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26/09/2008

Après le discours de Sarkozy - Rompre avec l’ultra-libéralisme ? Oui, en actes : pas seulement en paroles !

Le mur d’argent continue à barrer l'avenir :


 

 

 

Le principe de réalité a tranché. En s’écroulant sous nos yeux, le système financier ultralibéral  avoue (de façon obscène) ce qu’il était depuis le début : un énorme parasite vampirisant l’économie réelle. Scandale des subprimes, scandale des LBO, scandale de la spéculation sur les marchés à terme, scandale de l'opacité des produits financiers, scandale des normes comptables, scandale  des agences de notation, scandale des paradis fiscaux…  Ceux qui – comme nous – disaient depuis dix ans[1] que tout ça était illégitime et finirait mal, sont navrés d'avoir eu raison.  

Notre pensée va aux foules que la crise systémique va ruiner.

Elle va aux politiques, pour leur dire : « Maintenant l’urgence est de réinventer l’Etat. »

En troisième lieu, tout de même, elle va aux libéraux. N’ont-ils pas honte ? Mais non, mais non... Un gandin proclame dans la presse qu’en aucun cas on ne doit limiter les supersalaires et les parachutes dorés !

Oser dire ça est une insulte aux pauvres d’aujourd’hui et aux ruinés de demain ; j’espère pour ce type qu’il ne se prétend pas catholique.

 

 

Que penser du discours de Nicolas Sarkozy à Toulon ? Que c’est un symptôme mais pas plus, comme le constate Joffrin dans Libération :

 

<< La gauche aurait-elle dit autre chose ? Sus au capitalisme financier ! Le laisser-faire, c’est fini ! Sanctionnons les banquiers trop avides et les patrons qui échouent, réglementons les banques et donnons aux déposants et aux épargnants la garantie de la puissance publique ! Il faudra s’y habituer : avec quelques autres en Europe, Nicolas Sarkozy incarne le nouveau discours d’une certaine droite recentrée, à mi-chemin du libéralisme et de l’étatisme, entre l’ode à l’entrepreneur et l’intervention publique. Le cataclysme financier consécutif à la crise des subprimes a déclenché dans le monde entier un virage idéologique, inégal selon les pays mais de plus en plus marqué. Dans le discours, l’ère du tout libéral s’achève.

[…]  Encore faut-il, dans cette rhétorique, faire la part entre les mots et les actes. Si l’on excepte l’annonce d’une réforme des rémunérations des dirigeants avant la fin de l’année, la réaction sarkozienne à la crise financière est avant tout verbale. Président de l’Europe, Nicolas Sarkozy ne prévoit pas d’action européenne. Eloquent pour dénoncer l’argent fou, il n’annonce aucune mesure concrète pour le maîtriser. Les réformes qu’il veut accélérer concernent d’autres sujets, comme la réforme de l’administration locale. Son discours résonne bien, mais c’est parce qu’il est souvent creux. >>

 

 

Rester ultralibéral devenant grotesque, seuls Bruxelles et ses attardés (Mandelson, McCreavy) ou ses aphasiques (Barroso) continuent sous ce label. Sarkozy et d’autres prennent leurs distances. Ils parlent de rupture. Chiche !  Il  ne  faut  pas se contenter de rompre en paroles : il faut rompre en actes, rouvrir politiquement les portes de l’avenir. Elles sont derrière le mur d’argent. Celui-ci doit tomber, comme jadis le mur de Berlin.

 

 



[1]  Je l’écrivais en 1998 dans Ca donne envie de faire la révolution ! (Plon).

 

 

Commentaires

LE MUR

> Excellent article. L'image du mur d'argent qui s'écroule va-t-elle devenir réalité ? Il faudrait s'assurer que toutes les organisations et lobbies patronaux et financiers en aient bien conscience...

Écrit par : Clémence | 26/09/2008

DAS GELD

> Comme quoi, ce qu'on lisait il y a vingt ans sur un mur à Trêves était prophétique: "Die BRD war schlauer: das Geld ist hier die Mauer." ("L'Allemagne fédérale était plus rusée: c'est l'argent, son mur à elle.")

Écrit par : Jean von Roesgen | 26/09/2008

AUCUNE VISION ?

> Je ne crois guère à une quelconque action de Sarkozy. Il navigue à vue, sans cap précis et dans savoir où aller. En plus d'être inculte, il n'a aucune vision politique. Quand je pense que certains sur le net ou à la radio affirment que la crise actuelle est due à la surréglementation du système bancaire qui contraint trop le marché, et qu'il faut libéraliser le système....On va droit dans l'iceberg à pleine vitesse mais, c'est vrai, nous somme insubmersible.

Écrit par : vf | 27/09/2008

EUROPE ?

> M. Nicolas Sarkozy veut, parait-il, réformer le Capitalisme. Autrement dit, il veut réformer une dictature, la dictature économique par excellence: la dictature économique mondiale. C'est aussi bête que de vouloir réformer le Communisme, le Socialisme, le Nazisme, ou le Diable.
Si ce n'était que ça. M. Nicolas Sarkozy manque à ce point de JUGEMENT qu'il considère que le peuple français est un détail de l'Histoire de France, qui pour lui, s'est achevée le 29 mai 2005.
M. Nicolas Sarkozy ne s’est pas aperçu que le rêve de Singe des Etats-Unis d’Amérique couvé par M. Valéry Giscard d’Estaing , l’€urope, est en train d'agoniser après une longue vie de huit ans. Cette €urope, tout adossée au Capitalisme américain qui meurt sous nos yeux, n’aura été qu’une avortonne.
Les peuples de l’Europe, enfants du deuxième Carolingien, Charles 1er dit Charles le Grand dit Charlemagne, ont un beau jour devant eux.

Écrit par : Arold | 28/09/2008

BON RESUME

> lisez le courrier international de cette semaine : vous y trouverez un dessin humoristique représentant 2 financiers un peu déconfits face aux micros de la presse : " nous avions le choix entre le socialisme ou la mort ; et nous avons choisi le socialisme " . C'est un bon résumé de la situation .

Écrit par : horus | 29/09/2008

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