06/11/2008
Premier contact d’Obama avec la réalité : Medvedev lui lance un avertissement
Obama veut-il s’éloigner de la ligne de guerre froide instaurée par Bush ? Rien n’est moins sûr, pense visiblement le président russe :
<< "Nous espérons que nos partenaires, la nouvelle administration des Etats-Unis, feront le choix de bonnes relations", a lancé le président russe Medvedev dans son premier discours à la nation depuis son élection en mars. Dans un communiqué, il a invité M. Obama à "un dialogue constructif", reposant sur la "confiance", alors que les relations entre Moscou et Washington avaient retrouvé des airs de guerre froide sous la présidence de George W Bush.
"La Russie est convaincue de la nécessité du développement progressif des relations", a souligné le chef de l'Etat russe, jugeant qu'il existe pour cela "un potentiel positif et solide". Mais il a également dénoncé, au début de son discours, la "politique présomptueuse de l'administration américaine" qui a selon lui entraîné la "tragédie de Tskhinvali", allusion au conflit armé russo-géorgien d'août autour de la région séparatiste d'Ossétie du sud et de sa capitale. "Nous ne reculerons pas dans le Caucase", a-t-il ajouté, affirmant que la guerre lancée par la Géorgie (pro-américaine) avait "déstabilisé l'ordre mondial".
Il a également accusé les Etats-Unis d'avoir provoqué la crise financière internationale "en gonflant la bulle financière pour stimuler leur croissance" et en perdant "tout sens élémentaire de la mesure", avant d'appeler à une "réforme radicale" du système financier international.
Dans ce discours très solennel de 85 minutes prononcé au Grand Palais du Kremlin devant députés, représentants des corps constitués et ministres, le président a détaillé la riposte militaire que la Russie compte opposer au déploiement du bouclier antimissile américain en Pologne et en République tchèque, perçu comme une menace par Moscou. "Pour neutraliser en cas de nécessité le système de défense antimissile, nous allons déployer dans la région de Kaliningrad (enclave russe dans l'Union européenne) le complexe de missiles Iskander", a-t-il déclaré, passant ainsi pour la première fois des menaces aux actes. "Depuis la même région, nous allons brouiller les nouveaux éléments du système de défense antimissile que les Etats-Unis ont l'intention de déployer", a-t-il ajouté. M. Medvedev a aussi accusé Washington d'avoir "utilisé le conflit dans le Caucase comme prétexte pour introduire dans la mer Noire des bateaux de guerre de l'Otan et pour imposer plus vite encore à l'Europe le système antimissiles". >>
[Synthèse des dépêches]
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Commentaires
ZE AMERICANE DRIME
> Première leçon pour Mr Présidentélu : le monde est redevenu multipolaire et en a sa claque du "leadership" américain. Moscou le sait et en joue. Mais les journalistes français et l'UMP se ruent à la prosternation, vivat, vivat, Ze Américane Drime est de nouveau fréquentable, on va pouvoir se rouler derechef dans la vassalité, Notre Maître est revenu ! "Le Maître approche", dit Renfield dans sa cellule en mangeant des mouches et des araignées.
Écrit par : Glaude | 06/11/2008
> Espérons que ce rêve ne deviendra pas cauchemar !
Écrit par : Michel de Guibert | 06/11/2008
MOSCOU NE S'EN LAISSE PAS COMPTER
> Un article paru dans un excellent numéro d'un hebdomadaire suisse sur la crise financière (l'Hebdo) donne les conclusions suivantes sur la situation de la Russie :
"Quant aux Russes, aussi refroidis soient-ils par la chute de leur Bourse et la baisse du prix du pétrole, ils ne s’en laissent pas conter. Plutôt que de prêter leur fortune aux dirigeants dépensiers de Washington, ils cherchent à acheter à bon compte des entreprises prometteuses. En Europe, et partout dans le monde.
Les guêpiers irakien et afghan ainsi que la montée en force de la Russie ont déjà conduit à une redistribution des cartes géostratégiques. La débandade financière étend le phénomène à l’économie. New York n’est plus la Mecque de l’argent. D’autres pôles se constituent. Le processus est lent. Mais inexorable."
http://www.hebdo.ch/edition/2008-43/chronique/opinion/new_york_plus_la_mecque.htm
Écrit par : Dom | 06/11/2008
> Euroland ayant perdu son diable, à qui va-t-on désormais remettre la fourche et les cornes?
Écrit par : jean-michel varcher | 06/11/2008
DE TEHERAN
> Parallèlement, le gouvernement iranien "avertit" les militaires américains qu'il ne permettra aucune violation de son territoire... Ce qui en dit long sur la perception d'Obama par les décideurs perses.. Le message semble en effet lui être destiné:
http://www.iraqupdates.com/p_articles.php/article/39372
Cordialement
Écrit par : ST | 06/11/2008
LA RUSSIE ET NOUS
> J'ai la faiblesse de penser que la Russie est un partenaire aussi important pour l'Europe que les USA, et qu'elle propose plus de potentiel de développement que les USA.
Georges Bush restera dans l'histoire comme le gars aura coûté plus cher aux USA que Hitler, Staline et Ben Laden réunis. Un vrai patriote ! Il a au moins fait la démonstration des limites du discours nationaliste.
Écrit par : Annie | 07/11/2008
RUSSIE / EUROPE / USA
> Il est dommage que peu d'européens se rendent compte que notre partenaire privilégié peut être la Russie mais les medias semblent être contrôlées par les américains et disent tous la même chose.Je vois mal Obama faire quoi que ce soit avec toutes les dettes des USA, il a un pouvoir de maneuvre très limité et s'il ne sourit déjà plus, on ne sait pas ce qu'il prépare pour janvier.
Écrit par : Marc | 10/11/2008
LE NEW YORK TIMES EVOLUE
> La Russie a mis le nouvel élu au pied du mur et comme par hasard le New York Times commence à croire à la version russe de la guerre estivale : les Géorgiens ont attaqué sans motif, les premiers.
Y aurit-il une relation entre les 2 évènements ?
Écrit par : boris | 12/11/2008
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