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27/02/2008

Du calme, le « camp laïque » !

C’est Guignol’s band :


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Fièvre artificielle, entretenue à propos d’une circulaire de Michèle Alliot-Marie "réactivant (disent les agences) la lutte contre les dérives sectaires au moment où les propos de la directrice de cabinet de Nicolas Sarkozy sur les sectes et la scientologie ont provoqué un tollé à gauche et à droite" :

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<<  Le député PS Philippe Vuilque, président du groupe parlementaire sur les sectes à l'Assemblée, s'est dit mardi "surpris" par cette circulaire, parce qu'elle émane de la ministre de l'Intérieur alors que la lutte contre les dérives sectaires, confiée à la Miviludes (Mission interministérielle de lutte et de vigilance contre les dérives sectaires) relève du Premier ministre.

A l'Intérieur, on a fait valoir que la circulaire était dans "la droite ligne" des déclarations précédentes de Mme Alliot-Marie, également en charge des Cultes.

Cette circulaire, préparée au début du mois, n'a donc rien à voir, a-t-on assuré au ministère, avec la polémique suscitée par les propos de la directrice de cabinet de l'Elysée Emmanuelle Mignon. Celle-ci avait estimé, dans VSD, la semaine dernière que les sectes étaient "un non-problème" - avant de se rétracter - en France, ce qui avait réjoui l'Eglise de Scientologie mais navré les associations de défense des victimes de mouvements sectaires et les tenants de la laïcité.

Le camp laïque est quasiment sur le pied de guerre depuis les discours de Nicolas Sarkozy sur la "laïcité positive", sur "la supériorité du curé sur l'institeur", sur la transcendance et le besoin d'espérance. Si bien que les propos d'une proche collaboratrice du chef de l'Etat avaient fait monter la pression d'un cran. Julien Dray, porte-parole du PS, avait même estimé que "dans les mois à venir, le camp laïque" allait devoir "descendre dans la rue".>>

 

Que le « camp laïque » se rassure : ni l’Elysée ni personne* ne menace « la laïcité ». Les postures du président de la République n’enclenchent rien. Les réformes sociétales iront dans le sens de l’air du temps. Rien ne changera, rien ne bougera, soyons tranquilles. Mais les « laïques » ne veulent pas être tranquilles : la « laïcité » est tout ce qu’il leur reste en fait de drapeau et d’identité ; ayant lâché le social, présidant les FMI et les OMC, ralliés en masse au néolibéralisme y compris dans le fameux domaine des « nouvelles mœurs » (qui n’ont rien à voir avec la défunte tradition du mouvement ouvrier), le seul drapeau qui leur reste est celui de la « laïcité ». Donc ils l’agitent. Donc il leur faut des prétextes à l’agiter. Et l'Elysée les leur fournit. Guignol’s band ?

 

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(*) spécialement pas l'Eglise catholique, qui ne demande rien de ce genre.

 

 

Commentaires

NOSTALGIQUES

> Les anciens modernes aiment bien , par nostalgie, continuer d'avoir peur. Ce sont des nostalgiques de l'Histoire qui ne s'épanouissent pas tant que dans les luttes. Conserver des acquis est un boulot de gardien de musée, lutter, c'est l'épanouissement. Ils sont tellement mal à l'aise dans le néant qu'ils ont engendré, qu'ils imaginent des loups cachés partout. Si les religions reviennent, c'est métamorphosées, devenues humanismes comme les autres, centres de production de morale. Pas de quoi avoir peur ! Je les comprends cependant, ces anciens modernes : qu'il va être ennuyant, dans notre néant monde, d'être tous d'accord !

Écrit par : Maximilien FRICHE | 27/02/2008

AUTRE TEMPS

> "Le seul drapeau qui leur reste est celui de la laïcité", plus exactement je pense, à les entendre et les lire que le seul drapeau qui leur reste est ceui du laîcisme. Car la république laïque n'a rien à craindre des religions (notamment catholique). Tout cela prouve effectivement, comme vous le dites, qu'il ne reste au"camp laïque" que des combats d'arrière-garde ou d'un autre temps , dont, comble de tout, il sont à l'origine.

