27/04/2008
Lui seul peut nous faire oublier nos divisions d'hier
Actes des Apôtres, 8,5 :
Philippe, arrivé dans une ville de Samarie, « proclamait le Christ ». Qui est Philippe ? On l’a vu dimanche dernier : l’un des « sept », élus pour s’occuper de l’aide aux veuves de la communauté (tâche sociale) afin d’en décharger les Douze. On le retrouve maintenant parlant du Christ aux Samaritains (tâche spirituelle).
Ce qui montre :
a) que le social et le spirituel étaient déjà indissociables, et que ceux qui opposent ces deux notions aujourd’hui* sont hors sujet ;
b) que l’annonce de l’Evangile se faisait sans tenir compte du religieusement correct.**
Comme tous les passages de ce document vital que sont les Actes, celui-ci pose des questions. Notre façon d’être chrétiens donne-t-elle l’impression que nous montrons le Christ ?
Ou que nous suivons des habitudes ?
Ou que nous opposons notre « identité » à celle des « autres » ?
Dans des milieux catholiques européens d’aujourd’hui – pas chez les jeunes –, le réflexe n’est-il pas plutôt de régler des comptes, de faire taire, ou de se poser en victimes ?
Cette question se pose à toutes les « sensibilités » et à tous les « bords » (puisqu’il y a des « bords »). Relire à ce sujet l’échange de balles, entre nous, sous la deuxième note du 23. 04. Ce sujet pénible devait être abordé, comme les autres sujets, parce que le pontificat de Benoît XVI est celui de toutes les clarifications. Mais, d’un « bord » comme de l’autre, le souci d’affirmer nos « identités » de groupes et sous-groupes est à éradiquer. La seule question pour chaque chrétien, où qu’il soit et quel que soit son rang, est au contraire : « Il faut que je diminue et qu’Il croisse » ; « Il » étant une Personne, non un système. On avait perdu cela de vue dans le troisième tiers du siècle dernier : ce fut la cause des brisures et du zèle amer.
_____
(*) toute la presse et certains catholiques âgés.
(**) Les Samaritains étaient tenus par Jérusalem pour des faux frères hérétiques, devenus presque des ennemis héréditaires auxquels on n’adressait pas la parole. Philippe oublie cet interdit en allant leur prêcher l’Evangile.
09:27 Publié dans Témoignage évangélique | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : christianisme, spiritualité-de-la-libération, benoît xvi, actes des apôtres, traditionalisme
Commentaires
RECENTRAGE POUR TOUT LE MONDE
> Recentrage valable pour tout le monde. La suspicion réciproque est lamentable et nauséeuse. Chrétiens libéraux qui croient voir partout des réactionnaires sociologiques camouflés ; catho tradis qui cherchent partout l'hérésie comme le verrat cherche la truffe. Fatigant, pénible, et , pardonnez-moi, très con. A l'heure actuelle. Où le problème n'est pas dans ces guerres picrocholines, mais dans la recherche du langage qui permettra de parler du Christ aux gens du XXIe siècle nés en déshérence spirituelle !
Écrit par : Kaliman | 27/04/2008
DEUX REMARQUES
1. "...les cathos tradis qui cherchent partout l'hérésie..." : c'est - si je ne m'abuse - la définition de l'intégrisme. Précisément, il s'agissait alors (au début du XXe siècle) de traquer le modernisme (c'est encore d'ailleurs l'argument le plus fréquent des intégristes). Risquons l'énoncé de deux propositions corollaires :
a. Tous les tradis ne sont pas intégristes.
b. C'est dans la FSPX qu'on trouve le plus d'intégristes.
2. La suite de cet étonnant chapitre 8 des Actes est encore plus bouleversante : on y voit Philippe baptiser le ministre éthiopien, où Vittorio Messori n'est pas loin de voir un homosexuel (V. MESSORI, Cet inconnu nommé Jésus, p.246)
Écrit par : L. Chéron | 27/04/2008
À JHG
> Si vous condamnez ce blog, pourquoi le lisez-vous ?
Si vous condamnez les blogs en général, pourquoi les fréquentez-vous ?
Si vous ne savez pas de quoi nous discutons ici tous ensemble, permettez-moi de vous suggérer de vous informer. Vous découvrirez que parler de ces choses est légitime. Peut-être même utile.
Mais si vous refusez de réfléchir, c'est votre problème ; ne reprochez pas aux autres de le faire.
ps/ En fait je devine d'où vient votre algarade. Des injures, aucune pensée, et la prétention de faire taire autrui : c'est typique. Vous êtes incorrigibles.
