14/06/2008
Après le "non" irlandais : la machine continue à rouler...
…parce qu’elle est programmée pour la fuite en avant, ce qui exclut toute refondation du projet européen :
« Les eurocrates vont passer outre comme pour notre référendum ou celui des Pays-Bas. Et cela continuera d'avancer jusqu'à la chute finale, comme l'URSS. La post-démocratie (ou le nouveau totalitarisme?) est déjà trop bien en place. Il y a trop d'enjeux pour les libéraux », nous écrit VF qui est un interlocuteur permanent de ce blog. De fait, c’est bien la tournure que prennent les commentaires des médias et les déclarations des dirigeants de l’UE. Pas question de respecter la norme pourtant fixée : on fera comme si la ratification de tous n’était pas nécessaire, et comme si les Irlandais étaient des malades à mettre en quarantaine…
Il fallait s’y attendre. Nous le disions hier : la fuite en avant indéfinie (l’ « élargissement-dissolution » de l’Europe) est un dogme de la classe politico-médiatique continentale. Corollaire : le mépris envers les peuples... Il faut les assujettir bon gré mal gré à la nouvelle conception de l’Europe, qui contredit à 100 % le projet de ses pères fondateurs catholiques, et qui en fait un carrefour ouvert à tous les vents du libre-échangisme global - sous la garde d’une caste siégeant loin des réalités humaines.
Que faire ? VF nous dit : « Construire l'Europe, mais une Europe de collaboration entre les nations, une Europe qui retrouverait ses racines et sa foi chrétienne, une Europe qui suivrait la doctrine sociale de l'Eglise, bref, une Europe qu'il faut ré-évangéliser. »
Refonder la construction de l'Europe ne se fera pas avant que le matérialisme mercantile soit allé au bout de sa propre logique : jusqu’à enfermer la société européenne dans une impasse tangible.
Le réalisme conseille donc de ne pas se fourvoyer dans des activités pseudo-politiques, tentant (en vain) de freiner le système ; ce serait un combat d’arrière-garde inutile et fictif.
Il faut au contraire miser sur l’avenir, et se donner les moyens de répondre aux interrogations des populations de l’espace européen – quand elles commenceront à réaliser dans quelle absurdité un système aveugle les a enfermées. Cette absurdité touchant non seulement l’économique et le politique, mais la conception de la vie, c’est alors que sonnera l’heure de la doctrine sociale de l’Eglise : plateforme ouverte à tous, croyants ou non, sur la base du bien commun partagé.
Quant à évangéliser les populations d’Europe, c’est une tâche qui n’attend pas.
12:06 Publié dans Europe | Lien permanent | Commentaires (37)
Commentaires
DE LUI-MÊME
> Evangéliser n'attend pas, en effet. Perdre son temps dans les agitations politiques (en compagnie d'antichrétiens) est autant de temps retiré à l'évangélisation. Et le meilleur service qu'on puisse rendre aux Européens est de les évangéliser, plutôt que d'aider de petits politiciens à faire surface, pour rien, car le système, comme vous le dites, méprise et écrase tout ce qui n'est pas lui. Il se détruira lui-même comme l'ex-URSS, comme le dit VF. Ce jour-là il faudra être prêts.
Écrit par : Cornelius | 14/06/2008
NOYAU DUR
> Pourquoi ne pas reconstruire une Europe en partant des pays qui ont dit : "NON" : France, Pays-Bas, Irlande, afin de montrer aux autres nations où se trouve, la réelle volonté, la vraie politique de construction européenne ! Et à partir de ces trois, reconstruire une Europe issue de la volonté des peuples !
Cath. O'Leek
[ De PP à C.O'L. - C'est une idée, puisque les commentateurs brevetés en sont à parler d'une "Europe à deux vitesses" avec un "noyau dur" ('Libération' de ce matin). Même si ce noyau-là n'est pas exactement celui auquel ils songent... ]
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Écrit par : Cath. O'Leek | 14/06/2008
DUHAMEL
> Bon papier M. de Plunkett, qui tranche avec les plumes serviles d'une certaine presse ("catholiques attardés", Alain Duhamel dixit, rétrogrades attachés à leur indépendance, etc. etc.)
