et de répondre aux vrais enjeux théologiques de ce temps evanescent.
VP
[ De PP à VP - Benoît XVI appelle sans cesse à comprendre Vatican II : il ne "l'agite pas comme un Coran incréé". Du reste, personne n'agite les TEXTES de Vatican II comme un Coran incréé. Ceux qui ont fait le contraire de Vatican II au nom de Vatican II, bafouaient les paroles mêmes de Vatican II : or ce sont ceux qui ont le plus souvent "Vatican II" à la bouche. Ne nous laissons pas prendre à leur piège, comme les intégristes s'y sont laissés prendre. D'autre part, la secrétairerie d'Etat vient de rappeler que la réception plénière de Vatican II était un devoir pour tous les catholiques. Je ne crois pas que le cardinal Bertone soit un adepte du Coran incréé. ]
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Écrit par : Vincent Pellegrini | 04/02/2009
@ Vincentius Peregrinus
> La diatribe d'Angela Merkel venait après une première déclaration de Benoît XVI sur la Shoah mercredi dernier, après une déclaration pour le moins un peu rapide de Mgr Bertone disant que l'affaire était close, mais avant la clarification nette attendue de la Secrétairerie d'Etat et des services du Vatican ce mercredi sur le cas de Mgr Williamson et sur les conditions d'un dialogue avec la Fraternité Saint Pie X.
Espérons que maintenant elle reconnaîtra que la clarification souhaitée est opérée !
Écrit par : Michel de Guibert | 04/02/2009
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