09/03/2008
Benoît XVI : il faut redécouvrir l'histoire
...et affronter la politique d'amnésie qui domine aujourd'hui les sociétés européennes :
Rome, 7 mars - Benoît XVI, recevant le Comité pontifical des sciences historiques, a critiqué l’amnésie qui domine la culture européenne aujourd’hui jusqu'à « oublier des époques entières » : ce qui produit « une société ignorante de son passé et donc privée de mémoire historique ». D’où « une perte d'identité » pour l’individu et pour la société... Benoît XVI insiste pour une revalorisation des études historiques. « Il ne s'agit plus d'affronter une historiographie hostile au christianisme et à l'Eglise ; aujourd'hui, c'est l'historiographie elle-même qui traverse une crise plus sérieuse [et] doit lutter pour sa survie dans une société imprégnée de positivisme et de matérialisme » : idéologies polarisées sur les succès techniques et qui « déterminent la conception de la vie d'amples secteurs de la société », malgré les catastrophes qu’elles ont déchaînées au siècle dernier. Résultat de cette domination : « Le passé apparaît comme l'arrière-fond ténébreux sur lequel le présent et l'avenir resplendissent des promesses d'avenir trompeuses. A ceci est aussi liée l'utopie d'un paradis sur terre, en dépit du fait que cette utopie se soit démontrée fallacieuse. » L'Eglise quant à elle a toujours encouragé une « culture historique authentique », y compris pour éclaircir à travers les siècles sa « mission complexe », a déclaré Benoît XVI.
Source : Zenit.
11:28 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : christianisme, benoit xvi, histoire
Commentaires
"EUROPE"
> Cette amnésie est le fond de sauce de la construction européenne actuelle. Je ne suis pas anti-européen, loin de là (et pour cause), mais justement je suis trop attaché au patrimoine culturel et historique de l'Europe, avec ses ombres et ses lumières, pour ne pas me sentir en total désaccord avec l'idéologie techno-commerciale de l'U.E., qui veut construire une "Europe" qui n'aurait plus de lien avec l'Europe (celle de l'histoire) et ne serait qu'un secteur du libre-échange mondial. Avec d'ailleurs les conséquences sociales et économiques que l'on mesure aujourd'hui, M. Mandelson étant acharné à favoriser les multinationales asiatiques contre l'industrie européenne ! Construction artificielle, antinaturelle, antisociale, donc antihumaine, et qui usurpe le nom d'Europe.
Écrit par : Girolamo | 09/03/2008
TROU OBSCUR
> Soyons prosaïque. Avant même de chercher les causes idéologiques profondes de cette ignorance généralisée de l'histoire, reconnaissons que l'enseignement dispensé est plus que médiocre. A part quelques effets de loupe sur des événements précis (guerre de 14-18, Seconde guerre mondiale), l'écolier, l'étudiant traversent à la vitesse du TGV d'immenses étendues de siècle. Du moyen-âge, à coup sûr le moins bien enseigné, j'ai eu longtemps l'image d'une sorte de trou obscur pris entre l'antiquité et la Renaissance. C'est du moins l'expérience que j'ai faite.
Pour connaître vraiment l'histoire, il vaut mieux se former soi-même.
Écrit par : Blaise | 09/03/2008
ORWELLIEN
> Cette crise de l'enseignement de l'histoire n'est pas un hasard: c'est en déracinant en décérébrant l'individu qu'on le préparera à tous les conditionnements, à toutes les manipulations.
Dans cette optique, l'histoire n'a plus d'intérêt que quand elle permet de fonder une grande repentance, qui disqualifiera tous ceux qui s'opposent encore au nouvel ordre orwellien que l'on entend établir.
Écrit par : furgole | 09/03/2008
GOUTTE D'EAU
> Etant actuellement en plein Moyen-âge avec mes 5e (Grégoire le Grand, l'Ecole Notre-Dame et les débuts de la polyphonie...), je ne peux qu'être sensible au commentaire de Blaise.
L'Education Nationale est un bateau à la dérive dans lequel les enseignants tentent de sauver les meubles. Face aux effets d'annonce -lettre de Guy M. par ex- nous tentons de construire une progression structurée.