Cadogan Mcnemara
[ De PP à C.McN. - Quand on sait que Duhamel est protestant, on se dit qu'il ne fait guère progresser l'oecuménisme. ]
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Écrit par : Cadogan McNemara | 14/06/2008
> Soyez miséricordieux envers Duhamel : un homme qui s'est autant trompé toute sa vie mérite le respect dû aux recordmen.
Écrit par : Captain Moonlight | 14/06/2008
LIBERALISME CONTRE DEMOCRATIE
> Etant donné l'état actuel de l'union européenne, vicié jusque dans ses bases, le mieux sans doute est de viser une organisation d'Etats séparatistes, qui viserait à long terme à se substituer à l'Union.
Evidemment le fruit n'est pas encore mûr, et les classes politiques sont trop sûres de leur "science". N'est-ce pas typique du libéralisme, cette croyance en une science objective, qui ne peut être contredite, et certainement pas par le menu peuple. Déjà c'était la conviction d'Auguste Comte, l'inventeur de la sociologie, et avant lui celle des premiers "économistes", Adam Smith et autres. Dans de pareils systèmes il n'y a pas de place pour la démocratie.
Écrit par : Blaise | 14/06/2008
ATTENDRE ET SE PREPARER
> Je suis entièrement d'accord avec vous. Il faut attendre que les système aille au bout de sa logique et implose. A ce moment là on pourra reconstruire (mais que de dégâts). Mais pour cela, il faudra un terreau et ce ne peut-être que le christianisme, mais un christianisme réel, vécu, bref la foi. Il faut évangéliser pour préparer la reconstruction. Toute action politique est vaine voire contraire au relèvement. Que font ceux qui s'escriment en politique ? Ils se battent pour sauver quelque chose qui est mort depuis longtemps. Ils se battent pour un ordre temporel soumis aux passions et aux idées modernes, quoiqu'ils en pensent. Ils sont en retard d'une guerre voire d'une époque. Surtout, ils sont en retard d'une vie. Quand on a la foi, notre vie est une rencontre avec le Christ, un cheminement avec le Maître, pas la défense ou la promotion d'un système pensé et organisé par les hommes pour les hommes. Bref, quand on est chrétien, on ne doit pas suivre une idéologie, quelle qu'elle soit.
P.S: Merci à vous, aux intervenants de ce blog pour ce que j'y ai appris et ce que vous m'avez apporté.
P.P.S: J'espère que cela ne vous gêne pas que j'intervienne souvent? Mais, pour moi, vu ma profession, c'est un des très rares espaces d'échanges et de liberté d'expression. Et je vous souhaite une bonne Guinness à la santé de la verte Irlande.
Écrit par : vf | 14/06/2008
NOUS Y SOMMES
> Voila nous y sommes ! l'Hydre europeenne va enfin montrer son vrai visage. Circulez ya rien a voir! On continue, ceux qui sont pas contents n'ont qu'à aller voir ailleurs ! la soupe est trop bonne et moins de fous plus on se gave! Vive les irlandais ils ont montré leur courage...C'est vrai qu'ils avaient seuls le droit de s'exprimer. Les premiers commentaires politico-médiatiques étaient de dire : "il faut respecter le choix des irlandais" (sans rire).Il faut tout foutre par terre et recommencer autre chose c'est tout. C'est pas la présidence française qui va changer grand chose. D'ailleurs les français là dedans on s'en fiche. Ah ! comme tout irait mieux s'il n'y avaient pas les européens ! M'enfin il faut bien les supporter c'est eux qui nous payent si grassement !
