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03/09/2008

Une « question sociale mondiale » : le Vatican appelle à changer les structures des sociétés

L’humanitaire ne suffit pas :


 

 

La pauvreté à l'heure de la mondialisation : thème d'un nouveau document en préparation au Vatican, annoncé par le cardinal Renato Raffaele Martino (président du Conseil pontifical Justice et Paix) à Dar-es-Salaam, lors d’un congrès continental pour l'Afrique. Objectifs de cette « approche évangélique pour combattre la pauvreté » : « identifier qui, au niveau national ou international, a la responsabilité de combattre la pauvreté ; sensibiliser aux problèmes de la pauvreté et des pauvres dans le monde ; sans oublier qu'aujourd'hui la pauvreté extrême a avant tout le visage de femmes et d'enfants, spécialement en Afrique ».

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 Il s’agit non seulement d’agir sur le plan humanitaire, mais de changer les structures économiques et sociales : « C'est un acte de charité indispensable que l'engagement visant à organiser et à structurer la société de façon à ce que le prochain n'ait pas à se trouver dans la misère, surtout lorsqu'il s'agit d'un nombre immense de personnes et de peuples entiers : situation qui prend aujourd'hui les proportions d'une véritable question sociale mondiale. »

 

Pour le président de Justice et Paix, « le dynamisme évangélique de la mission ecclésiale nous pousse - comme Jésus l'a fait - à privilégier les pauvres, à tourner nos forces et nos ressources pour les pauvres, à considérer le renouveau de la société à partir des exigences des pauvres   La pauvreté, et surtout l'inégalité entre les régions, les continents et les pays, et à l'intérieur de ceux-ci, constitue le problème le plus dramatique que l'on doive affronter aujourd'hui dans le monde. »

 

Source : Zenit (Anita S. Bourdin).

 

 

 

Commentaires

DANS TOUTES LES PAROISSES

> Je suppose que cet appel au changement de structures économiques et sociales va être dûment reçu et étudié dans toutes les paroisses françaises ? Attendons avec impatience. Mais si, mais si.

Écrit par : mara | 03/09/2008

PAS D'ACCORD

> La pauvreté est le résultat d'une mentalité qui favorise la sècheresse intérieure.
Le Christ le dénonçait déjà. Mais, comme le déplore Benoît XVI, s'il y a eu un grand progrès technique depuis, il n'y a pas eu de progrès intellectuel équivalent.
L'étude de la doctrine sociale de l'Eglise sont une très bonne chose. Il faut la faire connaître. Bravo. Il faut veiller toutefois à ne pas inverser la hiérarchie des enseignements chrétiens par la promotion de textes spécialisés qui ferait oublier l'essentiel.
La doctrine sociale de l'Eglise n'est qu'un outil. Sa connaissance ne doit pas éclipser le principe essentiel, la vertu théologale dont elle découle et au service de laquelle elle se place : la charité.
Les commentaires les plus savants de la doctrine sociale de l'Eglise ne vallent rien et ne conduisent à rien si on n'est pas intimement persuadé et si on n'adhère pas totalement à l'essentiel de la foi catholique qui est d'aimer son prochain. "Tu aimeras ton prochain comme toi-même"(Marc 12-31).
L'érudition sur l'accessoire ne sert à rien s'il ne s'abreuve pas de l'essentiel. C'est la différence entre un bel esprit et une belle âme.
Le vrai progrès n'est pas d'aider encore plus les pauvres, de leur verser une obole plus importante, mais de les aimer. Etre sincère dans l'acte de partage. C'est très dur. Mais c'est le but.
Mere Theresa de Calcutta ou Géréon Goldmann au Japon sont des exemples de belle âme.
http://www.france-info.com/spip.php?article168827&theme=81&sous_theme=176
Merci à Koz d'avoir attiré l'attention sur la vie de ce franciscain.
http://www.koztoujours.fr/?p=881

Annie


[ De PP à A. - Ne donnez pas tort au cardinal Martino ; ce qu'il dit est en écho direct de l'épître de Jacques : " A quoi cela sert-il, mes frères, que quelqu'un dise : 'J'ai la foi', s'il n'a pas les oeuvres ? La foi peut-elle le sauver ? Si un frère ou une soeur sont nus, s'ils manquent de leur nourriture quotidienne, et que l'un d'entre vous leur dise : 'Allez en paix, chauffez-vous, rassasiez-vous', sans leur donner ce qui est nécessaire à leur corps, à quoi cela sert-il ? Ainsi en est-il de la foi : si elle n'a pas les oeuvres, elle est tout à fait morte. Au contraire, on dira : 'Toi, tu as la foi, et moi, j'ai les oeuvres ? Montre-moi ta foi sans les oeuvres ; et moi, c'est par les oeuvres que je te montrerai ma foi." ]

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Écrit par : Annie | 03/09/2008

LUTHER ET "L'EPITRE DE PAILLE"

> D'accord avec le card. Martino et St Jacques. Quant à l'idée que la pauvreté soit le résultat d'une sécheresse intérieure, alors là non ! c'est parler comme les prédicants de "l'évangile de la prospérité". "Priez mes frères et vous deviendrez riches ! si vous restez pauvres c'est que vous ne priez pas assez fort !" Affreuse trahison envers l'évangile.
En plus je ne trouve pas du tout que la doctrine sociale soit un recueil facultatif de trucs techniques. C'est l'action de l'Eglise dans la société. Sans action sociale, veut-on m'expliquer par quoi s'exprimerait la charité ? par des mots ? Par des ouvroirs ? Et un point à l'envers, et un point à l'endroit ?
NB - Luther détestait l'épître de St Jacques et l'appelait "l'épître de paille", parce qu'elle plaide pour les oeuvres, alors que Luther surinterprétait la pensée de St Paul pour lui faire dire que les oeuvres ne servent à rien (ce que d'ailleurs Paul ne dit nullement).

