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04/09/2008

Sarah Palin : il faut construire toujours plus d’oléoducs

…et livrer la réserve naturelle arctique aux compagnies pétrolières (alors que John McCain avait dit le contraire) :


 

 

 

Le courage personnel de Mme Palin dans sa vie familiale ne fait aucun doute. Ce qui est incertain, c’est son degré de connaissance des problèmes du monde d’aujourd’hui. Il semble limité en politique internationale (elle n’est pratiquement jamais sortie des Etats-Unis). Et il est inexistant dans le domaine – crucial – de l’environnement.

 

Dépêche de ce matin :

 

<< … Alors que M. McCain est opposé aux forages pétroliers dans la réserve naturelle arctique (Arctic National Wildlife Refuge), Mme Palin en est une farouche avocate. La gouverneure de l'Alaska a promis la construction "de davantage d'oléoducs" en cas d'élection du ticket républicain en novembre. Elle a également évoqué les énergies renouvelables mais sans donner de détails.  >>

 

Mme Palin a même fait prier pour la multiplication des oléoducs ! Elle appartient au lobby pétrolier d’Alaska. C’est son droit. Et c’est l’une des raisons pour lesquelles le parti républicain l’a imposée à John McCain  – qui  a fait sa connaissance après l’avoir désignée... Compte tenu de l’âge et de la santé de McCain, les Etats-Unis risquent d’avoir pour présidente une personne qui ne veut pas entendre parler de cette réalité : la raréfaction du pétrole, donc  l’urgence de changer de système économique.*

 

______

(*) Encore une fois, je sais que Mme Palin, chrétienne "postconfessionnelle" (**), a des principes et de la force d’âme dans le domaine de l’éthique parentale. Cette vertu ne change (hélas) rien au problème dont nous parlons ici.

(**) Le mouvement "postconfessionnel" est une caractéristique américaine,  produit de l'émiettement  individualiste  propre au monde ultralibéral, et du turn-over des chrétiens US d' "Eglise" en "Eglise" (de "dénomination" en dénomination"). Bricolé à partir d'éléments prélevés dans les diverses mouvances chrétiennes, ce néo-christianisme sélectif garde ceci et laisse tomber cela. Ainsi Mme Palin garde le respect de la vie (bravo à elle), mais pas le respect de la Création... Ce processus de dislocation est à l'oeuvre aussi dans les milieux catholiques, et pas seulement aux Etats-Unis. A l'opposé, Benoît XVI oeuvre à la réunification de la conscience chrétienne. Il en dira certainement quelque chose lors de sa visite en France. 

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09:19 Publié dans Ecologie | Lien permanent | Commentaires (18)

Commentaires

FEROCE ?

> Mme Palin n'a fait que lire un discours préparé par le think tank républicain. En tout cas elle l'a fait avec une combativité féroce. On peut comparer ce ton au lyrisme d'Obama et aux ironies de Biden. Le choix des électeurs américains sera donc instructif.

Écrit par : Billybudd | 04/09/2008

GOD'S OIL PROJECT ?

> Elle demande à prier pour la construction d'oléoducs qui relève, selon elle, d'un plan de Dieu.
http://tempsreel.nouvelobs.com/speciales/international/20080904.OBS9998/palin__les_soldats_americains_en_irak_envoyes_par_dieu.html

Écrit par : Annie | 04/09/2008

LES CRITERES

> Elle a des principes. Elle est contre l'avortement, parce qu'elle est pour le respect de la vie... et, membre de la National Rifle Association, pour le droit de porter des armes à feu. Je ne dis pas que cela en fasse un petit satan mais cela devient (peut-être parce que je m'en soucie petit à petit davantage) bien compliqué de tenir des critères chrétiens pour se forger son opinion dans une élection. Progressivement, si nous appliquons ces critères, nous n'aurons plus personne pour qui voter. Peut-être même en essayant de faire une balance des plus graves transgressions aux moins graves. Pourtant, il ne saurait être question ni d'abandonner ces critères, ni de se retirer du débat public, et de sa traduction la plus directe, le vote. (bon sur ce coup, on est d'accord, j'extrapole : je ne voterai pas aux élections US)

Écrit par : koz | 04/09/2008

LE PETROLE D'ALASKA (un leurre)

> Les conservateurs américains savent lancer une idée contre laquelle tout le monde s'insurge pour en faire passer d'autres.
En effet un élu du Congrès ne pourra s'opposer à plusieurs textes détruisant l'environnement sans passer pour un dangereux écolo auprès de ses électeurs. Obama sera probablement pour ménager son électorat lui aussi pour l'exploitation, la mise en oeuvre étant une autre question
Pendant que l'on parle du pétrole de l' Alaska on ne parle pas des autres problèmes environnementaux (un peu comme le Grenelle)
Pour revenir à nos moutons...
Bravo pour votre livre 'L'Ecologie de la bible à nos jours' qui m'a rappelé le livre de jean paul besset (conseil de N. Hulot) : 'Comment ne plus etre progressiste sans devenir réactionnaire'.
merci