Écrit par : Gilles | 14/06/2008
DUHAMEL
> Peut-on comprendre, rendre compte, commenter ce qui est en train de s'écrouler avec les mots, les concepts, les raisonnements qui ont bâti ce qui justement est en train de s'écrouler ? C'est pourtant ce qu'Alain Duhamel fait depuis trente ans... On en rit pour ne pas en pleurer !
Pourtant il continue à pérorer, et il n'est pas le seul dans nos sociétés; il est exemplaire de l'aveuglement de nos "élites" comme on dit. "Un aveugle peut-il guider d'autres aveugles ? Ne vont-ils pas tomber ensemble dans le même trou" comme dit un texte célèbre !
Écrit par : B.H. | 14/06/2008
CRISE SALUTAIRE
> La construction européenne est vraiment en crise. Esperons qu'elle soit salutaire.
Il est vraiment temps que l'on revienne à l'idéal des pères fondateurs de l'Europe, Robert Schuman en tête.
A propos de Robert Schuman, où en est son procès en béatification ? Une telle béatification serait un signe fort envoyé à l'Europe.
Autre question : M de Plunkett, que pensez-vous de l'idée politique démocrate-chrétienne ? Pensez-vous que cette famille de pensée ait encore un avenir ?
Damien
[ De PP à D. - La DC a disparu... Même si l'on arrivait à la ressusciter, je ne crois pas qu'un parti de plus servirait à grand'chose. C'est l'ensemble du politique qu'il faut réinventer ! ]
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Écrit par : Damien | 14/06/2008
COMME L'URSS ?
> Aujourd'hui en Occident, la démocratie a le même statut que le communisme en Union Soviétique il y a vingt ans : on n'y croit absolument plus dans les "hautes" sphères, mais cela reste un article d'exportation, par la force si nécessaire.
Gardons courage !
Écrit par : Abbé Bernard Pellabeuf | 14/06/2008
REINVENTER LE POLITIQUE
> Merci pour votre réponse sur la DC.
Mais comment réinventer l'ensemble du politique ? A partir de quelle mouvement, de quelle démarche, de quelle structure ?
Damien
[ De PP à D. - C'est précisément l'enjeu des décennies à venir. Tout est à fonder : la pensée nouvelle, les mouvements, la stratégie par rapport à la maturation des conditions historiques... Ce blog n'est pas le lieu approprié d'un tel débat, puisque sa priorité est la nouvelle évangélisation ; mais il peut aider - à son rang, dans la faible proportion de ses moyens - à une évolution des esprits. ]
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Écrit par : Damien | 15/06/2008
SUR LA PLANCHE
> Merci pour votre réponse.
Il y a du pain sur la planche ! Mais avec l'Esprit Saint nous y arriverons !
Écrit par : Damien | 15/06/2008
LA FAUTE A KOUCHNER
> Ajoutons que les imbéciles déclarations des "ministres" français ont fortifié les irlandais dans leur intention de voter non.
Papy Kouchner menaçant les irlandais d'être les "premières victimes" de leur propre vote et prétendant qu'ils avaient "profité plus que les autres de l'Europe"...
Cruella Lagarde avouant bêtement que le premier soin de Sarko sera "d'harmoniser" les systèmes fiscaux des 27, alors que l'Irlande tient beaucoup au sien...
Autant de conneries arrogantes, perçues comme telles.
Et qui nous ont aliéné beaucoup de sympathies en Irlande. D'où ce titre de une de l'Irish Sun, sous la photo de Kouchner : "Va grenouiller ailleurs !". Amener les gens de Dublin à une phobie anti "Frogs" imitée de celle des Anglais, c'est un magnifique succès de ce qui nous sert de gouvernement.
Ce n'est pas seulement Sarko qui doit partir, c'est toute la droite ! Et vite.
Écrit par : Simonpierre | 15/06/2008
> Vous croyez que la gauche ferait mieux ?
