07/03/2008
Misha Defonseca, Kathy O'Beirne, et ensuite qui ?
Deux impostures grossières qui ont très bien fonctionné commercialement :
Juste un mot à propos de deux impostures récentes : l’affaire de la fausse Misha Defonseca, héroïne du film hollywoodien Survivre avec les loups (et du livre éponyme) ; et l’affaire de Kathy O’Beirne, qui a fait un tabac outre-Manche en racontant son horrible jeunesse chez les religieuses sadiques du collège des Magdalene en Irlande. Qu’y a-t-il de commun entre ces deux affaires ? Rien, hormis le fait qu’il s’agit de deux impostures. Misha Defonseca s’appelle Monique de Waele, ses parents n’étaient pas juifs, elle n’a jamais tenté de les rejoindre dans leur camp de déportation en traversant l’Europe et en se faisant protéger par des loups en Ukraine avant de rentrer en Belgique via la Roumanie, la Yougoslavie, l’Italie et la France. Quant à Kathy O’Beirne, elle n’a jamais été pensionnaire aux Magdalene, et les ex-pensionnaires authentiques disent que son bidonnage est grossier. Pourquoi a-t-elle monté cette escroquerie ? Parce ce qu’elle avait vu le film-pamphlet qui avait lancé le mythe des Magdalene dans le public occidental. Elle s’est identifiée aux victimes, et son affabulation a séduit les médias.
Ce qu’il y a d’impressionnant dans le cas De Waele et dans le cas O’Beirne, c’est que ces deux impostures ont parfaitement fonctionné auprès du public. Et aujourd’hui, alors que les deux impostures sont avérées, la majorité des dupes resteront mystifiées. Les rectificatifs n’ont jamais le retentissement des mensonges.
L’autre leçon, c’est que le système des grands médias et du showbiz a atteint le degré de puissance où il se substitue à la réalité, et même, où il fabrique lui-même une réalité plus vraie que la vraie réalité. D’où vient cette puissance de persuasion ? De sa conformité avec les stéréotypes. Le public se laisse imposer l’idée que les loups peuvent protéger une petite fille. Il se laisse imposer l’idée que les religieuses sont méchantes puisque religieuses, choix de vie anormal donc inquiétant.
Pour plus de détails :
http://www.telegraph.co.uk/portal/main.jhtml?xml=/portal/2008/03/05/ftmag105.xml
00:00 Publié dans Médias | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : manipulations, christianisme, shoah, magdalene
Commentaires
EXTRAORDINAIRE
> Les deux personnes citées révèlent surtout une insuffisance de l'esprit critique dans les médias.
Il est extraordinaire que les faits relatés n'ont étonné personne à commencer par l'éditeur. C'est cette négligence qui a permis d'abuser la crédulité du public, tout comme l'impéritie d'une cinquantaine de magistrats a rendu possible Outreau, et pas seulement celle d'un juge d'instruction que les médias désignent à l'opinion pour éviter de traiter de l'étendue réelle du problème.
La multiplication des "accidents" de l'actualité (les irradiés de Poitiers, la Société générale, ...) interrogent sur les élites. Le matérialisme mercantile est-il la cause ou la conséquence de leurs insuffisances ?
Écrit par : Qwyzyx | 07/03/2008
HAINE DE SOI
> On nous explique que les loups sont meilleurs que les hommes et que les pires des humains sont les religieux. C'est vraiment la nouvelle idéologie. Il y a quelques années, un film sur la bête du Gévaudan défendait la même thèse en "revisitant l'histoire".
Autrefois, on disait que "l'homme est un loup pour l'homme". Changement de programme aujourd'hui !
C'est un mélange de confusion anthropologique et de haine de Dieu.. Au total, cela conduit à la haine de l'homme et finalement à la haine de soi.
