Pentecôte, nouvelle évangélisation et mission intellectuelle du catholicisme

 En juin, à Rome, une rencontre européenne de philosophie – pour « aider l’homme à ne pas s’annuler dans l’histoire » :

En cette Pentecôte,  une bonne nouvelle : le christianisme n’est pas sur la défensive. Le XXI^e siècle, par toutes ses incertitudes et ses inquiétudes, ouvre à la foi catholique des chances inédites de se faire entendre à la fois des foules et des philosophes. Les philosophes commencent à prendre en compte les angoisses des foules d’aujourd’hui. Les peuples ne veulent pas se laisser traiter comme des ustensiles jetables par le système économique mondial ; les individus ne veulent pas se laisser déraciner et isoler. Les intellectuels catholiques sont donc appelés à penser le nouveau siècle et à ouvrir des voies nouvelles.

Zenit nous informe que les universitaires de Rome et le Bureau romain pour la pastorale universitaire ont décidé d'axer leur VI^e Symposium universitaire européen (du 5 au 8 juin prochain à l'Université pontificale du Latran : plus de 250 professeurs provenant de 29 pays) sur le thème : « Elargir les horizons de la rationalité. Perspectives pour la philosophie ».  Les travaux seront ouverts par le cardinal Camillo Ruini, vicaire du pape pour le diocèse de Rome, et par le Pr Cesare Mirabelli, le président du comité des professeurs d’université, le jeudi 5 juin au Capitole. Les jours suivants, la réflexion se poursuivra au Latran autour de  quatre problématiques : philosophie et science ; philosophie et anthropologie ; philosophie et religion ; philosophie et société.

« C'est la première fois que la proposition de Benoît XVI devient objet d'étude à partir de la situation actuelle de la recherche philosophique», a expliqué Mgr Lorenzo Leuzzi, directeur du Bureau pastoral universitaire : « son invitation à élargir les horizons de la rationalité sollicite une nouvelle réflexion épistémologique sur la capacité de la philosophie à répondre aux nouvelles attentes de l'homme contemporain ; à aller au-delà du processus actuel d'autolimitation de la raison et à s'ouvrir, avec une confiance renouvelée, à la réalité historique ; à l'accueillir et la servir comme une nouvelle question anthropologique ».

« Ce retour de la philosophie à la réalité, tant souhaité, place la foi chrétienne dans une position inédite de grande responsabilité », a souligné Mgr Leuzzi. « Il ne s'agit pas de revenir aux questions "traditionnelles" du rapport entre le savoir théologique et le savoir scientifique,  entre la méthode théologique et la méthode scientifique, mais d'interroger la foi chrétienne dans sa capacité d'offrir de nouvelles perspectives dans l'interprétation de la nouvelle situation historique de l'homme… Ainsi, le magistère de Benoît XVI ne doit pas compter parmi les différentes propositions relevant de la théologie culturelle, mais doit être vu comme une voie à suivre pour servir l'homme dans le concret de son existence ».

Mgr Leuzzi est convaincu que « la philosophie et la théologie sauront trouver dans cette proposition la force de repartir, car elles ont devant elles un grand défi à relever et qui est propre à notre époque : aider l'homme à ne pas s'annuler dans l'histoire ». La proposition de Benoît XVI d' « élargir les horizons de la rationalité est au cœur de la nouvelle évangélisation, car elle nous interpelle directement sur la vérité du christianisme et son incidence qui est d'orienter le cheminement historique et éternel de l'homme .»

L’annonce tombe à pic en cette fête de la Pentecôte, qui est aussi – et par définition – la fête de l’intelligence.