Chavez-Uribe : une rencontre surprise, dans l'intérêt du continent latino-américain ?

La réalité géopolitique est plus forte que les vieux slogans :

Déception chez les neocons avant-hier, quand a été annoncée la rencontre – prévue pour aujourd’hui – entre le président colombien Alvaro Uribe et le président vénézuélien Hugo Chavez. La hache de guerre allait-elle être enterrée, au grand dam de Washington ? Selon le ministre vénézuélien des Affaires étrangères Nicolas Maduro, Chavez et Uribe avaient l'intention de rétablir un dialogue "constructif" et "respectueux",  par des discussions concrètes sur la sécurité frontalière et l'énergie.

Cette rencontre du retors Uribe avec l’imprévisible Chavez devait être la première depuis mars, quand l'attaque de l'armée colombienne contre un camp des Farc en Equateur avait suscité des tensions : le Venezuela déployant brièvement des troupes à la frontière avec la Colombie. Depuis lors, soulignent les médias latino-américains, « les deux dirigeants cherchaient à rétablir des liens normaux, malgré de profondes divergences sur le plan politique ». Ce « retour au réel » semblait programmé : les deux hommes savaient que l’enjeu, dans l’Amérique latine de 2008, n'est pas d'agiter des mythes révolus mais de construire un continent. Aussi odieuses que soient les Farc, elles ne sont que le fantôme d’un communisme mort et enterré. Ne leur faisons pas l’honneur – discutable – de les prendre pour ce qu’elles ne sauraient être. Et ne feignons pas de croire à un danger marxiste, dans le monde de l'ultralibéralisme déchaîné.