Écrit par : Morav | 15/06/2008
> Sûrement pas pire. On n'enverrait peut-être plus nos malheureux bidasses sous-équipés risquer leur peau chez les narcos de Karzaï pour plaire à l'ahuri GWB. Si c'est ça que Sarko veut faire faire aux 27, je comprends les Irlandais de vouloir garder leur neutralité traditionnelle !
Écrit par : Simonpierre | 15/06/2008
SMS
> Dans la série, il y a eu l'envoyée spéciale d'une télé franco-française affirmant que le non était le vote des Irlandais les plus "retardataires", ceux qui "parlent encore gaélique". De quel droit cette fille insulte-t-elle le gaélique ? Du droit de la génération SMS incapable d'écrire sa propre langue ?
Écrit par : Erszebet | 15/06/2008
1794
> @ Erszebet : vous n'y êtes pas, ce n'était pas de l'ignorance, c'était du même tonneau que l'abbé Grégoire déclarant en 1794 : "le fédéralisme et la superstition parlent bas-breton, le fanatisme parle basque... cassons ces instruments de dommage et d'erreurs." La haine contre toute autre langue que le français (néoclassique avec des plumes bleu-blanc-rouge sur la tête) était la marque du jacobinisme. Il en reste quelque chose, même si la titine de la télé kiffe mal le séfran.
Écrit par : Leroy Debignan | 15/06/2008
XENOPHOBIE
> @ Erszebet : les cartes de vote par circonscription électorale disponibles sur le site de The Irish Times (http://www.ireland.com/focus/thelisbontreaty/interactive/results.html) prouvent la bêtise du commentaire de cette télévision. A part quelques comtés du centre du pays, toutes les régions ont voté Non. A noter que tout Cork (la seconde ville) du pays a voté Non; en outre, à Dublin, la capitale, 7 circonscriptions sur 11 ont voté Non.
A part, les circonscriptions de Dublin, il faut descendre jusqu'à la 6° ville du pays (Drogheda - 35000 habitants) pour trouver un vote positif (la 5° ville - Waterford - est à 49000 habitants, Dublin 1 million et Cork 190 000 - ces chiffres incluent les banlieues). On peut donc affirmer que les plus grandes villes (à l'échelle de l'irlande évidement) ont voté Non.
Tous ces commentaires témoignent d'une telle arrogance, d'un tel mépris, d'une effroyable intolérance que l'on ne peut que se réjouir du courage des électeurs.
On nous dit que ces derniers votent pour autre chose, sans comprendre: mais comment est-ce possible puisque tous les grands partis, les principaux syndicats et la quasi totalité des médias étaient partisans du oui, comme en France il y a trois ans. C'est tout de même bizarre!
Remarquons enfin que tous ces gens habituellement donneurs de leçons ont très vite fait de tomber dans la xénophobie qu'ils croient toujours voir chez les autres. Les masques tombent!
Écrit par : xb | 15/06/2008
À VIDE
> Plus basiquement sans doute, si parler gaélique est pour cette journaliste une preuve d'arriération, c'est parce que cette langue n'est plus beaucoup parlée en Irlande... Pourquoi ? parce que selon l'idéologie du progrès telle qu'elle se présente aujourd'hui, et qui fonctionne désormais à vide, le présent est forcément mieux que le passé, le passé est forcément dépassé. Idéologie absurde qui permet de faire accepter le nouvel ordre des choses, sans même qu'on ait à s'interroger sur le contenu de la pacotille proposée. C'est, au fond, la même rhétorique qui sert à justifier l'avortement et d'autres joyeusetés. Et les gardiens du temple libéral-libertaire de dénoncer à tout moment: "morale d'un autre temps."
Blaise
[ De PP à B. - Identifier cette langue à une arriération est non seulement bête, mais nul à force d'ignorance. Le gaélique irlandais officiel (un peu comme l'hébreu moderne, et largement comme le breton moderne) est un produit de linguistes militants des débuts du siècle dernier. Ce n'est pas un résidu inchangé depuis la nuit des temps. Si ce gaélique est peu parlé en Irlande, c'est qu'il est difficile à apprendre et à employer - et parce que son usage n'est pas un besoin fonctionnel pour la société, contrairement à l'hébreu, lien entre des Israéliens venus des quatre coins du monde.