Écrit par : thierry | 27/02/2008

VIEUX

> Cette crispation du "camp laïque" révèle dans cette identité réduite à la haine du christianisme une singulière faiblesse... la vieillesse du monde qui hait l'éternelle jeunesse de l'Eglise !

Écrit par : Michel de Guibert | 27/02/2008

> Je ne sais plus où j'avais lu cette analyse (peut-être sur ce blog), mais entre le président, le premier ministre, l'assemblée et le sénat, il y a quelques conflits de pouvoir sur les domaines de la politique Intérieure et Extérieure.

En d'autres termes sur la gestion du bras armé (militaire ou police).

Pour mémoire, le président est censé être arbitre du gouvernement, mais ne supportant pas ce rôle, il est aussi chef suprême des armées, ce qui entre en conflit avec le ministère de la défense. De plus, il représente la France à l'étranger, ce qui entre en conflit avec le ministère des affaires étrangères.
Il s'arroge donc ces pouvoirs.
Mais des commissions à la solde des uns et des autres essayent d'apporter un équilibre.
Ce qui en réalité gèle toute tentative d'avancer sérieusement et efficacement.

Cette histoire est encore une illustration de ces conflits : le ministre de l'Intérieur est également ministre des cultes et peut donc avoir son mot à dire sur les sectes qui ont un aspect cultuels et "spirituel".
Mme Mignon représente directement l'Elysée.
L'assemblée nationale tente donc de tout (dés)équilibrer en apportant son grain de sable et en même temps en se défaussant sur le premier ministre et la Mivilude.

Après le président qui n'en est plus un, la répartition des compétences et autorités prend l'eau !

Écrit par : Boris | 27/02/2008

ABUS DE LANGAGE

> "camp laïque" est un abus de langage dans la bouche de ceux qui s'en servent comme d'un prétexte contre la religion.

Laïque vient du grec "laos" (peuple) et du suffixe "ikos". Le mot signifie "relatif au peuple", "qui appartient au peuple".

Le "camp laïque" est de 67 professeurs sur 4500 à la Sapienza. La manifestation pour la défense de l'école catholique du 4 mars 1984 à Versailles contre la loi Savary en France, les JMJ, montrent en revanche où se trouve le "peuple".

Il y a comme un hiatus.

Écrit par : Annie | 27/02/2008

D'UN AUTRE ÂGE

> Ce que je ne comprends pas c’est la raison pour laquelle le président éprouve le besoin par ses discours sur le religieux de ranimer un débat d’un autre âge. Bon sang ! Il n’est pas assez bête pour ignorer que ces flashs verbeux ne peuvent qu’exciter les laïcistes, la preuve ! Cela d’autant plus qu’il n’est pas, loin s’en faut, le parangon du chrétien convaincu et pratiquant, encore moins celui du musulman ou de l’israélite. S’il voulait par là semer le désordre, il ne pourrait pas s’y prendre mieux, jusqu’à ce que tout le monde se retrouve dans la rue. Pourquoi aller au-devant de problèmes latents et immatériels, comme aussi celui de la mémoire de la Shoah à l’école, sans avoir encore montré de réelle efficacité à régler les plus concrets et les plus urgents. Les prix flambent, le déficit extérieur est abyssal, les zones de non-droit se multiplient, de plus en plus de gens dorment dans la rue, les rapports au travail se tendent, le débat politique tient du café du commerce, bref la société française est en pleine déliquescence. Alors quoi ?! A une époque Philipe de Villiers posait la question : « faut-il que la France meure pour que les français ? » Je crois que tout est fait pour qu’ils meurent tous les deux. Prions !

Écrit par : Gilles | 27/02/2008

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