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26/04/2008

40 ans après "Humanae vitae" (1968), des féministes et des écologistes découvrent que Paul VI n’avait pas tort

et c’est  Libération  qui nous le dit :  


1968 n’a pas seulement été l’année du mouvement de Mai. Ce fut aussi l’année de l’encyclique Humanae Vitae…

En juillet 1968, Paul VI, le « pape de Vatican II », publie ce document sur la sexualité conjugale. Il y expose une série de notions constructives. Mais il y condamne la contraception chimique comme contraire à la vision chrétienne de la vie. « Provocation ! », se récrient alors des cathos qui auraient voulu l’abolition de la morale chrétienne au profit de l’hédonisme bourgeois*. Des clameurs d’indignation montent de ces milieux. Le dérapage commence. Dans l’Eglise française, Mai 68 fait dérailler juillet 68… Quarante ans après, de très chenus ex-paroissiens continueront à frémir d’indignation anti-papiste lorsqu’on évoquera Humanae vitae.**

Mais chez les gens moins âgés, et a fortiori chez les jeunes, l’expérience inspirera d’autres réflexions.

Ainsi – dans Libération du 25 avril 2008, page 35 -  cette analyse de l’universitaire romaine Emma Fattori, professeur d’histoire contemporaine à l’université La Sapienza (université laïque qui ne voulut pas recevoir Benoît XVI il y a quelques mois) :

<<  Aujourd’hui, la prise de position de Paul VI peut paraître, à certains égards, prophétique. Il a eu l’intuition qu’en dissociant complètement la sexualité de la reproduction, on créait les bases pour des transformations anthropologiques irréversibles : certaines positives, au moins pour la culture laïque, comme la libération de la femme qui enfin peut disposer pleinement de son corps. Mais il y a aussi l’autre face de ce processus, qui mène aux manipulations génétiques comme à la marchandisation du corps. Cet appel au respect des lois naturelles et à la tradition qui fondaient Humanæ vitæ est mieux compris non seulement dans le monde catholique, mais aussi parmi les féministes ou les écologistes inquiets des excès scientistes. >>

  

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(*) C'est l'époque où l'ex-"soeur Sourire" chante à la guitare Gloire à Dieu pour la pilule d'or. 

(**)  Ce qui devrait amener mes confrères à nuancer leurs préjugés sur le "conservatisme" prêté à Benoît XVI aujourd'hui.

 

Commentaires

MON DIEU ! JE N 'ARRIVE PAS À CROIRE.

> J 'espere que ce n 'est pas une plaisanterie. Après avoir vociféré et traité Paul VI de tous les noms on découvre qu 'il avait raison. evidemment l 'Eglise experte en humanité connait trop l 'homme pour le laisser jouer avec le feu. Le pape est infaillible lorsqu' il se prononce en matiere de morale parcequ 'il bénéficie d 'une assistance spéciale de l 'Esprit saint. rappelons aussi qu' il avait rejeté les conclusions de la commission d 'experts qui lui avait suggéré l' utilisation des contraceptfs artificiels dans certains cas. C 'est une reconnaissance post mortem. donc si ils reconnaissent qu' ils se sont trompés sur le pape Paul VI à quant alors les autres abdications ?????(homosexualité ,mariage etc....)

Écrit par : jed | 26/04/2008

LES VRAIS BUTS

> A l'époque, la dissociation sexualité-procréation apparaissait comme une libération sexuelle permettant l'exercice de la sexualité sans "risque" de grossesse.
En réalité, ceux qui étaient derrière tout cela (je pense en particulier à des écrits du Dr Pierre Simon : "De la vie avant toute chose") avaient des visées plus lointaines : laisser aux individus le libre exercice de la sexualité et contrôler la procréation.
Toutes les dérives bio-éthiques que nous avons vu se développer découlent de cela...

Écrit par : Michel de Guibert | 26/04/2008

CONTRADICTION CHEZ LES VERTS

> Les lobbies eugénistes discrets ont ensuite fait passer la consigne dès 1975, pour soutenir Giscard dans sa décision de dépénaliser l'avortement. Dans leur esprit, il y avait une idée commune entre contraception chimique, IVG et la suite : celle d'aboutir à la "fabrication programmée du vivant". (D'où l'incohérence des gens qui disent, grand argument, que la seule façon de limiter l'avortement était d'avoir la contraception chimique généralisée). Aujourd'hui je ne suis pas surprise que des écologistes, en tout cas en Italie, donnent raison à Paul VI. Pourquoi la brutalisation du vivant par le chimique serait-elle nuisible aux végétaux et animaux, mais bonne envers les humains ? C'est la question à poser aux Verts. Ils ne peuvent y répondre en se justifiant que s'ils invoquent des arguments non-écologiques ! Auquel cas ils se délégitiment eux-mêmes en tant que Verts.

