Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

04/09/2008

En attendant Benoît XVI (2)

actu1220278909_big[1].jpg« Optimisme » ou  « pessimisme » ? Non : réalisme…


 

 

 

Quand ils doivent parler de ce pape, presque tous les médias français sortent un adjectif-réflexe  : Benoît XVI, disent-ils , est un « théologien pessimiste ».

Ils auraient du mal à argumenter ce verdict, parce qu’il ne vient pas d’eux mais de leurs conseillers postchrétiens habituels (et grisonnants).

Ce que ces derniers ont en tête n’est d'ailleurs plus une théologie, ni optimiste ni pessimiste. Ce n’est même plus du christianisme. C’est simplement l’air du temps : et pas celui de 2008 mais des années 1980, car les conseillers ne sont pas jeunes.

Cet air du temps-là, c’était l’utopie du libre-service : le bricolage narcissique de consommateur (jusque dans le spirituel), qui était la mode à la fin du siècle dernier – quand l’ultralibéralisme promettait la mondialisation heureuse par la dérégulation tous azimuts.  Cet air du temps se croyait de gauche, mais il était indexé sur les slogans du capitalisme radical.

Or les années 2010 vont être très différentes.

Le monde change à vue d’œil.

Ce monde inédit aura besoin d’autre chose que de l’ultralibéralisme, système en train de faire faillite dans tous les domaines : financier, moral, etc. Le monde nouveau aura besoin d’une vision de la vie plus humaine et plus réaliste que l’utopie de la consommation (le matérialisme mercantile, comme disait Jean-Paul II).

Donc : cette vieille opposition factice entre « optimisme » et pessimisme » est dépassée. Ce qui compte désormais, c’est le réalisme. Comment devenir lucides et avoir néanmoins l’espérance ? Voilà la question vitale.

D’où l’intérêt de la théologie de Benoît XVI : elle est en phase avec ce monde nouveau dans lequel nous entrons.

 

 

 

Commentaires

REALISME ?

> Pourquoi ce terme de "réalisme" me gêne-t-il malgré tout un peu ? Peut-être parce que je ne peux pas m'empêcher de l'associer un peu au pessimisme, voire à une forme de désillusion générale (sans aller jusqu'à le raccrocher à "la fin des idéaux"... quoique).
Mais cette petite réticence de vocabulaire n'est sans doute qu'un élucubration pinailleuse de mon esprit...! Ce qui ne m'empêchera pas de préférer au réalisme un terme que vous lui rattachez comme un sous-ensemble : l'espérance, avec ou sans majuscule. Car elle inclut nécessairement la lucidité ! Il est fini le temps où l'on pouvait encore voir l'espérance comme une naïveté "catho-neuneu" (expression encore entendue avant-hier dans une grande rédaction française). Aujourd'hui heureusement, la définition du mot s'est décalée vers un regard sans concession sur l'homme, assorti de la ferme foi en sa capacité de se relever chaque fois qu'il met un genou à terre.
Bonne nouvelle !

EP

[ De PP à EP - "Réalisme" est employé philosophiquement à propos de St Thomas d'Aquin... Donc pas trace de pessimisme ! Ou alors il faudrait dire que la réalité est mauvaise, ce qui ferait de nous des cathares... ]

Cette réponse s'adresse au commentaire

Écrit par : Edmond Prochain | 04/09/2008

PAS RANCUNIER

> Qualifier le pape de pessimiste quand sa dernière encyclique s'intitule Spe salvi (l'espérance nous sauve) est une préciosité ridicule et témoigne d'une ignorance dramatique. Comme d'habitude. Il n'y a plus lieu à s'en étonner, sinon de relever que réussir à se faire payer pour écrire n'importe quoi relève du miracle. Cela prouve que Dieu n'est pas rancunier.

Écrit par : Annie | 04/09/2008

TRACE

> Évidemment.
Je voulais simplement dire que je ressentais cette trace de pessimisme dans notre vocabulaire contemporain. Pur ressenti sur le mot réalisme : je lui trouve une connotation négative, plus proche à vrai dire d'une certaine désillusion que d'un vrai pessimisme ("Faire preuve de réalisme" : c'est ce genre d'expressions qui font que le mot me dérange un peu).
Les mots ont dépassé ma pensée... et j'élucubre peut-être complètement !
(Ce commentaire s'adresse à la réponse !)

Écrit par : Edmond Prochain | 04/09/2008

REALISME v/ PESSIMISME

> En train de relire "Le Monde de Sophie, roman sur l'histoire de la Philosophie" (Gaarder Jostein, Seuil), je viens d'achever le chapitre concernant Kierkegaard et ses 3 stades :
- stade esthétique ou recherche du seul plaisir
- stade éthique ou se plier aux contraintes de la Loi Naturelle
- stade religieux où je n'ai pas compris de quoi il s'agit mais que je traduit par donner du sens à ce que nous faisons, ce qui nous permet d'accepter la Loi Naturelle car elle vient de Dieu qui veut notre Bonheur.
Avant de continuer, je dois dire que j'ai entendu sur Radio Notre Dame un invité dire que Mai 68 fut une "révolution juvénile" : retour à l'enfance et aux comportements des enfants. Je trouve que tout s'éclaire avec une telle explication (comme les films d'horreur qui deviennent des films comiques, cf. "Les dents de la Nuit", pour dédramatiser ce qui fait peur) (ou comme les ados de 30/40 ans).
Nous voyons bien que la société depuis la fin du XXe siècle vie quasiment exclusivement dans le stade esthétique.
C'est pourquoi parler de "réalisme", autrement dit de responsabilité, d'acceptation des difficultés et des conséquences, donc d'accepter le déplaisir par obligation, revient pour cette société à parler de "pessimisme", la recherche du plaisir est obligée de passer au second plan, ce qui pour les "grands enfants" qui composent notre société est une tragédie (un drame étant une pièce de théâtre, heureuse ou non alors que la tragédie est opposée à la comédie).
Mais pour les chrétiens, le réalisme est la seule attitude possible : accepter les évènements car ils procèdent de réactions en chaine selon la Loi de la Nature édictée à l'origine par le Créateur.
Et c'est d'autant plus simple à accepter que nous possédons l'Espérance : nous savons qu'il existe un Paradis des Saints et que nous y sommes appelés.
De part l'existence de ce Paradis, nous savons aussi que nous pouvons faire appel à Dieu par l'intercession des Saints pour qu'Il envoie un Ange réaliser notre prière. (car si Dieu intervient Lui-même, alors Il fausse la Loi Naturelle qu'Il a Lui-même édicté : comment peut-Il la créer et en faire partie ?)
Le réalisme n'est gênant que pour ceux qui refusent de voir la vérité en face et qui construise un monde irréel mais cherche à le faire passer pour vrai.

Écrit par : Boris | 04/09/2008

Les commentaires sont fermés.