Écrit par : etienne | 04/09/2008

ALASKA

> Certes, Sarah Palin est favorable à l’exploitation pétrolière en Alaska, ce point est ennuyeux et entraînera évidemment une dégradation de l’environnement. Mais entre une exploitation sauvage et une absence totale d’exploitation, il doit bien y avoir un moyen terme permettant d’user intelligemment de la ressource sans provoquer de dégâts trop lourds et irréversibles.
Le problème comme en toute chose n’est pas l’usage d’une chose licite, mais l’abus de l’usage. L’utilisation de le ressource pétrolière n’est pas illicite en soi, même en Alaska, dès l’instant que tous les paramètres, dont ceux environnementaux sont sérieusement pris en compte. Sarah Palin est elle sensible ou non à ce point et sa volonté d’exiger une maîtrise politique du champ d’action des pétroliers est elle suffisamment ancrée en elle ou non ? voilà la vraie question. Car il est certain que si les pétroliers ont carte blanche, ceux-ci ne renonceront pas à leurs exécrables méthodes de lobbying industriel et politique. Quand l’expression de la raison dans l’usage des choses prend l’aspect d’une sorte de dogme à l’image du comportement des antinucléaires systématiques, nous ne sommes plus ici dans le domaine du rationnel mais dans celui de la confusion. Mais, on ne pourra en savoir plus qu’après la prise de fonction de Sarah Palin si John Mac Caïn est élu.
Pour en revenir à Sarah Palin, son expérience personnelle vécue et non théorisée (elle a gardé son dernier enfant en sachant qu’il était trisomique) vis-à-vis du respect de la vie est un formidable exemple. Car tout de même, nos sociétés vivent dans le crime odieux de l’avortement sans sourciller et ceci depuis des décennies (comme pourrait dire Pierre Desproges avec « la tête haute et ventre plat ») ; le cynisme de leurs « valeurs » est une honte sans bornes et mérite le plus profond mépris. Il y a sur You Tube une vidéo sur une enquête faite en Espagne sur l’avortement (cf ci-dessous le titre de la vidéo), dont la diffusion à mon sens devrait se faire à grande échelle sur tous les médias (un peu à l’image de ce qu’on fait les américains lors de la libération des camps, lorsqu’ils ont obligé la population locale à venir voir concrètement dans les camps les méfaits des « valeurs » de leur ignoble « culture » qui s’est installée démocratiquement en 1933) :
Avortements tardifs : la vérité partie 2 l industrie de l av
10:00 From: avortementivg
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Une telle diffusion dans les écoles serait d’ailleurs certainement plus profitable que la méprisable campagne qui est prévue pour sensibiliser à la rentrée les élèves contre l’homophobie (problème complètement imaginaire dont l’objectif est d’anesthésier l’esprit critique des jeunes esprits de nos enfants ; jusqu’où certains politiques au QI pourtant élevé iront-ils dans l’abject ? Il est vrai que certains se font pisser dessus sans broncher au festival d’Avignon…).
Récemment j’ai eu l’occasion de voir une écographie de l’enfant que porte ma fille, le fœtus a autour de 2 mois et demi. A moins d’être un abruti fini, force est de reconnaître, déjà si petit, qu’il s’agit d’un être humain, on voit même ses petits doigts, c’est extrèmement émouvant de voir cette petite vie déjà indépendante dont le corps est en cours de construction.
Alors l’environnement, je m’en fous. Non pas dans l’absolu, mais dans celui de l’ordre des priorités du moment. Car à quoi cela sert-il un joli environnement dans un monde de criminels qui ignorent leur état par une paresse qui ressemble à une sorte de débilité (soigneusement orchestrée par la « com », pardon, la propagande incessante, sournoise et ignoble de pervertisseurs dégénérés que nous servent les médias sans un minimum d’esprit critique).
Comment voulez-vous s’il n’existe pas un minimum d’esprit de conservation et de compassion envers l’être humain à l’aube de sa vie, qu’il y ait respect de l’environnement ? Ce n’est pas possible car tout se tient. Si le cœur est dur et intraitable sur des sujets de base tout simple qu’un enfant peut comprendre, tout le reste déraille et la guerre inévitable est à l’horizon car la nature a horreur du vide et dans le domaine du meurtre, on rencontre inévitablement son maître tôt ou tard.
Vu leur niveau d’influence sur monde, si les Etats-Unis arrivent à évoluer vers une réelle culture pro-vie, il y a des chances que le mouvement suive en Europe. Nous sommes en état de légitime défense et si j’étais américain, c’est des deux mains que je voterai Mac Caïn à cause de sa colistière Sarah Palin. D’abord la défense de la vie, l’environnement suivra. Quant aux résultats, on ne le saura qu’après, mais y a-t-il un moyen de faire autrement ?

roxane


[ De PP à R. - Pourquoi opposer ce qui va ensemble ? le respect de la vie et celui de la Création ? ]

Écrit par : roxane | 04/09/2008

@ KOZ

> j'ai voté au dernières présidentielles françaises.
Mais j'ai voté blanc !
Le jour où il y aura une majorité de votes blancs, j'espère que les choses changeront : cela signifiera que les citoyens votent et sont donc intéressés par la politique mais que personne n'est jugé digne de les représenter.

Écrit par : Boris | 04/09/2008

"CE QUE JE VEUX DIRE"