Voilà ce qu'ignorent les journalistes gaulois, qui ont paraît-il pour métier de nous informer... ]
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Écrit par : Blaise | 15/06/2008
RESERVE
> « Il faut les assujettir bon gré mal gré à la nouvelle conception de l’Europe, qui contredit à 100 % le projet de ses pères fondateurs catholiques… »
Sur la dernière partie de cette affirmation, je serais, pour ma part, plus réservé. Il me semble, pour le moins, que les grandes figures démocrates-chrétiennes qui ont longtemps guidé la construction européenne étaient manifestement convaincues qu'il valait mieux laisser le peuple en dehors de tout ça. Ils n'étaient pas loin de penser savoir, mieux que "les gens", ce qui est bon pour eux, et ont toujours soigneusement tenus les peuples à l'écart. Et c'est sans doute cette frustration démocratique accumulée depuis 1950 qui s'est manifestement lors du rejet français.
Au fond, il devient de plus en plus clair que démocratie et Europe sont incompatibles — parce que démocratie et nation sont, du moins sous nos latitudes et avec des peuples si anciens que le nôtre — inséparables. Toute la question est de savoir lequel, de la démocratie ou de l'Europe, doit être sacrifié. (J'entends ici "Europe" au sens restreint de la figure d'Etat supranational qu'il s'agit de construire.)
Écrit par : Philarete | 15/06/2008
TODD LE PENSE AUSSI
> Emmanuel Todd soutenait récemment, à l'occasion d'un meeting organisé par ses amis de la "gauche lucide" - avec lesquels les gens de la "droite de coeur" seraient à mon avis bien bien avisés de faire momentanément cause commune, afin d'oeuvrer à la réconciliation de la "gauche du travail" avec la "droite des valeurs" - Todd, donc, soutenait qu'il fallait souhaiter l'accélération de ladite "construction européenne", et par conséquent ratifier sans états d'âme chacune des étapes dudit "processus", afin d'en précipiter l'inéluctable agonie... Je crois que ça se plaide, même si je me suis réjoui du dernier vote irlandais (certes sans conséquence, sur les crânes de nos technos et de leurs valets culturels bobos, veux-je dire).
Guit'z
[ De PP à G. - De toute façon c'est inéluctable, puisque la technostructure aux commandes ne peut en être délogée (sinon par les gouvernements, qui s'en garderont). La stratégie consiste donc à préparer l'avenir - sans perdre temps et forces dans des pantomimes pseudopolitiques faisant mine de ralentir l'inévitable. (En compagnie de groupuscules très douteux idéologiquement, qui plus est ! Cette compagnie semble ne pas gêner certains, à qui on a envie de dire : essayez d'être un peu honnêtes ; pas la peine d'afficher tant de papisme si c'est pour finir dans les bras de néo-païens à gros mollets). ]
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Écrit par : Guit'z | 15/06/2008
" J'ABHORRE "
> Et cela commence ! Ecoutez les radios : rien que des débats entre euromanes, sur le ton : "comment faire pour contourner ces ploucs d'Irlandais" (après ces crétins de Français et ces abrutis de Hollandais). Un de ces brillants commentateurs a même déclaré ce matin : "J'abhorre ceux qui ont voté non". "J'abhorre" ? Qu'est-ce que c'est ce vocabulaire ? Pour qui se prennent ces types qui "abhorrent" tel ou tel peuple ? Il y a des lois contre ça !
Écrit par : Andreas | 16/06/2008
TOUT EST BON
> On nous explique aussi que le non irlandais est très différent du non français, que ce dernier voulait "plus de social" alors que le vote irlandais était pour "plus de libéralisme"...