Écrit par : Amicie T. | 26/04/2008

PAUL VI ET LES EXPERTS : CE QUI S'EST REELLEMENT PASSE

> Le commentaire de jed mentionne une histoire qui a fini par s'imposer, même aux meilleurs esprits, manifestement : celle de la résolution "majoritaire" (favorable à l'acceptation de la contraception chimique), à laquelle Paul VI aurait décidé de passer outre. J'y ai moi-même longtemps cru, en y voyant, comme jed, une claire manifestation de l'assistance de l'Esprit Saint.
Sans diminuer en rien la réalité de celle-ci, il est bon de savoir que le coup de la résolution majoritaire est une véritable légende, propulsée dans l'opinion publique, à peu près simultanément, par "Le Monde" en France, par "The Tablet" en Angleterre, par le "National Catholic Reporter" aux Etats-Unis (ces deux derniers titres étant à l'époque les organes quasiment officiels du catholicisme "progressiste". Légende, assurément propagée de bonne foi, mais légende tout de même.
Tout est raconté, par un témoin de premier ordre, dans un article de "L'Espresso" (année 2003) qui est, à mes yeux, une véritable bombe:
http://chiesa.espresso.repubblica.it/articolo/6960
Le témoin: nul autre que Bernardo Colombo, théologien, le propre frère de Mgr Carlo Colombo, intime de Paul VI et acteur décisif lors des discussions préparant Humanae Vitae.
Le temps me manque pour résumer maintenant l'article. On peut le lire également en version anglaise, ici:
http://chiesa.espresso.repubblica.it/articolo/6960?eng=y
Cette histoire est un cas d'école : tout est parti d'une "fuite", en 1967, présentée comme une "révélation", et relayée avec gourmandise par la presse bien-pensante. L'information était, à la base, totalement fallacieuse (la fameuse résolution "majoritaire" était uniquement celle d'une des nombreuses commissions consultées, et se trouvait être, de fait, la résolution minoritaire). Fuite, donc, orchestrée par les Hollandais. Echo enthousiaste dans la presse, sans que nul journaliste ne semble chercher à s'informer davantage: la "vérité" proposée s'accordait trop avec ce qui était pris pour le bon sens le plus universel. Puis, rien : le silence complice de ceux qui auraient pu, qui auraient dû, dénoncer vigoureusement le mensonge. Quarante ans plus tard, la version officielle s'est imposée, et les bons catholiques eux-mêmes s'en sont accommodés — ce qui est tout à leur honneur, puisqu'ils ont tenu bon malgré tout. Enfin, c'est un journal laïque, bien marqué à gauche, "L'Espresso", qui va dénicher l'article du théologien paru dans une revue savante confidentielle. Sans que les bons milieux, la "Bonne Presse" du jour, ne consente à lui accorder la "Une" réparatrice qu'il mérite…
Maintenant, c'est à nous de faire le travail : lire cet article, toujours accessible en ligne, et rectifier, rectifier, rectifier.
Quand on sait l'impact d'Humanae Vitae sur l'histoire postérieure de l'Eglise; le statut de symbole de la rupture de l'Eglise avec la modernité qu'on a voulu accorder à cet épisode; le poids des mensonges devenus vérité officielle… quand on sait tout cela, on ne peut lire sans trembler le témoignage accablant de Bernardo Colombo.

Écrit par : Philarete | 26/04/2008

À VOIR

> Jadis un enfant naissait uniquement de l` union sexuelle entre un homme et une femme, la procréation était liée à l`acte sexuel, puis avec la pilule a pris fin le lien entre procréation et acte sexuuel, aujourd`hui nous sommes arrivés à la procréation sans acte sexuel...étrange évolution. Un progrès? Je demande à voir.
Un groupe chinois qui affirme être le"spécialiste" de ces dernières techniques non seulement de reproduction mais aussi de stérilisation, se vante dans sa publicité, qu`aujourd`hui une femme qui le souhaite peut congéler ses ovules quand elle est jeune, les faire féconder quand elle le voudra par un donneur ou en achetant des spermatozoïdes, sélectionner génétiquement les embryons avec le moins de défauts ou encore avoir son enfant quand elle le souhaitera en le faisant porter par une autre femme . Les hommes peuvent faire de même en achetant des ovules ou en trouvant une donneuse.
Ceci est déjà une réalité dans certains pays, il ne s`agit pas de science-fiction.
De nos jours on "fait un enfant" quand on ne l`achète pas.
Pouvons -nous parler de progrès ?
Oui il est urgent de se poser la question et surtout d`y donner une réponse car on trouve qui ose dire que tout ceci est un progrès en vertu de la liberté et de la non-discrimination!