> Mais je n’oppose rien du tout, bien sûr que le respect de la vie et celui de la création sont indissociables. Ce que je veux dire, c’est que la toute première exigence du respect de la création c’est celui de la vie car si la vie est méprisée ou instrumentalisée il est tout simplement impossible par voie de conséquence que la création soit respectée. Le respect de la vie est une attitude du cœur qui s’imprime au fond de l’être – cf la notion d’habitus (si j’ai bien compris celle-ci) pour vous qui je crois lisez Saint Thomas d’Aquin - et cette disposition sera par un effet d’entrainement, favorable à un élargissement du sens du respect à l’égard de la création toute entière.
Le respect de la vie et de la création forme un tout et opter pour l’un en refusant l’autre est une formidable hypocrisie.
Toutefois, dans l’ordre de la gravité des choix, il est bien évident que le meurtre de masse de l’enfant à naître comme cela est institutionnalisé dans nos « valeurs » est un acte bien plus odieux et gravissime qu’une pollution d’un pétrolier. Par exemple, ne pas être gêné par l’avortement ou l’euthanasie ou le clonage et en même temps s’activer pour le « respect de la planète », etc. relève d’une confusion mentale terrible et insoutenable (en somme cela revient à ceci : je protège les petits oiseaux mais je flingue mes gosses selon mon bon plaisir). Il ne faudrait pas que le sujet très sérieux de l’environnement soit instrumentalisé comme moyen de diversion, en se donnant bonne conscience pour le reste.
Car poussons le raisonnement jusqu’au bout : supposons une société très respectueuse de l’environnement et qui en même temps s’octroi le droit de vie et de mort selon son bon plaisir sur la vie à naître, comme c’est la tendance vers laquelle certains esprits dérangés veulent CONTINUER à nous maintenir, cela finira par ressembler un peu à un camp de concentration avec d’un côté le luxe des bourreaux et de l’autre la terrible misère des assassinés. L’enfer quoi. Et dans ce genre de société dépravée, l’histoire nous enseigne que cela évolue vers la catastrophe.
Si une femme ne veut pas de son enfant, au lieu de le tuer, mais qu’elle le donne et qu’elle soit assistée durant cette période difficile de sa vie ! Et c’est peut-être d’ailleurs le sens profond de la loi dite Veil (je précise que je ne l’ai pas étudiée et ce que je dis la est intuitif car Madame VEIL ne doit sûrement pas être une personne insensible après l’expérience terrible qu’elle a connue), soit ne pas accabler la femme car elle n’est pas seule responsable de cette situation, qu’en est-il du père ? Qui s’oppose à ce qu’un accompagnement ad’hoc puisse être mis en place ? Je ne suis pas sûr du tout que ce soit le législateur mais plutôt le lobby habituel des enragées – les « chiennes de garde » comme elles s’appellent je crois - qui à dessein ou par bêtise crasse confondent tout.
En conclusion, au niveau du choix politique, d’abord le respect de la vie car le combat est trop violent pour qu’il y ait dispersion. Si ce combat est gagné, le reste suivra dans la foulée car ce combat a une vertu pédagogique. Tant que ce combat là qui est primordial ne sera pas gagné, le reste devient dérisoire. Cela n’empêche pas d’être actif sur d’autres domaines, mais attention aux manœuvres de diversions pour noyer le poisson. Et aux USA, le choix est simple ainsi que le critère de sélection pour le respect global (c’est-à-dire incluant l’être humain dès sa conception) de la planète, ou OBAMA ou Mac CAIN ; quand au résultat on ne pourra le voir qu’après.
C’est que je voulais dire cher Monsieur de Plunkett. Attention, je ne vous critique en aucune manière, vous avez en effet bien raison d’attirer notre attention sur l’environnement et je vous remercie pour les précisions que vous nous donnez. Je me place par rapport à la situation devant laquelle se trouve celui qui doit choisir, en l’occurrence ici l’électeur américain. Au final il faut donc choisir ou laisser le choix aux autres (vote blanc, nul ou abstention) et en assumer les conséquences.
Bien cordialement

roxane

[ De PP à R. - Mais, cher Monsieur, ce n'est pas moi qui "attire l'attention sur l'environnement" : c'est Benoit XVI après Jean-Paul II ! Avec de telles cautions, vous pouvez être sûr que le combat pour la défense de l'environnement n'est pas secondaire et peut, sans danger de grave hérésie, être mené en même temps que le combat pour la vie humaine... ]

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Écrit par : roxane | 04/09/2008

UTILEMENT

> Il faut tenir compte des principes "non-négociables". Au point où nous en sommes, il devient difficile de continuer à voter (au moins aux Présidentielles) ou à s'engager en politique. J'ai eu la faiblesse de voter au premier tour de la présidentielle, mais c'était la dernière fois.
D'autre part, la politique des hommes politiques n'est pas la seule. Le débat d'idées aussi est important (d'ailleurs le suffrage universel est assez récent). Et il est possible de s'engager utilement hors des structures étatiques.

Écrit par : Blaise | 04/09/2008

REALISME ?

> Roxane a raison lorsqu'elle dit qu'il faut raison garder et éviter de tomber dans des positions extrêmes. En l'état actuel des choses, notre société occidentale est dépendante du pétrole. Qu'on le regrette ou non, c'est une réalité. Et personne, hormis quelques nostalgiques du Larzac, n'est prêt à accepter que nous mettions fin à son utilisation sans solution de rechange. Ce serait une catastrophe absolue, l'économie s'arrêterait faute de matière première, de transports, etc.
La question n'est donc pas de savoir s'il faut continuer à utiliser (donc extraire, raffiner et transporter) le pétrole. Elle est de savoir si ces opérations indispensables sont une fin en soi ou si elles doivent être mises en œuvre pour pallier provisoirement une absence de solution de rechange.
Or, que font nos gouvernements occidentaux sur cette question ? Hormis nous rabâcher à longueur d'année les poncifs habituels sur le thème "protéger ma planète", avec le barbarisme "écocitoyen" (et les énormes intérêts économiques qui vont avec, la protection de la planète est devenue un marché très juteux...), rien ne change pour sortir du pétrole. Le nucléaire ? Il nous a donné l'indépendance électrique mais les écolos sont contre (je n'ai jamais compris pourquoi sans utiliser des clefs de lecture politiques datées des années 70). Le solaire et les éoliennes ? En dehors de défigurer nos campagnes et nos côtes, l'efficacité est très réduite et surtout soumise aux variations climatiques : pour compenser en cas d'urgence, on utilise des centrales thermiques. Le jour où on me présentera un moteur de voiture ou d'avion qui fonctionne sans pétrole, avec une large autonomie, de bonnes performances et un coût raisonnable, je dirai bravo ! En l'état actuel, j'ai besoin quotidiennement de ma voiture pour me rendre dans les lieux où le train n'ira jamais... Quelle est la politique de recherche financée par les états occidentaux afin de trouver une alternative fiable aux énergies fossiles ? Alors ne tirons pas à boulets rouges sur Madame Palin. Gardons la mesure des choses, ne nous laissons pas non plus entraîner dans les délires pétroliers. Un peu de réalisme, simplement !