Et donc, selon les commentateurs, il ne faudrait pas accorder trop d'importance à ces rejets contradictoires...
Tout est bon pour refuser de voir que les peuples aspirent à garder leur identité et à construire une Europe unie qui les respecte.
MG
[ De PP à MG - D'autant que le "libéralisme" du mouvement Libertas, des anti-IVG, des nationalistes de gauche du Sinn Féin, et des neutralistes, me semble très sujet à caution ! ]
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Écrit par : Michel de Guibert | 16/06/2008
L'IMPLOSION
> Je suis complètement d'accord avec vous sur la nécessité de laisser imploser le système, parce que nos gouvernants sont irrémédiablement hermétiques au refus des peuples qui n'acceptent pas cette tour de Babel européiste. Mais je reste gêné par un point : c'est la politique du pire. Je n'en vois pas d'autre, et j'appelle de tous mes voeux un écroulement de ce système absurde et totalitaire. Mais, comme vous le dites, à quel prix ?
Edouard
[ De PP à E. - Ce n'est pas une "politique" au sens d'un choix entre plusieurs possibilités ; c'est l'unique voie, puisque les données ne sont pas modifiables. Principe de réalité...]
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Écrit par : Edouard | 16/06/2008
REFERENDUM
> Hormis toute question du style "pour ou contre l'Europe telle qu'elle est"
Est il rationnel de proposer à référendum un traité de 300 pages
( ou 300 articles ) ? un référendum est fait pour répondre à une question binaire : par exemple / pour ou contre l'élection du président de la république au suffrage universel ? En 1958 ce n'est pas la constitution de la Vème république qui a été soumise à référendum , mais uniquement cette question .
Lorsqu'on lui présente un texte aussi complexe , tout citoyen ne peut que voter non ou s'abstenir .Ces textes étant par définition des compromis il y a autant de raisons d'être pour que contre .
Je ne pense pas que ces procédures référendaires soient la meilleure expression de la démocratie .La ratification de traités est le rôle d'un Parlement et d'un Executif .
horus
[ De PP à H. - Le débat est en cours. Plusieurs soutiennent que l'on ne sortira pas de la panne européenne sans une consultation des peuples, sous la forme de questions simples, claires et essentielles... Le système actuel est un robot fou qui ne va plus nulle part et perd ses boulons. ]
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Écrit par : horus | 16/06/2008
HUMEURS
> "l'on ne sortira pas de la panne européenne sans une consultation des peuples, sous la forme de questions simples, claires et essentielles.."
Je reprends ici votre formulation . A défaut les peuples européens voteront encore à coté des questions ,en fonction de leur humeur du moment , ou sur la base de rumeurs .Je ne connais pas suffisamment le paysage politique de nos amis irlandais pour me permettre de porter un avis . Mais je me souviens du contexte français de 2005 ; ils sont plus nombreux ceux qui ont voté pour des raisons de politique intérieure , que ceux qui avaient essayé de lire le texte du traité .
horus
( De PP à H. - C'est ce qu'ont dit à l'époque les partisans du 'oui' (classe politique et journalistes). Mais souvenez-vous du rôle de l'internet alors : un raz-de-marée d'intérêt a submergé les sites qui décortiquaient le texte (pourtant illisible) du projet de traité constitutionnel. Et c'est cela qui a fait, souterrainement, la différence entre le 'non' et le 'oui'. Ne méprisons pas le citoyen, il réserve des surprises de ce genre ! Quant aux "humeurs" des Irlandais, sont-elles inciviques ou médiocres ? Je n'en suis pas si sûr. Laissons les dédains à Alain Duhamel et Alexandre Adler. ]
Écrit par : horus | 16/06/2008
LE CONTENU DU TEXTE
> Il y a eu en France des référendums sur des constitutions. S'appuyer sur les 300 pages du texte pour arguer de l'impossibilité d'un référendum ne me paraît pas honnête car on peut parfaitement dégager les points essentiels du texte. Il y a 4 points fondamentaux dans ce Traité:
1. La présidence de longue durée
2. La défense intégrée
3. La représentation diplomatique de l'UE
4. La réduction des domaines à droit de veto national.
La direction est donc parfaitement claire: il s'agit de mettre fin à la souveraineté des Etats nationaux.