...Une goutte d'eau face à la puissance de la télévision ! Dans deux mois, il faudra encore que j'explique à mes élèves découvrant l'église St Pierre de Dreux qu'un autel n'est pas un sarcophage, et que l'organiste ne joue pas pour réveiller une éventuelle momie qui dort dessous (sic).
La société de consommation aime à brasser le patrimoine de l'humanité pour en faire une bouillie qui n'a plus le moindre sens...
Écrit par : Ren' | 10/03/2008
NOTRE TRAVAIL
> Je suis entièrement d'accord avec Ren'. Ce n'est pas parfait mais on essaye de faire notre travail le plus correctement possible (ce qui devient de plus en plus dur étant donné le niveau culturel de nos élèves et le poids de la télévision). En 5e, je traite toujours du rôle social et pacificateur de l'Eglise, de l'art Roman et Gothique, de la culture du Moyen Age. Ce dernier n'est pas un trou noir que l'on veut placer entre le paradis perdu qu'aurait été l'Antiquité et un renouveau merveilleux des Temps Modernes (qui virent, selon les programmes, la naissance du capitalisme et des révolutions techniques) qui dovent nous amener vers un nouveau paradis. La rédaction des programmes ou des manuels est un vaste sujet et il y a beaucoup à en dire. Mais le matérialisme-mercantile ne veut pas d'un enseignement de l'Histoire et même de véritable recherches historiques. Il veut de l'émotion, du sentimental. L'Histoire transmet une identité, des valeurs, un héritage spirituel qui nous vient des générations qui nous ont précédé. Elle fait réfléchir et donne des leçons qui gênent la manipulation et le conditionnement nécessaires à la mise en place d'un système consumériste uniquement basé sur la satisfaction des pulsions et du plaisir. L'histoire est en crise, surtout en France et ce ne sont pas les dernières réformes des universités qui vont améliorer les choses. Mais n'oublions pas que l'Histoire à toujours été l'objet de luttes politiques depuis longtemps. Elle fut régulièrement instrumentalisée depuis les "lumières" jusqu'à aujourd'hui en passant par les divers systèmes totalitaires. Sans parler du délicat sujet des "écoles historiques" qui ont souvent dénaturé cette discipline.
Écrit par : vf | 10/03/2008
GOUTTE D'EAU / DEUXIEME
> (Je m'autorise à prolonger le commentaire de Ren' puisqu'il finit par trois points de suspension !)
... une bouillie qui n'a plus le moindre sens et qui ne donne plus envie !
Existe-t-il encore chez nos enfants un 'désir' d'Histoire comme il a pu exister un 'désir' de Science précurseur à l'explosion des sciences et des techniques ?
Anecdote : Il y a 3 ans, j'enseignais encore en ZEP et je me souviens d'une jeune collègue de CE2 mal à l'aise parce qu'elle devait enseigner l'Histoire de France à des enfants en majorité d'origine africaine. Sa dimension de citoyenne coupable et en recherche de cohérence prenait le pas sur son rôle de fonctionnaire et son enseignement dans ce domaine se faisait a minima.
Ce que je soulève ici n'est pas un cas général mais il interroge sur ce qui se situe, à mon avis, en amont d'un désir d'Histoire à réinventer : Le sentiment de faire partie d'un ensemble cohérent.
Comment remettre en route l'idée d'une communauté nationale en marche, passage obligé pour retrouver un regard dynamique sur cette Histoire ?
Sinon, oui, ce sera Eurasia contre Oceania.
Sombre héros / Tito
Écrit par : Sombre héros | 10/03/2008
@ Sombre héros / Tito
> Est-il du reste si coupable de dire à de jeunes français d'origine africaine : "Nos ancêtres les Gaulois" ! ?
Combien de français sont d'origine "gauloise" ? Les Romains et les Francs déjà ont fécondé l'héritage gaulois et bien d'autres ensuite...
Si nous voulons intégrer les jeunes immigrés, il est clair qu'il faut leur enseigner une histoire commune dans laquelle ils se reconnaîtront parce qu'elle n'est pas "ethnique" mais "civilisationnelle".
Écrit par : Michel de Guibert | 11/03/2008
HISTOIRE COMMUNE
> Comme le dit Michel, "enseigner une histoire commune" non pas "ethnique" mais "civilisationnelle" est un enjeu essentiel, d'autant plus que la jeunesse française évolue, démographie oblige !