[ De PP à E. - Le pétrole est voué à l'épuisement. La civilisation pétrolière aussi. Donc tout notre système économique. Changer de paradigme est inéluctable ! On peut se boucher les oreilles, fermer les yeux, traiter les écologistes de de bolcheviks athées et d'adorateurs du diable ; ça ne changera rien aux faits. Mieux vaut se réveiller, et admettre que notre brillant modèle occidental est condamné - outre le fait qu'il est aux antipodes de l'art de vivre chrétien. ]

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Écrit par : Edouard | 05/09/2008

LA SOLUTION DE RECHANGE

> Bien entendu, vous avez raison ! Mais actuellement, quelle est la solution de rechange ? A ce jour il n'y en a pas ! C'est cela le problème. Je serais très heureux d'apprendre que nous pouvons enfin changer de paradigme, et cesser d'utiliser des énergies fossiles en voie d'épuisement, qui polluent et coûtent de plus en plus cher. Cela reste encore un espoir, ce n'est pas encore une réalité. La seule solution raisonnable me semble donc de financer fortement la recherche aux fins de trouver une solution de substitution, mais sans mettre la charrue avant les bœufs : tant que cette solution n'existe pas, ou en tous cas pas dans un modèle économique fiable et accessible à tous, que faisons-nous ? On détruit l'agriculture vivrière pour produire des éco-carburants ? On passe à l'avion électrique ? On invente des voitures à propulsion nucléaire ? On revient aux voitures à cheval ? Qu'avons nous, aujourd'hui, dans une perspective raisonnable (c'est à dire éloignée de l'ultra-consumérisme qui nous détruit), pour continuer à faire fonctionner une économie dont nous aurons toujours besoin, et que nous voulons mettre au service de l'homme ? Je ne connais pas la réponse... Si vous l'avez, informez-moi ! J'ai souvent dit que je n'étais pas très compétent sur le sujet, et je vous sais infiniment mieux informé que moi. Mais croyez-moi, je ne bouche ni les oreilles ni les yeux ! Et je ne suis pas un adepte du lobby pétrolier, loin de là !

E.

[ De PP à E. - Nous sommes d'accord là-dessus. Là où je ne suis pas d'accord, c'est quand on oppose (au nom d'une conception unilatérale de l'engagement chrétien) une priorité à une autre priorité, alors que les deux sont indispensables. ]

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Écrit par : Edouard | 05/09/2008

POURQUOI

> Les écolophobes n'ouvrent aucune porte, n'envisagent aucun changement. Ils concèdent du bout des lèvres que, oui, bien sûr, on ne doit pas esquinter l'environnement, mais ils ajoutent que les catholiques ne doivent pas s'en soucier et qu'il faut penser à autre chose. Pourquoi ?
Pourquoi le sort de la biosphère dont nous dépendons serait-il un combat "secondaire" ?Pourquoi faudrait-il choisir entre l'écologie et le droit à la vie ?
Et puis le combat politique "pour le droit à la vie", là où il occupe à plein temps les militants chrétiens, quel résultat a-t-il ? Aucun. La classe politique fait bloc en faveur de l'IVG. Les anti-IVG n'ont aucune influence et ne changent rien à rien, nulle part, y compris aux USA où les fièvres militantes ne se traduisent par aucun changement concret.
Et il faudrait négliger l'autre combat, celui de la survie de l'humanité par la survie de son environnement ?
Alors non, je laisse Mme Palin prier pour les oléoducs. Elle est "postconfessionnelle". Pas moi.

Écrit par : Amicie T. | 05/09/2008

DANS LA VRAIE VIE

> Mais, dans la vraie vie, pour les sujets qui ne dépendent pas de nous comme celui des élections, n’avez-vous pas remarqué qu’on a très rarement l’occasion de pouvoir faire un choix qui soit pleinement satisfaisant ?
En plus, au-delà des positions affichées par les uns et les autres lors des campagnes pour s‘attirer des voix, ce n’est qu’après qu’on saura si on s’est fait avoir ou pas.
La vraie vie ne se borne pas non plus à la seule élection, il y a aussi des moyens d’actions sociales par d’autres voies, telles les associations par exemple, sans parler du simple comportement personnel.
Ce n’est pas parce que les offres d’actions sont éclatées et qu’une position est prise à un instant T sur une priorité dans le cas d‘une offre restreinte, que cela signifie qu’il y a rejet des autres priorités et donc incohérence, par rapport aux exigences du christianisme puisqu'on en parle.
La casuistique a ses limites.

Écrit par : roxane | 05/09/2008

AUX ARMES ?

