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08/03/2008

Quand Dieu promet la libération

par la voix d'Ezéchiel :


5ème dimanche du Carême :

« Vous saurez que je suis le Seigneur quand j’ouvrirai vos tombeaux et vous en ferai sortir, ô mon peuple !  Je mettrai en vous mon esprit, et vous vivrez… »  (Ezéchiel 37, 13-14).

La prophétie prélude à la foi en la résurrection de la chair. Dans l’immédiat, elle se présente comme une promesse de libération du peuple, dont les « tombeaux » sont ouverts quand Dieu met « son esprit » dans chacun de ses membres. 

Cette dimension sociale de la libération n’est pas abolie dans le christianisme. Au contraire : eschatologiquement, la promesse christique est étendue à l’ensemble de l’univers créé* – dont l’homme est comptable devant le Créateur. Dans l’immédiat, le Nouveau Testament crée le devoir de vêtir ceux qui sont nus et de nourrir ceux qui ont faim : devoir qui peut aller, dira le cardinal Ratzinger**, jusqu’à la lutte politique pour changer les structures d’injustice. Une authentique théologie de la libération naît de la foi, non d’emprunts à des théories séculières. Cette dimension est la clé aujourd'hui d’un retour du  christianisme à l’avant-garde. S’enfermer dans une vision obsidionale serait une faute contre l'espérance.

 

_____

(*)  Ephésiens 1, 9-10 ;  Colossiens 1, 15-20.

(**) Instruction sur la liberté chrétienne et la libération, 1986.

 

 

Commentaires

DEBORDER

> Parce que "la gloire de Dieu c'est la vie de l'homme, et la vie de l'homme, c'est la vision de Dieu". D'où la mission du chrétien : faire "déborder" la vie autour de lui, dans l'espérance de la vision de Dieu. Y compris dans le social. Y compris dans l'écologique. (Clin d'oeil ici aux attaques furieuses que ce sujet soulève en milieu catho-conservateur).

Écrit par : Girolamo | 08/03/2008

> Furieuses et surtout anti-théologiques.

Écrit par : marianna | 08/03/2008

LAISSONS

> On peut enlever catho et dire seulement conservateurs (voire plus court mais PP a raison, ce n'est pas charitable). S'ils étaient catholiques, ils écouteraient le pape et liraient ses textes. Ils préfèrent G.W.Bush et les bulletins de Wall Street sont leur Bible. Laissons-les et occupons-nous de l'évangélisation.

Écrit par : vf | 08/03/2008

@ PP

> "devoir qui peut aller, dira le cardinal Ratzinger, jusqu’à la lutte politique".
D'accord avec vous. Mais jusqu'où la "lutte politique" peut-elle aller ? Jusqu'à une révolution si l'injustice est par trop criante ? Quelle est la limite ?

Flore


[ De PP à F. :
Joseph Ratzinger, ''Instruction sur la liberté chrétienne et la libération'',
§ 78-79:
"La lutte contre les injustices n'a de sens que si elle est menée en vue de l'instauration d'un nouvel ordre social et politique conforme aux exigences de la justice. Celle-ci doit déjà marquer les étapes de son instauration. Il y a une moralité des moyens. Ces principes doivent être spécialement appliqués dans le cas extrême du recours à la lutte armée, indiquée par le Magistère comme l'ultime remède pour ''mettre fin à une tyrannie évidente et prolongée qui porterait gravement atteinte aux droits fondamentaux de la personne et nuirait dangereusement au bien commun d'un pays'' (Paul VI). Toutefois, l'application concrète de ce moyen ne peut être envisagée qu'après une analyse très rigoureuse de la situation. En effet, à cause du développement continuel des techniques employées et de la croissante gravité des dangers impliqués dans le recours à la violence, ce qu'on appelle aujourd'hui la ''résistance passive'' ouvre une voie plus conforme aux principes moraux et non moins prometteuse de succès."
§ 76 : "Il faut dénoncer, dans le recours sytématique à la violence présentée comme la voie nécessaire de la libération, une illusion destructrice, ouvrant la voie à de nouvelles servitudes. On condamnera avec la même vigueur la violence exercée par les possédants contre les pauvres..." ]

Cette réponse s'adresse au commentaire

Écrit par : Flore | 08/03/2008

OBSIDIONAL

> Aujourd'hui 8 mars, qui est aussi 'journée de la femme', je suis content car je viens d'apprendre un nouveau mot : obsidional.
Pour vous éviter de chercher dans le dictionnaire, voici la définition que j'ai devant les yeux (Petit Larousse), définition donnée dans un registre dit de sens figuré : Délire obsidional, délire du sujet qui se croit assiégé.
En ce qui me concerne, je passe depuis peu de temps d'une vision obsidionale de mon christianisme à une vision beaucoup plus décontractée, parce que je suis maintenant persuadé qu'il est la seule réponse pertinente aux nombreux défis de ce XXI° siècle naissant.
Mais si mon christianisme devient plus sûr de lui-même (pas ma Foi, qui elle a toujours été assurée), il cherche encore ce chemin qui affirme, en se demandant comment décliner cette 'moralité des moyens' dont vous parlez dans la réponse au commentaire de Flore.
Avant même de parler de lutte politique, sur quelles bases concrètes s'appuyer pour donner de la moralité aux moyens que nous utilisons comme chrétiens lorsqu'on souhaite affirmer notre sens de la justice, sans tomber dans le moralisme que vous dénoncez par ailleurs (article du 18/02/08) ?
Doit-on s'appuyer sur les seules vertus théologales que vous y pointez : foi, espérance et charité ?
Sont-ce ces vertus qui, seules, nous permettront d'éviter les travers que d'autres idéologies ont connus : Intolérances diverses, certitudes exclusives, mépris des individus au seul regard de leur appartenance sociale, religieuse ou morale, affirmation de credo qui vendent l'illusion au prix de l'espoir ?
Passer d'une vision obsidionale du christianisme à une vision libérée d'un passé pas toujours glorieux, une vision décontractée, ouverte, demande, pour les chrétiens d'aujourd'hui, une créativité constante.
Je suis content, j'ai utilisé quatre fois un mot tout nouveau ☺

@ Girolamo : Que veut dire " faire 'déborder' la vie ?"

Tito / Sombre héros

Écrit par : Tito | 09/03/2008

à Tito

> Cette "vision libérée d'un passé pas toujours glorieux, vision décontractée, ouverte, qui demande, pour les chrétiens d'aujourd'hui, une créativité constante." porte un nom, et plusieurs prénoms : Esprit Saint, qui est aussi Esprit Créateur, Esprit Consolateur, Esprit de Vérité, Paraclet etc...
mais j'imagine que je ne vous apprends rien ?

Écrit par : Frédéric RIPOLL | 10/03/2008

@ Frédéric RIPOLL

> Bien sûr je suis convaincu que l'Esprit Saint inspire notre créativité comme je le dis d'ailleurs en réponse à l'article du 18/02/08.
Mon propos vise, je crois, à me mettre à distance d'autres chrétiens dont je lis les commentaires peu inspirés, eux, par les problèmes écologiques ! Merci pour votre ajout.

Inspirez, expirez !

Tito / Sombre héros

Écrit par : Sombre héros | 10/03/2008

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