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19/05/2008

Débat avec des étudiants et des lycéens sur l'engagement, le bien, le mal et les "valeurs"

Ce dernier week-end, dans une grande* paroisse française  :


Il était question de l’engagement des chrétiens dans la société. Deux choses frappantes :

a) la vigueur de la foi surnaturelle de ces jeunes,

b) leur tendance à esquiver les problèmes sociaux concrets.

- La vigueur de la foi est une marque de la génération Jean-Paul II, fruit de phénomènes comme celui des JMJ. On peut s'en féliciter.

- La tendance à esquiver le social est le signe d’un embourgeoisement du catholicisme en France. On doit y remédier.

La cause de cette tendance est moins sociologique que doctrinale. Ici la vigueur de foi se complique, en effet, d’un spiritualisme qui imagine que les « valeurs » et le discernement « du bien et du mal »  - cf. Sarkozy au Latran -  sont réservés  à la sphère religieuse. C’est une erreur, y compris sur le plan chrétien : le bien, le mal et les « valeurs »** ne sont pas un monopole du religieux puisqu’ils sont liés à la nature humaine ; c’est sur cette dimension anthropologique, universellement partageable, que se fonde la démarche de la doctrine sociale de l’Eglise. Et c’est sur elle que s’appuie la pensée catholique (« kat’holon », « selon le tout »), quand elle assume la diversité des combats humains pour la justice, au-delà des crispations d’intérêts, de classe ou de parti. Laissons la foi mettre en question nos opinions, réflexes et tropismes. En politique, oublions nos préférences partisanes (les partis n’en valent pas la peine). La foi n’est pas là pour conforter nos « certitudes » mais pour les balayer***.

____

(*)  Démographiquement parlant, s'entend. (Précision apportée en réponse au commentaire de FMB).

(**)  qui sont d’ailleurs deux notions différentes.

(***) N’invoquons pas l’autorité de sites internet de factions – ou, pathétiquement, l’autorité de « X. qui a l’oreille du président » pour échapper à la radicalité de l’évangile !

 

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Commentaires

PAS UN REFUGE

> Oui, la tentation de ma génération (la "génération jean-Paul II" !) est de chercher refuge dans le spirituel. Or il n'est pas un refuge, bien au contraire: "hommes de Galilée pourquoi regardez-vous le ciel ?".

Écrit par : Maria-Pia | 19/05/2008

C'EST QUOI

> C'est quoi une "grande paroisse française"?
Curieuse terminologie..
une paroisse à la pointe?
une paroisse avec des jeunes?
une paroisse d'un bon quartier?(de Paris?)
une paroisse plus vivante que d'autres parce que des gens bien s'y retrouvent?
une paroisse qui a des moyens?
et une petite paroisse, c'est quoi?

Feildel MB


[ De PP à FMB:
Posée en termes aussi gracieux, une question n'appelle pas de réponse.
Je vous réponds quand même : une paroisse grande est une paroisse qui n'est pas petite,
en termes démographiques s'entend.
Cela dit je vous suggère :
a) de veiller à comprendre le sens des textes, au lieu de buter sur un mot lu de travers ;
b) d'écrire de façon moins agressive aux gens que vous ne connaissez pas. ]

Cette réponse s'adresse au commentaire

Écrit par : Feildel MB | 19/05/2008

> Qu'est-ce que c'est que ce clown de droite qui croit que ce blog est un club de "gens bien" ? Qu'il apprenne à lire.

Écrit par : Torbenn | 19/05/2008

> Vous n'y êtes pas. Ce n'est pas un message de droite, mais seulement la réaction de quelqu'un qui tire sans savoir sur quoi. Il a dû tomber par hasard sur le blog et croire a priori (sur quelle base ?) être chez des cathos mondains, sans essayer d'en savoir plus. Cela prouve qu'il n'a pas cherché à savoir où il était tombé. Bon, bref.

Écrit par : Drache | 19/05/2008

MAIS NON

> Je vous prie de me pardonner si le ton de mon intervention a pu paraitre agressif : ce n'était pas son but. je voudrais préciser ce que j'ai voulu exprimer. J'ai réagi non au fond de l'article mais à son sous-titre. Cela n'était qu'une remarque de terminologie : vivant loin des "grandes paroisses françaises" (je suis en rase campagne), j'ai pris cette expression comme un brin supérieure. Dans n'importe quel dictionnaire, vous pourrez observer les multiples sens de cet adjectif et en particulier l'usage courant du sens de la supériorité (le grand monde, la grande histoire,etc...). Associé au terme de français, cela avait un goût pour moi (juste pour moi sans doute) de suffisance. Je me suis trompée et c'est tant mieux.
Il me semble cependant que ma remarque a porté pour que PP que j'ai le loisir de lire régulièrement se soit donné la peine de répondre.
je note aussi que si ce blog n'est pas réservé à des cathos mondains, il est lu par certaines personnes sans indulgence... et qui vont vite en besogne pour juger sur un bref commentaire peut-être maladroit.
Je suis déçue.
D'autant plus que vu de mon pays de "bouseux", je connais des jeunes et des moins jeunes qui s'engagent dans le social au nom de leur foi en Jésus Christ. Pas plus loin que mon voisin de lecture, mon mari, qui a la responsabilité d'une association locale d'aide alimentaire dont le principe de base est la participation des bénéficiaires et non l'assistanat. Avec une petite dizaine de salariés (et 80 bénévoles), ce sont pas moins de 1500 colis par mois qui sont fournis à 4000 personnes en difficulté financières et sociales. Un travail bien concret qui cherche à mettre en application la doctrine sociale de l'Eglise : un travail qui est bien éloigné de l'embourgeoisement craint par PP... sans doute une goutte d'eau mais bien réelle, ni de droite, ni d'ailleurs.
Quand aux clowns, ils sont bien nécessaires : ils servent par leurs bêtises à faire rire. C'est déjà pas mal...
Bien à tous et encore pardon.