> Je voudrais faire état de ma profonde divergence avec les propos tenus par Roxane et la considération qu'elle porte sur les sociétés qui ont réglementé le recours à l'avortement.
Je ne peux laisser dire sans réagir qu'il s'agit de sociétés qui vivent sans "sourciller" dans "le crime odieux" de l'avortement.
Je ne peux laisser passer sans réagir sa comparaison mal venue avec les camps d'extermination.
Son discours martial semble reposer sur l'idée qu'il existait une époque idéale où le recours à l'avortement n'existait pas.
Or la pratique de l'avortement sournois, socialement injuste, dangereux, inaccessible à la plupart a toujours existé. Sa réglementation par l'intermédiaire de l'IVG nous oblige à voir l'étendue des dégâts des actes d'une société guère pire que ses prédécesseurs mais qui utilise un moyen que celles-ci ne possédaient pas.
Le recours à l'IVG nous oblige à regarder l'humanité au fond des yeux, mais je parle de l'humanité dans son ensemble, pas de notre génération en particulier.
Je veux bien comprendre l'émoi de Roxane mais pas ses anathèmes où je sens poindre le dogme qu'elle reproche pourtant aux antinucléaires ou aux lobby pétroliers.
Ensuite, dans la pastorale de l'Eglise, si je suis sa logique, il aurait fallu attendre d'avoir réglé les problèmes relatifs à la Vie avant de s'émouvoir des problèmes sociaux, et ensuite, en troisième lieu, une fois ces deux premiers problèmes résolus, commencer à traiter les problèmes environnementaux.
Mais, voyons, tout cela va de pair ! C'est l'évidence ! Comment trancher ainsi sous prétexte de disperser ses forces ?
Il s'agit pour moi d'une logique martiale qu'utiliserait un militaire de carrière.
La considération de la création divine, du sort de son prochain et des faibles à la liste desquels Roxane aurait pu ajouter nos vieillards ne peut se traiter que dans un temps identique de prises de consciences simultanées. C'est la somme des chantiers que nous devons mener.
Quant à Sarah Palin, son geste est méritoire et je n'aurais peut-ête pas agi ainsi, je le reconnais humblement ( je suis un homme mais je me sentirais co-responsable d'une éventuelle décision), cependant il doit servir d'exemple mais pas de modèle dans la mesure où en ce domaine la seule chose qui prime est le regard du couple qui s'interroge sur sa capacité à passer cette épreuve.
Je suis conscient que j'avance en terrain miné, je suis aussi conscient qu'il s'agit de la vie d'innocents, je suis conscient encore que ce thème peut être l'objet d'un combat "pro-vie", mais un combat détruit, il ne construit pas.
Faire des Etats-Unis le chef de file d'une nouvelle "culture pro-vie" pour nous aider dans notre lutte qui relèverait de "la légitime défense"... on croit rêver !
Le seul point, je dis bien le seul, où je me trouve en accord avec Roxane est la nécessité d'intégrer une vision sereine et épanouie de la maternité et de la paternité à nos enfants, par l'intermédiaire de nos propres exemples et d'un ensemble de discours tenus conjointement à l'école et dans les divers champs sociaux.
Utilisons les videos, les échographies 3D pour rapprocher l'être à naître de celui ou celle qui lui a donné vie, pas pour stigmatiser, par une vision de cauchemar, des gens qui, bien souvent, n'en peuvent mais.
En attendant que la situation idéale qu'appelle Roxane où l'enfant non désiré serait pris en charge par des tiers, faisons preuve de beaucoup de charité pour les femmes qui avortent en n'oubliant pas que la pratique est aussi vieille que le monde.
Souad, l'auteur du livre "brûlée vive" raconte comment sa mère cachait ses grossesses et tuait ses filles à la naissance pour ne pas risquer le courroux de son mari.
Je ne peux accepter qu'on assimile les gens qui avortent à des cyniques. La réalité est autrement plus complexe.
Quand je vous lis, Roxane, je comprends ce que veut dire l'expression : Il y a plusieurs demeures dans la maison de mon Père.

Sombre héros


[ De PP à qui voudra répondre à SH :
- Ne vous hâtez pas de riposter. Le point de vue exprimé par SH n'est sans doute pas celui de la norme catholique ; une chose est la norme, et une autre le drame des vies personnelles, et c'est par compassion envers celles-ci que SH a écrit ce message. Je ne crois pas que la réponse à lui apporter doive être l'imprécation, ni même l'évocation de ce qu'est un avortement. Tout le monde sait ce qu'il en est, et c'est bien le drame.
- Comme la plupart des catholiques français (prêtres et religieuses en tête), je suis acquis à l'oeuvre des catholiques qui animent des foyers d'accueil aux mères en détresse, pour aider celles-ci, concrètement et humainement, à garder leur enfant. Comme la plupart aussi, je ne crois pas que les défilés anti-IVG dans les rues fassent le moins du monde reculer l'IVG. Ils servent plutôt - involontairement - la propagande des lobbies "pro-choix". En quoi la servent-ils ? Je ne le dirai pas, par charité chrétienne. ]

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Écrit par : sombre héros | 06/09/2008

