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24/07/2008

Bagdad : le livre (américain) qui raconte l'ubuesque "règne" des forces de Bush

Par un envoyé spécial du Washington Post :


A lire : l'effrayant reportage de Rajiv Chandrasekaran, Dans la zone verte (éd. de l'Olivier). Envoyé spécial du Washington Post dans la « zone verte » de Bagdad, c'est-à-dire la zone-bunker de l'autorité américaine d'occupation, ce journaliste très indépendant décrit une situation hallucinante, aux antipodes de ce que la presse conformiste nous raconte :« l'épopée loufoque d'une bande de Pieds-Nickelés » terrés dans leur « petite Amérique », explique la presse. Exemple : « Avant la 'libération' du pays, l'eau du robinet était potable à Bagdad. Les installations de traitement ayant été détruites, l'eau est prélevée directement des flots pollués du Tigre. Il faudrait la purifier. Hélas, la seule usine qui produit les machines est encore suspectée de cacher des armes de destruction massive. En attendant que les Américains se ravisent, des milliers d'enfants attrapent la dysenterie... »

Telle est la réalité.

Mais cela n'empêche pas l'un de mes confrères d'écrire vaillamment que l'armée américaine en Irak est en train de « gagner la guerre contre Al-Qaida ».

Cher ami, vous oubliez un détail : au temps de Saddam Hussein, les gens d'Al-Qaida étaient interdits de séjour en Irak sous peine de mort (une de ces morts abjectes dont le régime avait le secret). Al-Qaida ne s'est introduite dans le pays qu'après l'occupation américaine, et en tirant prétexte de celle-ci. D'autre part, le problème de l'Irak en 2008 n'est absolument pas Al-Qaida : c'est la haine centrifuge entre les trois communautés inexpiablement dressées les unes contre les autres : chiites, sunnites, Kurdes. Chronique d'un désastre annoncé... et préparé par la balourdise, ignorante et aveugle, de la politique de Washington.

Le Saint-Siège était prophète, lorsqu'il mettait en garde les Américains – dès la première guerre des Bush – contre le risque de déstabiliser la région.

 

Commentaires

OBAMA A RAISON

> Obama a parfaitement raison : évacuer l'Irak et concentrer l'effort sur l'Afghanistan. Sans garantie de succès d'ailleurs si on en croit l'histoire.
Mais si McCain gagne comme c'est hélas probable, vu le blocage mental raciste des rednecks... Oh la la.

Écrit par : Joop | 22/07/2008

PREVISIBLE

> Un numéro d'Alternatives Internationales annonçait avant même la déclaration de guerre que l'Irak allait basculer dans la guerre civile et le chaos. Donc ce qui a suivi était prévisible. Comment ne pas s'étonner que le président des Etats-Unis n'ait rien vu venir? qu'il soit si mal conseillé?
Et qu'il préfère que les Irakiens crèvent plutôt que de reconnaître qu'il s'est trompé (ou qu'il a menti) ?

Écrit par : Blaise | 24/07/2008

STRATEGIE AMERICAINE

> "Al-Qaida ne s'est introduite dans le pays qu'après l'occupation américaine, et en tirant prétexte de celle-ci. D'autre part, le problème de l'Irak en 2008 n'est absolument pas Al-Qaida : c'est la haine centrifuge entre les trois communautés inexpiablement dressées les unes contre les autres".
Vous avez tout compris à la stratégie américaine.
Elle correspond à ce que les médecins appellaient autrefois l'"abcès de fixation" : on mutile volontairement une région du corps pour qu'elle localise une infection généralisée. Puis on nettoie l'abcès proprement.
Les américains ont fait exactement la même chose avec l'Irak :
- constitution d'un terrain de jeu pour les terroristes (mieux vaut des terroristes à Bagdad qu'un seul à New York)
- excitation des antagonismes inter-musulmans comme alternative à la guerre de civilisation (il est plus facile de faire la paix avec pleins d'eléments antagonistes qu'avec un seul bloc hostile).
Que ce soit conscient ou inconscient, c'est une pensée qui vaut déjà mieux que celle de l'affrontement civilisationnel. Ca rappelle la politique de Richelieu : on délocalise la guerre en Allemagne (entre prince allemands) pour éviter d'avoir à faire une guerre frontale franco-espagnole.
Le problème c'est que l'abcès de fixation, ça ne marche pas. L'abcès non seulement ne fixe pas tous les germes, mais sert en plus de réservoir de germination et de dissémination. L'Irak, en ce sens, est un formidable terrain d'entraînement et d'expérimentation pour les terroristes. La Guerre d'Irak, dans le meilleur des cas, ne repousse que de 10 ans le problème qui couvait. Les régimes arabes, impopulaires, iniques, cruels, ont assis leur pouvoir sur la haine du Juif et de l'occidental. Et ils se trouvent bien marris de voir leurs petits bourgeois et leurs lumpen-prolétaires vouloir détruire cet occident décadent. Les américains, eux, vont devoir assumer leur soutien historique à ces régimes (qui, accessoirement, est un des motifs concrets de la haine anti-occidentales).

Écrit par : LBDD | 24/07/2008

RACISME ?

> Joop, ce n'est pas parce qu'on ne voterait pas en faveur d'Obama qu'on serait raciste. D'ailleurs pourquoi voter pour sa couleur ne serait pas raciste ? Moi qui suis métis, si j'étais américain, je ne voterai pas pour lui et on pourrait toujours essayer de me démontrer que je suis raciste.
Royal disait avoir perdu à cause du machisme, alors qu'une majorité de femmes avait voté pour son rival. Il y a bien d'autres considérations qui sont prises en compte.

Écrit par : Jean | 24/07/2008

LES FRAIS

> Y a-t-il maintenant une bonne solution ? La bonne solution, c'était de ne pas attaquer l'Irak. Mais l'Irak est un grand réservoir de pétrole, alors...
Sûr qu'il y a maintenant de quoi se mordre les doigts. Pour avoir voulu obtenir à bon prix le pétrole irakien afin de renforcer l'économie US, Bush est en train de tout perdre. Et deux peuples en font les frais.

Écrit par : Barbara | 27/07/2008

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