Les jeunes "immigrés" n'en sont pas, même si leurs parents en étaient, ce sont des français ...qui désormais refusent cependant de plus en plus souvent d'être considérés comme tels !
J'enseigne la musique : un élément vital de la vie des ados (radios, films...), un élément essentiel du matraquage commercial dont ils font l'objet. Mon rôle ? Leur donner un esprit critique en leur permettant d'accéder aux racines de ce qu'ils écoutent... Et en leur faisant découvrir d'autres cultures.
Les élèves "issus de l'immigration" sont de moins en moins en contact avec la musique "de leur origine". Et l'ensemble de mes élèves découvre bien souvent à quel point leurs conceptions musicales sont... occidentales.
A quel point, en fait, ils partagent une culture française commune.
Écrit par : Ren' | 11/03/2008
DÉSIR D'HISTOIRE
@ Michel De Guibert et Ren'
Vous aurez compris que je ne partage pas les doutes de ma collègue de CE2 et que je suis convaincu de la nécessité d'enseigner une Histoire commune.
Mais je note que le DESIR qui est nécessaire pour : enseigner / transmettre / recevoir cette histoire commune s'évanouit au niveau de ces trois articulations. Je rejoins les propos de Benoît XVI s'il fait référence entre autres à cela lorsqu'il parle de crise de l'historiographie elle-même.
- Problème de désir d'histoire chez des enseignants qui doutent et sont porteurs d'une repentance mal à propos.
- Problème de désir d'histoire dans les manuels qui, comme le souligne vf, doivent se montrer aseptisés et bien pensants (c'est la loi du commerce).
- Problème de désir d'histoire chez nos élèves enfin, pas forcément d'origine étrangère d'ailleurs, mais ça, vous connaissez.
L'entrée par l'Art, comme vous le faites, Ren' est certainement un bon moyen de créer ce désir, et il doit être lié à la passion que vous devez transmettre.
Mais je pense que pour aller au-delà d'un désir suscité par la rencontre avec un professeur qui déclenche, il est nécessaire de s'interroger, d'une manière collective, sur ce que je ne sais appeler de mieux que : projet national ou européen.
La vilaine expression qui sent son nationalisme !
Et Dieu sait que moins nationaliste que moi, tu meurs !
Mais vraiment je m'interroge.
Je vois les petits Américains la main sur le cœur devant leur drapeau, et pensant bien fort aux petits dollars que leur promet the american dream.
Je vois les petits Chinois, en blanc et rouge, bien propres et bien rangés sous le mât qui hisse les couleurs de leur pays.
Je vois les petits Indiens, les petits…, les petits…
On leur donne un projet.
Et nous ?
Je ne cherche pas à m'aligner sur ce que je vois ailleurs, mais je pense qu'être individuellement porteur d'un projet collectif peut être noble, rassurant, libérateur, et le seul créateur de ce DESIR d'Histoire dont je parle.
Alors, autour de quoi se fédérer pour ne pas laisser place à des "utopies fallacieuses" qui occupent de toute façon l'espace parce que la nature a horreur du vide ?
Pour finir, je voudrais pousser un modeste cocorico étouffé :
L'Europe a su mettre en place, au cours de son Histoire, une civilisation vraiment spécifique qui a bousculé les paradigmes admis jusqu'alors dans tous les champs de la pensée humaine et en tant que chrétiens, nous savons de quoi nous parlons.
Elle a porté au plus haut degré le respect de la personne humaine vue comme Enfant.
Il y a eu des zones d'ombres, des zones de lumières et surtout, surtout, des zones de clairs-obscurs si représentatifs (les clairs-obscurs) de la nature humaine.
Alors oui, j'ai envie de dire à mes collègues ou à mes amis : de quoi avons-nous peur ? Ne peut-on pas formuler un projet nouveau qui saurait (re)dynamiser un désir d'histoire ?
C'est un des questionnements qui me fait rejoindre Benoît XVI dans ses propos.
Vous avez dit nouvelle évangélisation ?
Et pour vraiment finir, vous me direz à quel moment mettre un H à histoire parce que je commence à m'y perdre.