OEUVRER EN ETANT HUMBLES ET DISCRETS

> Je suis assez d'accord avec Sombre Héros. L'avortement et l'abandon de nourrisson ont toujours existé (cf l'exposition des enfants dans l'Antiquité ou l'oeuvre de saint Vincent de Paul au XVIIe). La différence en est l'échelle due aux moyens d'une société industrielle. Quant à la tolérance de l'avortement, voire sa légalisation, certes elle montre la déchristianisation de la société et sa vision utilitariste de l'homme, mais aussi la grande difficulté de bâtir une civilisation de l'amour sur Terre, surtout à notre époque dans le contexte d'une culture de la jouissance individuelle sans entrave . Cela n'empêche pas que cela soit un péché grave mais c'est aussi toujours un drame personnel... En tant que chrétien, on comprend, on compatit, on prie, mais on ne juge pas. Je n'ai jamais compris ces anathèmes jetés sur les pécheurs par de soi-disant chrétiens (influence calviniste?), ni cette notion de combat pour la vie à naître. il ne s'agit pas de combat, mais d'amour. Il faut faire aimer la vie et pas combattre la mort. La démarche elle-même est viciée. Et c'est un ensemble. L'action en faveur de la vie entraîne des actions dans tous les domaines: politique (guerre, peine de mort), écologique (respect de la création et des créatures), économique (protection et développement des moyens d'existence des faibles), sociologique (accueil et écoute des autres) etc. A mon avis, il faut oeuvrer en étant humble et discret, en accueillant, en témoignant de l'amour dans notre société. Les défilés, manifs etc. ne servent à rien sauf, peut-être, a faire croire à ceux qui les font qu'ils ont un rôle sur terre. Inspirons-nous de saint Vincent de Paul et agissons en aimant (ce qui est beaucoup plus difficile que de défiler avec poussettes et banderoles) et laissons à nos évêques le soin de s'exprimer haut et fort. Enfin, pourquoi certains chrétiens admirent le modèles US et excommunient ceux qui le critique? Qu'ils fassent un bilan: Irak, Afghanistan, émeutes de la faim dues à leurs bio-carburants, peine de mort (avec combien d'erreurs?), massacres en séries dans leurs écoles,etc. Et parce qu'un candidat prend une colistière s'affirmant contre l'avortement, parce qu'un juge à la cour suprême est "pro-vie", on évacue tout cela et on baptise les USA champions du christianisme? Qu'est-ce que cette attitude de passer son temps à regarder un pays lointain, qui se fout complètement de nous et de la planète au lieu de d'agir réellement autour de soi? Qu'ils émigrent aux USA et nous foutent la paix ces compagnons de route du bushisme.

Écrit par : vf | 06/09/2008

A SH


> Relisez attentivement ce que j’ai écris, dont notamment :
« Si une femme ne veut pas de son enfant, au lieu de le tuer, mais qu’elle le donne et qu’elle soit assistée durant cette période difficile de sa vie ! Et c’est peut-être d’ailleurs le sens profond de la loi dite Veil (je précise que je ne l’ai pas étudiée et ce que je dis la est intuitif car Mme Veil ne doit sûrement pas être une personne insensible après l’expérience terrible qu’elle a connue), soit ne pas accabler la femme car elle n’est pas seule responsable de cette situation, qu’en est-il du père ? Qui s’oppose à ce qu’un accompagnement ad’hoc puisse être mis en place ? Je ne suis pas sûr du tout que ce soit le législateur mais plutôt le lobby habituel des enragées – les « chiennes de garde » comme elles s’appellent je crois - qui à dessein ou par bêtise crasse confondent tout. »
Où voyez-vous que j’accable les pauvres femmes qui en situation de désespoir ont eu recours à l’avortement. J’ai eu un cas dans ma propre famille et je ne me suis jamais permis de faire un commentaire à cette personne.
Mais si au motif que l’avortement a toujours existé il faut le légaliser, mais alors légalisons le crime et tout le reste.
Quant aux USA, il se trouve qu’ils apparaissent en pointe sur le sujet et leur position peut avoir un entraînement décisif, d’autant plus que, sauf erreur de ma part, il semble bien que la vague de libéralisation de l’avortement en occident vient de chez eux avec le fameuse jurisprudence Rose and Wade de 1973.
Dans la vraie vie, il faut bien par moment choisir son cheval en fonction des réalités de l’instant, ainsi par exemple lors de la seconde guerre mondiale l’alliance a été étendue à l’Union Soviétique qui pourtant était du côté d’Hitler en 1939 avec le fameux pacte germano-soviétique. Si cette décision d’une alliance de circonstance n’avait pas été prise, l’Allemagne n’aurait pu être vaincue et aujourd’hui, en reprenant les paroles d’une chanson de Michel Sardou, « nous serions tous en germanie à saluer je ne sais qui, je ne sais quoi » et des « types venant de Georgie qui n’en avait rien à faire de toi son venu mourir sur les plages de Normandie ».
Sur les discours des candidats, je ne me fais aucune illusion à mon âge (bientôt soixante ans). Ce n’est qu’après, une fois que les jeux seront faits, que l’on saura ce qu’il en est. Les histoires de Démocrates, Républicains, droite, gauche, c’est de la rigolade. La guerre du Vietnam a démarré sous administration démocrate avec J.F. Kennedy, le républicain Bush a fait une bourde monumentale en envahissant l’Irak (mais maintenant que la connerie est faite, il faut l’assumer jusqu’au bout en essayant de réparer - si c’est possible - les dégâts. C’est-à-dire limiter au maximum les risques de guerre civile avant un retrait. Comment cela est-il possible, j’en sais rien, cela demandera du temps et des pertes en militaires AMERICAINS (c’est bien la moindre des choses, c’est à eux d’assumer les conséquences de leur acte ici inconsidéré au sujet duquel le pape Jean-Paul II n‘a pas manqué d’attirer leur attention, mais ils n’ont pas voulu écouter), mais vous, vous savez comment faire?). Quand à Carter, avec le concours du visionnaire Giscard au QI pourtant hors norme, les Ayatollahs ont été mis en place en Iran en lieu et place d’un homme de culture qui voulait faire de son pays un pays moderne avec un islam moderne - à l’instar de ce qu’à voulu faire Benazir Bhutto au Pakistan - (les jeunes filles allaient sans voile à l‘université, etc.), mais avec une politique à long terme sur le prix du pétrole et le recours à la ressource nucléaire : c’est certainement ces derniers points qui ont causé la perte du Shah aux yeux de nos visionnaires (aujourd’hui on est revenu à la cas départ avec des personnages à la barbe plus longue, ce qui certainement apparaissait alors plus sympathique).
Sur l’exhibitionnisme religieux, je suis assez dubitatif mais il faut voir par rapport aux cultures des pays respectifs. Aux US cela a l’air de fonctionner avec les pro-vie, chez nous je ne sais pas quoi en penser. Sur le chapitre de l'exhibition, le cas d’Anne-Lorraine m’a assez gêné, l’accent mis sur la virginité et tout le reste avec des chaînes de prières avec grand tapage médiatique m’est apparu un peu déplacé (n‘oublions pas que le Christ parlait en paraboles aux foules, dans l‘expression des réalités il y a peut-être une démarche progressive à suivre en fonction de l‘auditoire ?), en fait il s’agissait pour cette jeune fille de défendre sa peau devant un tueur et elle s’est battue héroïquement.
Pour ce qui concerne l’avortement, avez-vous réellement visionné une vidéo de la « chose » de vos propres yeux jusqu’à des termes avancés (cherchez sur le web vous trouverez) où vous en faites-vous, comme beaucoup qui en parle, une idée... Avez-vous lu également attentivement ce qui suis dans mes propos « Ce n’est pas parce que les offres d’actions sont éclatées et qu’une position est prise à un instant T sur une priorité dans le cas d‘une offre restreinte, que cela signifie qu’il y a rejet des autres priorités et donc incohérence, par rapport aux exigences du christianisme puisqu'on en parle.
La casuistique a ses limites. »
En conclusion, un pays par exemple comme la Suisse qui a libéralisé et l’avortement et l’euthanasie (les candidats entrent dans un immeuble en position debout et ressortent en position horizontale après paiement d’espèces sonnantes et trébuchantes) mais a voté récemment un droit sur les animaux (ne pas couper la queue aux chiens, interdiction de rejeter à l’eau un poisson qui a été péché, etc.) si c’est votre idéal, moi pas. Et je me fous en conséquence de la qualité environnementale des Suisses.