Feildel MB



[ De PP à FMB :
C'est moi qui vous demande pardon de ma réaction. Quant aux intervenants qui ont eu une bouffée de mauvaise humeur, je suppose qu'ils vont en faire autant. Cela dit, l'intention générale de ce blog est aux antipodes du parisianisme mondain, bien que je sois parisien !
Cordialement.
ps/ Si vous voulez, je peux mettre un lien avec l'association de votre époux dans la colonne "social" de ce blog. D'autres associations de ce type y figurent déjà. Dites-moi ce que vous en pensez. ]

Cette réponse s'adresse au commentaire

Écrit par : Feildel MB | 19/05/2008

SPIRITUEL ET SOCIAL

> La séparation entre le spirituel et le social me semble aujourd'hui naturelle. Ce n'est pas une justification, mais un constat. Récemment avec des amis, nous discutions justement sur ce thème. Il est bien difficile de comprendre la beauté de la nature humaine, qui est faite d'une communion entre un corps, une intelligence et une âme. C'est d'autant plus difficile que ce mystère est occulté dans notre environnement: chacun ne voulant voir que sa préférence.
Quant au social, l'exemple que je vais vous présenter vaut ce qu'il vaut. Le fait ne s'est pas déroulé dans une grande paroisse parisienne, mais dans une petite église de campagne. Hier, l'ACAT (qui alterne généralement avec le CCFD) demandait une obole à l'intention des mères des victimes de la Révolution culturelle chinoise. Naturellement, les fidèles catholiques auront compris que prier pour ces frères de l'autre côté du monde allait de soi. Mais l'action sociale présentée ne parle que de sous, jamais de prières ni de communion (avec la contrainte tacite d'éviter le moindre prosélytisme, même entre chrétiens). Ensuite, je suis bien d'accord que la représentation de l'action humanitaire catholique aura son importance pour faire connaître Dieu à celles et ceux, en France ou en Chine, qui L'ignorent. Mais le "social" se passe ici de Dieu, comme si l'église n'était qu'un club et les personnes catholiques des porte-monnaies ambulants.
Dans ces conditions, que les jeunes générations séparent social et spiritualité, cela me semble une conséquence logique. L'aspect négatif est qu'ils en viennent souvent à distinguer foi et charité... Selon eux, la charité serait un terme galvaudé, trop mal aimé aujourd'hui, et un humanisme bon teint vaut toujours mieux - en matière sociale, pour les militants chrétiens à la pointe de l'action - qu'une foi en Dieu-Trinité assumée.
Quant à l'embourgeoisement de l'Eglise de France, j'ai forgé mon point de vue en vivant à côté de voisins et amis du monde rural. L'Eglise locale les a maltraités en ne jugeant pas utile de les accompagner, de les éveiller aux choses de Dieu. L'enseignement des jeunes est nivelé par le bas. Si je prends l'exemple de dimanche dernier, où tous les vieux somnolaient aux derniers rangs, ils ont eu droit à cette dame de l'ACAT dont le seul désir explicite était un geste au porte-monnaie, et au curé qui s'est bien exprimé sur la Sainte Trinité... mais dans une langue incompréhensible par eux. "Polythéisme" n'est pas, ou plus, dans leur vocabulaire courant. Les plus âgés tiennent par l'habitude, les plus jeunes préfèrent d'autres activités. Les jeunes couples, les jeunes familles qui se mettent à venir... sont des "bourgeois" qui ont bénéficié d'une formation intellectuelle chrétienne dépassant le stade du CE2. Alors, certes oui, l'Eglise s'embourgeoise, mais il me semble important de rappeler comment nous avons liquidé le petit peuple chrétien. Après, ceci n'est que mon constat de la situation près de chez moi. C'est peut-être différent à Paris.

Écrit par : Pablo | 19/05/2008

LA HALTE DU COEUR

> Cher Monsieur,
Ne pouvant vous écrire autrement qu'en postant un commentaire, je réponds ici à la proposition que vous avez faite à mon épouse.
C'est avec plaisir que je vous invite à venir visiter le site de l'association La Halte du Coeur.(www.halteducoeur.org) Vous pouvez bien sur mettre un lien vers celui-ci sur votre blog.
En lisant les commentaires, je réalise que si la foi anime les membres du conseil d'administration et quelques salariés, d'autres collaborent à notre action sociale uniquement motivés par une volonté de solidarité. Mais je pense que cette motivation est le signe que l'Esprit Saint agit également dans le coeur des hommes de bonne volonté. Il donne à tous une occasion de Salut.
Merci de votre action, pour répandre un enseignement de l'Eglise vrai et complet. (notament sur l'immigration)
Cordialement
Xavier Feildel directeur de La Halte du Coeur

Écrit par : Feildel xavier | 21/05/2008

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