En attendant Benoît XVI (5) – " Je ferai de toi un guetteur… "

…dit Ezéchiel (33, 7) ce dimanche :

 

 

 

 

Ne nous prenons pas pour des prophètes, mais nous sommes des guetteurs. Pour le chrétien tout est signe, tout homme est signe du Christ, tout signe des temps parle du Christ. Le guetteur « attend l’aurore » : chaque matin qui se lève est une leçon de confiance.

Benoît XVI veille. Il a voué sa vie à scruter le monde et la Révélation. Cet homme n’est pas un conservateur mais un observateur : premier veilleur de la planète catholique, il parle à la fois de Dieu et de la marche du monde. Sans « pessimisme » (comme diraient bêtement les journaux), mais avec réalisme et espérance…

Le réalisme est de voir le monde  comme il est, avec ses enchaînements de causes et d’effets [*] naturels. L’espérance est surnaturelle :  aucun  fait  d’actualité, si dur soit-il, ne peut la réfuter. Et l’espérance ne fuit pas l’actualité : au contraire, elle éclaircit le regard, elle éclaire l’action. Selon que l’on est chrétien ou pas, on ne voit pas le monde, on n’agit pas dans le monde de la même façon. « Tout homme actif et pessimiste est ou sera fasciste »,  dit un personnage de Malraux. A l’inverse, tout homme actif et ouvert à l’espérance est ou sera chrétien. Benoît XVI l’explique dans l’encyclique Dieu est amour : il s’agit de transfigurer le monde, non de l’idolâtrer. Ou de le nier.

 

 

  

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[*]   Les charlatans ultralibéraux de 1998 nous annonçaient un monde « global » parfait, libéré de tout : un joyeux Disneyland où tous allaient être riches et heureux. En 2008, ce mensonge est en miettes.  Le capitalisme mondialisé ne nous a pas libérés des causes et des effets. La réalité est toujours là. Elle est en train de prendre sa revanche.