Le référendum pourrait porter sur la question suivante: voulez-vous être gouverné par les instances européennes plutôt que par votre gouvernement national?
Tout le reste n'est que bavardage!
Je m'étonne d'ailleurs que les Français ne se rendent pas compte que ce Traité implique inéluctablement la fin du français comme langue de gouvernement.
Je rappelle que la France a perdu l'autonomie de sa politique économique (monnaie et budget), qu'elle veut perdre son autonomie fiscale, qu'elle est prête à diluer sa défense nationale.
Un petit rappel pour finir: si le Traité de Lisbonne avait été en vigueur lors des discussions sur l'intervention en Irak, nous y serions jusqu'au cou!
Écrit par : xb | 16/06/2008
CIA
> Pour info, d'aucun semblent ignorer que Maurice Schumann, ami de James Paul Warburg, a touché des fonds substantiels de la CIA dans les années 50 pour faire ce qu'il fit... (article du Daily Telegraph de 2001, où il est question des archives déclassifiées de la CIA). Qui a cru que l'Europe devrait un jour faire contre poids aux USA?
Écrit par : Cadogan McNemara | 17/06/2008
Voici le lien vers l'article pour les internautes souhaitant vérifier mes dires:
http://www.telegraph.co.uk/news/worldnews/europe/1356047/Euro-federalists-financed-by-US-spy-chiefs.html
Écrit par : Cadogan McNemara | 17/06/2008
A CONFIRMER
:-(
Cadogan McNemara porte à notre connaissance ou pour le moins à MA connaissance une information particulièrement grave.
Quelqu'un peut-il confirmer ou infirmer ces dires ?
Écrit par : sombre héros | 18/06/2008
SCHUMAN ET SCHUMANN
> Je ne sais si votre information est fiable, mais ce qui est sûr c'est que vous confondez Robert Schuman et Maurice Schumann !
Écrit par : Michel de Guibert | 18/06/2008
@ Michel de Guibert:
> il sagit de robert Schuman et no n de Robert, le proche de couve de Murville; Robert Sch. est d'ailleurs cité en fin d'article. L'info est fiable: elle provient tout de même des US national archives. Les faits sont graves (Boel y lit-on palpait dans l'affaire et 53,5 % des fonds du Mouvement Européen provenaent de la CIA...).
Quelques extraits:
DECLASSIFIED American government documents show that the US intelligence community ran a campaign in the Fifties and Sixties to build momentum for a united Europe. It funded and directed the European federalist movement.
The documents confirm suspicions voiced at the time that America was working aggressively behind the scenes to push Britain into a European state. One memorandum, dated July 26, 1950, gives instructions for a campaign to promote a fully fledged European parliament. It is signed by Gen William J Donovan, head of the American wartime Office of Strategic Services, precursor of the CIA.
The documents were found by Joshua Paul, a researcher at Georgetown University in Washington. They include files released by the US National Archives.
The vice-chairman was Allen Dulles, the CIA director in the Fifties. The board included Walter Bedell Smith, the CIA's first director, and a roster of ex-OSS figures and officials who moved in and out of the CIA. The documents show that ACUE financed the European Movement, the most important federalist organisation in the post-war years. In 1958, for example, it provided 53.5 per cent of the movement's funds.
The European Youth Campaign, an arm of the European Movement, was wholly funded and controlled by Washington. The Belgian director, Baron Boel, received monthly payments into a special account. When the head of the European Movement, Polish-born Joseph Retinger, bridled at this degree of American control and tried to raise money in Europe, he was quickly reprimanded.