Écrit par : Ugo | 03/09/2008

St MARTIN

> La question n'est pas : comment nourrir les pauvres, mais comment permettre le salut des riches ? Ce n'est donc pas dans la recherche d'un Etat providentiel ayant tout compris, appliquant toutes les bonnes doctrines que l'on fera avancer chacun vers le Christ. St Martin doit être le modèle de l'individu de ce monde, afin d'avoir conscience qu'une moitié de manteau suffit.

MF

[ De PP à MF - Mais qui parle de faire un Etat providentiel ? En 2008 ? Personne ! Ce que Rome demande, c'est que l'on change les structures d'iniquité économique. C'est la tâche du politique. Celui-ci doit donc être réinventé... Voilà la logique catholique ; personnellement, je ne la désapprouve pas. (Pour la désapprouver il faudrait adhérer à une logique autre...) . ]

Cette réponse s'adresse au commentaire

Écrit par : Maximilien FRICHE | 03/09/2008

POUR UGO:

> Annie n'a pas dit que la pauvreté était le résultat de la sécheresse intérieure. Elle a écrit : " La pauvreté est le résultat d'une mentalité qui favorise la sècheresse intérieure", ce qui n'est pas la même chose. La mentalité de nos sociétés favorise la sécheresse intérieure, laquelle est une des causes de la pauvreté. C'est ce qu'il me semble avoir compris.

Écrit par : zoé | 03/09/2008

@ PATRICE

> Je n'ai pas critiqué la doctrine sociale ni le cardinal Martino.
J'ai exprimé un doute sur l'exégèse profane risquant même de la récupérer, mais en dehors de toute référence à la charité. Se l'approprier en le vidant de son sens, à l'image de l'administration judiciaire formaliste, où l'interprétation littérale aboutit à violer l'esprit du texte.

@ UGO
Les pauvres ne souffrent pas d'une aridité morale mais ceux qui les exploitent ou finissent par en profiter. A commencer par ceux qui n'ont pas d'autre considération que de faire baisser des prix de revient, participer à un marché global qui saccage l'environnement et paupérise des populations contraintes à quitter leur mode de vie traditionnel pour s'entasser dans les banlieues insalubres et s'adapter tant bien que mal - et plutôt mal que bien - à la société de consommation dont ils sont exclus témoigne d'une sècheresse intérieure. La lecture de "L'être consommé" - commenté sur ce blog - l'illustre.

Écrit par : Annie | 04/09/2008

DE TRAVERS

> Ugo, vous interprétez de travers, la pauvreté est le résultat de la sécheresse intérieure de ceux qui ont, et dont le coeur ne s'émeut pas devant la détresse de leurs frères.
Quant à la nécessité des oeuvres, Luther a du zapper l'Evangile. La parabole du riche et du pauvre Lazare ne lui a pas parlé ? Et la parabole du jugement dernier ? Jésus ne dit pas : venez à moi, vous les bénis de mon Père car vous avez gardé la Foi dans toutes les tribulations de l'existence, mais venez à moi car j'avais faim et vous m'avez donné à manger. Et d'aucuns de s'étonner : quand avons-nous fait cela ? Ce qui prouve qu'ils n'avaient pas lu l'Evangile. Mais "quiconque aime est né de Dieu". C'est-à-dire que Dieu le reconnait pour son enfant, quoi qu'il ait déclaré être durant son existence : chrétien, juif, musulman, athée...
Quoi qu'il en soit, ce ne sont ni la Foi ni les oeuvres qui sauvent, mais la miséricorde gratuite de notre Dieu. La Foi n'est que l'attitude intérieure qui nous permet de saisir le cadeau que Dieu nous offre mais qu'il ne nous impose pas, respectant notre liberté. La Foi portera donc des oeuvres : qui reçoit beaucoup d'amour donne à son tour beaucoup d'amour. Sinon, la prétendue foi n'est qu'une opinion intellectuelle qui se drape d'un nom usurpé.

Écrit par : Barbara | 04/09/2008

A MF:

> saint Martin n'a pas donné la moitié de son manteau mais la totalité. Il faut savoir que les légionnaire romains payaient eux-même la moitié de leur équipement. Le reste était payé par l'état. Saint Martin à donc donné la totalité de ce qu'il possédait, la part qu'il avait payé, ne pouvant disposer de ce qu'il ne possédait pas, à savoir la part de l'Etat. Il est donc dans une logique contraire à celle de robin des bois ou des marxistes. Il ne partage que ce qu'il possède et ne s'approprie pas les biens des autres au nom de la justice sociale. Il est dans une démarche personnelle de charité. C'est cela que l'Eglise demande.

Écrit par : vf | 04/09/2008

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