Sombre héros / Tito
Écrit par : Sombre héros | 11/03/2008
TROUBLANT
> Il est pour le moins troublant de constater que plus nos sociétés invoquent leur mémoire collective (et les prétendus devoirs qui y seraient attachés), plus ses membres ont perdu les repères historiques qui leur permettraient d'entretenir cette mémoire collective. Ne serait-il pas intéressant d'explorer un jour les abysses de ce paradoxe et d'éclairer les causes profondes de cette hémiplégie ?
Au risque de me faire écorcher vif par le corps enseignant (qui me semble très représenté ici), j'avancerai quelques observations de portée générale en ce qui concerne l'enseignement scolaire de l'histoire. J'essaierai d'éviter les provocations inutiles, en dépit des tentations auxquelles toute personne normalement constituée est soumise en face d'un parterre d'enseignants.
Ces observations sont basées sur mes propres souvenirs de collégien et de lycéen à la fin des années 80 et au début des années 90.
Il me semble tout d'abord que les programmes d'histoire destinés aux collégiens et aux lycéens sont à la fois trop vastes (dans les périodes qu'ils tentent d'embrasser) et trop chargé de détails. En général, ces réalités conduisent les enseignants à pratiquer des coupes sombres dans le programme (le plus souvent à la fin de l'année lorsqu'ils constatent qu'ils ne pourront pas arriver au bout du programme imparti). Ainsi, l'on baguenaude sans fin sur la vêture du chevalier médiéval pour survoler ensuite à la vitesse supersonique toute la Renaissance ou tout autre pan important de l'histoire.
De ce fait, le suivi du programme est aléatoire. Des événements ou des époques sont très éclairées tandis que d'autres restent définitivement dans l'ombre, victimes de la loi … du hasard et de la nécessité.
Cette boulimie scolaire tend, à mon sens, à créer une certaine confusion et à troubler les repères spatio-temporels de jeunes élèves, ainsi qu'à les priver du recul nécessaire pour appréhender l'histoire.
L'on raille encore l'enseignement traditionnel de l'histoire par son côté caricatural et par les imageries d'Epinal qu'il véhiculait. Il n'empêche que la plupart des élèves auxquels il était dispensé, sortaient de cet enseignement avec des repères historiques qu'ils conservaient souvent leur vie durant.
L'enseignement n'est pas là pour bourrer des crânes, mais pour apporter à des élèves les outils élémentaires qui leur permettront ensuite d'approfondir la matière si leurs études, leur vie ou leur envie les y conduit.
L'approche ludique de l'histoire (j'approche l'histoire à la manière d'un entomologiste ... ou d'un touriste) n'apporte aucun secours sérieux à l'enseignement de cette discipline. Elle correspond un peu à ce que serait une initiation à la littérature ... par la lecture d'une bande dessinée ou par une visite à la Vallée-aux-loups. C'est gentil, mais sans aucune efficacité par rapport à la mission confiée aux enseignants.
J'estime pour ma part qu'il conviendrait de se concentrer sur l'essentiel et d'en revenir aux fondamentaux. En fait, il faudrait retourner à plus de modestie. Il ne sert pas à grand-chose de prétendre inculquer une encyclopédie entière à des jeunes à qui il ne restera rien 8 ou 10 mois plus tard.
Les méthodes actuelles ont démontré et continuent de montrer leur inefficacité. Elles contribuent de manière indirecte à créer la situation que nous déplorons, et par laquelle des jeunes et des adultes sont complètement démunis en face de l'histoire de leur pays ou de leur civilisation. Or, l'histoire constitue de plus en plus souvent un enjeu politique.
Néanmoins, je ne crois pas à la thèse "conspirationiste" selon laquelle quelques contemporains manipulateurs oeuvreraient à entretenir l'ignorance des foules pour mieux les subjuguer. J'ai même plutôt l'impression que les dirigeants de nos sociétés sont eux-mêmes frappés par les ravages de l'inculture et de l'amnésie historique. L'actualité politique nous le démontre assez bien. Je ne reviendrai pas trop longuement sur l'épisode mémorable au cours duquel un responsable politique fameux, prenant un air professoral, a corrigé un journaliste qui faisait allusion devant lui à la notion de monarchie élective :
- "Enfin monarchie, ça veut dire héréditaire (…). Monsieur J***., un homme cultivé comme vous, dire une aussi grosse bêtise (…)! Alors si la monarchie c'est la monarchie, c'est pas l'élection Monsieur J*** ! Ah non, Monsieur J***, les mots ont un sens. Ils doivent l'avoir pour vous s'ils l'ont pour moi !"
