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29/07/2008

Crise de l’OMC : décidément, il est urgent de réinventer le politique

…et de libérer l’Europe du club Mandelson :


On se demandait hier (en marge de la visite d’Obama) comment ressusciter le politique, pour un nouvel équilibre de la planète après le chaos de la globalisation. La crise de l’OMC renforce cette interrogation. Washington accuse Pékin et New Delhi de bloquer la négociation agricole et industrielle par « protectionnisme ». Pékin et New Delhi accusent Washington de « cynisme » en matière de subventions. Cet affrontement d’intérêts publics est bien éloigné du libre-échangisme de suprématie des intérêts privés, idéologie de MM. Lamy et Mandelson. (Deux beaux types de mutants des années 1990 : des sociaux-démocrates ultralibéraux).

Mandelson prétend parler au nom de l’UE, tout en ne servant que la dérégulation mondiale.

Mais Sarkozy (président européen en exercice) tient un autre langage, en gros celui-ci : « L’Europe veut bien coopérer au développement des pays les plus pauvres, mais elle ne se laissera pas faire naïvement par les grands pays émergents [tels l’Inde ou la Chine]. Elle a aussi ses intérêts économiques à défendre. »

Ce raisonnement vaut ce qu’il vaut. Il a le mérite de dire deux choses :

a) la stratégie économique collective n’est pas le monopole de Pékin ou New Delhi : l’Europe y a droit elle aussi, quoi qu’en pense M. Mandelson ;

b) le monde n’est pas divisé en deux (le Nord riche et le Sud pauvre), mais en trois : les pays riches, les pays pauvres  – et les « grands pays émergents », qui sont désormais puissants, méthodiques et combatifs.

L’Europe doit être altruiste envers les pays réellement pauvres, ainsi que le Vatican le répète à juste titre.

Envers les géants émergents, c’est une autre affaire…

M. Mandelson ne fait pas ces distinctions ; il est pour l'indistinct, le renard libre dans le poulailler libre. Mais on pourrait imaginer une stratégie économique mondiale de l’UE – si l’UE se libérait de M. Mandelson et de son réseau ultralibéral.

Cette libération ne peut s’opérer que par autorité politique.

De deux choses l’une : ou bien nous arrivons à réinventer le politique à l’échelle des nouveaux enjeux ; ou bien la construction européenne, affermée aux multinationales du reste du monde, va continuer à se vider de toute légitimité. (Voire de toute utilité, sauf pour le club Mandelson et les élites des Vingt-Sept. Ce qui n’excitera pas l’enthousiasme des peuples.)

 

10:28 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : omc

Commentaires

PLUS COMPLEXES

> Très juste : il faut arrêter de dire que le libre-échangisme est la chance de décollage des pays pauvres. Les choses sont autrement plus complexes que cela, et le chaos actuel le montre bien.

Écrit par : M. Rocamir | 29/07/2008

IMPOSTURE DU LIBRE-ECHANGE

> Tout à fait M. Rocamir. D'ailleurs le libre-échangisme vaut bien pour les pays pauvres qui n'ont aucun moyen de négocier les accords. Les Etats-Unis, eux, continuent de renforcer leur protectionnisme (nombre d'experts s'accordent pour dire que les Etat-Unis n'ont jamais été autant protectionnistes qu'à notre époque). Pour cela ils érigent des normes par centaine, des règles parfois absurdes, rarement utiles et presque jamais équitables. Autrement dit, le libre-échangisme américain n'est rien d'autre qu'un outil au service de leurs intérêts.

Écrit par : Vincent | 29/07/2008

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