roxane


[ De PP à R. - Je n'ai pas coupé vos dernières lignes, mais vous accusez injustement SH en l'amalgamant à la situation suisse. D'autre part, vous ne pouvez pas amalgamer le délire animalitaire et l'écologie, dont il n'est qu'une déviation aberrante et exogène. Plus généralement : dans un débat, on ne doit pas comparer ce qu'il y a de meilleur de notre côté avec ce qu'il y a de pire chez les autres... ]

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Écrit par : roxane | 06/09/2008

RESPECT DU PROCHAIN

> Cher Patrice de Plunkett, si je n'étais pas d'accord avec vos propos, je ne serais pas chrétien. Seulement votre discours, ce n'est pas à nous qu'il faut le tenir mais à Messieurs Sarkozy et Borloo. Il faut les convaincre de changer de paradigme eux qui sont attachées aux lobbies capitalistes qui ne pensent qu'à se remplir les poches de la manne pétrolière. Cela fait plus de trente ans depuis le prmier choc pétrolier de 1975 qu'on nous rabat les oreilles avec les énergies de remplacement. Depuis plus de trente-cinq ans RIEN n'A ETE FAIT. Aucune recherche sérieuse n'a été menée. Personnellement j'ai fait une expérience intéressante. j'ai fait venir chez moi un entrepreneur de moyens de chauffage aux énergies de remplacement. J'ai été horrifié ! C'est excessivement onéreux et ils ont l'outrecuidance de vous dire que ça ne chauffe pas beaucoup, qu'il faut avoir un chauffage d'appoint au fioul ou à l'électricité !!! Que fait l'Europe là-dessus pour susciter des recherches. On nous dit que Renault et Citroën travaillent sur des voitiues propres, mais jamais on n'a de nouvelles... Je pense que les chrétiens devraient faire pression sur leurs dirigeants politiques pourqu'il se préoccupent de ce problème. Les prêtres en chaire devraient rappeler cette urgence aux fidèles qui est une forme première du respect du prochain.

Écrit par : Bernard | 07/09/2008

"MALGRE NOS DIVERGENCES"

> Je présente ici publiquement mes excuses à SH au sujet de l’amalgame que M. de Plunkett a bien justement relevé. Je m’étais effectivement aperçu après coup que mon propos était plus général qu’une simple réponse à SH, aussi l’avais-je corrigé en conséquence avec notamment élimination de digressions et du passage sur la Suisse. Vous trouverez cette correction ci-après car manifestement, j’ai du faire une fausse manœuvre lors de l’envoi au blog le 06/09 qui n’a pas du lui parvenir à temps.