Écrit par : B.H. | 07/03/2008
MAGDALENE
> Le début du film Magdalene Sisters présente les évènements à l'origine du placement de trois adolescentes dans l'établissement tenu pas les religieuses. L'une des scènes se situe dans la cour de récréation d'une école. Cette cour est surplombée par une rue et, appuyés à la barrière au bord de la rue, un groupe d'adolescents lance des plaisanteries aux jeunes filles en contrebas. L'une des adolescentes répond en envoyant promener les jeunes gens. On nous montre ensuite l'adolescente chez les Magdalene Sisters. Ce film essaie donc de nous faire croire qu'en Irlande une jeune fille était envoyée en maison de redressement pour avoir parlé à des jeunes gens à une distance d'environ 50 mètres.
Il est stupéfiant que des spectateurs puissent accorder le moindre crédit à de telles absurdités . Néanmoins, il n'est pas indifférent qu'il soit question de religieuses. Les jeunes subissent aujourd'hui un extraordinaire conditionnement de la part des média (télévision, cinéma, musique, bandes dessinées) les préparant à accepter n'importe quelle horreur prétendument commise par des religieux. Avant la deuxième guerre mondiale, certains étaient prêts à croire les pires monstruosités attribuées à des juifs ; le rôle du croquemitaine est désormais tenu par les religieux catholiques. En revanche, les escrocs ont tout avantage à usurper une identité juive car toute mise en doute ou critique pourra être taxée d'antisémitisme. Mais, au fond, les mécanismes sont exactement de même nature.
Signalons un bon truc pour discréditer un groupe ciblé. Chaque fois qu'un prêtre est impliqué dans une affaire de pédophilie, il suffit de titrer: un prêtre pédophile. Pour tout autre cas, on dira: un pédophile (sans mention de la profession; par exemple, on ne dira pas un instituteur pédophile, un artiste pédophile, un écrivain pédophile). On crée ainsi une association qui deviendra automatique.
@ PP
Merci pour l'usage correct du mot éponyme, presque toujours employé à contresens par les journalistes.
Écrit par : xb | 07/03/2008
1945, 1989, ... ?
> Ce monde médiatique me fait souvent penser à la propagande des régimes totalitaires par ses buts, ses techniques et son emprise sur les esprits. Mais la réalité rattrapera ce monde virtuel comme elle a rattrapé Goebbels à Berlin en 1945 ou le monde communiste en 1989. Entre temps, j'ai bien peur qu'il faille supporter beaucoup d'épreuves et de souffrances.
Face à cette propagande, la plupart des gens suivent. Certains y croient mais je pense que nombre d'entre eux ne se posent pas de questions car cela oblige à réfléchir et à réagir. Pour cela il faut du courage, de l'honnêteté et être prêt, éventuellement, à en souffrir. A notre époque où les valeurs absolues sont la jouissance et l'image, ce n'est pas envisageable pour eux.
Écrit par : vf | 08/03/2008
A XB, je voudrais apporter un petit témoignage :
> Comme je l'ai dit, à l'une ou l'autre reprise ici, je suis évangélique. J'ai grandi dans un village où j'ai eu à souffrir du racisme (et aujourd'hui, je me fais traiter de raciste par certains bienpensants :-)) et nous étions rejetés à cause des origines (même mon père, pourtant alsacien, était traité de "nègre" par certaines personnes à cause de son mariage avec ma mère) et parce que nous n'étions pas catholiques.
Je dois dire que les curés ont toujours été bons avec nous : mes parents venaient d'acheter une ferme et, endettés, il n'y avait pas toujours de quoi manger. Le premier curé, un vieux prêtre à la retraite, rejoignait parfois mon père dans le champ pour lui demander s'il pouvait lui nouer le lacet, car il ne pouvait plus se pencher. Quand mon père se relevait, ce brave curé lui disait "Regarde, tu as laissé tomber 10 frs !" (à l'époque, 10 frs = smic horaire). De même, il accrochait parfois au portail, sans mot dire, du sucre et du café !