Plus sérieusement, je pense que la marginalisation de l'enseignement de l'histoire n'est pas un phénomène récent. Il prend peut-être sa source au XVIIIème siècle avec cet appétit presque frénétique pour les sciences et la vulgarisation de celles-ci par les milieux cultivés (les milieux littéraires en premier lieu). En dépit de la présence de très grands historiens, à la fois au XVIIIème et au XIXème siècle, cette tendance n'a fait que progresser jusqu'au XXème siècle. Rappelons à titre d'exemple que des hommes comme Paul Valéry encourageait les jeunes gens à privilégier l'étude des sciences et à tourner résolument le dos à l'histoire "qui ne sert à rien".
Benoît XVI a raison de lier le recul de l'historiographie au matérialisme qui s'est emparé de nos sociétés.
Il serait cependant illusoire d'attendre de l'école ou de l'enseignement scolaire qu'il comble seul ces lacunes. Il appartient à chacun de prendre ses responsabilités dans ce domaine (à commencer vis-à-vis de ses enfants). Si la culture historique est en berne, je remarque souvent que la culture religieuse l'est tout autant chez les catholiques. Il semble que ce soit tous les fondements de notre civilisation qui s'érodent peu à peu dans la conscience collective.
La société de consommation est une société de l'éphémère, par essence. Elle ne conserve rien. Pas même sa mémoire.
Écrit par : David | 11/03/2008
GROSSE COLERE A GRANDS COUPS DE POINGS D'EXCLAMATION !
@près le post de David, mais pas contre lui.
> Paul Valéry a raison s'il dit vraiment que l'Histoire ne sert à rien !
De la même manière que la culture générale d'ailleurs !
A quoi cela sert-il d'être cultivé ?
A quoi cela peut-il bien servir de connaître des éléments d'Histoire ?
A rien moins qu' à former un vrai citoyen, pardi !
Mais si l'Historiographie est en crise, l'idée même de Citoyen l'est aussi !
C'est une notion totalement surannée et mercantilement inutile !
Une bouteille à l'encre !
Un concept aussi peu clair que celui de Nation.
Le consommateur, oui !
L'automobiliste, oui !
L'usager, la victime, l'assuré social, ok !
Le malade, l'handicapé, le plaignant, le téléspectateur, d'accord !
L'homme et la femme, tout ça je connais oui !
Je les connais au nom de leurs droits.
Mais le citoyen ?
Donnez-moi ses nom, prénom et qualité que je le reconnaisse dans la rue celui qui répondra lorsque je l'appellerai aux noms de ses droits et devoirs !
Celui qui peut arrêter un instant de se demander ce que son pays peut faire pour lui, pour se poser la question de ce qu'il peut faire pour son pays !
Je ne pense pas être hors sujet dans ce fil de discussion lorsque je replace à la surface cette notion de citoyen, au nom de l'addition suivante :
citoyen + nation + histoire + projet d'avenir = cohérence d'ensemble.
Affaiblissez un terme de cette équation et tous les autres s'affadissent.
Quand je relis ce que je viens d'écrire, je me fais l'effet du vieux ronchon de nos campagnes et pourtant j'ai de l'espoir. Je pense qu'il est possible de dessiner une vision moderne, positive du citoyen, citoyen français ou européen, vision non obsidionale (j'en profite maintenant que je connais ce mot) et libérée :
Être citoyen c'est d'abord le plaisir d'être en vie.
C'est aussi le bonheur incalculable d'être dans une des régions les plus riches du monde, la chance de bénéficier d'un héritage amassé par nos aïeux sans connaître leurs privations, le pouvoir de dire oui ou de dire non, l'opportunité de vivre longtemps, de se perdre dans un millier de possibles angoissants mais enrichissants….
Tout cela et plus encore vaut bien quelques devoirs, me semble-t-il.
Ainsi, de même que nous ne sommes pas les enfants du Hasard, nous ne sommes pas devenus des citoyens par hasard. Sachons rendre hommage à tous ceux qui on fait notre Histoire.
Encore une fois, il faut solliciter chez les enfants et les jeunes un désir d'histoire.
Écrit par : Sombre héros | 13/03/2008
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