Luisa


[De PP à L. - Le système matérialiste-mercantile, appuyé sur l'industrie biotechnologique, va inéluctablement produire les effets que vous signalez. Il faut prévoir cela, anticiper les résultats, et se préparer à répondre à l'immense malaise et au sentiment de manque vertigineux qui saisira l'humanité dans une ou deux générations... C'est cela la juste perspective. Maudire le système aujourd'hui ne sert à rien, même si c'est moralement justifié... ]

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Écrit par : Luisa | 26/04/2008

SPECULATIONS

> Je me permets de vous signaler un article de ce jour du Figaro qui a soulevé mon indignation Le journaliste,M. Yannou, spécule sur la mauvaise santé du Saint Père et parle de succession....un article d`une vulgarité inouïe et farci d`erreurs.
De toute évidence le succès du voyage du Pape aux Etats-Unis n`a pas été digéré par certains, qui après un silence de rigueur repartent à l`attaque en s`en prenant à la soi-disant mauvaise santé du Pape. Serait-il possible que vous en parliez dans votre blog ?

Luisa

[ De PP à L. - Oui, j'ai vu passer cet article... Mais, bon, il ne m'a pas surpris. Il faut comprendre qu'aujourd'hui, être chroniqueur religieux suppose implicitement une adhésion au "religieusement correct", qui se résume à un axiome très plat : les vieux ont tort, et faut que ça change ; Benoît XVI est un homme âgé, donc il a tort d'être là, point barre. Voilà le niveau. On appelle cela de la "vaticanologie". Moyennant quoi leurs articles sont systématiquement démentis par les faits... Mais comme leurs rédactions s'en moquent, tout va bien, on continue. Etc. Tout ne va d'ailleurs pas si bien que ça, à en juger par les chiffres de vente et les crises internes à répétition. ]

Cette réponse s'adresse au commentaire

Écrit par : Luisa | 26/04/2008

IN UTERIS

> Pour votre information, on se moquait dans les milieux théologiques français de l'encyclique de Paul VI: on disait "après pacem in terris, pacem in uteris"....Mais les mêmes milieux théologiques n'ont jamais brillé par leur clairvoyance: Maurice Clavel disait d'eux - au temps où on y dialoguait ferme avec les communistes - "ils sont tellement empressés à se prosterner devant le temple (du communisme) qu'ils ne se rendent même pas compte qu'il est en ruine"...

Écrit par : B.H. | 26/04/2008

@ Luisa et @ PP

Ce qui finalement est en cause dans tous ces processus bio-technologiques de procréation, c'est le risque de perte inéluctable de toute capacité de s'émerveiller devant une naissance.
Or que serait un monde sans cette capacité d'émerveillement de l'homme devant ce qui le dépasse infiniment !
Le propos vaut semblablement pour d'autres sujets "de civilisation"...

Écrit par : Michel de Guibert | 27/04/2008

A LUISA

> Bien que ce soit hors sujet, je signale qu'une réponse à cet article a été donnée par le service de presse du Vatican.Il suffit de cliquer sur "zenit.Le monde vu de Rome"(lundi 28/04).Le Pape a dû apprécier cette exquise marque de courtoisie à la française au moment où on annonce officieusement le programme de son séjour en France. Le Père Lombardi a bien compris,semble-t-il,que le journaliste voulait qu'on oublie le succès du voyage du pape aux Etats-Unis.
Mais passons.On a maintes fois enterré vivant le Pape Jean-Paul2 et Benoît16, qui a beaucoup d'humour, a dû bien rire!

Écrit par : Françoise Sonnier | 28/04/2008

JEAN-PAUL II

> Je me souviens d'avoir été, intialement, gêné par les images de Jean-Paul II affaibli, tremblant, s'essuyant la bouche, sur lesquelles au demeurant les caméras semblaient s'attarder. Mais au final, quel message ! Non, nos aînés ne doivent pas être parqués et oubliés. Oui, la vieillesse fait partie de la vie. Et cette Génération Jean-Paul II qui l'acclamait à Longchamp en 97, pour le soutenir lorsqu'il souffrait. Démonstration que les jeunes peuvent soutenir leur "grand-père"...
Pour revenir sur le sujet, il me semble que, si l'inspiration était bonne, la pédagogie d'Humanae Vitae était insuffisante, non ? A ce que j'ai compris du livre d'Yves Semen, La sexualité selon Jean-Paul II, il a fallu que celui-ci s'applique, discrètement mais avec opiniâtreté, à remonter la pente durant les quatre premières années de son pontificat.

Écrit par : koz | 13/05/2008

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