L'autre curé, qui était déjà en activité, nous envoyait comme à tous ses paroissiens, une carte postale quand il allait en vacances.
Le 3e a logé les ouvriers qui venaient bénévolement d'Angleterre et d'Allemagne pour refaire notre maison, au presbytère.
Je me souviens du premier qui vivait encore assez longtemps après sa retraite : il arrivait qu'il m'interpelle pour m'offrir un Saint-Nicolas en pain d'épices. Il habitait au-dessus de l'école et me hélait par la fenêtre... Oui, je n'ai pas dit qu'il m'attirait avec ce goûter dans un coin sombre, mais qu'il me l'offrait publiquement.
Alors je sais bien qu'il y a des prêtres qui ont abusé d'enfants, mais je n'ose imaginer l'éventuel malaise que ressentent les nombreux curés qui n'ont rien commis de tels et doivent supporter des regards inquisiteurs. Et je n'aime pas du tout les accusations trop générales sur ces hommes qui ont embrassé une "carrière" difficile, certainement pas pour toucher aux enfants. Je peux très bien ne pas adhérer à toute la foi catholique tout en respectant ces hommes, car ce serait mentir que de ne pas crier la vérité, et Dieu n'aime pas ça ! Et les bons curés comme j'en ai vu, 3 sur 3 dans ce village, je ne pense pas qu'ils soient si rares !
Qui plus est, si j'étais malhonnête, je dirais que les concitoyens qui nous rejetaient le faisaient en tant que Catholiques. Ils étaient cathos, mais, majoritairement, de nom, sans plus... D'ailleurs, même le deuxième curé disait à ma mère qu'il était triste que ces gens ne s'intéressaient pas plus que le temps d'une messe à la foi... Je dirais toutefois que tout le monde n'était pas raciste et qu'il y avait des voisins généreux (aussi catholiques, et... je n'ai jamais été dévoré dans leurs caves !!! Si, si !!)
A quand le prochain ersatz de Da Vinci Code, avec cette fois-ci le brave curé d'Ars faisant rôtir des petits nenfants dans son grenier ?
Écrit par : Jean | 08/03/2008
FABRICATION
> ils fabriquent eux-mêmes une nouvelle réalité qui se substitue à la vraie...ho, oui, vous dites bien et fort!...et ce sera une pièce du nouvel ordre humain sans DIEU qui arrive...lire 1984 d' ORWELL par exemple...
Si en amont la vérité n'est pas la valeur de l'esprit et si cette valeur n'est pas aussi reconnue et défendue par la société, tu vas voir ce qui advient....la nouvelle loi du plus fort et sa logique...mais sacré bong sang on a tous intérêt au respect des valeurs, c'est vital...disons-le!
Faira avancer l' idée d' un mouvement politique qui réunisse les croyants et les non-croyants sur l' idée des valeurs non négociables. C'est ce qui peut unir en vérité, en politique, c'est la saine laïcité en pratique.
Écrit par : vicenzo | 10/03/2008
POURQUOI PAS
> pourquoi ne pas la croire! je ne dis pas que tous les hommes et femmes d'église sont mauvais. je pense que comme nous il y en a des bons et des mauvais comment une femme peut elle décrire cette souffrance avec tant de précision...!? c'est inpensable! elle a vécu de gros malheurs dans sa vie, d'enfant, d'adolescente qui ont ensuite laissé des traces sur sa vie de femme! elle n'a pu se confier à personne étant enfant, et voila que maintenant elle peut le faire, personne ne la croit et dit qu'elle a inventé cette histoire de toute pièce! mettez vous à sa place. personne autour de vous pour vous aider, vous tendre une amin de compassion, de compréhension, et d'affection surtout!
en tout cas Bravo à ces femmes qui ont le su relever la tête et ouvrir les yeux à ceux qui ne voulait rien voir!
Écrit par : sandrine | 29/11/2008
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