reprise du message du 06/09/08

"A SH.
Relisez attentivement ce que j’ai écrit, dont notamment :
« Si une femme ne veut pas de son enfant, au lieu de le tuer, mais qu’elle le donne et qu’elle soit assistée durant cette période difficile de sa vie ! Et c’est peut-être d’ailleurs le sens profond de la loi dite Veil (je précise que je ne l’ai pas étudiée et ce que je dis la est intuitif car Madame VEIL ne doit sûrement pas être une personne insensible après l’expérience terrible qu’elle a connue), soit ne pas accabler la femme car elle n’est pas seule responsable de cette situation, qu’en est-il du père ? Qui s’oppose à ce qu’un accompagnement ad’hoc puisse être mis en place ? Je ne suis pas sûr du tout que ce soit le législateur mais plutôt le lobby habituel des enragées – les « chiennes de garde » comme elles s’appellent je crois - qui à dessein ou par bêtise crasse confondent tout. »
Où voyez-vous que j’accable les pauvres femmes qui en situation de désespoir ont eu recours à l’avortement. J’ai eu un cas dans ma propre famille et je ne me suis jamais permis de faire un commentaire à cette personne.
Les décisions médicales de fin de vie, à quelque étape que soit cette dernière, ne doivent pas à mon sens faire l’objet d’une législation, il faut laisser agir les médecins dans le cadre du serment d’Hypocrate du respect de la vie et qui savent bien par exemple faire la différence entre l’acharnement thérapeutique et le terme inévitable naturel d’une existence.
Si vous pensez que l’acte d’avorter n’est pas une mise à mort en bonne et due forme, je vous invite à visionner – si vous avez le cœur bien accroché car c’est très dur à supporter - une vidéo de la « chose » de vos propres yeux jusqu’à des termes avancés (cherchez sur le web vous trouverez). Ce n’est seulement qu’après avoir VU dans les DETAILS qu’on peut parler en connaissance de cause.
Pour ma part, malgré tous mes efforts pour essayer de comprendre ceux qui pensent autrement, je vois un être humain (qui parfois réagit à l’opération…) et non un déchet que l’on peut mettre à la poubelle pour aller ensuite dormir dans la sérénité.
Dans une société moderne comme la nôtre, qui nous empêche de développer des réseaux d’accueil pour ces enfants non désirés au point de vouloir les faire disparaître ? Est-ce moins compassionnel que l’injection mortelle (entre autres méthodes ) ? Et au motif qu’aujourd’hui une volonté dans ce sens n’est pas opérationnelle à l’échelle convenable - à noter le formidable travail notamment de l’Eglise Catholique dans l’accueil et le suivi de ces femmes en détresse – on préfèrerait garder le statu quo ?
En quoi une personne qui refuse son enfant pourrait- elle se sentir agressée et méprisée si on lui propose un accompagnement ? Enfin, les témoignages poignants de NOMBREUSES femmes qui ont ensuite regretté leur geste – bien souvent poussées qu’elles étaient par leur entourage, parfois parental… - n’auraient également aucune valeur compassionnelle ?
La démocratie, c’est le brassage des idées et de positions opposées et il n’a jamais été dit que le statu quo devait être gravé dans le marbre. Il faut savoir accepter quand le camp adverse gagne et dans sa lutte il n’a pas d’autorisations à demander à qui que ce soit, sinon on n’est plus en démocratie.
Le terme de cynisme n’est peut être pas complètement approprié dans tous les cas, mais quand le sens du résultat d’une action est volontairement détourné parce que l’on a décidé de ne pas voir la réalité – parce que si l’enfant à naître n’est pas un être humain, je veux bien me faire moine ou danseur mondain - comment cela s’appelle t’il ? Ceux qui considèrent que l’enfant à naître est un être humain méritant le respect ne seraient pas fondés à s’estimer en état de légitime défense devant l’étendue du désastre (200 000 avortements par an en France, cela fait combien de millions sur la période), mais au nom de quoi ? Mais dans une démocratie, ce sont les urnes qui trancheront après le temps des exercices de rhétorique des uns et des autres dans un débat, certes pugnace et musclé, mais dans le cadre de règles démocratiques.
Où voyez-vous quelque chose de martial là dedans ?
Cela fait plus de trente ans que ceux qui ne veulent pas d’une libéralisation de l’avortement subissent la position du camp d’en face. S’il devait y avoir un retournement de tendance avec par exemple une situation comme en Irlande aujourd’hui, il faudra bien faire avec, comme nous on fait avec.
Quant aux USA, il se trouve qu’ils apparaissent en pointe sur le sujet et leur position peut avoir un effet d’entraînement décisif pour ceux qui sont tout à fait dans leur droit pour refuser le statu quo évoqué plus haut, d’autant plus que, sauf erreur de ma part, il semble bien que la vague de libéralisation de l’avortement en occident vient de chez eux avec le fameuse jurisprudence Rose and Wade de 1973.
Vous êtes bien libre de penser ce que vous voulez des pros-vie aux USA, mais eux sont aussi libres que vous de penser ce qu’ils veulent.
Et je me demande bien pourquoi, afin de vous faire plaisir, on devrait refuser que le mouvement inverse à celui de 1973 traverse l’Atlantique.
Sur l’exhibitionnisme religieux, je suis assez dubitatif mais il faut voir par rapport aux cultures des pays respectifs. Aux USA cela a l’air de fonctionner avec les pro-vie, chez nous je ne sais pas quoi en penser. En restant sur ce chapitre de l'exhibition, le cas d’Anne-Lorraine m’a assez gêné, l’accent mis sur la virginité et tout le reste avec des chaînes de prières avec grand tapage médiatique m’est apparu un peu déplacé, en fait il s’agissait pour cette jeune fille de défendre sa peau devant un tueur et elle s’est battue héroïquement.
Avez-vous lu également attentivement ce qui suit dans mes propos « Ce n’est pas parce que les offres d’actions sont éclatées et qu’une position est prise à un instant T sur une priorité dans le cas d‘une offre restreinte, que cela signifie qu’il y a rejet des autres priorités et donc incohérence, par rapport aux exigences du christianisme puisqu'on en parle.
La casuistique a ses limites. »


Aves tout mon respect, Sombre Héros, malgré nos divergences"

Écrit par : roxane | 08/09/2008

@ ROXANE

> Je reçois votre marque de respect et en retour, je vous adresse la mienne, malgré nos divergences. ;-)

Écrit par : sombre héros | 08/09/2008

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