Écrit par : PP | 27/04/2008
DIALOGUE
> Tout à fait d'accord pour l'instauration d'un dialogue avec les lefebvristes. La faute du schisme se trouve aussi dans l'Eglise. C'est la faute de tous ceux qui ont dit "bon débarras", tous ceux qui ont refusé d'examiner les arguments des "traditionalistes" ; c'était pourtant une bonne occasion de clarification, de méditation sur le mystère de l'Eglise et sur la morale de la liberté religieuse et des droits de l'homme.
Or, il est manifeste que les autorités en charge ont parfois purement et simplement méprisé (faute de moyens et de temps peut-être) les arguments lefebvristes. Les "traditionalistes" ont droit à notre charité intellectuelle.
J'enrage d'avoir été si longtemps dupe de M. Madiran et de Mgr Lefebvre, mais il a falllu pour me libérer des erreurs et des mensonges de ces faux "prophètes", reconstituer moi-même l'argumentaire en lisant Vatican II, en lisant et étudiant la question des rites officiels et le reste.
Il est vrai que mes démonstrations n'ont (à ma connaissance) servi qu'à moi, mais je les ai faites et publiées sur Internet. Il serait bon que des plumes plus autorisées se penchent sur les âmes égarées, qu'elles fournissent une réfutation (au sens français et non au sens anglais) des arguments lefebvristes, valletiste ou madiranistes. Car leurs argumentaires sont fondés sur le mensonge, les paralogismes et l'imposture.
Mais les chrétiens sincères et égarés ont droit à notre charité. Alors que lorsque j'étais lefebvriste sincère je n'ai parfois rencontré que la politique de la porte claquée au nez.
Écrit par : Denis Merlin | 27/04/2008
SOPHISTES
> Vous avez raison, Denis Merlin. L'erreur a consisté à attribuer aux "faux prophètes" dont vous parlez - un vieil évêque girouette et un sophiste élégant - le mérite de la résistance aux délires perpétrés au nom de vatican II. Or les faux prophètes n'en voulaient pas qu'aux délires : ils en voulaient à vatican II lui-même, et leurs raisons étaient plus "politiques" (si l'on peut dire) que théologiques. C'est là que commençait leur imposture. Aujourd'hui encore, quelques dizaines de milliers de gens croient que ce qui est arrivé fut "la faute au concile", donc la faute à l'Eglise Mater et Magistra. D'où le schisme.
Je remarque d'ailleurs que nombre d'incroyants de droite tiennent ce discours contre le concile, alors qu'ils sont mauvais juges - n'ayant pas le "sentire cum Ecclesia". Mais on sait qu'un intégriste préférera un anticonciliaire athée plutôt qu'un croyant "conciliaire"...
Vous avez raison aussi de noter qu'une grande partie de l'épiscopat français des années sombres a fait la politique du pire, pour pousser les fidèles "trop romains" à partir chez Lefebvre. Certains gardent la nostalgie de cette sale époque. Mais c'est une époque quasiment finie. Ouf.
Écrit par : Claudius | 27/04/2008
EDUCATION
> Je vous propose de découvrir veille-education.org, un blog mis à jour quotidiennement qui rassemble toute l’actualité de l’école dans une perspective chrétienne.
Les enjeux contemporains de l’école catholique sous contrat et hors contrat sont considérables. Ils requièrent une veille informative rigoureuse sur les questions clefs de la liberté religieuse et scolaire des parents, de l’autonomie et du caractère propre des établissements catholiques.
Vous trouverez sur Veille-Education.org toutes les informations essentielles pour animer l’actualité de votre site sur l’éducation et l’école.
Écrit par : veille-education.org | 27/04/2008
@ DENIS MERLIN
> Je ne suis pas d'accord avec votre premier paragraphe. Certes il faut dialoguer, avoir de la charité intellectuelle. Mais étant une incorrigible communicante, j'ai essayé maintes fois de dialoguer, à mon petit niveau, avec les intégristes. (je raconte la dernière fois dans un comm sous la seconde note du 23-04). Car c'était un phénomène qui m'interpellait.
Je me suis toujours heurtée à des gens qui refusaient le dialogue et m'excommuniaient. Pourtant je venais à eux loyalement, en essayant de les comprendre et de réfléchir, et sans les condamner.
J'ai fini par y renoncer : c'était impossible. Ils affichaient d'ailleurs très vite leur refus de dialogue.
Ils sont sans doute sincères, certainement égarés, mais tout à fait crispés sur leurs positions.
Ne critiquez pas trop les "autorités en charge". Elles ont fait tout ce qu'elles ont pu. Elles ont tendu la main sans arrêt et elles la tendent encore.
Écrit par : Sandrine | 27/04/2008
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