Article continues
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The leaders of the European Movement - Retinger, the visionary Robert Schuman and the former Belgian prime minister Paul-Henri Spaak - were all treated as hired hands by their American sponsors. The US role was handled as a covert operation. ACUE's funding came from the Ford and Rockefeller foundations as well as business groups with close ties to the US government.
Daily Telegraph, 09/2001
Écrit par : Cadogan McNemara | 21/06/2008
SOURCES
> A Cadogan: Savez-vous si on peut avoir accès à ces sources? Cela ouvre, en tout cas, des perspectives historiques intéressantes.
Écrit par : vf | 23/06/2008
ROBERT ET MAURICE
@ Cadogan McNemara
Vous voulez sans doute dire qu'il s'agit de Robert et non de Maurice !
Écrit par : Michel de Guibert | 23/06/2008
LA SOURCE
> à l'adresse de VF: Il sagit d'entrer en relation avec l'universitaire à qui l'on doit ces trouvailles, M. Joshua Paul, de l'université de Georgetown.
Infos complémentaires et sensibles
Confirmant divers articles de Pierre de Villemarest et plusieurs des nôtres, le quotidien anglais The Telegraph (19 septembre 2001) a publié un article très documenté sur le financement direct de l’Euro-fédéralisme par les services secrets américains, à partir de documents déclassifiés découverts par un chercheur de l’Université deGeorgetown, JoshuaPaul. Un mémorandum du 26 juillet 1950, signé de la main-même du général Williams J.Donovan, chef de l’OSS (ancêtre de la CIA),ordonne le financement d’une campagne en faveur d’un Parlement européen.Camouflé sous des apports de la Fondation Ford
(dirigée par un ancien officier de l’OSS, Paul Hoffman) et de la Fondation Rockefeller,le principal canal d’influence utilisé par les Etats-Unis fut le Comité américain pour une Europe unie
(ACUE), créé en 1948, dont le président n’était autre que Donovan, et le vice-président Allen Dulles, chef de la CIA dans les années 50. Le conseil comprenait également Walter Bedell Smith, premier directeur de la CIA, et de nombreux agents de l’OSS oude la CIA. L’ACUE a principalement financé le Mouvement européen,lui assurant, par exemple, en 1958, 53,5% de son budget. La Campagne de la jeunesse européenne était intégralement financée par Washington.Son directeur, le baron Boel, était payé sur un compte spécial, tout comme étaient largement financés Joseph Retinger (considéré comme le véritable fondateur du Groupe de Bilderberg), président du Mouvement européen, Robert Schuman -ET NON MAURICE-, ou l’ancien Premier ministre belge Paul-Henri Spaak. D’autres documents donnent une idée du degré et du niveau d’influence atteint: un mémorandum daté du 11 juin1965 intime au vice-président de la Communauté économique européenne Robert Marjolin de conduire l’intégration monétaire européenne à la dérobée, en supprimant toute possibilité de débat afin d’atteindre un point «où l’adoption d’une telle proposition (d’une monnaie unique européenne) s’imposera d’elle-même».
Écrit par : Cadogan McNemara | 23/06/2008
SOURCE ?
> Navré, mais alors M. "de Villemarest" (pseudonyme) comme source fiable ! un personnage extrême atteint de la complotite la plus aiguë !
Écrit par : Radibim | 23/06/2008
VILLEMAREST
> Excusez moi, mais M. de Villemarest (qui n'est d'ailleurs pas un pseudonyme si l'on en croit les généalogistes de la très sérieuse base Roglo Geneweb)est considéré comme une source fiable par le Général Pichot-Duclos, éminece du renseignement français, fondateur avec Christian Harbulot de l'Ecole de Guerre économique (EGE) dans son ouvrage qui a fait date: Les Guerres secrères de la mondialisation (éd. Lavauzelles).
Face à des informations de poids, vous avez l'anathème facile.
Écrit par : Cadogan McNemara | 28/06/2008
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