Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

28/02/2008

Shoah en CM2 : la cacophonie continue

Pourquoi l’Elysée a-t-il déclenché cela ?


 

Agences - <<  Le souhait de Nicolas Sarkozy "de voir confier la mémoire" d'un enfant victime de la Shoah à tous les élèves de CM2, a donné lieu mercredi à une nouvelle cacophonie, les participants à une réunion sur le sujet abandonnant l'idée de parrainage au profit de "pistes pédagogiques". Tous les participants à cette réunion au ministère de l'Education nationale (Simone Veil, Serge Klarsfeld et Claude Lanzmann et des représentants d'institutions engagées dans la transmission de la mémoire de la Shoah) ont dit qu'il n'avait "pas été question" de parrainage d'un enfant par un élève ou par une classe... Dans la soirée, par la voix de son porte-parole, David Martinon, Nicolas Sarkozy s'est réjoui du "consensus très largement partagé" sur cette nécessité de mieux enseigner la Shoah. Mais il n'a plus parlé de parrainage. Mais, dans le même temps, Xavier Darcos (ministre de l'Education nationale) a maintenu l'idée de confier la mémoire d'un enfant à une classe. Cela se fera, a-t-il dit, "dans le contexte d'une classe et non pas d'un élève séparé qui devrait porter seul la mémoire d'un enfant particulier". Exactement l'inverse de ce que dit Claude Lanzmann, selon lequel cette idée de parrainage était "enterrée avant même qu'on se réunisse".

Nicolas Sarkozy avait lancé l'idée le 13 février, provoquant un tollé des enseignants, parents d'élèves, psychologues et de personnalités comme Simone Veil (Fondation pour la mémoire de la Shoah). Le gouvernement avait alors fait marche arrière, annonçant une "mission pédagogique" confiée à Hélène Waysbord-Loing, puis en évoquant la possibilité d'un parrainage par classe, avant d'aboutir à l'incertitude actuelle. >>

 

Commentaires

SANS SUITE

> interrogé hier par Christophe Barbier, Xavier Darcos a trouvé la formule-langue-de-bois de circonstance en disant que la mise en place de la Commission répondait à la nécessité de "transformer une bonne idée" (de Sarkozy) en "bonne pratique". Moi, devant des formules aussi belles je me dis que décidément, homme politique c'est un métier, mais je plains ces hommes obligés de ramer pour rattraper les bourdes de leurs supérieurs.
Bref.
Ils sont (bien) payés pour ça.

Je ne me fais aucune illusion sur les suites qui seront données à cette "bonne idée", en admettant qu'elle ne soit pas torpillée par la Commission elle-même.
Il y a tellement de chantiers en cours pour l'an prochain dans notre belle Ecole Primaire que les modalités de la commémoration de la Shoah passeront au dernier plan.

Nous sommes en mars (bientôt) et nous ne connaissons pas encore le volume horaire que nous devrons consacrer à chaque discipline en septembre. D'ici septembre encore, nous devrons assimiler le contenu de ces nouveaux programmes que nous devrons étaler sur une semaine où nous perdrons deux heures en présence des élèves. À l'heure qu'il est, personne n'est en mesure de nous dire qui décidera de l'aménagement de cette semaine : chaque école, l'Inspecteur de l'Education Nationale, l'Inspecteur d'Académie, … ? Que devrons-nous faire exactement de ces deux heures à consacrer aux élèves en difficulté ? Et là encore , qui décidera ? Nous devrons faire face à un nouveau type d'évaluations qui étalonneront les écoles les unes par rapport aux autres. Sur quelles bases ? Et vous remarquerez que je ne parle pas de concurrence entre les écoles, je ne fais pas de procès d'intention au gouvernement. Nous devrons faire avec des postes en moins, et donc des élèves en plus dans chaque classe, c'est mathématiques. Nous serons soumis à une obligation de résultats, épée de Damoclès déjà sur nos têtes mais qui sera affutée l'an prochain.

Je ne cherche pas à faire pleurer la ménagère de moins de 50 ans, mais j'explique pourquoi ça ne vaut pas le coup de perdre son temps et s'émouvoir sur une "bonne idée "qui va se diluer dans le tableau que je dépeins ci-dessus.
J'ajoute que la grande majorité de mes collègues est remontée contre Sarkozy, majorité suivie par les Inspecteurs qui n'auront pas envie de se battre pour faire passer cette idée.


Alors, me direz-vous, les travaux de cette Commission serviront pour les prochaines années. Je n'y crois pas dans la mesure où ils ne seront pas relayés par une adhésion de coeur de mes collègues.
Ils feront peut-être leur boulot de fonctionnaire, mais pas celui de citoyen.
On peut le regretter mais c'est ainsi, on ne peut pas faire marcher au pas ce qui n'est pas une armée.

Là encore, Sarkozy aurait du nous rassembler autour de réformes que je pense nécessaires à titre personnel, mais il a réussi à nous crisper un peu plus.

Écrit par : Tito | 28/02/2008

LES FAITS

> Ce dont ont besoin des élèves de 10 ans c'est d'explication. Comment présenteriez vous les faits pour que de tels enfants comprennent la raison de ce massacre unique destiné à exterminer une population.

Merci d'avance

[ De PP à LCM - Mais simplement en présentant... les faits, avec leurs causes historiques et idéologiques ! C'est-à-dire sans les déformer pour les faire cadrer avec des événements d'aujourd'hui qui n'ont aucun rapport avec eux. Exemple de déformation : l'argument répété dans tous les journaux, selon lequel un gouvernement qui renvoie des clandestins n'a pas le droit de commémorer la Shoah. Comme si les deux choses étaient similaires ! Ce qui revient à nier la spécificité de la Shoah, mais les perroquets ne s'en rendent pas compte.
Cela dit, beaucoup de pédagogues - et Simone Veil - pensent que 10 ans est un âge trop précoce pour des cours sur la Shoah, et que mieux vaut attendre l'adolescence. ]

Cette réponse s'adresse au commentaire

Écrit par : Luc Comeau-Montasse | 07/03/2008

Les commentaires sont fermés.